Merci, monsieur Morantz.
C'est bon de voir chacun de vous. J'espère que vous passez un bon été.
Chers collègues, je suis bien sûr heureuse d'être parmi vous aujourd'hui avec mon collègue et ami, le ministre Wilkinson. Nous sommes ici pour discuter des importantes conséquences de la guerre de prédilection que Poutine mène en Ukraine, des rôles que le Canada peut jouer afin d'assurer la sécurité énergétique de l'Europe et, bien sûr, de la façon dont nous pouvons aider nos alliés à mettre en œuvre une transition verte.
Hier, j'étais l'hôte de ma collègue, la ministre Baerbock, de l'Allemagne, et nous avons tenu des discussions importantes sur ces sujets.
Il y a déjà cinq mois, le président russe a ordonné à ses troupes d'envahir un pays souverain, l'Ukraine.
Il s'agit d'une attaque contre la liberté, la démocratie et le droit des Ukrainiens de déterminer leur propre avenir. C'est un mépris flagrant du droit international et de la Charte des Nations unies, et une attaque contre les fondements de l'ordre international fondé sur des règles.
Nous avons travaillé avec nos alliés et partenaires afin d'imposer des coûts sévères au président Poutine et à son régime. Nous avons notamment imposé 1 600 sanctions à des personnes et à des entités qui soutiennent, financent et habilitent le régime de guerre du président Poutine. Au nombre de ces personnes et de ces entités, on retrouve le président Poutine lui-même, ses filles, des membres de son cabinet et ses oligarques, ainsi que des industries essentielles russes, notamment celles de la haute technologie, des produits chimiques, des produits de luxe et de la fabrication. Par conséquent, le Canada met en œuvre le régime de sanctions le plus strict du G7 en ce qui concerne l'Ukraine.
Des données probantes montrent que les sanctions internationales ont des répercussions importantes sur l'État russe. Une récente étude menée par l'Université Yale a permis de dresser le tableau d'une économie profondément paralysée. Les importations russes se sont largement effondrées. La Russie a du mal à se procurer des intrants essentiels, ce qui entraîne des pénuries généralisées. La production intérieure russe s'est complètement arrêtée, et le régime russe est incapable de remplacer les entreprises, les produits et les talents perdus. En raison du retrait des entreprises, la Russie a perdu des sociétés représentant près de 40 % de son PIB.
Bien entendu, le Canada soutient sans équivoque la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine et il lui a fourni une aide importante afin que les Ukrainiens se défendent contre cette invasion russe.
Ce matin, nous avons annoncé la relance de l'opération Unifier. Nous avons également annoncé une aide militaire se chiffrant à 620 millions de dollars, une somme de près de un demi-milliard de dollars pour offrir un soutien humanitaire et des prêts de plus de 1,5 milliard de dollars pour soutenir l'économie ukrainienne.
Nous avons également annoncé que nous allions investir 50 millions de dollars dans des initiatives de déminage et plus de 9 millions de dollars dans des initiatives de lutte contre la violence sexuelle.
L'unité dont les alliés ont fait preuve dans leur soutien à l'Ukraine a grandement surpris le président Poutine. Les alliés ont isolé politiquement, économiquement et diplomatiquement la Russie. Que ce soit à l'Organisation des Nations unies, ou ONU, ou encore au G20, nous ne laissons pas le champ libre à la désinformation russe.
Nous avons vu clair dans les mensonges et les prétextes que la Russie a utilisés pour justifier son invasion, et nous continuons aujourd'hui de voir clair dans son jeu. Le président Poutine s'efforce de rejeter la faute sur les autres, alors qu'il transforme la nourriture en arme. Il fait maintenant la même chose avec l'énergie.
Nous savons que le président Poutine cherche à déstabiliser davantage l'Europe et à semer la division au sein de l'alliance. À cette fin, la Russie utilise l'énergie comme une arme en interrompant l'acheminement de gaz vers l'Europe. Poutine espérait tirer parti du rôle que le Canada joue dans l'entretien des turbines de Nord Stream 1 pour y parvenir.
Nous savons que l'Europe fait face à une crise énergétique. Les Européens — notamment les Allemands — sont aux prises avec des pénuries qui touchent les ménages et les industries. La situation inquiète nos alliés, qui font actuellement des provisions pour l'hiver. Sachant que des turbines étaient en cours de réparation au Canada, le chancelier allemand a communiqué avec nous pour nous implorer directement de faire fi du bluff de Poutine.
Il a été très difficile pour tous les membres du gouvernement actuel de prendre cette décision, et elle n'a pas été prise à la légère ou sans essayer de trouver une solution de rechange. Le ministre Wilkinson et moi-même avons dialogué directement avec les Ukrainiens et les Allemands, et nous les avons encouragés à discuter de la situation entre eux.
La décision a été prise d'accorder un permis qui autorise l'entretien des turbines de Nord Stream 1 et leur retour en Allemagne. Grâce à ce permis, Siemens Canada peut effectuer les travaux d'entretien de six turbines particulières, comme prévu. La durée maximale du permis est de deux ans.
La question de l'entretien des turbines n'ayant plus à être négociée, Poutine ne peut plus se servir de cette excuse. Comme l'acheminement de gaz ralentit, le monde sait désormais avec certitude que ce ralentissement découle d'une décision qui a été prise uniquement par Poutine.
La Russie a prouvé au monde qu'elle ne pouvait pas être un partenaire économique fiable. Les Européens ne veulent plus être dépendants relativement à la Russie. Ils savent également qu'ils doivent accélérer la transition verte. Le Canada, en bon allié, doit répondre présent.
Nous travaillons en étroite collaboration avec l'Allemagne et d'autres partenaires européens pour trouver des solutions à la crise énergétique qui sévit en Europe. Ce faisant, nous devons également maintenir nos cibles de réduction de gaz à effet de serre. Mon collègue Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles, aura beaucoup plus à dire sur ces sujets.
En terminant, je tiens à réitérer une fois de plus le soutien indéfectible du Canada envers l'Ukraine. Nous continuons de fournir aux Ukrainiens ce dont ils ont besoin pour se défendre contre l'invasion russe.
Je donne maintenant la parole à mon collègue et ami Jonathan Wilkinson.
Merci à tous.