Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke.
L'accord commercial avec l'Ukraine a été conclu en 2015 et négocié à l'origine sous le gouvernement conservateur. Il a éliminé les droits de douane sur 86 % de toutes les exportations. Cet accord est vraiment venu en aide à l'Ukraine lorsque le pays en avait besoin. Il a jeté les bases permettant de créer des partenariats parfaits et solides entre le Canada et l'Ukraine et de renforcer notre relation, qui dure depuis des années.
Ma circonscription, Prince Albert, compte une forte communauté ukrainienne. Les Ukrainiens sont très actifs dans la collectivité. D'ailleurs, un grand festival aura lieu dans quelques semaines, au cours duquel ils célébreront de nouveau leur patrimoine. En outre, beaucoup de réfugiés ukrainiens dans la circonscription contribuent à notre économie. Ils s'intègrent parfaitement et font leur part. Je suis certain qu'ils préféreraient retourner en Ukraine avec leur famille, mais nous sommes heureux de les avoir en Saskatchewan, dans la circonscription de Prince Albert. Nous faisons en sorte qu'ils se sentent chez eux et nous sommes là pour eux.
Le nouvel accord énonce ce que je m'attends à voir dans un accord commercial. À vrai dire, j'ai été surpris que nous ayons conclu un accord alors que la guerre était en cours. Toutefois, après m'être penché sur la situation de l'Ukraine, je pense que nous devons aborder la question d'un point de vue pratique. L'Ukraine va remporter la guerre. Je pense que tout le monde ici est convaincu que l'Ukraine va remporter la guerre. En raison des dommages causés par Poutine au pays, l'Ukraine devra reconstruire des infrastructures. Cela ne fait aucun doute.
Qui est le mieux placé pour l'aider à accomplir cela? C'est le Canada. C'est pourquoi nous concluons un tel accord. Nous nous positionnons non seulement pour soutenir les Ukrainiens pendant la guerre, mais aussi pour les aider à reconstruire leur pays après la guerre de manière à en faire le pays moderne qu'il peut devenir et à l'intégrer progressivement à l'Union européenne, ce qui, à mon avis, aura lieu un jour.
Voici ce que nous attendons d'un accord commercial. Tout d'abord, je m'attends à ce qu'un accord commercial tire parti des compétences canadiennes dont nous disposons. Prenons l'exemple du secteur agricole. J'ai été directeur du marketing en Europe de l'Est et de l'Ouest pour Flexi-Coil, une entreprise qui appartenait à l'époque à Case IH, et, pendant une brève période, l'Ukraine était mon secteur. C'était l'une des régions que je couvrais.
Je suis allé en Ukraine une fois, et son potentiel de culture était phénoménal, mais elle ne disposait pas de la technologie nécessaire. Nous lui avons envoyé des semoirs pneumatiques, des tracteurs et de nouvelles espèces. Je sais que d'autres entreprises de génétique du bétail et de génétique laitière s'y rendent. Le Canada possédait toutes ces ressources, qu'il a partagées avec l'Ukraine pour l'aider à se développer, et qu'a-t-elle fait? Elle a contribué à nourrir le monde. Maintenant, à cause de cette guerre, des gens en Afrique du Nord et dans des endroits semblables risquent de mourir de faim parce que l'Ukraine n'est pas là pour les aider à se nourrir.
Dans un scénario comme celui-là, soit une guerre qui provoque des dommages considérables, le Canada peut intervenir de nouveau au chapitre de l'agriculture pour soutenir l'Ukraine et l'aider à rebâtir son secteur agricole, son secteur de la production alimentaire et son secteur de la fabrication d'aliments. Certains des fabricants les plus efficaces au monde se trouvent au Canada. Ils doivent l'être. Avec les taxes sur le carbone et tout ce qu'on leur impose, ils doivent être efficaces pour soutenir la concurrence sur la scène mondiale. Ils sont bien meilleurs que partout ailleurs dans le monde. Le Canada serait un allié naturel pour aider l'Ukraine à rebâtir son secteur manufacturier, ses installations et ses usines.
Pensons à la production d’énergie à partir de l’uranium et à la technologie nucléaire. L’uranium est extrait en Saskatchewan et transformé en Ontario. Si on pense aux installations qui existent au Canada et à ce que nous exportons, on constate qu'il y a de grandes possibilités de partenariats avec d'autres pays. En travaillant ensemble, le Canada et l’Ukraine pourraient fournir de l’énergie verte dans l'avenir. C’est tout à fait logique. Je m'attends à ce qu'un accord de libre-échange facilite ce type de partenariats et de croissance.
Au printemps dernier, je me suis rendu en Europe de l’Ouest avec mes collègues du comité des affaires étrangères. Une des discussions que nous avons tenues portait sur la reconstruction de l’Ukraine et sur la nécessité de s'assurer que le pays dispose des travailleurs qualifiés, des plombiers, des électriciens, des gens qui retourneront au pays après la guerre pour le rebâtir. Nous avons parlé des moyens d'utiliser le système d’éducation canadien pour former les Ukrainiennes qui sont ici en ce moment. Comment pouvons-nous les aider à acquérir les compétences dont elles auront besoin pour participer à la reconstruction de leur pays lorsqu’elles rentreront chez elle?
C’est une question que la Saskatchewan examine très sérieusement. En effet, cette province peut utiliser son système d’éducation pour aider les gens à acquérir les compétences, les connaissances technologiques et le savoir-faire nécessaires pour la reconstruction. Toutefois, il faudra aussi des ressources, comme du bois d’œuvre, du ciment et tout le matériel pour réaliser les projets.
Qu'est-ce qui peut provenir du Canada? Quels articles peuvent être importés du Canada, ou peut-être d'ailleurs, et quelles sont les technologies et les connaissances qui peuvent être transférées en Ukraine? Je pense qu'il y a là un énorme potentiel.
Regardons la communauté canado-ukrainienne travailler ensemble et pensons simplement à la façon dont cette collaboration pourrait être répandue dans le monde. Lorsqu'on y pense, une entreprise qui réunirait les forces ukrainiennes et les forces canadiennes pourrait soutenir la concurrence partout dans le monde.
Les Ukrainiens ont un petit obstacle, et c'est M. Poutine. Ils doivent remporter la guerre. Je suis ébahi et les mots me manquent lorsque je vois qu'ils obtiennent d'aussi bons résultats et qu'ils continuent de repousser les forces russes et de défendre leur pays et leur peuple.
Je dois dire une chose: j'avais une employée d'origine ukrainienne, et lorsque la guerre a éclaté, elle a quitté mon bureau pour retourner là-bas. L'engagement des Ukrainiens envers leur pays ne fait aucun doute.
Les Ukrainiens en Ukraine et dans le monde entier disent exactement la même chose: ils veulent libérer l'Ukraine. Ils veulent voir leur pays croître et prospérer. Pouvons-nous leur donner un coup de main pour y arriver?
Est-ce que l'accord de libre-échange peut réellement faire cela? Peut-il leur donner un coup de pouce? Peut-il fournir les outils nécessaires à la prospérité de l'Ukraine après la guerre?
Nous devons être présents. Nous ne pouvons pas négliger les choses. Nous ne pouvons pas dire qu'il y a d'autres problèmes dans le monde et qu'il faut donc diminuer notre soutien à l'Ukraine. Non, nous devons faire preuve de courage et d'un soutien indéfectible envers l'Ukraine. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lui permettre de traverser la crise et la guerre, et de se remettre sur pied par la suite.
Je dis ceci à tout le monde: si le Canada peut faire cela, nous aurons un bon allié et un bon ami pour les années à venir. Je pense que nous allons nous appuyer sur ces forces. L'accord commercial est un excellent moyen d'y parvenir.
Dans le cadre d'un tel accord commercial, je m'attends à ce que les marchés soient ouverts et à ce que des marchandises sortent de l'Ukraine. Je m'attends à ce que des marchandises sortent du Canada et aillent en Ukraine. Je m'attends à des échanges de technologies, de main‑d'œuvre, de connaissances et de systèmes d'enseignement.
Comme je l'ai dit, je m'attends non seulement à ce qu'on se concentre sur le secteur de l'uranium et du nucléaire, mais aussi à ce qu'on stimule sa croissance et à ce qu'on offre cette technologie dans le monde entier. Nous pouvons tirer parti de nos forces et offrir notre savoir-faire sur le marché.
Un accord de libre-échange peut y contribuer. Si on le rédige comme il faut, on peut faire tout cela. Même dans les circonstances actuelles, si l'accord était bien rédigé, les Ukrainiens pourraient trouver qu'il s'agit d'un bon accord.
Ce n'est qu'une autre des raisons pour lesquelles nous devons nous battre avec une détermination inébranlable pour repousser les forces de la Russie et du président Poutine afin de retrouver une certaine normalité. Je pense que cet accord de libre-échange peut y contribuer. Il me tarde de me pencher sur les possibilités à cet égard.
Quant aux gens de Prince Albert, ce sont des partisans du libre-échange. La Saskatchewan est une province commerçante. Nous exportons. Nous produisons tellement de choses que nous devons en exporter. Par conséquent, nous sommes toujours favorables au commerce et aux bons accords commerciaux.
En ce qui concerne l'Ukraine, nous avons des technologies très répandues et très avantageuses que nous pouvons mettre en commun de façon mutuellement bénéfique. Nous pourrions entretenir de très bonnes relations.
J'ai hâte de voir les détails de cet accord. L'idée d'un accord de libre-échange avec l'Ukraine me plaît; elle m'a toujours plu. J'ai toujours pensé que de donner un coup de main à l'Ukraine était une bonne idée, pas seulement en temps de guerre, mais aussi par la suite. Si c'est bien fait, tout le monde pourrait être gagnant.
Je pense que le peuple ukrainien nous remerciera de notre aide, tant pendant qu'après la guerre. Je pense qu'il nous remerciera de notre soutien constant, en tout temps.
Nous sommes là depuis le début des années 2000. Lorsque le mur de Berlin est tombé et que les communistes sont partis, le Canada a été l'un des premiers pays à envoyer des ressources à l'Ukraine. Après la guerre, nous lui offrirons encore une fois notre aide.