Madame la Présidente, tous les Canadiens veulent, entre autres choses, avoir des aliments nutritifs et abordables provenant de sources durables et produits ici même au Canada. Cependant, la collusion du premier ministre avec le NPD pour la taxe sur le carbone rend cela presque impossible pour les agriculteurs et les consommateurs canadiens.
Le directeur parlementaire du budget a très clairement indiqué que le projet de loi C-234, que nous essayons de faire adopter par le Sénat, permettrait aux agriculteurs canadiens d'économiser près de 1 milliard de dollars d'ici 2030. Ce ne sont pas des coûts insignifiants que les agriculteurs canadiens tentent d'absorber. En effet, les agriculteurs se débattent avec des coûts d'intrants plus élevés, des taux d'intérêt plus élevés et le paiement répété de la taxe sur le carbone.
C'est la réalité, mais cette réalité a des conséquences, qui semblent échapper au gouvernement libéral. L'année dernière, 800 000 Ontariens ont fait près de six millions de visites à des banques alimentaires, ce qui représente une augmentation de près de 40 %. C’est la plus forte augmentation jamais enregistrée en une seule année. Ils n'ont pas les moyens de nourrir leurs familles.
Les libéraux disent, à chaque période de questions, que tout ce que les conservateurs vont faire, c'est couper. Les coupes qui ont lieu en ce moment, ce sont des familles canadiennes qui suppriment des repas pour leurs enfants et des familles canadiennes qui réduisent le chauffage le soir et mettent un chandail ou une couverture parce qu'elles n'ont pas les moyens de chauffer leur maison. Telles sont les coupes opérées chaque jour par les Canadiens, qui doivent faire le choix extrêmement difficile de nourrir leur famille ou de chauffer leur maison. Or, ce ne sont pas des choix qui devraient être faits dans un pays comme le Canada, mais c'est exactement ce que l’idéologie activiste du gouvernement libéral—néo-démocrate oblige les Canadiens à faire.
Nous avons un projet de loi conservateur plein de bon sens, le projet de loi C‑234, qui aiderait à réduire les coûts pour les agriculteurs et à rendre les aliments plus abordables pour les Canadiens, mais le gouvernement libéral fait tout son possible pour intimider les sénateurs afin de bloquer le projet de loi C‑234. C’est un manque de respect envers la Chambre des communes, où siègent les représentants élus par la population. Une très forte majorité à la Chambre a soutenu le projet de loi C‑234. À vrai dire, il a obtenu l'appui de tous les partis d’opposition. En effet, tous les partis d’opposition de cette Chambre comprennent l’importance de l’agriculture canadienne. Chaque député de l’opposition officielle comprend à quel point il est important de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des aliments abordables, des aliments produits ici même, au Canada, par les agriculteurs, les éleveurs et les producteurs canadiens.
Toutefois, nous le voyons bien, les libéraux se livrent à de petits jeux au Sénat; comme je l'ai dit, ils méprisent les décisions prises par la Chambre des communes. Mon collègue de Wellington—Halton Hills a expliqué dans le menu qu’il s’agit d’un projet de loi fiscale adopté par cette Chambre. Le Sénat n’a pas la compétence ni l’autorité pour annuler une loi fiscale décidée par la Chambre des communes, et pourtant c’est exactement ce qui se passe. Le Sénat joue avec les moyens de subsistance des agriculteurs canadiens. Il joue avec la vie des familles canadiennes qui luttent pour mettre du pain sur la table. La nourriture ne devrait pas être un luxe, et le gouvernement libéral ne devrait vraiment pas en faire un instrument de ses manœuvres politiques.
Je voudrais prendre un moment pour parler des conséquences concrètes que cela a sur les agriculteurs canadiens. Il y a deux semaines, j’ai reçu un appel téléphonique d’une productrice laitière qui était en larmes. Elle est arrivée à la conclusion qu’elle allait perdre son exploitation d’ici Noël pour cause de faillite. Comme tous les agriculteurs, elle a contracté un certain nombre d’emprunts pour son exploitation. Elle a beaucoup d’actifs, mais beaucoup de dettes. Le taux d’intérêt de sa dette est passé de 1,9 % à 7,2 %. Elle ne peut plus se permettre de payer les intérêts. En outre, ses factures de taxe sur le carbone et de carburant ont doublé au cours de l’année écoulée, ce qui l’empêche de garder son exploitation. C’est une autre ferme perdue pour les agriculteurs canadiens. Ce sont aussi des emplois perdus, ainsi que des pertes sur les plans de la production et du rendement.
Un cultivateur de champignons de l’Ontario m’a envoyé un petit mot. La taxe sur le carbone a augmenté l’an dernier, et il devait payer 173 000 $ uniquement en taxe sur le carbone. Quand la taxe augmentera en 2030, sa facture annuelle sera de 450 000 $. En quoi est-ce viable sur le plan économique? C'est bien simple: ce ne l’est pas.
Le gouvernement parle constamment de durabilité environnementale, mais il ne parle jamais de viabilité économique, qui est l’élément le plus important. Il faut vivre pour aspirer à la durabilité environnementale.
Dans son message, il disait: « Il est difficile de voir comment notre ferme, ou n’importe quelle autre ferme, restera en activité si rien ne change. Il ne sera pas viable pour la prochaine génération d’exploiter nos fermes, ce qui détruira la chaîne alimentaire au Canada. Ce n’est pas juste pour les agriculteurs, les familles ou les générations futures d’agriculteurs. Ce n’est pas juste pour les consommateurs canadiens qui veulent manger des aliments cultivés au Canada, qui ont une empreinte carbone plus faible. »
Une autre lettre d’un aviculteur de l’Alberta dit que, l’an dernier, celui-ci a payé 120 000 $ en taxe sur le carbone. Cette année, il paie 180 000 $. D’ici 2030, sa facture annuelle de taxe sur le carbone s’élèvera à 480 000 $. Il a écrit: « Nous élevons des poulets et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de payer la lourde taxe sur le carbone. Si rien ne change et que l’on passe à 170 $ la tonne, nous devrons mettre la clé sous la porte. La taxe que nous payons ne fera rien pour éliminer les émissions de carbone. Notre meilleur espoir est que nous augmentions notre prix de vente au consommateur pour récupérer ces coûts, ce qui est la dernière chose que vous ou moi voulons voir en cette période d’inflation. »
Nous assistons à une inflation record des aliments au Canada parce que les agriculteurs paient sans cesse la taxe sur le carbone. Non seulement ils la paient quand ils chauffent et refroidissent leurs bâtiments ou sèchent leurs grains, mais ils la paient aussi quand ils achètent des engrais, des semences et des produits chimiques. Ils la paient encore quand ils transportent leurs grains ou leur bétail, et quand la compagnie de chemin de fer leur envoie sa facture pour le transport de leurs grains jusqu’au port.
Il y a très peu d’industries auxquelles je peux penser qui paient plus la taxe sur le carbone que les agriculteurs canadiens. Pourtant, ils sont dévoués à leur travail et ils trouvent toujours de meilleurs moyens et d’autres innovations pour réduire leurs émissions. Cependant, les projets de loi que bloquent les libéraux n'en tiennent absolument pas compte.
Après son départ de l'armée, un ancien combattant s’est installé en Saskatchewan. Il a dit qu’en 2020, sa facture de carburant s’élevait à 7 000 $. En 2021, elle était de 9 000 $. En 2022, elle a atteint 12 000 $. Selon lui: « Ce qui est étrange, c’est que je n'utilise pas plus mes machines qu'auparavant. Le nombre d’heures est le même chaque année. »
Il n'a pas agrandi ses terres; ce sont donc les taxes qui expliquent la hausse de ses dépenses. « Je ne cultive que 320 acres de terres et je pratique l’agriculture biologique. Si ce n'était pas le cas, je serais déjà ruiné. »
C'est le genre d'histoire dont on nous fait part tous les jours, à notre bureau. Ce sont là les conséquences concrètes de la taxe sur le carbone; c'est là l'impact de celle-ci sur les agriculteurs. Cela fait ensuite grimper le prix des denrées alimentaires, et les Canadiens en font les frais tous les jours.
Lorsque l’on augmente les dépenses et la taxe sur le carbone que paient les agriculteurs qui cultivent les aliments, les camionneurs qui transportent les aliments, les transformateurs qui transforment les aliments et les détaillants qui vendent les aliments, qu'est-ce qui arrive? La nourriture devient hors de prix pour le consommateur canadien. C’est pour cette raison qu'un Canadien sur cinq saute des repas et que le recours aux banques alimentaires fracasse des records.
Cette réalité n'échappe pas aux Canadiens. Nous avons reçu des lettres de cinq premiers ministres provinciaux qui demandent au Sénat d’adopter ce projet de loi. Des premiers ministres de partout au pays ont conscience de l’importance de ce projet de loi. La Saskatchewan, l’Alberta, l’Ontario, la Nouvelle‑Écosse et le Nouveau‑Brunswick supplient le Sénat de faire son travail et de respecter la volonté de la Chambre des communes en adoptant ce projet de loi.
Cependant, le ministre de l’Environnement choisi par le premier ministre menace de démissionner si ce projet de loi est adopté. Il affirme qu’il n’y aura pas d'autre exception par rapport à la taxe sur le carbone, à peine quelques jours après que le premier ministre a déjà admis que sa taxe sur le carbone est inabordable et qu’il en a exempté le mazout domestique.
Il s’agit manifestement d’un projet de loi qui relève du gros bon sens. Il rendra la nourriture plus abordable. Ce qu'il faut retenir, c’est que les Canadiens veulent des aliments nutritifs, durables et abordables, produits par des agriculteurs canadiens. Le projet de loi C‑234 en fera une réalité.