Madame la présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui en tant que ministre du cabinet fantôme de l'opposition officielle, le Parti conservateur, en matière de défense nationale ainsi que personne extrêmement fière de ses origines ukrainiennes.
Voici ce que j'ai à dire d'entrée de jeu: je tiens à ce que tout le monde sache que les conservateurs appuient l'Ukraine. Nous dénonçons l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont Poutine est responsable et qui a permis à l'armée russe de commettre des atrocités et des crimes de guerre contre les innocents Ukrainiens. C'est pourquoi nous appuyons le Partenariat stratégique Canada-Ukraine pour la sécurité, qui resserrera la coopération entre le Canada et l'Ukraine ainsi qu'entre les Forces armées canadiennes et les Forces armées ukrainiennes. Il faut en faire plus, et non moins, et nous estimons que cet accord de sécurité donnera le ton.
Nous avons passé les derniers jours à rendre hommage au très honorable Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada, qui repose en chapelle ardente ici, à Ottawa. J'aimerais transmettre mes condoléances à Mila, à Caroline, à Ben, à Mark et à Nicolas. Brian Mulroney est vraiment important dans le débat de ce soir en raison de son soutien incroyable à l'Ukraine. Le 2 décembre 1991, il a été le premier chef d'État occidental à reconnaître l'indépendance de l'Ukraine, et je crois qu'il est absolument indispensable que nous fassions honneur à ses réalisations et au travail incroyable qu'il a accompli pour les concrétiser.
La chute du mur de Berlin et la fin de l'Union des républiques socialistes soviétiques ont eu lieu grâce au travail de Ronald Reagan, de Margaret Thatcher et de Brian Mulroney, qui ont appliqué des sanctions de plus en plus sévères contre l'URSS pour empêcher les Soviétiques de financer leur machine de guerre et les ruiner. Ils ont fait un travail incroyable pour ce qui est de tisser des liens de part et d'autre de l'Atlantique et de travailler en partenariat en tant que démocraties occidentales libérales partageant un passé commun et un amour pour la liberté, la démocratie et les droits de la personne. Ainsi, ils se sont opposés à l'ours soviétique.
Aujourd'hui, nous nous retrouvons dans une situation semblable: l'ours russe tente de faire étalage de sa force, utilisant sa propre machine de guerre pour envahir l'Ukraine et commettre des crimes de guerre. Dans le but de miner l’alliance de l’OTAN et toutes nos démocraties, la Russie diffuse de la propagande et de la désinformation telles que nous n'en avons jamais vu depuis les nazis d’Hitler et ce que Goebbels a fait pour garantir que sa désinformation et sa propagande soient diffusées non seulement à ses propres concitoyens, mais aussi dans le monde entier. Par conséquent, les démocraties occidentales ont le devoir de veiller à ce que les gens aient conscience que, lorsque le Kremlin, les kleptocrates qui y sévissent et leur propagande sont en cause, ce que l'on voit et la réalité sont en fait deux choses différentes.
Je pense qu'il est important, en ce moment, de reconnaître également que nos amis en Ukraine et nos amis en Israël sont confrontés à des situations horribles en raison du terrorisme, des crimes de guerre et de la barbarie, et qu'en ces temps difficiles, nous devons à tout prix rester solidaires de l'Ukraine et d'Israël. Nous devons demander la libération de tous les otages pris en Ukraine et détenus en Russie ainsi que de tous les otages pris en Israël et détenus par le Hamas. Plus de 20 000 enfants ont été kidnappés. On leur lave le cerveau, et il arrive souvent que l'armée s'en serve comme chair à canon contre leur propre pays, et je trouve cela atterrant.
En tant que conservateur, je suis fier de notre bilan à l'égard du soutien à l'Ukraine. Tout a commencé avec Brian Mulroney, et beaucoup d'entre nous ont fait partie du caucus ou du gouvernement de Stephen Harper. Nous avons soutenu l'Ukraine en concrétisant l'opération Unifier.
Nous avons soutenu l'Ukraine en lui fournissant de l'équipement militaire dès l'éclatement de la guerre dans le Donbass, en 2014, ainsi que dans le cadre de l'invasion et de l'annexion illégales de la Crimée par les petits hommes verts qui, comme nous le savons tous, faisaient partie du groupe Wagner du Kremlin. Nous avons fourni des trousses d'hiver, des lunettes de vision nocturne, des gilets pare-balles et d'autre matériel de même nature, permettant ainsi aux Ukrainiens de se moderniser. Grâce à l'opération Unifier, ceux-ci ont pu s'entraîner selon les normes de l'OTAN, au point d'être en mesure, aujourd'hui, de riposter contre ce qui était censé être l'une des superpuissances du monde.
Nous le disons depuis 2018, lorsque nous avons constaté que la guerre perdurait au Donbass. Il ne s'agissait pas seulement d'une insurrection à Louhansk et à Donetsk. Nous savions qu'il y avait des troupes russes sur le terrain qui fournissaient des armes et des effectifs pour poursuivre la guerre et occuper le territoire dans l'Est de l'Ukraine.
En 2018, les conservateurs ont commencé à dire que le Canada devrait envoyer ses armes excédentaires à l'Ukraine. Une cache d'armes amassait la poussière à Montréal. Initialement, ces armes devaient être envoyées aux peshmergas kurdes, mais cela ne s'est jamais concrétisé. Alors, nous avons dit: « Donnons ces AK‑47, ces grenades, ces lance-grenades et ces armes antichars Carl Gustaf aux forces militaires ukrainiennes. » Cependant, cela ne s'est fait que lorsque la guerre a éclaté, en février 2022.
À ce moment-là, nous nous sommes immédiatement mis à dire: « Merci de l'avoir fait, mais il ne faut pas s'en tenir là. » Nous avons des armes excédentaires dont nous cherchons à nous défaire, comme nos véhicules blindés légers, nos Coyote, nos Bison et nos ambulances blindées. Offrons-les à l'Ukraine. Nous avons une dizaine d'hôpitaux mobiles Role 3 excédentaires que nous nous étions procurés pour la pandémie de COVID, mais qui n'ont jamais servi. Ils sont toujours dans des conteneurs. Envoyons-les là-bas pour sauver des vies sur le front.
Envoyons davantage de munitions. Nous devons accroître la production d'obus de 155 millimètres pour les obusiers. À ce jour, la production de ces obus d'artillerie n'a toujours pas augmenté. Cela fait pourtant plus de deux ans que la guerre a commencé.
Récemment, le chef du Parti conservateur a demandé que le gouvernement fournisse des roquettes CRV7. Il y en a 83 000 à Dundurn, en Saskatchewan, dont on va se débarrasser, qui seront envoyées à la ferraille. Au lieu de les mettre au rebut, donnons-les aux Ukrainiens, qui peuvent s'en servir pour se défendre et repousser les envahisseurs russes.
Au cours des quelques minutes qui me restent, je tiens à dire que j'appuie le partenariat stratégique Canada-Ukraine pour la sécurité. Je parlerai en particulier des parties 4.I et 4.N. La partie 4.I porte sur la « Résilience des infrastructures énergétiques et d’autres infrastructures essentielles ». Il importe de souligner qu'il y est question de soutenir l'ensemble du secteur énergétique de l'Ukraine. Il s'agit du gaz naturel liquéfié, qui est la principale source de combustible pour l'électricité en Ukraine. C'est la principale source de combustible pour le chauffage. C'est la principale source de carburant pour l'économie de l'Ukraine.
Les conservateurs, y compris le député de Wellington—Halton Hills, qui est le ministre du cabinet fantôme responsable des affaires étrangères, ont clairement indiqué que la manière d'arrêter la machine de guerre russe, de retirer l'argent des poches de Poutine et des kleptocrates du Kremlin consiste à leur retirer le marché et à leur enlever la capacité de vendre leurs produits énergétiques à l'Europe. Il nous faut plus d'énergie canadienne.
Il y a aussi un accent sur la sécurité nucléaire, un domaine au sujet duquel le Canada peut agir. Nous pouvons construire de petits réacteurs nucléaires. Nous pouvons aider à moderniser l'infrastructure nucléaire de l'Ukraine, ses centrales électriques. Je crois que nous devons miser là-dessus, ce qui aidera l'Ukraine, d'autant plus que ses centrales nucléaires ne cessent d'être la cible des Russes.
Enfin, il y a la partie 4.N, intitulée « Indemnisation pour les pertes, préjudices et dommages causés par l’agression russe ». Elle vise à prendre les avoirs russes au Canada et ailleurs dans le monde et à les utiliser pour soutenir directement l'Ukraine, les familles ukrainiennes et les entreprises ukrainiennes, et reconstruire les infrastructures de ce pays. Elle vise aussi à réaffecter les avoirs souverains de la Russie grâce à des mécanismes d'indemnisation. Cela va grandement nous aider à compenser les pertes, les préjudices et les dommages causés aux personnes qui ont perdu des proches et à celles contre qui le viol a été utilisé comme arme, et à indemniser les gens pour la perte de leur demeure et de leur entreprise.
C'est une excellente occasion pour nous de collaborer de part et d'autre de la Chambre afin de veiller à ce que l'Ukraine puisse se reconstruire une fois la guerre terminée, et que ce soit la Fédération de Russie qui en assume les coûts.