Monsieur le Président, le travail des députés est entre autres de souligner les performances des gens de notre coin de pays. Je me permets de prendre quelques secondes pour parler d'un événement important qui s'est déroulé en fin de semaine.
Il y avait un tournoi de notre sport national, soit la coupe canadienne Entreprises à Saint-Constant, dans ma circonscription. Il y avait des équipes de l'Ontario et du Québec. Il y avait justement une équipe locale, l'Arsenal cadet D2 de l'école Jacques-Leber. Menée par une main de maître par Yann Hallé et Matt Grenon, notre équipe locale a remporté le tournoi. C'est exceptionnel.
On pourrait mentionner des joueurs qui ont vraiment montré tout leur talent, mais c'est une victoire d'équipe. J'aimerais d'abord dire que les gardiens ont été une véritable forteresse. Seulement deux buts ont été comptés par l'équipe adverse en cinq parties et il y a eu trois jeux blancs. Les défenseurs ont été une véritable muraille, ils ne laissaient passer à peu près personne. Que dire de l'attaque aussi énergique qu'opportuniste? Tout cela a permis à l'Arsenal de gagner. Les joueurs ont soulevé le trophée devant parents et amis extrêmement fiers de leurs jeunes héros. Je salue et je félicite les joueurs de l'Arsenal, qui ont bien joué.
Je vais maintenant parler du projet de loi C‑32. Nous sommes là pour cela et je sentais qu'on avait hâte que j'aborde ce sujet. J'y arrive.
Je vais parler du contexte entourant le dépôt du projet de loi C‑32. On dit souvent que c'est l'occasion qui fait le larron. On se dit aussi que des moments exceptionnels font des personnes exceptionnelles et c'est un peu ce que nous a démontré l'histoire. Il est arrivé des situations vraiment difficiles et on a vu rejaillir des personnes flamboyantes, autant en raison de leur comportement que de leurs idées et de leurs gestes.
Honnêtement, je suis un gars rempli d'espoir. Je suis un gars optimiste de nature, les gens m'arrêtent dans la rue pour me le dire. J'ai pensé au contexte économique difficile, à l'inflation, qui n'a jamais été aussi élevée depuis 30 ans et à la menace de récession. Les gens qui aiment un peu l'économie savent bien qu'il est rare qu'on soit dans ces deux situations de façon simultanée. C'est très rare, et l'heure est grave.
Le système de santé est défaillant, notamment au Québec, mais partout au Canada. Les urgentologues ont justement dit récemment qu'on avait atteint le point de rupture. C'est grave. Les urgentologues qui sont sur le terrain et qui travaillent pour les gens disent que cela ne va pas du tout.
Les aînés subissent les affres de l'inflation. Ce sont eux qui, à cause de leur revenu fixe, sont le plus foudroyés par l'inflation. Or ces gens attendaient de l'aide.
Par ailleurs, six personnes sur dix n'ont pas accès à l'assurance-emploi. Actuellement, ce système est tellement mauvais qu'on a été obligé de créer la PCU durant la crise de la COVID‑19 parce que le système n'était pas capable de remplir son mandat. En plus, l'assurance-emploi est ce qu'on appelle en économie un stabilisateur automatique. Cela veut dire que, quand l'économie va mal, l'assurance-emploi vient aider les gens qui sont en détresse financière. Nous nous sommes donc dit que les libéraux allaient bien faire quelque chose et que la table était mise.
Nous attendions l'énoncé économique avec grand intérêt. Quelqu'un m'a dit que cet énoncé serait aussi spectaculaire qu'un kangourou sur un trampoline et que ce serait tout un spectacle. Je lui ai demandé s'il en était sûr. Eh bien, on n'a jamais vu le kangourou. Il y a une situation extraordinaire, mais on fait patate. Cela me fait penser à quelque chose d'autre.
Cet été, je suis allé voir un match de baseball. Un gars qui était dans les Pee-Wee pesait au moins 200 livres et il avait un pinch. Lorsqu'il est arrivé au batte, le lanceur lançait des ballounes et tout le monde était certain qu'il allait sortir la balle du stade. Il a fait un swing, il a fait un roulant de 10 pieds, il a couru presque en titubant et s'est rendu au premier but. C'est sûr que la défensive avait était un peu laxiste, mais, quand il est arrivé à la première base, personne ne lui a dit qu'il avait été poche. On lui a tapé dans la mite en se disant que, ce qu'il avait fait, c'est un peu ce que le gouvernement avait fait.
Le Bloc québécois regarde les réalisations, le petit roulant de 10 pieds du gouvernement, et il est obligé finalement de lui taper dans la mite. Toutefois, ce n'est pas parce qu'il l'a impressionné, c'est parce que le peu de choses qui sont là n’est quand même pas si pire.
Compte tenu des circonstances, on s'attendait à du 100 % et on a eu du 3 %. Bravo pour le 3 % et pour l'effort. On peut dire cela au gouvernement.
Qu'il y a-t-il dedans? Il n'y a rien de spectaculaire, mais le gouvernement a mis 115 fois le mot « inflation ». Il était excité; il a dit qu'il ne ferait rien pour l'inflation, mais qu'il allait y aller avec une incantation. Le gouvernement a décidé de parler d'inflation tellement souvent que le monde va croire qu'il va faire ce qu'il faut sur l'inflation. C'est une vieille recette. C'est démodé, mais il pense que cela fonctionne de dire « inflation » en se réunissant en gang autour du feu.
Finalement, on s'aperçoit qu'il ne se passe rien. Ce n'est pas parce qu'on nomme quelque chose aussi souvent que cela va changer quoi que ce soit. Il faut qu'il agisse, mais, on l'a vu, le gouvernement n'agit pas. Il est statique et c'est le statu quo. C'est ce qu'il fait tout le temps. Peu importe les situations, même si c'est dans ses champs de compétence, le gouvernement ne bouge pas. Il ne bouge tellement pas que, quand il bouge, on fait le saut. On n'est pas habitué.
On voit que le gouvernement a dépoussiéré certaines normes législatives et a offert du réchauffé quand il parle de redonner de l'argent au moyen des crédits de la taxe sur les produits et services. Il dit que c'est une bonne nouvelle. Les libéraux étaient à la Chambre la semaine passée et se tapaient dans la main avec des hourras; l'un d'entre eux en a même quasiment garroché ses lunettes.
C'est une mesure correcte, mais le Bloc québécois disait qu'il fallait le faire depuis un an. Les libéraux ont tardé, mais, au moins, ils ont fait cela. C'est un minimum et c'est le petit roulant. C'est quand même intéressant.
Qu'ont-ils fait pour les aînés? Je n'ai pas dit cela, car on est en plus dans une pénurie de travailleurs. On ne leur demande pas d'agir sur la pénurie de travailleurs, car ils sont bien trop mêlés. Le Bloc québécois dit qu'il faut encourager les gens qui partent à la retraite à retourner sur le marché du travail et leur donner des exemptions fiscales. Il faut leur dire que si cela les tente, on est là, on ne les force pas, et que si cela ne les tente pas, il n'y a pas de problème.
Or, ce qu'ils font, et ils l'ont dit à plusieurs reprises, c'est qu'ils vont régler de façon très simple la pénurie de travailleurs: les aînés de 65 à 75 ans n'auront rien. À un moment donné, les aînés n'auront tellement pas d'argent qu'ils vont être obligés d'aller travailler et que cela va aider à régler la pénurie de travailleurs. C'est du festival du n'importe quoi. Ce n'est pas comme cela que cela fonctionne. Il faut que cela soit un incitatif. Il ne faut pas que ce soit quelque chose qu'on oblige, parce que ces gens n'ont pas les revenus adéquats pour passer à travers l'inflation. Le gouvernement ne comprend pas cela.
Sur l'assurance‑emploi, cela fait sept ans qu'ils nous disent qu'il faut faire quelque chose, qu'il faut attendre et que cela s'en vient. On attend depuis sept ans, mais on n'a rien. On est capable de rien savoir. On dirait qu'il se mijote quelque chose, mais on n'est pas capable de savoir quoi.
Cela aurait été simple de lutter contre l'inflation de façon intelligente. L'inflation, entre autres, c'est à cause du problème dans les chaînes d'approvisionnement. C'est à cause de notre dépendance aux énergies fossiles. On a un problème avec cela, qui fait qu'on est dépendant des prix fluctuants de l'énergie fossile du pétrole. C'est très simple à comprendre. Il faut aller vers les énergies propres, mais les libéraux n'en sont pas capables. Ils encouragent les pétrolières à continuer à produire. Le Canada est le seul pays du G7 à avoir augmenté ses émissions de gaz à effet de serre et ils sont contents.
Je vais finir avec une chose très simple. Je disais qu'on s'attendait à beaucoup de choses et qu'ils n'ont rien fait sur l'assurance‑emploi et les transferts en santé. Ils aiment mieux se chicaner. C'est futile et ils se chicanent. Cela nous fait une belle jambe.
Or, ils ont fait quelque chose de très important et je suis convaincu que, quand je vais en parler dans ma circonscription, les gens vont dire que c'est tout un gouvernement. Ils ont fait une mise en œuvre d'une convention Canada–États‑Unis sur le traitement des fonctionnaires qui vont sur la Lune. Considérons que ce gouvernement est un gouvernement prévoyant qui parle de ce qui se produira sur la Lune, mais qui n'a aucune idée de ce qui se passe sur la Terre.