Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Medicine Hat—Cardston—Warner.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition d'aujourd'hui, car c'est une question qui touche grandement les habitants de Souris—Moose Mountain depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral. Encore une fois, le premier ministre montre clairement qu'il n'appuie pas les agriculteurs canadiens et qu'il ne se soucie pas de leur gagne-pain, surtout lorsqu'il refuse d'éliminer la taxe sur le carbone imposée aux agriculteurs.
Comme les libéraux ne semblent pas du tout comprendre l'importance de l'agriculture, non seulement pour la Saskatchewan, mais aussi pour l'ensemble du Canada, je tiens à leur brosser un tableau de la situation. Les exploitations agricoles de la Saskatchewan représentent la plus grande part de la superficie agricole totale du Canada, soit 39,2 %. Elles comptent parmi les plus grands exportateurs mondiaux de diverses cultures, comme le canola, et elles exercent un rôle de chef de file au pays en matière de culture de céréales, d'oléagineux et de légumineuses.
Ainsi, dans bien des cas, quand les gens achètent des aliments pour eux-mêmes et leur famille, ils peuvent remercier un agriculteur de la Saskatchewan de l'avoir produit. En fait, mardi dernier, je me suis entretenu avec l'ambassadeur de France au Canada. Il m'a dit que la France, qui est un chef de file mondial dans le domaine de la moutarde, dépend énormément des cultures de graines de moutarde de la Saskatchewan, surtout en période de sécheresse et de mauvaise récolte.
Étant donné que les terres cultivées représentent 66,9 % de la superficie agricole totale de la Saskatchewan, soit plus des deux cinquièmes de toutes les terres cultivées du Canada, la province est communément appelée le grenier du Canada. Comme cette expression est même utilisée sur le site Web de Statistique Canada, le gouvernement fédéral doit être conscient de ce que font nos agriculteurs pour nourrir le Canada et le monde entier et des avantages qu'ils apportent à l'économie canadienne. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement choisit de punir ces mêmes agriculteurs qui travaillent sans relâche, jour après jour, pour acheminer des produits de la plus haute qualité de la ferme à la table.
L'agriculture n'est pas un mode de vie facile. Les journées sont longues, les agriculteurs se lèvent avant l'aube et terminent leur journée de travail dans l'obscurité. Ils sont à la merci de la nature et, comme nous le savons tous à la Chambre, les conditions météorologiques au Canada ne répondent pas toujours à nos désirs et à nos besoins. Pourtant, nos agriculteurs persévèrent parce qu'ils sont dévoués à leur travail; ils sont prêts à faire des sacrifices pour s'acquitter de leur tâche. Le moins que nous puissions faire, c'est de les soutenir, mais les libéraux choisissent plutôt de les taxer à tout bout de champ et de leur rendre la vie plus difficile en quadruplant la taxe sur le carbone imposée sur le coût de leurs intrants. Cela ne fera qu'augmenter le coût de la nourriture pour les Canadiens.
L'insécurité alimentaire est un véritable problème au Canada en ce moment, un problème qui m'inquiète depuis plusieurs années à cause de la mauvaise gestion des libéraux. Selon Banques alimentaires Canada, il y a eu près de deux millions de visites dans des banques alimentaires au Canada pendant le mois de mars 2023, ce qui représente une hausse de 79 % par rapport à 2019. C'est une donnée alarmante, en particulier lorsqu'on tient compte de l'incapacité des libéraux à contrôler l'inflation et la crise du coût de la vie qui affligent tant de Canadiens en ce moment.
Entre 2021 et 2022, le nombre de familles souffrant d'insécurité alimentaire a augmenté de plus de 12 %, mais les libéraux continuent d'obliger ces mêmes familles à payer une taxe sur le carbone sur à peu près tout ce qu'elles achètent. En fait, selon un nouveau rapport paru aujourd'hui, une famille de quatre personnes va payer 700 $ de plus pour l'épicerie l'an prochain. C'est sans compter les 1 065 $ de plus qu'elles ont payé cette année. Pour de nombreuses familles, cette somme peut faire la différence entre payer le loyer et le chauffage pendant l'hiver, ou pas.
Selon les projections pour 2024, le prix des aliments augmentera de 2,5 % à 4,5 %, et on estime que les prix de la viande, des légumes et des produits de boulangerie augmenteront de 5 à 7 %. Comme la hausse des prix est si rapide, les Canadiens d'un bout à l'autre du pays réduisent leurs dépenses à l'épicerie, soit en diminuant la quantité ou la qualité des aliments qu'ils achètent, soit en optant pour des produits moins coûteux. À l'heure actuelle, les banques alimentaires connaissent leurs plus hauts taux de visites jamais enregistrés au Canada, et le premier ministre doit agir.
J'aimerais vous faire part d'un extrait des recommandations politiques de Banques alimentaires Canada, tiré du site Web de l'organisme. On peut y lire ceci:
Malheureusement, l’année 2023 a été marquée par l’inaction du gouvernement partout au pays. Notre sonnette d’alarme n’a pas été prise en compte, et les répercussions sont évidentes, avec près de 2 millions de visites aux banques alimentaires en un seul mois. Le niveau de pauvreté et d’insécurité alimentaire au Canada a atteint des sommets alarmants.
Bien que les taux de pauvreté soient relativement faibles dans une perspective historique, nous constatons que les Canadiens éprouvent actuellement des difficultés profondes. Les taux d’insécurité alimentaire ont grimpé en flèche, et près d’un Canadien sur cinq a de la difficulté à nourrir sa famille chaque jour. Les difficultés financières actuelles ont entraîné des problèmes croissants de santé mentale et un stress lié aux finances. L’anxiété est palpable, car de nombreuses personnes partout au pays ont de plus en plus d’inquiétude quant à la façon de s’acquitter de leurs responsabilités financières fondamentales, comme payer leur loyer, faire le plein d’essence pour se rendre au travail et se procurer leurs médicaments sur ordonnance.
L’absence d’action gouvernementale n’a fait qu’exacerber les problèmes que nous avons constatés il y a un an et, dans certains cas, qui existent depuis des décennies.
Ce que je viens de lire ne vient pas d'une source conservatrice partisane, comme les libéraux voudraient probablement le faire croire à tout le monde, mais d'un organisme réputé et bien établi dont l'objectif est de faire du Canada un pays où personne ne souffre de la faim. Quelle est la façon simple et directe de procéder? Il faut cesser de taxer les agriculteurs qui produisent les aliments afin que les coûts ne soient pas refilés aux consommateurs. Si nous taxons l'agriculteur qui cultive les aliments et le camionneur qui les expédie, en fin de compte, c'est le consommateur qui paie cette taxe. Soit les libéraux ne comprennent pas ce fait, soit ils s'en fichent, et les Canadiens ordinaires qui travaillent fort paient le prix de leur apathie.
Depuis l'imposition de la taxe libérale sur le carbone, mon bureau est inondé de courriels et de lettres de citoyens qui demandent au gouvernement de la supprimer pour qu'ils puissent joindre les deux bouts. Les gens sont tellement contrariés et frustrés qu'ils m'envoient des copies de leurs factures d'électricité, ce qui ne s'était jamais produit auparavant au cours de mes huit années comme député. Ils veulent que je voie à quel point le premier ministre leur nuit, surtout ceux qui ont un revenu fixe, comme les aînés.
Je vais citer quelques-unes de ces lettres et j'espère qu'elles feront réfléchir les députés d'en face comme elles m'ont fait réfléchir. Voici ce que dit un courriel envoyé à la leader libérale à la Chambre et dont une copie a été envoyée à mon bureau: « Vous n'étiez sûrement pas sérieuse quand vous avez dit, lors de votre entrevue à CTV, que la taxe sur le carbone était minime. Le prix de tout ce que nous devons acheter a été touché! La taxe sur le carbone fait directement souffrir les Canadiens! Je vous demande de bien vouloir éliminer la taxe sur le carbone si vous vous souciez réellement du sort des citoyens canadiens. »
Un autre courriel, auquel on a joint une copie de facture d'électricité, dit ceci:
« J'aimerais attirer l'attention du premier ministre sur la réalité des gens qui habitent dans le Canada rural. Nous en avons vraiment marre d'entendre qu'il devrait être facile de prendre les transports en commun et de ne pas dépendre du gaz naturel. Les gens des grandes villes ont accès à toutes ces options. Nous vivons dans une localité de 1 500 habitants. En juillet, mon mari a dû subir une opération pour le cancer. L'hôpital est à 3 heures de route. Dans les régions rurales, il n'y a pas de transports publics, comme le taxi ou l'autobus, pour se rendre à ce genre de rendez-vous, et encore moins pour faire le trajet directement de la maison jusqu'à l'hôpital.
« Notre facture d'essence est plutôt salée [...] Dans notre région, l'essence se vend autour de 1,40 $ le litre. Nous avons un VUS, mais ça nous coûte quand même à peu près 500 $ pour les trois déplacements qu'il faut faire toutes les deux semaines pour les soins de mon mari. »
Je ne sais pas comment on pourrait exprimer plus clairement à quel point la taxe sur le carbone frappe durement les Canadiens. Elle frappe de manière disproportionnée les gens qui ont déjà du mal à subvenir à leurs besoins essentiels. Pour tourner le fer dans la plaie, le premier ministre a choisi d'accorder aux gens de la côte Est une exemption de la taxe sur le carbone qui est injuste, alors que les résidants des provinces des Prairies n'ont aucun répit.
Selon la ministre du Développement économique rural libérale, si les Prairies veulent être représentées adéquatement à la Chambre des communes, elles n'ont qu'à élire plus de libéraux. Apparemment, les habitants du Sud-Est de la Saskatchewan ne sont pas assez importants dans le calcul électoral des libéraux pour bénéficier du même traitement que ceux du Canada atlantique. En outre, ces propos ont été tenus par la ministre censée représenter tous les Canadiens des régions rurales, et pas seulement ceux qui votent pour les libéraux. Ce genre de déclaration semeuse de discorde ne fait que confirmer que le gouvernement ne se préoccupe que de ceux qui pourraient lui être utiles lors des prochaines élections. Le premier ministre a créé deux catégories de Canadiens: ceux qui paient la taxe sur le carbone et ceux qui ne la paient pas.
Les Canadiens méritent un gouvernement qui est à l'œuvre pour les gens qui font le travail au pays, ce qui inclut les agriculteurs, leurs familles et tous ceux qui paient des impôts et contribuent à l'économie. Les Canadiens ne veulent pas d'artifices ou de mesures temporaires.
L'heure du changement a toutefois sonné. Il est temps d'arrêter de piger dans les poches des Canadiens tandis qu'ils vivent une crise du coût de la vie sans précédent. Il est temps qu'un nouveau gouvernement conservateur ramène le gros bon sens chez nous pour tous les Canadiens.