Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au nom des citoyens de ma circonscription, Chilliwack—Hope.
Je rappelle à tous qu'aujourd'hui, nous débattons de la motion suivante:
Que, étant donné que les coûts du gouvernement font grimper l’inflation, ce qui rend inabordable le coût des biens que les Canadiens achètent et des intérêts qu’ils paient, cette Chambre demande au gouvernement de s’engager à n’imposer aucune nouvelle taxe sur l’essence, l’épicerie, le chauffage des foyers et les chèques de paie.
Il s'agit d'une motion relativement simple. En gros, nous demandons au gouvernement de ne pas aggraver la situation. Il nous a déjà conduits là où nous sommes actuellement. Aujourd'hui, le prix du litre d'essence dans ma ville, en Colombie‑Britannique, est de 2,25 $. Cela signifie qu'un étudiant conduisant une Honda Civic doit payer plus de 100 $ pour faire le plein afin de se rendre à l'école, qu'une mère de famille doit débourser plus de 135 $ pour faire le plein de son VUS, et qu'un entrepreneur doit débourser plus de 250 $ pour faire le plein de son camion afin de se déplacer pour accomplir son travail dans nos collectivités. Chez nous, il s'agit souvent de travaux agricoles ou du domaine de la construction, qui ne peuvent pas être effectués à l'aide d'une Prius, mais à l'aide d'un camion.
Je représente une collectivité rurale où il n’y a pas beaucoup de choix de transport rapide. Les distances sont longues entre les lieux où les gens doivent se rendre. Or, les libéraux veulent empirer la situation en augmentant le prix de l’essence, qui a atteint 2,25 $, un record. Ils proposent de tripler la taxe sur le carbone en avril prochain.
La Colombie-Britannique a sa propre taxe sur le carbone. Cela a été un échec à tous les niveaux. La taxe n’a pas permis de réduire les émissions, mais elle a augmenté le coût de tout en Colombie-Britannique, et, contrairement à certaines autres provinces du pays, il n’y a pas de remboursement fédéral. L’argent va à Victoria qui le dépense comme bon lui semble. L’argent est redonné en partie sous forme de remises, mais le reste va dans les coffres du gouvernement. C’est exactement ce qu’a indiqué le directeur parlementaire du budget, un agent du Parlement indépendant, à savoir que 60 % des Canadiens payent plus de taxe qu’ils n’obtiennent de remises. Je m’attends à ce qu’en Colombie-Britannique, la situation soit au moins aussi mauvaise, mais c’est ce que veut le gouvernement.
Le gouvernement fait semblant de se soucier de temps en temps du prix élevé de l’essence, mais en réalité, il veut que cela coûte cher. Il veut que les prix augmentent pour les Canadiens. Il veut que les gens qui conduisent leurs parents ou grands-parents âgés chez le médecin payent plus cher pour l’essence. Il veut que les mères et les pères qui conduisent leurs enfants à des activités parascolaires payent plus cher. Nous l’avons entendu à la Chambre plus tôt cette semaine. Il s’agit en quelque sorte d’une incitation du marché. Le gouvernement essaye de pousser les gens à moins utiliser leur véhicule.
Dans ma collectivité, les gens doivent utiliser leur voiture pour se rendre d’un endroit à un autre. Le gouvernement manque de respect envers les Canadiens des régions rurales. Il manque de respect envers les personnes qui doivent conduire du point A au point B. Il manque aussi de respect, très ouvertement, envers les personnes qui doivent chauffer leur logement. Il dit aux personnes âgées qu’il va faire grimper le prix de leur combustible de chauffage, quel qu’il soit – gaz naturel, mazout, etc. – et qu’il triplera le prix de la taxe sur le carbone, ce qui fera grimper encore plus le prix du combustible. Il suggère qu’ils peuvent peut-être s’en passer, peut-être en coupant le chauffage. Les personnes âgées n’ont qu’à frissonner pour que les libéraux puissent mettre plus d’argent dans les coffres du gouvernement. C’est inacceptable, et les conservateurs leur demandent d’arrêter d’aggraver la situation.
Il y a des articles que nous devrions tous connaître et qui devraient tous nous interpeller: « Demande en hausse, dons en baisse: Les soupes populaires et les comptoirs alimentaires de la Colombie-Britannique en difficulté ». Nous l'avons entendu hier à la période des questions. Le député de Barrie—Springwater—Oro‑Medonte a signalé que d’anciens donateurs à une banque alimentaire en sont devenus clients et, selon Food Banks BC, « le nombre de nouveaux clients qui font appel à ses 105 organismes de secours contre la faim a augmenté de 50 % de décembre 2021 à mars ». On constate par ailleurs que, vu la hausse des prix, la majorité des Canadiens modifient leurs habitudes à l’épicerie. Selon Bloomberg, en raison de la hausse de l’inflation, près du quart des Canadiens réduisent la quantité de nourriture qu’ils achètent. Ce phénomène est plus répandu chez les femmes, comme les mères seules dans de nombreux cas, puisque 29,6 % d’entre elles choisissent d'acheter moins de nourriture, contre 18 % des hommes. Or, ce n’est pas un choix: elles y sont contraintes.
Que constate-t-on? On sait que lorsque le prix de l’essence augmente, ce que le gouvernement souhaite — après tout, c'est lui qui modifie la politique et c'est l’effet qu’il recherche —, le prix du transport augmente, ce qui signifie que le prix des marchandises qui doivent parvenir à l’épicerie augmente également. L’inflation des prix des produits alimentaires a déjà atteint son plus haut niveau depuis 40 ans. Elle est en hausse de plus de 10 % par rapport à l’année dernière et elle grimpe à un taux qui n’a jamais été aussi élevé depuis 40 ans. De tels chiffres ne se sont pas vus depuis les années 1980.
La réaction du gouvernement devrait simplement être de cesser d’aggraver la situation, de cesser d’augmenter la taxe sur le carbone et de cesser de prendre toujours plus d’argent dans les poches des travailleurs en haussant les taxes sur leur chèque de paie, ce qu’il prévoit de faire le 1er janvier prochain.
J’ai entendu les libéraux dire maintenant que ce n’est pas une taxe et que ce ne sont pas des impôts. Or, leur site Web indique qu’il s’agit de taxes. Le site Web du gouvernement du Canada indique que ce sont des taxes parce qu’elles entraînent une baisse du salaire net des Canadiens.
Paul Martin pensait qu’il s’agissait de taxes lorsqu’il s’est donné pour priorité de rendre le pays plus efficient et plus concurrentiel. Il disait que les taxes sur les chèques de paie tuent l'emploi et qu'il réduisent la capacité concurrentielle. Il avait compris, mais il ne reconnaîtrait pas le gouvernement libéral d’aujourd’hui parce que celui-ci a abandonné tous ses points d’ancrage fiscaux. Il a complètement...
M. Mark Gerretsen: Je me demande ce qu'en pense Brian Mulroney.
M. Mark Strahl: Madame la Présidente, le député ne semble pas se soucier de l’augmentation du prix des aliments qui frappe les Canadiens. Quand je parle des comptoirs alimentaires, il rit. Il ne supporte tout simplement pas d’entendre la vérité et il veut aggraver la situation.
Le député de Kingston et les Îles veut voter pour que le prix de l’essence augmente encore. Il veut voter pour que les Canadiens aient moins d’argent dans leurs poches. Libre à lui de défendre ces positions; pour ma part, je défendrai le fait de réduire les impôts et de tenir bon pour les Canadiens.
Si le député n'entend personne parler de la crise de l'abordabilité dans sa circonscription, c'est parce qu'il n'écoute pas, ce qui le place en bonne compagnie avec le gouvernement libéral. Nous tous, de ce côté-ci de la Chambre, recevons des messages. Voici ce que dit un message que j’ai reçu:
Auparavant, les budgets étaient serrés, et l'argent manquait. Maintenant que les loyers ont presque doublé, que le prix de l'essence est plus élevé que jamais et que le prix du panier d'épicerie augmente, il devient impossible d'acheter le minimum vital.
Étant donné que j'ai un enfant, il ne me reste pas beaucoup d'options. J'ai déjà un deuxième emploi, et vivre dans ma voiture ou retourner vivre chez mes parents n'est pas envisageable. Par conséquent, je ne sais pas ce que je peux faire d'autre. Y aura-t-il des solutions? Je sais que je ne suis pas la seule à avoir du mal à joindre les deux bouts.
La solution, dans le cas de cette femme, ce n'est pas de lui enlever plus d'argent sur son chèque de paie; ce n'est pas d'aller piger davantage dans ses poches, alors qu'elle doit faire le plein pour transporter son fils à l'école. Elle a dit qu'elle a dû abandonner ses études universitaires parce que les choses sont tellement inabordables sous le gouvernement actuel.
Une autre de mes concitoyennes a écrit:
Mon époux et moi occupons des emplois à temps plein et bien rémunérés et nous éprouvons encore des difficultés. [Nous] avons à peine les moyens de faire l'épicerie, car les coûts augmentent en Colombie‑Britannique. Je trouve renversant de voir que des familles ne peuvent même pas faire l'épicerie sans qu'il y ait de répercussions. Nous sommes un ménage à deux revenus [...] et nous avons du mal à joindre les deux bouts. Nous n'achetons que le strict nécessaire et nous essayons même parfois de nous en passer.
Les gens tirent actuellement le diable par la queue, mais le gouvernement menace d’aggraver la situation. Il se prépare à hausser les taxes sur les chèques de paie au 1er janvier. La motion que nous présentons demande qu’il y renonce. Le gouvernement s’apprête à faire augmenter les prix de l’essence, des produits d’épicerie et du chauffage domestique en avril. Nous demandons au gouvernement de renoncer à ces hausses de taxes.
Nous voterons pour protéger les intérêts des travailleurs canadiens et des familles canadiennes, et pour laisser plus d’argent dans leurs poches, car ils savent mieux le dépenser que le gouvernement libéral gaspilleur.