Madame la Présidente, c'est un honneur d'intervenir à la Chambre pour représenter les gens de London—Fanshawe et parler du projet de loi C‑32.
Ce projet de loi aborde plusieurs enjeux dont nous parlons depuis longtemps. Nous luttons bien sûr pour les gens de London, mais aussi pour une économie plus juste. C'est le message que nous portons à la Chambre.
Nous appuyons ce projet de loi parce qu'il comporte plusieurs éléments positifs. C'est un bon point de départ, mais il comporte beaucoup de lacunes, comme à l'habitude. En tant que néo-démocrate, je continue de militer et de lutter pour obtenir beaucoup plus d'améliorations pour les gens de London—Fanshawe. L'élimination de l'intérêt sur les prêts d'études fédéraux est l'un des principaux points que nous appuyons, car ce changement pourrait être très positif pour les étudiants.
J’étais auparavant la porte-parole du NPD en matière d’enseignement postsecondaire dans cette enceinte, et nous nous sommes battus pour beaucoup plus. Nous avons demandé l’annulation de jusqu’à 20 000 $ de dette fédérale par étudiant et une pause dans le remboursement de cette dette. Nous avons rendu cette mesure rétroactive. Nous avons parlé d’aller encore plus loin. En fin de compte, le gouvernement fait de l’argent sur le dos de notre avenir, sur le dos de ceux qui contribueront à notre économie de bien des façons grâce au système d’éducation, et cela manque beaucoup de vision. Nous pourrions aller beaucoup plus loin, mais c’est un bon début.
En ce qui concerne l’impôt sur les bénéfices exceptionnels, nous soutenons certaines des mesures proposées, mais le gouvernement pourrait en faire beaucoup plus s’il avait le courage politique d’aller plus loin. Les grandes banques, les magasins à grande surface et les sociétés pétrolières et gazières ont réalisé des bénéfices records pendant la pandémie de COVID.
Si nous avions augmenté ce taux proposé de 15 % et l’avions rendu permanent, nous verrions 4,3 milliards de dollars supplémentaires dans les coffres fédéraux. Nous pourrions réinvestir cet argent dans les gens et dans des programmes sociaux qui établissent la solidité dont les gens ont besoin. L’équité que les gens peuvent obtenir des programmes sociaux est le rôle du gouvernement, et non pas de rattraper les grandes entreprises qui sont au sommet.
Ce projet de loi nous préoccupe, car il ne va pas assez loin. En tant que néo-démocrates, nous nous sommes battus, au cours de la dernière législature, pour offrir des soutiens au moyen de la PCU et de la subvention salariale afin d'affronter les problèmes auxquels les gens étaient confrontés pendant la pandémie de COVID‑19. Quand le gouvernement a fourni ces aides et a affirmé qu’il soutenait les gens, ces derniers en avaient besoin et le croyaient.
Maintenant, nous voyons le gouvernement récupérer tout cet argent. Il récupère des prestations que les gens ont demandées de bonne foi. Il y a des gens que je connais, qui viennent à mon bureau de circonscription, et qui ne savent pas vers qui se tourner. Ils comptent sur le gouvernement pour leur apporter équité et soutien, et ils n'y trouvent pas leur compte.
Il y a quelques semaines, j’étais ici à écouter mon collègue d’Elmwood—Transcona. Je suis toujours impressionnée par sa capacité à prononcer un discours dans cet endroit, de façon improvisée. Il a des connaissances tellement vastes.
Une chose dont il a parlé m’a vraiment marqué. C’était le besoin de respect et l’appel au respect que les gens méritent. Ils travaillent si dur, ils respectent les règles, ils font tout ce qu’ils sont censés faire et ils font tout ce que le gouvernement leur demande. Ils paient leur juste part d’impôts, mais quand ils ont besoin de l’aide du gouvernement, celui-ci n’est pas là. Ils sont frustrés et en colère. Ils ne savent pas vers qui se tourner.
C’est ce besoin de montrer du respect qui fait partie de l’équité fiscale dont nous parlons. Le gouvernement doit trouver le juste équilibre pour montrer ce respect aux Canadiens. Il doit avoir le courage de demander à ceux qui gagnent le plus dans ce monde de redistribuer ces bénéfices excédentaires et de ne pas profiter des gens qui essaient simplement de s’en sortir et de nourrir leur famille. Ils doivent payer leur juste part.
Je me réjouis que mon collègue de Cowichan—Malahat—Langford se soit fait le défenseur de cette cause. Au comité de l'agriculture, il a reçu un appui unanime pour mener une étude sur la cupidiflation dans les épiceries dont nous parlons abondamment. Il ne fait aucun doute que la chaîne d'alimentation Loblaws exploite les gens, car elle engrange, chaque jour, des profits de 1 million de dollars et cela contribue à accélérer l'inflation. Il faut en tenir compte dans les politiques fiscales équitables que nous devons mettre en place.
Selon une nouvelle étude menée par le Centre for Future Work, 15 industries très rentables, y compris les chaînes d'alimentation, font grimper l'inflation au Canada. Les profits combinés de ces 15 secteurs ont fait un bond colossal de 89 %. Les Canadiens ressentent le poids de ces profits et ils constatent à quel point c'est une injustice. Les Canadiens demandent au gouvernement de leur offrir des solutions.
La taxe exceptionnelle que nous avons réclamée sur les bénéfices excédentaires pourrait atteindre les systèmes qui sont maintenant en crise en raison du sous-financement et des compressions gouvernementales ainsi que du transfert de responsabilités du gouvernement fédéral au gouvernement provincial et du gouvernement provincial aux administrations municipales.
Nous le constatons au sein du système de santé. Dans ma ville natale, London, en Ontario, les hôpitaux, en particulier l'hôpital pour enfants, ont connu une recrudescence de leur nombre de patients, comme tant d'autres dans le pays. Les patients attendent jusqu'à 20 heures pour recevoir des soins.
Je ne peux pas imaginer être un parent et voir mon enfant souffrir. C'est une chose pour les parents de compter sur leurs propres moyens et d'essayer de gérer la situation, mais en ce moment, ils doivent regarder leur enfant traverser cette épreuve, souffrir dans un couloir, attendre et ensuite se faire dire de rentrer chez lui. Des interventions chirurgicales sont annulées à London, car les hôpitaux n'arrivent pas à prendre en charge l'afflux de patients. Les gens ramènent leur enfant alors qu'ils sont souffrants. Je ne peux pas imaginer ce que cette situation fait aux familles.
Les gens de London tentent maintenant d'innover pour composer avec les longs délais d'attente à l'urgence. Le Centre des sciences de la santé de London tente de trouver une nouvelle façon de structurer les politiques encadrant les salles d'urgence. Il cherche à créer un système distinct de salle d'urgence pour les personnes aux prises avec une crise de santé mentale ou une crise liée à la toxicomanie. Il s'efforce de trouver une solution efficace.
Le gouvernement provincial conservateur de Doug Ford a dit qu'il ne financerait pas cette initiative et que la Ville devrait en assumer le coût. On parle d'un coût de 300 millions de dollars pour une ville ontarienne qui ne peut pas être déficitaire. Elle doit trouver une façon de répondre aux besoins des résidants de la municipalité sans imposer un fardeau excessif aux contribuables.
L’une des choses que nous avons entendues au sujet de l’inflation, c’est que le gouvernement est dans le tort et qu’il dépense trop. Les conservateurs pensent de façon très simpliste que ce n'est qu'une question d’impôts. Nous savons que ce n’est pas vrai. Les conservateurs refusent d'accepter le fait que, même s’il y a des études à ce sujet en ce moment, y compris celle que je viens de mentionner, ce pourrait être une question de cupidité.
Je reviens à ce que disait le député d’Elmwood—Transcona au sujet du respect. Plutôt que de continuer à protéger les grandes entreprises, si on pouvait mettre en place une véritable réforme fiscale pour que les entreprises qui engrangent des bénéfices excédentaires faramineux paient leur juste part et que les riches amis rendent des comptes, là on parlerait de respect. Voilà qui montrerait aux Canadiens que nous sommes prêts à faire le travail et que nous avons le courage de nous tenir debout pour que les choses soient équitables et qu'ils en aient conscience.
Un autre problème que je perçois concerne la Banque du Canada, qui cherche continuellement à atteindre son objectif de 2 %, sauf qu'elle risque ainsi de causer une récession. En effet, si elle atteint cet objectif de 2 %, 850 000 emplois pourraient être en péril. Il y a déjà des gens qui, alors qu'ils essaient désespérément de joindre les deux bouts, doivent maintenant redouter de perdre leur emploi et trouver une solution à ce bourbier.
London est fière de son secteur manufacturier. Les entreprises McCormick, Dr. Oetker, Labatt et Indiva sont présentes dans ma circonscription, tout comme Environize et un endroit qui s'appelle la « Cakery ». Il y a tellement d'endroits, et j'aimerais...