Dans ce contexte, et compte tenu du caractère essentiel de l'agriculture pour la sécurité alimentaire, surtout dans le contexte mondial actuel, le gouvernement doit intervenir rapidement afin d'appuyer le secteur agricole et de limiter ce contexte inflationniste exceptionnel.
Ainsi, l'UPA demande la mise en place d'un programme d'aide spécial pour le secteur agricole, afin de limiter l'incidence de l'inflation sur la santé financière des entreprises agricoles. Elle demande également la bonification du programme Agri-stabilité pour augmenter le taux de couverture à 85 % de la marge de référence, tout en maintenant le taux de compensation à 80 %, comme annoncé récemment par Agriculture et Agroalimentaire Canada.
En ce qui a trait à l'agroenvironnement, des investissements publics supplémentaires sont nécessaires. Même si elle est très peu utilisée au Canada, la rétribution des producteurs agricoles pour les biens et services environnementaux qu'ils produisent favorise l'adoption de pratiques bénéfiques et la reconnaissance de leur contribution positive. Aux États‑Unis, l'aide directe aux initiatives agroenvironnementales représente 1 % des recettes agricoles et constitue 25 % du soutien versé aux agriculteurs. Pour obtenir un soutien agroenvironnemental équivalent, un montant annuel de 650 millions de dollars devrait être accordé aux entreprises agricoles canadiennes.
Dans ce contexte, l'UPA demande d'assurer un continuum de soutien et d'accompagnement sur un horizon de 10 ans en matière de rétribution pour les biens et services agroenvironnementaux, ainsi que de lutte contre les changements climatiques, tant sur le plan de l'adaptation à l'évolution du climat que sur celui de la réduction des gaz à effet de serre. L'UPA demande aussi d'accorder aux producteurs agricoles un budget stable et prévisible en recherche et innovation agronomiques et agroenvironnementales adapté à leurs besoins.
Concernant la production biologique, les normes biologiques nationales doivent être révisées tous les cinq ans, mais le Canada n'a pas de programme pour soutenir les travaux de révision, contrairement aux États‑Unis et à l'Union européenne. Le Canada pourrait également augmenter le nombre d'entreprises certifiées s'il établissait, comme les Américains, un programme de partage des coûts de la certification biologique. C'est pourquoi l'UPA demande d'assurer un financement permanent pour la révision et le maintien des normes biologiques du Canada et d'offrir un programme de partage des coûts de la certification biologique.
Sur le plan fiscal, notre mémoire comprend trois demandes. La première est de mettre en place un crédit d'impôt à l'investissement remboursable de 30 % pour l'achat d'équipement neuf ou d'occasion par des entreprises agricoles ayant des revenus annuels bruts de moins de 50 000 $. La deuxième est d'éliminer ou de limiter les gains en capital imposable lors du don ou de la vente à faible coût de certains actifs à un neveu ou à une nièce. La dernière est la création d'un régime d'épargne et d'investissement sylvicole personnel pour les propriétaires forestiers canadiens.
Finalement, concernant le secteur laitier, nous rappelons qu'il est important que le gouvernement respecte son engagement d'offrir une compensation pleine et complète aux producteurs de lait pour atténuer les pertes liées à l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique et de n'accorder aucune autre concession touchant les produits sous gestion de l'offre dans de futures négociations commerciales.
Merci.