Madame la Présidente, nous sommes ici ce soir parce que le gouvernement s'est engagé à accueillir 40 000 réfugiés afghans et qu'il ne respecte pas sa promesse. Combien de réfugiés avons-nous accueillis en réalité? Seulement 15 000.
Pendant que le ministre se félicite d'avoir concrétisé 37,5 % de notre engagement, des gens souffrent. Pendant que le ministre se félicite de cet échec, des gens meurent.
Combien de personnes se cachent dans des immeubles abandonnés dans l'espoir d'échapper à la colère des talibans, qui seraient prêts à les tuer et à tuer aussi toutes les personnes qui leur sont chères, y compris des femmes et des enfants? Personne n'est à l'abri, puisque le groupe des talibans a déjà placé des gens dans des cages avant de les brûler vifs.
Le gouvernement fait attendre 25 000 personnes terrifiées. Le Canada a pris un engagement. Des gens meurent parce que le gouvernement ne le respecte pas.
D'ailleurs, parmi les 15 000 réfugiés qui se trouvent au Canada, combien sont arrivés ici grâce au gouvernement, et combien doivent leur réinstallation aux efforts héroïques d'organismes de la société civile comme le Réseau de transition des vétérans? Alors que le gouvernement manquait de leadership, ce réseau s'est mobilisé et a aidé au moins 2 061 réfugiés à s'installer ici. Comme CBC/Radio-Canada l'a indiqué, le réseau a malheureusement dû arrêter ce travail parce que ses employés étaient épuisés par les « cauchemars logistiques » et les « tracasseries bureaucratiques ».
Depuis novembre dernier, j'ai l'immense privilège de travailler avec le cabinet d'avocats Cassels, de Toronto, dans l'espoir de sauver la vie de gens qui ont aidé le Canada en Afghanistan. Bien qu'ils étaient les avocats de notre pays à Kaboul, leur vie ne semble maintenant plus compter autant. Fini les excuses, il faut les ramener au Canada dès maintenant.
Récemment, mon collègue, le député de Calgary Forest Lawn a informé la Chambre du décès tragique de Nazifa, une fillette de 10 ans assassinée par les talibans parce que son père avait collaboré avec nos soldats à Kandahar. Combien d'autres enfants devront mourir avant que le gouvernement tienne sa promesse?
Il y a deux semaines à peine, j'étais à Varsovie, où j'ai rencontré des réfugiés afghans qui ont été sauvés par la Pologne. La Pologne a aussi accueilli 3,6 millions de réfugiés ukrainiens. Les réfugiés afghans ont besoin de notre aide. Ils veulent venir s'établir au Canada.
J'ai rencontré un couple afghan. Lui est journaliste, elle est enseignante. Il m'a fait lire les messages que les talibans lui ont envoyés, et dans lesquels ils menaçaient de le tuer, lui, sa femme et tous les membres de leur famille qu’ils pourraient trouver.
J'ai également parlé avec une ancienne juge de la Cour suprême d'Afghanistan. Elle m'a raconté qu'elle ne pouvait pas retourner en Afghanistan parce que lorsque les talibans ont pris le pouvoir, ils ont ouvert les portes des prisons et ont libéré tous les criminels, dont des criminels qu'elle avait condamnés pour des crimes odieux.
Que s'est-il passé avec la politique étrangère féministe du gouvernement? Le Canada a pris un engagement. La vie des gens est en danger, et le gouvernement doit honorer la parole de notre pays.
Quel est le plan pour les 25 000 personnes qui attendent que le gouvernement honore sa parole? Je vous implore de nous donner un échéancier.
Nous en sommes maintenant à 15 000 réfugiés. Quand atteindrons-nous 20 000 ou 25 000? Quand atteindrons-nous 40 000 réfugiés?