Monsieur le Président, c'est un plaisir d'être ici pour parler d'une question aussi importante et de notre demande pour permettre aux libéraux d'organiser des élections sur la taxe sur le carbone.
Pourquoi demandons-nous cela? C'est parce que 70 % des Canadiens et 70 % des premiers ministres provinciaux disent maintenant qu'ils s'opposent à la taxe sur le carbone des libéraux et des néo-démocrates en raison de son effet sur leur vie quotidienne.
Tout au long des discours d'aujourd'hui, j'ai trouvé intéressant que mes collègues libéraux et néo-démocrates continuent d'affirmer que cette taxe n'a aucun effet sur le coût de la vie et n'a rien à voir avec l'abordabilité. C'est tout simplement faux.
Nous le tenons du directeur parlementaire du budget en personne. En témoignage devant le comité, il a dit: « Si l'on tient compte non seulement de la remise, mais aussi des répercussions économiques […], la taxe sur le carbone aura une incidence négative sur la majorité des ménages. »
Les Canadiens s'en rendent compte tous les jours. C'est certainement le cas des habitants de Foothills, qui paient 2 900 $ par an au titre de la taxe sur le carbone. Les libéraux affirment pourtant que c'est avantageux pour mes concitoyens. Or, ils récupèrent environ 1 800 $ de leur propre argent, ce qui représente un manque à gagner de 1 000 $.
Je ne comprends pas pourquoi les libéraux et les néo-démocrates se battent tant pour dire que cela n'a pas de répercussions sur le coût de la vie. Ils devraient se réjouir chaque jour où ils entendent parler de Canadiens qui ont du mal à se nourrir, à se chauffer ou à payer leur prêt hypothécaire ou leurs intérêts en raison des taux. C'est exactement ce qu'ils veulent accomplir avec la taxe sur le carbone. Ils veulent que la taxe sur le carbone soit si chère qu'elle oblige les Canadiens à changer leur comportement, malgré le fait qu'il n'y a pas de transport en commun dans ma circonscription de 33 000 kilomètres carrés. Il n'y en a pas. Dans de nombreuses régions de ce pays, il n'y a pas de solutions de rechange. C'est ce qui rend la situation si frustrante et c'est la raison pour laquelle les Canadiens en ont assez de la coalition libérale—néo-démocrate pour la taxe sur le carbone.
Ils racontent également qu'ils ont remporté des élections alors qu'ils faisaient campagne en faveur de la taxe sur le carbone. Ils ont induit les Canadiens en erreur lors de ces élections. Ils ont dit qu'ils n'augmenteraient jamais la taxe sur le carbone au-delà de 50 $ la tonne. Le 1er avril, elle passera à 80 $ la tonne, ce qui représente une augmentation de 23 %, puis à 170 $ la tonne d'ici 2030. La coalition libérale—néo-démocrate pour la taxe sur le carbone avait promis aux Canadiens que la taxe ne dépasserait jamais 50 $ la tonne. Il est étonnant de voir comment la coalition change de rengaine quand ce n'est pas une année électorale.
C'est pourquoi nous disons que, s'ils sont tellement convaincus que les Canadiens soutiennent l'augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone, ils devraient déclencher des élections et laisser les Canadiens décider. Toutefois, je doute qu'ils votent en ce sens aujourd'hui, car ils savent que, dans tout le pays, 70 % des Canadiens s'opposent à la taxe sur le carbone.
L'autre aspect qu'ils ne mentionnent pas, c'est que la TPS est appliquée à la taxe sur le carbone. Nous disposons maintenant des chiffres du directeur parlementaire du budget qui montrent à quel point la TPS est punitive à cet égard et le montant que les Canadiens paient. L'année dernière, les Canadiens ont payé 486 millions de dollars au titre de la TPS, uniquement pour la taxe sur le carbone. L'an prochain, lorsque la taxe sur le carbone aura augmenté de 23 %, ce montant atteindra 1 milliard de dollars.
Au total, depuis que les libéraux ont introduit leur taxe sur le carbone, les Canadiens ont payé 6 milliards de dollars de TPS rien que sur cette taxe. Non seulement la taxe sur le carbone ne réduit pas les émissions et constitue manifestement une ponction fiscale, mais la TPS n'est que la crème fouettée sur le cornet de crème glacée fiscal. Il est incroyable de voir à quel point les Canadiens sont punis par la taxe sur le carbone, qui est une taxe sur une taxe.
Heureusement, les conservateurs ont déposé un projet de loi d'initiative parlementaire visant à exempter la taxe sur le carbone de la TPS, et j'encourage les députés d'en face à l'appuyer.
La taxe sur le carbone a également une incidence incroyablement dévastatrice sur les agriculteurs canadiens, ce qui entraîne une hausse indéniable des prix sur les rayons des épiceries pour les Canadiens. Je sais que mes collègues ont mentionné cela aujourd'hui. Le gros bon sens dit: si nous augmentons les taxes pour l'agriculteur qui produit les aliments, pour le camionneur qui les transporte, pour l'usine qui les transforme et pour le détaillant qui les vend, c'est le consommateur, au bout de la chaîne d'approvisionnement, qui va écoper au moment où il va acheter ces aliments.
Voilà pourquoi l'inflation du prix des aliments demeure nettement supérieure au taux d'inflation au Canada. Les agriculteurs paient la taxe sur le carbone sur tout: quand ils achètent de l'engrais ou du carburant, quand ils font leurs semis, quand ils acheminent leurs produits vers les marchés et quand ils transportent du bétail ou des céréales. Ils paient la taxe sur le carbone sur chacune de ces activités.
Plus tôt ce mois-ci, l'Alliance pour le carbone d’origine agricole a réalisé un sondage auprès de 50 exploitations agricoles situées de part et d'autre du Canada qui révèle que celles-ci paient plus de 320 000 $ par mois en taxes sur le carbone. Il ne s'agit là que de 50 exploitations agricoles. Le Canada en compte près de 200 000. Par extrapolation, on peut déduire ce que paie l'ensemble des exploitations agricoles du Canada. Les députés comprendront donc pourquoi les agriculteurs sont si frustrés par la coalition libérale—néo-démocrate et sa taxe sur le carbone, et frustrés qu'elle compte les punir encore davantage le 1er avril en augmentant de 23 % la taxe sur le carbone.
Je me dois de demander pourquoi. Nous avons présenté le projet de loi C‑234, qui exempterait de la taxe sur le carbone le gaz naturel et le propane que les agriculteurs utilisent pour chauffer ou climatiser leurs bâtiments agricoles, sécher leur grain et faire fonctionner les serres où ils cultivent des fruits et des légumes frais pour les Canadiens partout au pays.
Cependant, les libéraux ont joué à de petits jeux avec ce projet de loi, essayant de le torpiller au Sénat et, encore une fois, ici, à la Chambre des communes. Nous savons que ce projet de loi permettrait aux agriculteurs d'économiser près de 1 milliard de dollars par année, ce qui rendrait leurs activités plus rentables et la production alimentaire plus abordable pour eux, et certainement pour les consommateurs canadiens dans les épiceries.
Cependant, les libéraux ne veulent pas soutenir un projet de loi qui appuie les agriculteurs canadiens. Leur réponse, c'est toujours que les agriculteurs sont très favorables à la taxe sur le carbone. C'est ce que dit le ministre de l’Agriculture chaque fois que je lui pose une question à ce sujet. J'ai parlé à des agriculteurs de partout au pays, et pas un seul d'entre eux ne m'a dit que nous devrions maintenir la taxe sur le carbone ni qu'ils y sont très favorables.
Les agriculteurs n’appuient pas la taxe sur le carbone, et ce n’est pas seulement en raison de l’augmentation punitive du coût des intrants qu’ils doivent payer, mais aussi parce qu’elle les fait passer pour des traînards. En fait, les agriculteurs canadiens sont un modèle d'excellence en matière de durabilité et d'intendance.
Selon un rapport publié récemment par le Global Institute for Food Security, l’empreinte carbone d'une tonne de canola cultivée en Saskatchewan est 67 % plus faible que partout ailleurs dans le monde. Un train chargé de blé canadien pourrait faire le tour du monde trois fois et demie avant que l'empreinte carbone soit la même que pour le blé cultivé en Europe. Ce sont des réalisations incroyables.
Les agriculteurs devraient être félicités pour ces réalisations, et non punis avec des taxes sur le carbone plus élevées. Or, c'est exactement ce que fait la coalition néo-démocrate—libérale pour la taxe sur le carbone. Comment les agriculteurs y sont-ils parvenus? Ils n'y sont pas arrivés au moyen d'une réglementation punitive et de taxes sur le carbone, mais en adoptant des innovations et de nouvelles technologies, ce qu'ils font tous les jours.
Ces taxes sur le carbone ont des conséquences. Les Canadiens en ressentent les effets tous les jours. Je veux donner des exemples précis. La ferme céréalière Collwest, à Collingwood, en Ontario, a payé 36 000 $ en taxes sur le carbone en un mois. Quattro Farms, à Bow Island, en Alberta, a payé 93 000 $ en taxes sur le carbone en 2023. L’an dernier, la ferme Kielstra, qui se trouve dans ma circonscription, Foothills, a payé 180 000 $ en taxes sur le carbone pour chauffer et refroidir ses poulaillers, ce qui est une question de santé animale. Une exploitation agricole située dans la circonscription de Simcoe—Grey a payé 25 000 $ en taxes sur le carbone en novembre seulement.
Cela fait grimper le coût des aliments, et 2 millions de Canadiens doivent se tourner vers les banques alimentaires chaque mois. C'est du jamais vu. Les libéraux disent que la taxe n'a aucune incidence sur le coût des aliments. Sylvain Charlebois, de l'Université Dalhousie, est surnommé le « Food Professor ». C'est l'expert en matière de prix des aliments au Canada. Il a dit que les pressions inflationnistes et les politiques non concurrentielles, comme la taxe sur le carbone, qui s'appliquent à la production, à la transformation et au transport des aliments feront grimper le coût des aliments vendus en gros de 34 %. Voilà l'impact que ces politiques ont sur les agriculteurs, les camionneurs et les consommateurs canadiens qui tentent simplement de nourrir leur famille.
C'est insoutenable pour les consommateurs canadiens. C'est insoutenable pour les agriculteurs canadiens. S'ils sont si fiers de cette taxe sur le carbone et s'ils croient que les Canadiens vont appuyer cette hausse de 23 % le 1er avril, je lance le défi suivant aux députés de la coalition néo‑démocrate—libérale pour la taxe sur le carbone: qu'ils joignent le geste à la parole en déclenchant des élections sur la taxe sur le carbone, afin de laisser les Canadiens décider eux-mêmes.