Monsieur le Président, je tiens à féliciter mon collègue de Chilliwack-Hope pour son excellent discours aujourd’hui. Il a encore une fois démontré à quel point les conservateurs peuvent apporter ici, à la Chambre, des préoccupations des gens de partout au pays. On vient d’entendre les préoccupations des gens qui sont complètement à l’autre bout du pays, en Colombie‑Britannique, par la voix de mon collègue. Je tiens à l’en remercier.
Aujourd’hui, je pense que cela vaut la peine de prendre quelques instants pour le mentionner, la Chambre se réunit pour débattre d’une motion de censure. Qu’est-ce que cela veut dire? C’est simple, si le gouvernement ne réussit pas à remporter le vote, il doit déclencher des élections.
La motion est rédigée comme suit:
Que la Chambre déclare qu’elle ne fait plus confiance au premier ministre et à son gouvernement qui coûte cher en augmentant de 23 % la taxe sur le carbone le 1er avril dans le cadre de son plan visant à multiplier cette taxe [...]
On se retrouve dans une situation, aujourd’hui, où l’avenir du gouvernement repose entre les mains des partis de l’opposition. On peut être sûr que les députés libéraux, même si certains d’entre eux préféreraient ne pas voter contre notre motion, vont le faire. Comme il y a une ligne de parti, ils vont respecter cette ligne de parti.
Comme par hasard, dans le même parti, il y a un autre parti. C’est une coalition qu’on appelle la coalition néo-démocrate—libérale. Ce serait également très surprenant que le NPD décide de se tenir debout pour ses valeurs et décide de défaire ce gouvernement qu’il critique à tour de bras tous les jours, mais qu’il maintient au pouvoir parce qu’il prétend être capable d’obtenir des gains en forçant et en manipulant le gouvernement. C'est ce qui nous donne une autre raison de vouloir changer ce gouvernement, car on sait qu’il est manipulé par un autre parti.
Enfin, il y a le Bloc québécois, qui lui aussi, jour après jour, a beaucoup de récriminations à l'endroit du gouvernement libéral. Il pourrait voter comme le souhaite la majorité des Québécois. La majorité des Québécois veulent changer de gouvernement. La majorité des Québécois veulent que le premier ministre parte. Il y a donc une opportunité pour le Bloc québécois de faire ce qu’il prétend faire depuis le début, c’est-à-dire représenter les Québécois à la Chambre des communes. Ce soir, va-t-il voter pour défaire ce gouvernement libéral? Ne levons pas trop haut les attentes. D’après ce que j’ai entendu aujourd’hui, encore une fois, le Bloc québécois va se lancer à la défense du gouvernement libéral et du premier ministre.
Pourquoi a-t-on l’impression de se tenir devant un gouvernement majoritaire alors que c’est un gouvernement minoritaire? C’est important de mentionner cela pour les gens qui nous regardent actuellement. Ce gouvernement minoritaire ne devrait pas avoir cette assurance et cette arrogance qu’il a actuellement en imposant ses dépenses inflationnistes et en faisant en sorte que ses décisions créent le chaos partout au pays, notamment pour ce qui est du coût du logement, de l’inflation et du coût de la nourriture. Normalement, toutes ces décisions auraient dû conduire les partis de l’opposition à dire que ça suffit et qu’ils vont mettre fin à ce gouvernement. C’est un gouvernement minoritaire, il n’y a aucune raison de le maintenir en poste.
Malheureusement, il y en a qui ne semblent pas pressés de déclencher des élections et de changer le gouvernement. D’ailleurs, je cite le chef du Bloc québécois qui, fièrement, dans un article de La Presse, disait: « Moi, deux ans avant les élections, ça ne me dérange pas du tout. Ça permet de bien identifier, définir et faire connaître nos adversaires. » Aussi, « des élus du Bloc québécois ont confié à des ministres libéraux qu’ils feront preuve de patience avant de se lancer en campagne électorale. »
Si on a encore deux ans de ce premier ministre et de ce gouvernement, ça va être parce qu’il y aura aussi le soutien du Bloc québécois qui, lui, est très à l’aise de vivre avec toutes ces conséquences. Or, il y a des conséquences, et il y en a beaucoup.
Les conservateurs ont un plan de gros bon sens pour réduire les taxes et les impôts, bâtir des logements, réparer le budget et stopper les crimes.
Pourquoi voulons-nous réduire les taxes et les impôts? Je vais parler du domaine de l’agriculture, notamment. Le ministre de l’Agriculture s'est vanté de la résilience du secteur avec une croissance continue du revenu agricole. Pendant qu’il disait cela, il y a 400 agriculteurs et familles du Bas‑Saint‑Laurent qui lançaient un cri du cœur et qui ont exprimé leur détresse financière.
Le président de l'Union des producteurs agricoles, Martin Caron, a dit que le revenu net annuel des agriculteurs au Québec serait près de zéro en 2024. Que des gens qui travaillent si fort, qui se lèvent avant le lever du soleil et qui se couchent après tout le monde aient un revenu net de zéro, c'est inacceptable.
Une semaine après la manifestation tenue dans le Bas‑Saint‑Laurent, des agriculteurs sont descendus dans les rues de Québec et de la Côte‑Nord pour expliquer leur ras‑le‑bol. On appelle cela un ras‑le‑bol généralisé. Pourquoi? Le coût des intrants des agriculteurs a augmenté parce que la taxe sur le carbone influence directement le coût des intrants que ces agriculteurs doivent acheter pour faire leur production. La taxe sur le carbone touche directement les agriculteurs et les cultivateurs de partout au Canada qui produisent de la nourriture. Elle touche directement les transformateurs de cette nourriture, car ils doivent la payer, cette taxe sur le carbone. Elle touche directement les camionneurs qui transportent la nourriture pour la livrer au Québec, parce que, malheureusement, nous ne sommes pas encore autosuffisants en matière de nourriture au Québec. Quand on regarde la liste de toutes les taxes que doivent payer les agriculteurs, les transformateurs et les camionneurs avant que la nourriture arrive au Québec, il n'est pas surprenant de voir que le coût de la nourriture au Québec augmente.
Malheureusement, le Bloc québécois souhaite augmenter radicalement cette taxe, et c'est pourquoi, hier, il a voté contre notre motion pour abolir cette hausse de la taxe sur le carbone, qui doit avoir lieu le 1er avril. Ce n'est pas un poisson d'avril, c'est vraiment la date qu'a choisie le gouvernement pour augmenter la taxe sur le carbone de 23 %.
Il faut bâtir des logements. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui n'a pas entendu parler de la crise du logement qui sévit présentement partout au pays? Cette crise du logement existe également au Québec. Quand les conservateurs de gros bon sens ont interrogé le ministre sur son fonds pour accélérer la construction de logements, il a admis que pas un seul logement n’avait été construit grâce à ce fonds, bien que ce fonds ait coûté 3,15 milliards de dollars aux contribuables canadiens.
J'aimerais parler de la situation d'un couple de Montréalais, Martin et sa conjointe, Marie‑Hélène, qui « font partie de la cohorte d’emprunteurs “de la pandémie”, c’est-à-dire qu’ils ont signé [leur renouvellement de prêt hypothécaire] en 2020 à un taux très bas (2%) et devront renouveler en 2025 à un taux beaucoup plus élevé […] À la question: “Avez-vous calculé ce que ça va vous coûter de plus?”, l’homme répond du tac au tac. “Non! Je n’ose pas calculer encore ce que ça va me coûter de plus par mois” ». Il sait très bien qu'il risque d'avoir des problèmes à payer la facture.
On voit que, en matière de taxes et d'impôts et de logement, le Bloc québécois a choisi de soutenir les libéraux. Pourquoi?
Nous allons réparer le budget. On le sait, les dépenses inflationnistes de ce gouvernement ont contribué à la hausse des taux d'intérêt. Cela fait que les logements et la nourriture coûtent plus cher et que les gens n'arrivent plus. Malheureusement, les dépenses supplémentaires et discrétionnaires de 20 milliards de dollars qui ont été présentées par la ministre lors des derniers crédits budgétaires ont reçu l'appui du Bloc québécois à 100 %. En effet, 100 % de ces dépenses discrétionnaires ont été appuyées par le Bloc québécois.
Finalement, tout le monde sait que le crime est de plus en plus problématique partout au pays. On n'a qu'à penser aux vols de voitures, aux politiques laxistes de ce gouvernement et à sa volonté de permettre à des criminels récidivistes dangereux de purger leur peine à la maison plutôt qu'en prison. Cela a créé une situation extrêmement chaotique partout au pays. Ce que nous voulons, c'est faire en sorte de régler ça. Malheureusement, ces politiques laxistes concernant les peines à la maison plutôt qu'en prison ont aussi reçu l'appui du Bloc québécois.
J'invite donc le Bloc québécois à appuyer cette motion ce soir afin de vraiment représenter les intérêts de la majorité des Québécois et des Québécoises, qui ne veulent plus de ce gouvernement. Il y a une façon de le faire. Lâchons les guéguerres idéologiques, allons-y dans ce qui est pratique. Si nous voulons nous débarrasser de ce gouvernement, il faut voter pour la motion des conservateurs de gros bon sens.