propose:
Que, étant donné que 70 % des provinces et 70 % des Canadiens sont contre la hausse de 23 % de la taxe sur le carbone du premier ministre prévue le 1er avril, la Chambre demande à la coalition entre les libéraux et les néo-démocrates d’annuler immédiatement cette hausse.
— Monsieur le Président, après huit années, on constate que le premier ministre néo-démocrate—libéral n'en vaut pas le coût. Alors que le premier ministre entend faire grimper le coût de littéralement tout, les conservateurs pleins de bon sens se concentrent sur l'élimination de la taxe, la construction de logements, le redressement du budget et la lutte contre la criminalité.
Aujourd'hui, nous allons nous concentrer sur le premier objectif parce que, le 1er avril, le premier ministre réserve un bien mauvais poisson d'avril aux Canadiens. Comme si les prix n'étaient pas déjà trop élevés, le premier ministre, déconnecté de la réalité, s'apprête à augmenter la taxe sur le carbone de 23 %, une hausse vertigineuse qui doit entrer en vigueur dans quelques semaines seulement.
Je parle au nom de tous mes collègues conservateurs lorsque je dis que nous comprenons les difficultés que vivent les travailleurs canadiens. Nous le voyons dans nos circonscriptions. Je suis allé dans des épiceries où des gens bien vêtus, qui semblent avoir un emploi et les moyens de se nourrir, se rendent dans l'allée des viandes, prennent un paquet de bœuf, le contemplent longuement, puis le remettent à sa place parce qu'ils n'ont pas les moyens de l'acheter. Voilà à quoi ressemble la vie après huit années sous la direction du gouvernement libéral.
Le 1er avril, ces prix vont encore augmenter. Les conservateurs pleins de bon sens se battent toute la semaine pour s'opposer à la hausse et pour convaincre le premier ministre et ses partenaires de coalition néo-démocrates de ne pas augmenter la taxe davantage, à tout le moins. La première chose que nous pouvons faire pour aider les Canadiens est de limiter cette taxe punitive et de ne pas aggraver la situation.
Je vais m’attacher à briser quelques mythes concernant la taxe sur le carbone. Si les députés se souviennent bien, le premier ministre avait promis que la taxe sur le carbone aurait plusieurs effets. Tout d’abord, il a dit qu’elle n’aurait pas d’incidence sur les recettes, qu’elle aiderait le Canada à atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et que les Canadiens se trouveraient en meilleure posture grâce à un système de remboursement qu’il avait mis au point.
Je veux maintenant signaler à la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de Stormont—Dundas—South Glengarry.
Ce sont les trois piliers sur lesquels le premier ministre a construit sa taxe sur le carbone: neutralité des recettes, réduction des émissions et aide au Canada dans l’atteinte de ses cibles, et il donnerait plus qu’il ne recevrait des Canadiens. Brisons ces trois mythes.
D’abord, la taxe n’est pas sans incidence sur les recettes. Le gouvernement conserve un pourcentage important de la taxe sur le carbone. En fait, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, la FCEI, estime que la taxe sur le carbone coûte à elle seule 2,5 milliards de dollars aux petites entreprises, soit 2,5 milliards de dollars retirés de l’économie, et les coûts que cela représente pour ces entreprises sont répercutés sur les consommateurs. Le gouvernement conserve une bien plus grande part de la taxe sur le carbone que ce qu’il distribue. Ce mythe est complètement démoli. Ce pilier a été complètement démoli.
En ce qui concerne la réduction des émissions, voyons ce que les experts disent du plan du gouvernement libéral. Il ne l’a pas aidé à atteindre une seule cible en matière d’émissions. L’indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques classe le Canada au 62e rang sur 67. Le Canada a en fait perdu plusieurs places dans ce classement sous le gouvernement libéral, après huit ans de règne du premier ministre. Le Canada se classe désormais derrière des pays comme le Kazakhstan, l’Algérie et le Bélarus. Ces pays ont un meilleur rendement que le Canada sous ce gouvernement. Le commissaire à l’environnement a déclaré que ce gouvernement accumulait les échecs; c’est le commissaire à l’environnement que le premier ministre a nommé. Son propre organe de surveillance de l’environnement a conclu que ce gouvernement accumulait échec sur échec. Il est manifeste que ce n’est pas un plan environnemental, mais un plan fiscal.
Examinons l’impact sur les familles, qui est le troisième mythe selon lequel les Canadiens seraient en meilleure posture s’ils payaient cette taxe. Ce mythe a été complètement brisé. Nous savons que cette taxe augmente le coût du carburant, du chauffage et des produits alimentaires. Voyons quelques détails.
À partir du 1er avril, la taxe sur le carbone ajoutera 17 ¢ à chaque litre d’essence et 21 ¢ à chaque litre de diésel. Ce sont des coûts astronomiques auxquels les Canadiens n'ont tout simplement pas les moyens de faire face. Les experts en alimentation, qui surveillent le secteur de l’épicerie et le prix des produits en magasin, affirment que les Canadiens devront payer 700 $ de plus en épicerie cette année, avant même de prendre en considération la hausse de la taxe sur le carbone.
Si on tient compte de tous les coûts secondaires, on voit le stratagème ridicule des remises que les libéraux essaient de vendre aux Canadiens. D’une manière ou d’une autre, comme par magie, si les gens paient les frais plus élevés de la taxe sur le carbone, le gouvernement prendra l’argent, le fera circuler à Ottawa, puis le recrachera en divers endroits à divers moments et, d’une manière ou d’une autre, les Canadiens se trouveront en meilleure posture. Le seul problème, c’est qu’une fois que l’on examine ce système, il s’effondre presque instantanément.
Les libéraux ont fait quelque chose de très rusé. C’était très intelligent, mais très rusé. Ils ont conçu le remboursement de la taxe sur le carbone de manière à ne tenir compte que des coûts directs, c'est-à-dire uniquement ce qui s'affiche comme étant la taxe sur le carbone sur une facture, que ce soit pour l’essence ou pour le mazout. On ne voit que cet élément. C’est la seule chose que le système de remboursement prend en compte. Cependant, il ne tient pas compte de la manière dont tous ces coûts dans l’économie sont transmis aux consommateurs. Nous payons cette hausse de la taxe sur le carbone chaque fois que nous achetons quelque chose qui a dû être cultivé ou fabriqué, transporté, refroidi ou réfrigéré, réchauffé ou chauffé. Chaque fois qu’un détaillant doit payer la taxe sur le carbone sur ses factures de chauffage ou de services publics, tout cela est transféré aux consommateurs et les Canadiens en font les frais.
Le système de remboursement n’englobe absolument rien de tout cela, mais il n'est pas nécessaire de me croire sur parole. Je sais que de nombreux Canadiens diront que les libéraux ont leur histoire à raconter et que les conservateurs ont leur point de vue. Voyons ce que pensent des experts indépendants de cet aspect du plan concernant la taxe sur le carbone.
L’organisme de surveillance budgétaire indépendant et non partisan du premier ministre, le Bureau du directeur parlementaire du budget, a effectué cette analyse et a passé en revue tous les chiffres. Il a réparti les familles canadiennes en différents groupes qu’il appelle des quintiles. En gros, il a pris tous les salariés canadiens et les a répartis en différents groupes selon le revenu. Les salariés du troisième quintile, c'est-à-dire les Canadiens qui ont un revenu moyen, perdraient 1 400 $ en Alberta et 929 $ en Saskatchewan une fois la taxe sur le carbone pleinement en vigueur. Au Manitoba, ils perdraient 1 000 $. En Ontario, ils perdraient 1 200 $. Les Néo-Écossais perdraient 1 100 $ et les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard perdraient 1 100 $. Quant aux habitants de Terre-Neuve-et-Labrador, ils perdraient 680 $, même après la mise en place du système de remboursement. Nous parlons ici des Canadiens de la classe moyenne.
Si nous considérons les salariées de la tranche de revenus juste en dessous de ce groupe, ils seraient en plus mauvaise posture également. Leur situation n’est pas meilleure. Ces familles paient toujours plus que le remboursement, mais c'est le groupe à revenu moyen qui se démarque. La perte représente près de 100 $ par mois que les familles canadiennes ne peuvent tout simplement pas se permettre. Elles n’ont pas les moyens de payer leur épicerie et de se chauffer, alors elles ne peuvent pas se permettre de payer des coûts plus élevés à cause de la taxe sur le carbone. Je répète que ce sont des analyses indépendantes de l’organisme de surveillance budgétaire du premier ministre.
Le dernier point que je soulèverai est l’incidence de la taxe sur le carbone sur l’inflation. Le gouvernement essaie de dire que la taxe sur le carbone n’est pas un facteur d’inflation important. Voyons ce que dit le gouverneur de la Banque du Canada lui-même. Je vais citer très brièvement des témoignages au comité, puis je céderai la parole.
M. Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, a déclaré au comité que l’élimination de la taxe sur le carbone ferait baisser l’inflation de 0,6 point de pourcentage. Mon collègue de Northumberland lui a demandé de préciser, car 0,6 % peut sembler peu. Cependant, lorsque l’inflation est de 3,8 %, avec un objectif de 2 %, et si la Banque du Canada peut commencer à réduire les taux d’intérêt une fois que l’inflation se rapproche de l’objectif, cela signifie que 0,6 % représente environ un tiers du 1,8 point de pourcentage que le Canada doit retrancher à l’inflation pour revenir à l’objectif, afin que les taux d’intérêt puissent être baissés. Autrement dit, la taxe sur le carbone est responsable d’environ un tiers de l’inflation supplémentaire qui frappe les Canadiens et oblige la Banque du Canada à maintenir des taux d’intérêt élevés. Si le gouvernement supprimait la taxe sur le carbone, il ferait un tiers du chemin pour ramener l’inflation à l’objectif fixé, ce qui signifie que les taux d’intérêt et les prix pourraient baisser.
Cette semaine, les conservateurs vont se ranger du côté de 70 % des Canadiens, qui s’opposent à cette hausse de la taxe sur le carbone, et de 70 % de premiers ministres, qui s’y opposent aussi. Nous allons nous battre pour mettre un terme à cette hausse afin de pouvoir supprimer la taxe.