Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir m'exprimer au sujet du projet de loi C‑275, et plus particulièrement au sujet du soutien qu'il procurera à nos agriculteurs.
Nous savons que les agriculteurs canadiens traversent une période difficile, notamment à cause des problèmes dans les chaînes d'approvisionnement, des menaces environnementales comme les catastrophes naturelles dues aux changements climatiques, et des risques de maladies animales nuisibles et mortelles. Tout cela s'ajoute aux problèmes du quotidien. Il est toujours possible qu'une personne entre illégalement sur la propriété d'un agriculteur, ce qui augmente ses problèmes et lui cause du stress, ainsi qu'à sa famille et à ses animaux.
Le projet de loi C‑275 protégerait les agriculteurs canadiens et leurs animaux en érigeant en infraction le fait de pénétrer dans un lieu où se trouvent des animaux lorsque cela risquerait vraisemblablement d’exposer les animaux à une maladie ou à une substance toxique. Ce projet de loi offrirait aux agriculteurs canadiens l'assurance qu'ils n'ont plus à se soucier d'atteintes possibles à la biosécurité provenant d'individus qui pénètrent illégalement sur leur propriété. Ils pourraient ainsi se concentrer sur leurs tâches quotidiennes et garder leurs animaux en santé afin de contribuer à nourrir le pays.
Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire a étudié ce projet de loi. Il a entendu plusieurs intervenants, dont des agriculteurs et des associations représentant le secteur agricole et agroalimentaire. Selon les témoignages entendus, il est clair que les agriculteurs sont déterminés à protéger la santé de leurs animaux, car leur gagne-pain en dépend. On pourrait en dire autant de la grande majorité des agriculteurs.
Toutefois, je me dois de souligner certaines critiques formulées à l'égard du projet de loi par les gens qui s'inquiètent de la cruauté envers les animaux. Il y a des gens qui ont exprimé des préoccupations à ce sujet. Ils soulignent notamment qu'il est rare de voir des caméras dans les abattoirs au Canada, mais qu'il s'agit d'une pratique courante en Europe. Ils soulignent également que de telles mesures exposeraient les dénonciateurs qui remarquent des irrégularités à un risque.
Je viens de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, et le problème de biosécurité probablement le plus grave à être survenu dans la province ne concernait pas les animaux, mais, comme on pouvait s'y attendre, les pommes de terre. En 2014, on a découvert des aiguilles à coudre dans des pommes de terre et des frites à divers endroits à l'Île‑du‑Prince‑Édouard. L'angoisse que cela a provoquée parmi les agriculteurs a été tout à fait incroyable. Ils ont dû dépenser des sommes considérables pour essentiellement passer les pommes de terre aux rayons X pendant le processus de transformation afin de lutter contre ce problème et de rassurer le public quant à la salubrité de leurs produits alimentaires.
Le gouvernement est conscient de l'importance des agriculteurs et s'est montré constamment prêt à les aider ainsi que le secteur agricole et agroalimentaire dans son ensemble. Je veux prendre un instant pour décrire quelques-uns des moyens que nous avons pris pour soutenir le secteur agricole canadien au cours de la dernière année, à commencer par le budget de 2023.
L'industrie agricole canadienne est de calibre mondial et constitue l'épine dorsale de notre économie. En 2022, le Canada a exporté pour près de 92,8 milliards de dollars de produits agricoles et alimentaires. Le gouvernement a injecté des sommes importantes pour que ce secteur continue de prendre de l'expansion. Par exemple, dans le cadre du budget de 2023, le gouvernement a créé le Fonds d'innovation et d'investissement dans l'industrie laitière, auquel il consacrera un maximum de 333 millions de dollars au cours des dix prochaines années. Ce fonds vise à aider le secteur laitier canadien à améliorer sa compétitivité et à s'adapter aux nouvelles réalités du marché.
Nous savons que le secteur laitier est un pilier essentiel des communautés rurales et un moteur clé de l'économie. Le Canada compte 9 739 fermes et 507 transformateurs laitiers, qui emploient plus de 70 000 Canadiens. En 2022, le secteur laitier a généré un chiffre d'affaires de 17,4 milliards de dollars.
Bien que je vienne de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, je représente une circonscription urbaine. Lorsque j'ai été élu pour la première fois, je me souviens d'avoir été convoqué à une réunion avec des producteurs laitiers en compagnie de quelques-uns de mes collègues des régions rurales. Ma première réaction a été de me demander pourquoi je devais participer à cette réunion, car il n'y avait pas de producteurs laitiers dans ma circonscription.
Des gens m'ont rapidement signalé que beaucoup de résidents de ma circonscription travaillent chez ADL, un transformateur de lait et de fromage. En tant que jeune député, j'en ai tiré une bonne leçon: bien qu'une grande partie de la richesse soit produite dans les régions rurales, elle se transfère souvent des zones rurales aux zones urbaines. Nous sommes tous interreliés, il faut le garder à l'esprit.
Je tiens à lever mon chapeau à Chad Mann et aux bonnes gens d'Amalgamated Dairies Limited, des chefs de file à l'échelle nationale et internationale dans la production de lait et de fromage. Nous sommes immensément fiers de cette entreprise qui appartient à des producteurs. Il faut faire connaître le rôle crucial qu'elle joue dans l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard. Le gouvernement du Canada peut continuer de la soutenir et doit le faire.
Le Partenariat canadien pour une agriculture durable a été lancé en avril 2023. Il s'agit d'un accord quinquennal qui a été conclu entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Il prévoit 1 milliard de dollars en activités et en programmes fédéraux. À titre d'exemple, le programme Agri-marketing verse environ 130 millions de dollars au secteur de l'agriculture pour l'aider à accroître et à diversifier les exportations vers les marchés internationaux et à saisir des débouchés sur le marché intérieur.
Le Partenariat canadien pour une agriculture durable prévoit aussi 2,5 milliards de dollars en programmes et en initiatives dont les coûts sont partagés par le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires. Cela comprend notamment le soutien d'initiatives Agri-relance en cas de catastrophe.
En ce qui concerne Agri‑relance, qui vise à venir en aide aux agriculteurs en situation d'urgence, les catastrophes naturelles peuvent avoir des effets dévastateurs sur l'industrie agricole. C'est quelque chose que nous avons pu constater plus souvent que nous l'aurions souhaité près de chez nous, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, ces dernières années, notamment lors du récent passage de l'ouragan Fiona. Nous avons connu des inondations, des sécheresses et des ouragans catastrophiques qui ont entraîné des pertes de plusieurs millions de dollars.
Le gouvernement est conscient des difficultés que connaissent les agriculteurs en raison des catastrophes naturelles, et il est là pour leur venir en aide. Le programme Agri‑relance est conçu pour aider les producteurs à faire face aux coûts exceptionnels qu'ils doivent assumer en raison de situations d'urgence, afin de leur permettre de reprendre leurs activités.
C'est pourquoi, en octobre 2023, nous avons annoncé un financement fédéral-provincial de 365 millions de dollars pour aider les agriculteurs et les éleveurs de la Colombie‑Britannique, de l'Alberta et de la Saskatchewan à assumer les coûts exceptionnels engendrés par les conditions météorologiques extrêmes de cette année. Ces fonds permettent d'assumer jusqu'à 70 % des coûts engendrés par ces catastrophes. Il s'agit notamment de coûts liés au déplacement du bétail, afin qu'il puisse être nourri et abreuvé, au remplacement et à la réparation des clôtures endommagées, ainsi qu'aux frais vétérinaires imprévus.
Pour conclure, j'aimerais indiquer que le gouvernement attache de l'importance au soutien des agriculteurs. Il consacre des sommes importantes aux agriculteurs et aux producteurs canadiens, ce qui leur permet de conserver leur réputation mondiale et de continuer à fournir aux Canadiens des produits de haute qualité conformes à leurs attentes.
Le gouvernement s'efforce toujours de promouvoir le travail des agriculteurs au moyen d'une grande variété d'activités, de projets et de possibilités de financement. Bon an mal an, nous avons toujours démontré notre soutien aux agriculteurs.
Le projet de loi C‑275 est un autre moyen pour soutenir davantage les agriculteurs et assurer la sécurité de leurs animaux, une question qui préoccupe la grande majorité d'entre eux. Il s'agit d'un objectif louable, qui mérite notre appui.