Monsieur le Président, le fait est que le Parti conservateur tel que nous le connaissons aujourd'hui est si extrémiste qu'il est allé jusqu'à s'opposer à l'accord Canada-Ukraine. Le Parti libéral n'est pas le seul à être de cet avis. Bien que, habituellement, ce soient les néo‑démocrates qui s'opposent aux accords commerciaux, ils ne s'opposent pas à celui-ci, car ils en reconnaissent, eux aussi, l'importance. Le Parti conservateur est le seul à avoir voté contre.
J'ai participé à quelques rassemblements. J'ai notamment organisé un dîner qui a rassemblé quelques centaines de personnes, qui n'ont pas hésité à signer une pétition à ce sujet. Le problème, c'est que ces derniers, tout comme le Congrès ukrainien canadien et l'ambassadrice d'Ukraine au Canada, souhaitent que le Parti conservateur fasse volte-face et soutienne l'accord Canada-Ukraine.
J'invite la députée qui a pris la parole et qui a donné cette réponse à réfléchir à ce qu'elle a dit, à en discuter avec les conservateurs qui ont une tête sur les épaules, et à tenter de rencontrer le chef du Parti conservateur pour le convaincre d'appuyer l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine.
Ce n'est pas ce sur quoi j'avais l'intention de m'exprimer aujourd'hui. Je voulais plutôt aborder la question de l'économie canadienne et de ce que nous entendons actuellement.
J'adore l'idée de comparer les politiques du Parti libéral et du gouvernement à ce que propose le Parti conservateur. Faisons la comparaison. Hier, les conservateurs sont arrivés à la Chambre tout joyeux en disant qu'ils avaient quatre priorités qui leur permettraient de frapper un coup de circuit. Quelles étaient ces quatre priorités? Au moins une demi-douzaine de députés en ont parlé hier.
Je vais donner un exemple. La plus brillante idée des conservateurs est un autocollant pour pare-chocs sur lequel est inscrit: « Abolir la taxe. » Je m'abstiendrai de dire que les conservateurs sont des climatosceptiques et qu'ils n'ont aucune politique sur les changements climatiques et leurs répercussions sur les Canadiens. Ils veulent plutôt utiliser un merveilleux petit slogan, et cela n'a pas d'importance.
Hier, j’ai dit que la politique des conservateurs priverait d’argent la majorité des résidants de Winnipeg-Nord, parce que nous avons un remboursement de la taxe sur le carbone qui profite aux Canadiens. Quand le chef du Parti conservateur dit qu’il va éliminer la taxe sur le carbone, cela signifie qu’il va aussi éliminer ce remboursement. Pour plus de 80 % des gens que je représente, ce remboursement est plus élevé que la taxe qu’ils paient.
Ces gens auraient donc moins d’argent dans leurs poches parce que les conservateurs ne tiennent pas compte des changements climatiques et qu’ils ont changé leur fusil d’épaule depuis la dernière campagne électorale fédérale, quand le Parti conservateur au grand complet a clairement dit, dans son programme électoral, que tous ses députés étaient favorables à la tarification de la pollution. Ce n’est qu'après l'arrivée de leur nouveau chef et depuis qu’ils ont adopté des idées dignes d'autocollants pour pare-chocs qu’ils ont fait volte-face dans ce dossier. Ils sont maintenant prêts à priver les Canadiens de revenus et à nier l’importance d’une solide politique environnementale.
C’est l’une des priorités des conservateurs. Quel pétard mouillé. Je vais m’attarder à l’autre pétard mouillé: leur politique en matière de logement. Ils veulent qu’Ottawa joue un rôle dans le domaine du logement. Au cours des 50 ou 60 dernières années, jamais un gouvernement n’a investi autant dans le logement que l’actuel gouvernement. Nous parlons de centaines de millions de dollars.
Nous voulons collaborer avec les provinces, les municipalités, les organismes sans but lucratif et une diversité d’intervenants pour faire en sorte que les Canadiens puissent obtenir un logement dans le futur, que ce soit en le louant ou en devenant les propriétaires. Le gouvernement fédéral a pris des mesures très concrètes.
Quand le chef du Parti conservateur était ministre du Logement dans le gouvernement de Stephen Harper, il était un véritable désastre. Il n’avait aucune idée de ce qu’était une stratégie en matière de logement et n’avait certainement pas la capacité de construire des maisons. Il veut maintenant s’occuper de ce dossier. Vraiment? C’est tout à fait insensé.
Contrairement à tout autre gouvernement des 50 ou 60 dernières années, le gouvernement fédéral a pris les choses en main et exercé un solide leadership à l’échelle nationale. Nous collaborons avec les municipalités, les provinces et une panoplie d’autres intervenants dans ce dossier. C’est quelque chose que le Parti conservateur ne ferait jamais.
Que dire de la troisième priorité des conservateurs? Leur troisième priorité, c’est le budget. Les gens devraient s’inquiéter sérieusement quand ils entendent les conservateurs parler du budget. C’est justement là qu’ils dévoilent leur programme caché. De temps à autre, nous voyons transparaître certains de leurs objectifs cachés.
Je vais donner l’exemple de la Banque de l’infrastructure. Tous les députés d’en face appuient l’abolition de la Banque de l’infrastructure du Canada. Leur porte-parole en matière de finances a fait cette déclaration plus tôt aujourd’hui, et nous l’avons déjà entendue. Si on veut parler d’une idée stupide, en voilà une. Cela n’a pas d’importance, car les faits et la réalité ne sont absolument pas pertinents pour le Parti conservateur.
En réalité, la Banque de l’infrastructure du Canada a été exceptionnellement efficace, mais les conservateurs affirment qu’elle n’a rien fait. Ils le disent en sachant fort bien que c’est tout simplement faux. En réalité, on parle d’investissements d’environ 10 milliards de dollars.
Monsieur le Président, les 10 milliards de dollars de la Banque de l’infrastructure du Canada sont en réalité triplés. Au total, on parle de 20 milliards de dollars de plus provenant de différentes sources grâce aux investissements de la Banque de l’infrastructure du Canada.
Les députés d’en face nous demandent combien il y a eu de projets. Aux dernières nouvelles, nous parlons de 48 projets. Combien les conservateurs ont-ils dit qu’il y en avait eu? Zéro. Je ne parle pas des capacités intellectuelles des conservateurs lorsque je dis zéro. Je dis qu'ils affirment qu'il n'y a eu aucun projet.
Si les députés ne veulent pas me croire, ils peuvent consulter le site Web. Il y a toutes sortes de projets qui sont non seulement à venir et en cours, mais qui sont aussi terminés. C’est vraiment incroyable.
Ces projets touchent toutes les régions du pays, dans des secteurs comme le transport en commun, 11 projets; l’énergie propre, 8 projets; l’infrastructure verte, 17 projets; et la large bande, 8 projets. Certains des services à large bande sont projetés pour la connexion Internet en milieu rural au Manitoba. On pourrait penser que bon nombre des députés conservateurs des régions rurales y seraient un peu sensibles et voudraient appuyer cette idée, mais ce n’est pas le cas.
Il ne faut pas oublier que tout ce dont il est question ici — des milliards et des milliards de dollars, dont beaucoup de proviennent fonds privés —, les conservateurs s’y opposent. Ils s’opposent à ce genre de développement. Il s’agit pourtant de bâtir une économie plus saine. Il s’agit de bâtir l’infrastructure canadienne. Nous en profitons tous.
Il y a une raison pour laquelle l’investissement étranger au Canada est aussi solide qu’il l’est aujourd’hui. C’est parce que, comme gouvernement, nous appuyons l’investissement, et cela a été très payant. Le porte-parole en matière de finances a critiqué le gouvernement en disant que nous n’avons pas d’investissements étrangers. La réalité et les faits n’ont aucune importance pour le Parti conservateur.
Les faits sont que le Canada s’est classé au premier rang dans le monde, l’an dernier, pour les investissements étrangers au pays, par habitant et en dollars réels. On pourrait penser que les conservateurs savent ce que cela veut dire, mais leur porte-parole en matière de finances affirme que les investissements étrangers sont en baisse.
Les conservateurs ne peuvent accepter qu’il y ait réellement de bonnes nouvelles. Du côté de l’emploi, à comparer aux niveaux d’avant la pandémie, plus d’un million de nouveaux emplois ont été créés. Ce sont de bonnes nouvelles. On pourrait penser que ce n’est pas le cas lorsqu’on voit le Parti conservateur circuler à travers le pays en clamant que le Canada est brisé et que rien n’y fonctionne. Quelle est la différence entre ce qu’ils disent et la situation réelle?
Comme je l’ai fait remarquer plus tôt aujourd’hui dans une question, si les conservateurs jugent que le Canada est brisé, c'est qu'ils doivent penser que le monde entier est brisé. Nous pouvons comparer certains des indicateurs qu’ils utilisent. Ils parlent d’indicateurs tels que le taux d’inflation. Ont-ils vérifié quel est le taux d’inflation du Canada comparativement à celui des autres pays du G20? Qu’il s’agisse de la France, de l’Allemagne, du Royaume‑Uni, des États‑Unis ou de n’importe quel autre pays du G20, le Canada se classe au sommet, avec les taux d’inflation les plus bas. Il en va de même pour les taux d’intérêt.
La politique gouvernementale que nous avons mise en place, que ce soit par des mesures budgétaires ou législatives, a contribué à faire baisser les taux d’inflation. Même si nous sommes conscients que, comparativement avec les autres pays, le Canada s’en sort exceptionnellement bien, nous devons faire encore mieux. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place des politiques qui ont changé la donne. Nous continuerons à travailler avec les Canadiens et avec les autres ordres de gouvernement pour améliorer les conditions. Nous voulons avoir une économie qui fonctionne pour tous les Canadiens.
Nous voulons continuer à investir dans la classe moyenne du Canada et dans ceux qui aspirent à en faire partie. Cela ne devrait pas être une surprise. Pratiquement depuis 2015, lorsque nous avons été élus au gouvernement, la classe moyenne du Canada et ceux qui aspirent à en faire partie ont été la priorité du gouvernement libéral. Nous poursuivons notre travail à cet égard. Nous continuons à soutenir des programmes qui permettraient aux gens de sortir de la pauvreté.
Nous pouvons citer les hausses du Supplément de revenu garanti, la Prestation universelle pour la garde d’enfants et les nombreux programmes que nous avons instaurés pour soutenir la population canadienne avant et pendant la pandémie, ainsi que pour les aider à traverser les périodes très difficiles que les gens vivent aujourd’hui.
En ce qui concerne l'économie ou le budget, leur troisième priorité, les députés devraient vraiment se méfier du programme caché des conservateurs. Il va décevoir bien des gens.
Leur quatrième point visait la criminalité. Prenons un instant pour y songer. Nous venons d'adopter une loi sur la réforme du système de mise en liberté sous caution. Elle bénéficiait de l'appui des provinces, des organismes d'application de la loi et de différents intervenants d'un bout à l'autre du pays, ainsi que de tous les partis à la Chambre à l'exception du Parti conservateur. Cette importante mesure législative a fait l'objet d'obstruction même si, quelques mois plus tôt, le chef du Parti conservateur avait dit que nous l'adopterions subito presto. Ce n'est pas ce qui s'est passé. Il a voulu faire obstruction à ce projet de loi, ce qui a obligé le gouvernement à en forcer l'adoption.
C'est pourquoi je dirai, en toute simplicité, que peu importe le moment des prochaines élections — je soupçonne qu'elles auront lieu en 2015 —, j'ai hâte d'avoir l'occasion de faire connaître le véritable visage du chef du Parti conservateur et de lui remettre quelques points sur le nez: la promotion de la cryptomonnaie, les propos sur le congédiement du gouverneur de la Banque du Canada, la volte-face sur la tarification de la pollution et le changement d'attitude envers Facebook et les géants du Web. Il y aura tant à dire pendant le porte-à-porte pour informer les Canadiens d'un océan à l'autre, par opposition au solide bilan du Parti libéral, qui collabore avec les Canadiens et les soutient. Comparons ce bilan à celui du Parti conservateur, qui n'a pas la moindre idée des mesures à prendre en environnement ces jours-ci, qui ne veut pas révéler aux Canadiens quels sont ses véritables desseins.
J'adore faire cette comparaison. Une multitude de jours, de nombreux mois et même quelques années de débat nous attendent, je n'en doute pas.