Monsieur le Président, je me lève à la Chambre des communes pour parler des 23 milliards de dollars de déficits inflationnistes qui sont ajoutés dans ce projet de loi seulement. Voilà un autre exemple d'un premier ministre qui, après huit ans, n'en vaut pas le coût.
Quand je dis qu'il n'en vaut pas le coût, je vais parler de sa tactique de fausse publicité. Une fausse publicité représente normalement une infraction criminelle dans le secteur privé. Si, par exemple, une entreprise fait une publicité pour offrir un produit à un certain prix et qu'elle ne livre pas le produit promis, cette entreprise peut faire face à des allégations criminelles devant un tribunal. Les gouvernements le font tout le temps. Ils demandent de l'argent pour livrer un produit aux Canadiens. On voit cela tout le temps avec ce premier ministre.
Par exemple, de façon très générale, on peut parler de son programme pour aider la classe moyenne. Huit ans plus tard, on voit que 9 jeunes sur 10 de la classe moyenne ne peuvent pas trouver de maison et croient ne jamais pouvoir y arriver. Huit ans plus tard, il y a une augmentation de 86 % du nombre d'Ontariens qui ont un emploi qui ont recours aux banques alimentaires. Ce sont les gens de la classe moyenne. Ces gens-là souffrent. Ils n'avaient jamais eu besoin d'avoir recours à des banques alimentaires auparavant, mais, huit ans après que le gouvernement a fait circuler l'idée d'aider la classe moyenne, ils en ont besoin maintenant.
Nous avons un premier ministre qui a promis d'aider les médias en leur offrant de grandes subventions pour acheter leur amour. Quel est le résultat? On efface désormais les articles médiatiques des réseaux sociaux.
On parle aussi d'un programme pour aider les élèves à avoir un dîner à l'école. Or, si on lit dans le projet de loi ce qu'est le programme, cela ne comprend aucune nourriture. C'est de l'argent pour que deux ministres fédéraux mènent des consultations avec des ministres provinciaux et des groupes d'intérêt et produisent un rapport au sujet d'un plan pour créer une politique visant un jour à nourrir des enfants. C'est encore un exemple où le gouvernement dit qu'il va nourrir des enfants, alors qu'il nourrit plutôt la bureaucratie.
Parlons du logement. En critiquant Jean Chrétien d'avoir éliminé la bureaucratie dans le logement au niveau fédéral, le premier ministre a annoncé que le fédéral allait de nouveau financer le logement en mettant en place de grands programmes de 87 milliards de dollars pour du logement abordable. Huit ans plus tard, qu'est-ce qui s'est produit? Le prix du logement a doublé. Le coût d'une hypothèque pour une maison moyenne a plus que doublé, faisant passer les paiements de 1 400 $ à près de 3 500 $ par mois. Le coût d'un appartement d'une chambre a augmenté en moyenne de 900 $ à presque 2 000 $, et le montant d'une mise de fonds pour une maison moyenne au pays a augmenté de 20 000 $ à plus de 50 000 $.
Le programme propose donc de dépenser des milliards et des milliards de dollars pour avoir des maisons et des appartements abordables. Le résultat, c'est que le coût a doublé. C'est exactement le contraire de ce que disait la publicité. Malheureusement, ces publicités se présentent parfois dans des documents votés à la Chambre des communes. Par exemple, il y a des programmes sur le logement abordable qui augmentent le prix des maisons et on donne des millions ou des milliards de dollars pour les financer.
Dans le secteur privé, demander une somme d'argent pour un produit, mais livrer le contraire du produit, mènerait un PDG en prison. Toutefois, le premier ministre, qui le fait tout le temps, garde ses privilèges lorsque la population souffre.
C'est la raison pour laquelle j'ai créé un documentaire monumental par rapport à l'enfer du logement que ce premier ministre a causé. Les médias achetés par ce premier ministre ont capoté. Ils ont capoté partout au pays, mais ils avaient un problème. Ils ne pouvaient pas trouver une seule erreur parmi tous les faits énoncés. J'ai présenté à peu près 55 faits. Dans le documentaire, il y avait un nouveau fait présenté presque toutes les 20 secondes. Il n'y a pas un seul journaliste qui a pu trouver une faute parmi tous ces faits.
Je vais revenir sur certains de ces faits. Souvent, j'ai trouvé ces faits dans les articles des médias qui m'attaquaient pour mon documentaire. Ils avaient publié ces mêmes faits. C'est cela, le problème. Ils ont publié des faits par rapport à la crise du logement, mais en oubliant, dans leurs articles, qui est le premier ministre qui a causé cette crise du logement, qui est au pouvoir et qui a vu les prix doubler.
Donc, voici les faits.
Premièrement, neuf Canadiens sur dix croient qu'ils ne vont jamais pouvoir acheter une maison. La journaliste qui a écrit cela est Shazia Nazir, de Milton, en Ontario. C'est un fait. On ne peut pas le nier. Qui est le premier ministre qui a vu ce phénomène jamais vu dans notre histoire? C'est ce premier ministre libéral.
Deuxièmement, j'ai montré que pour avoir une maison unifamiliale, cela représente 66 % d'un chèque de paie moyen pour payer les versements mensuels. Un journaliste de Radio‑Canada a dit que c'était inventé, mais cela vient de la Banque Royale du Canada. C'est publié sur son site Web. Radio‑Canada aurait pu le trouver si ses journalistes avaient voulu partager la vérité. Il faut 66 % d'un chèque de paie moyen pour payer le versement moyen d'une maison moyenne au Canada. Les 34 % restant sont nécessaires pour payer les taxes, donc il n'y a rien qui reste. Les gens ne vont pas pouvoir manger, jouer, aller en vacances. Ils n'auront rien d'autre que l'argent pour payer leur hypothèque. Cela, c'est en comparaison à 39 % quand j'étais ministre responsable du logement. C'était 39 % du chèque de paie qui était nécessaire à une famille moyenne pour s'acheter une maison moyenne et payer les frais mensuels il y a huit ans. Donc, le pourcentage du salaire mensuel nécessaire à une famille pour avoir une maison moyenne a augmenté de moitié. Cela, c'est après huit ans sous ce premier ministre, et c'est un record. Cela n'a jamais été comme cela auparavant.
Il y a une grand-mère de 57 ans qui a dû vivre dans son camion à cause de la crise du logement que le premier ministre a causée. Des réfugiés doivent vivre dans la rue parce que les centres d'hébergement sont remplis. Il n'y a plus de place après huit ans sous ce premier ministre. Il y a huit ans, le prix moyen d'une maison au Canada était de 454 000 $. Maintenant, c'est à peu près 700 000 $. Avec les taux d'intérêt plus élevés, cela rend les paiements mensuels encore pires.
Les libéraux et les médias qu'ils ont achetés ont essayé de mettre en cause un phénomène mondial, mais cela ne fonctionne pas, parce que les autres pays ne vivent pas la même crise qu'ici, au Canada.
Toutes les données internationales montrent que, au Canada, les prix ont augmenté beaucoup plus rapidement que dans presque tous les autres pays. En fait, au Canada, le coût du logement a dépassé l'augmentation des salaires plus rapidement que dans tous les autres pays de l'OCDE, sauf un. Cela veut dire que, en matière d'abordabilité, le Canada se classe avant-dernier parmi presque 40 pays industrialisés pour la période allant de 2015 et 2023. Or, le premier ministre a été au pouvoir pendant toute cette période.
Selon la banque UBS, il y a à Toronto la pire bulle immobilière au monde. Ce n'est pas un phénomène qui touche toutes les grandes métropoles du monde, c'est unique à Toronto. De plus, Vancouver se classe sixième. Selon UBS, ces deux marchés offraient des prix raisonnables il y a 10 ans. Voilà un autre fait que les médias achetés par le premier ministre ont essayé de contredire. Toutefois, ils ont échoué.
Les maisons qui se situent près de la frontière du côté canadien sont parfois trois fois plus chères que celles qui se trouvent du côté américain. Quelle est l'explication de cela, si c'est un phénomène international? En fait, en général, les prix aux États‑Unis sont 25 % à 40 % plus bas qu'au Canada, même si la population des États-Unis est huit fois celle du Canada alors que le territoire est plus petit. Après huit ans de ce premier ministre, on peut acheter un château en Suède pour un prix inférieur à celui d'une maison de deux chambres à Kitchener.
De tous les pays du G7, le nôtre est celui qui a la plus grande superficie par habitant. Un journaliste de Radio‑Canada qui essayait de sauver le bilan du premier ministre a dit que c'était ridicule, parce qu'on ne pouvait pas vivre dans le Grand Nord du Canada, par exemple. Il suggérait ainsi que le seul terrain disponible au Canada était dans le Grand Nord. C'est cela qui est ridicule. Il y a énormément de terrains autour de nos grandes villes. Si ce qu'on prétend est vrai, alors pourquoi les Américains ont-ils pu fournir des maisons beaucoup moins chères même si la concentration de la population est à New York, Chicago, Houston, Los Angeles et dans d'autres grandes métropoles?
Même si les populations sont concentrées dans les grandes métropoles, les maisons beaucoup moins chères qu'au Canada après huit ans de ce premier ministre. Il n'est donc pas pertinent de parler de la superficie de terrains que nous avons pour fournir des propriétés aux Canadiens. On oublie la réalité selon laquelle l'offre et la demande déterminent toujours les prix. Les prix devraient être très bas au Canada, parce qu'il y a des terrains à côté des villes, dans le Sud, dans l'Ouest, dans l'Est et, effectivement, dans le Nord. Ce seraient des terrains disponibles pour bâtir des logements si on pouvait retirer les obstacles bureaucratiques que les gouvernements, à tous les paliers, mettent en place.
Finalement, on voit que, depuis l'arrivée au pouvoir de ce premier ministre, il y a moins de maisons par habitant qu'auparavant. C'est le Canada qui a le moins de maisons par habitant parmi tous les pays du G7, même s'il a la plus grande surface de terrain sur laquelle il est possible de bâtir des logements. Je trouve très intéressant le fait qu'il y avait plus de maisons par habitant il y a huit ans, quand il n'y avait pas les programmes bureaucratiques qui visent à rendre les propriétés plus abordables. Est-ce que mes collègues trouvent cela intéressant?
Selon le premier ministre, on a dépensé 87 milliards de dollars pour bâtir des maisons abordables. Or il y a moins de maisons par personne huit ans plus tard. C'est incroyable. C'est comme si on était dans un restaurant, qu'on commandait quelque chose, que c'était terrible, que ce n'était pas la bonne commande, que le service était épouvantable, qu'on nous disait que ce repas coûterait 500 $ et que, ensuite, on allait dire que le repas était excellent parce qu'il avait coûté cher. C'est l'argument du premier ministre. Il dit que parce qu'ils sont coûteux, ses programmes sont bons.
Il vient de nous attaquer parce que nous avons voté contre des sommes allouées à des programmes, car il croit que les sommes équivalent à des résultats, même si ces dépenses donnent le contraire de ce que les programmes promettent. Il me reproche de ne pas avoir assez dépensé pour le logement. Moi, j'ai livré des maisons et des appartements abordables quand j'étais ministre, et ce, à moindre coût pour les contribuables. Voilà qui est bon et qui relève du gros bon sens: moins de coûts pour les contribuables et moins de coûts pour ceux qui achètent ou qui louent des maisons. C'est cela, connaître la valeur de l'argent. Le premier ministre ne le comprend pas parce qu'il n'a jamais dû travailler de sa vie. Il a hérité de sa richesse et a gardé sa richesse dans un fonds en fiducie protégé des taxes et des impôts. Je comprends pourquoi il a de la difficulté à connaître la valeur de l'argent dépensé.
Je donne un exemple. En 1972, on a bâti 232 000 logements au Canada. En 2022, on en a bâti 219 000 au Canada. En 1972, il y avait 22 millions de Canadiens. L'année dernière, il y en avait 39 millions. On a presque doublé la population canadienne, mais on bâtit moins de maisons après huit ans de ce premier ministre et après 87 milliards de dollars de dépenses du gouvernement pour bâtir davantage. Ce gouvernement dépense davantage pour bâtir moins, à un prix plus élevé. Telle est son approche.
Qu'est-ce qui engendre la plus grande dépense pour bâtir une maison aujourd'hui à Vancouver, par exemple? Est-ce le bois, le salaire des travailleurs, le terrain? Ce n'est même pas le profit de l'entreprise de construction. Ce sont les frais et la paperasse du gouvernement. Oui, la paperasse est locale. Cela vient d'abord des gouvernements locaux, mais c'est financé par le fédéral.
Le premier ministre se vante du fait qu'il envoie de plus grands chèques aux politiciens municipaux afin de bâtir une plus grande bureaucratie pour empêcher la construction au nom du logement abordable. En Nouvelle‑Écosse, le ministre du Logement, après avoir totalement échoué à fournir une qualité de vie pour la ville d'Halifax, après qu'on a vu 30 campements de sans-abri à Halifax, est arrivé avec l'argent du Fonds pour accélérer la construction de logements et a versé des millions de dollars à son ami le maire libéral d'Halifax. Il a dit que cela allait accélérer la construction de maisons.
On a appris plus tard à quoi servira cet argent. Il va servir à embaucher davantage de fonctionnaires, les mêmes fonctionnaires qui empêchent la construction à Halifax. La bureaucratie va grossir grâce à l'argent qu'envoie le fédéral. Le premier ministre n'a rien, mais rien, appris. C'est pour cela qu'il faut opérer un changement basé sur le gros bon sens qui va bâtir des maisons, pas de la bureaucratie. Telle est l'approche que nous prenons.
Des gens ont critiqué mon documentaire monumental. Selon ce qu'ils ont dit, on ne peut rien bâtir parce qu’il n’y a pas assez de terrains là où les gens veulent vivre.
Pourtant, les Squamish ont démontré le contraire. À Vancouver, les Squamish sont en train de bâtir 6 000 appartements sur un terrain de 10 acres. Sur 10 acres, ils construisent 6 000 appartements, ce qui est incroyable. Cela veut dire qu'on construit 600 appartements par acre. Ce sont des résultats extraordinaires. Cela n’aurait jamais été possible s’ils avaient été obligés d’écouter les bureaucrates du centre-ville de Vancouver. Or, comme ils sont sur un territoire traditionnel, une réserve traditionnelle de leur peuple, ils n’ont pas eu besoin des permis des bureaucrates locaux. Cela leur a permis de construire des logements.
Cependant, cela démontre que, si on pouvait nous débarrasser de la bureaucratie dans d’autres cas, nous pourrions bâtir de grands appartements au centre-ville et davantage de maisons dans les banlieues en même temps. C’est exactement le contraire de ce que le premier ministre est en train de faire maintenant.
J'ai entendu d'autres excuses de la part des grands défenseurs du premier ministre, qui finance les médias avec un grand fonds pour acheter leur fidélité. Ils disent que ce n’est pas la faute du premier ministre si le coût du logement a doublé, parce que c’est la COVID‑19 qui a fait augmenter le prix des logements.
Un chroniqueur du Journal de Montréal que j’admire a dit que la COVID‑19 était devenue le chien qui a mangé les devoirs. La COVID‑19 aurait dû réduire le prix des propriétés, parce qu’il y a eu moins d’immigration pendant la COVID‑19. Le système d’immigration a été presque fermé pendant 9 ou 10 mois et a ralenti pendant 9 ou 10 mois de plus. Les chiffres démontrent qu’il y a eu une diminution de l’immigration, une réduction du nombre d’emplois et une réduction des salaires.
Tous ces facteurs, normalement, font baisser la demande sur le marché immobilier. Ce n’est pas juste moi qui dis cela. L’agence du logement du gouvernement fédéral avait prévu au printemps 2020 que le prix des logements allait chuter de 32 % à cause de la COVID‑19. Elle avait tort, mais on peut comprendre pourquoi elle avait prévu une réduction des prix. Quand on perd des emplois et des salaires et qu’on ferme les portes de l’immigration, cela donne des prix moins élevés et moins de demande. Or, les prix ont augmenté. Pourquoi les prix ont-ils augmenté durant les deux ans qui ont suivi la COVID‑19? C’est parce que la banque centrale a imprimé 600 milliards de dollars. C’est l’argent qui a été créé.
Les médias ont dit que ce n’était pas vrai et que cela n’avait rien à voir, mais j’ai montré dans mon documentaire un graphique qui vient de la Banque du Canada et qui montre que le nombre de maisons achetées par des investisseurs a doublé. Cela a commencé au printemps 2020, au moment même où la Banque du Canada a commencé à imprimer de l’argent et à acheter des obligations des banques et des institutions financières, ce qui a gonflé notre système financier. Tout cet argent a été prêté aux investisseurs avec des relations avec les banquiers. Ce sont eux qui ont pu aider à doubler le montant investi. Il y a eu une augmentation des prix de 50 % après cette injection massive d’argent nouvellement créé. Ce n’est pas la COVID‑19, mais l’impression qu'on avait de l'argent qui a causé une augmentation soudaine des prix du logement.
En fait, les libéraux et leurs défenseurs dans les médias achetés vont dire que toutes les dépenses du gouvernement étaient nécessaires à cause de la COVID‑19. Est-ce vraiment le cas?
Il y a eu 100 milliards de dollars de déficit avant le premier cas de COVID-19. Pendant la pandémie de la COVID-19, selon le directeur parlementaire du budget, 40 % des nouvelles dépenses n'avaient aucun lien avec la COVID-19. La pandémie est finie depuis un ou deux ans, mais les déficits continuent. Alors, on ne peut pas mettre en cause la COVID-19 et dire que la COVID-19 a mangé ses devoirs alors que les déficits étaient là avant la COVID-19, que les déficits pendant la COVID-19 n'y étaient pas liés, et qu'après la COVID-19, les déficits, dans certains cas, sont en train d'augmenter. Alors que la COVID-19 disparaît dans le miroir, on voit des déficits qui augmentent. Donc, on ne peut pas accepter que le premier ministre se défende en disant que le chien a mangé ses devoirs. Imprimer de l'argent pour dépenser de façon irresponsable était une décision irresponsable contre laquelle j'avais fait une mise en garde. C'est ce qui continue et ce qui gonfle les taux d'intérêt aujourd'hui.
Cela montre encore que, chaque fois que ce premier ministre se lève à la Chambre des communes pour dire qu'il n'a aucun autre choix, il dépense pour toutes sortes de slogans. Or, quand on regarde les résultats derrière ces slogans, c'est exactement le contraire de ce qui est promis. C'est de la fausse publicité. C'est la raison pour laquelle nous votons souvent contre les dépenses qui, selon les slogans, paraissent très bien, mais qui, en réalité, font exactement le contraire de ce que les slogans promettent. C'est pour cela que nous avons besoin d'un gouvernement basé sur le gros bon sens. C'est ce que je vais offrir en tant que futur premier ministre du Canada.
Il y a quelques mois, le Bloc québécois m'a demandé ce qu'est le gros bon sens. J'admire leur humilité parce que les bloquistes avaient admis n'avoir aucune idée de ce qu'est le gros bon sens. J'ai donc pu les aider en définissant le gros bon sens. Ils ont dit que c'était une idée étrange, parce qu'ils vivent dans une utopie. Ils sont ici, à la Chambre des communes, pour rendre la vie plus misérable pour pouvoir argumenter que le Canada doit être brisé en morceaux. En réalité, le gros bon sens, pour aider à nouveau le Bloc québécois, cela veut dire plusieurs choses.
Premièrement, il faut rétablir des prix plus bas. Comment le fait-on? On le fait en éliminant la taxe sur le carbone qui augmente le prix de tout. Je sais que le gouvernement veut quadrupler la taxe sur le carbone pour les fermiers qui produisent la nourriture, sur l'essence et pour toutes nos industries. Je sais que le Bloc québécois veut radicalement augmenter la taxe sur le carbone. Je sais qu'il y a une deuxième taxe sur le carbone sous l'appellation d'un règlement sur les combustibles. Cependant, le Bloc québécois n'est pas assez satisfait. Il veut radicalement l'augmenter. Seul le Parti conservateur va mettre la hache dans la taxe sur le carbone pour réduire le prix de l'énergie de tous les Canadiens.
Nous allons dépendre de la technologie pour nous battre contre les changements climatiques. Je sais que le Bloc québécois est contre la technologie. Par exemple, il est contre l'énergie nucléaire que la France utilise pour produire de l'électricité sans aucune émission de gaz à effet de serre. Le Bloc québécois est contre. Il est idéologiquement tellement radical. Il est contre le nucléaire et d'autres sources d'énergie qui ne produisent pas d'émission de carbone. Nous allons utiliser ces technologies au lieu de taxer les F150 au Saguenay ou à Trois‑Rivières, où les travailleurs et les fermiers ont besoin de leur camion pour travailler. Ce sont des bonnes personnes. Ils travaillent fort, et nous sommes le seul parti pour les grandes régions du Québec. C'est tout. C'est la vérité.
Une autre chose qui a du gros bon sens, c'est de contrôler les dépenses. Le Bloc québécois, je le trouve drôle. Il veut toujours que le fédéral soit plus grand. C'est bizarre. Il dit vouloir se débarrasser du fédéral, mais, en même temps, il vote tout le temps pour augmenter le coût du fédéral sur les épaules des Québécois. Il a voté pour toutes les augmentations de dépenses que le gouvernement libéral a proposées. Il a voté contre la discipline financière que nous proposons.
Ce que je propose comme idée de gros bon sens, c'est un dollar pour un dollar. Ce principe dit que si on dépense un dollar pour quelque chose, il faudra épargner un dollar ailleurs. C'est une loi qui existait pendant la présidence Clinton dans les années 1990. Elle a permis au président démocrate d'équilibrer les budgets et d'éliminer 400 milliards de dollars de dette. Cela a causé une énorme augmentation dans les emplois et les salaires, une augmentation à la bourse et dans plein d'autres choses. Cependant, juste après que la loi a pris fin, les Américains sont retournés en déficit et ils le sont toujours jusqu'à maintenant. Cela montre que les politiciens ont besoin d'une limite légale pour contrôler leurs dépenses. Nous allons le faire comme le font les mères de famille monoparentale, les petites entreprises, les familles. Chaque fois qu'un Canadien empreint de gros bon sens augmente une dépense, il trouve une réduction ailleurs afin de payer la facture au lieu de simplement l'ajouter sur sa carte de crédit. C'est comme cela que nous allons instaurer la discipline.
Nous allons aussi éliminer le gaspillage. La Banque de l'infrastructure du Canada coûte 35 milliards de dollars et n'a pas livré un seul projet d'infrastructure. Nous allons éliminer l'application ArriveCAN. Nous allons éliminer la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures, qui met notre argent en Chine pour bâtir des oléoducs. On bâtit des oléoducs en Chine et on les interdit ici au Canada. Cela n'a pas de bon sens. Nous ne sommes pas ici pour bâtir l'ancien Empire chinois. Nous sommes ici pour bâtir une bonne qualité de vie pour les Canadiens, chez nous. C'est le gros bon sens.
Nous allons dire aux municipalités que si elles veulent de l'argent pour l'infrastructure, elles devront permettre plus de construction de maisons. La raison pour laquelle nous n'avons pas assez de maisons, c'est parce qu'il y a trop de bureaucratie qui empêche la construction. Le Canada est le deuxième pays le plus lent dans l'octroi de permis de construction parmi tous les pays de l'OCDE. Comment allons-nous inciter les municipalités à accélérer l'octroi de permis de construction? Nous allons dire que le montant d'argent qu'elles recevront à l'avenir pour l'infrastructure sera lié au nombre de maisons complétées. Ce sera basé sur les résultats. Je vais demander que chaque municipalité permette une augmentation de la construction de l'ordre de 15 %. Si elles dépassent cela, elles recevront des bonus. Si elles sont en dessous, elles perdront de l'argent. Ces bureaucrates vont être payés comme des agents immobiliers. Les agents immobiliers sont payés au volume de leurs ventes. Les bureaucrates municipaux vont être payés par le fédéral selon le volume de construction qu'ils permettront. Nous allons demander que chaque station de transport en commun soit entourée d'appartements. L'argent sera donné une fois que les appartements seront bâtis et occupés par des gens.
Nous allons vendre 6 000 édifices du gouvernement fédéral et des milliers d'acres de terrains fédéraux pour bâtir de nouvelles maisons. Nous allons demander que l'agence fédérale qui approuve le financement pour les appartements le fasse en deux mois au lieu de deux ans, sinon leurs cadres seront congédiés. C'est facile. Si on travaille à un poste de direction dans mon gouvernement et qu'on ne respecte pas ses engagements, on sera congédié. C'est la vie. C'est le vrai monde. C'est ainsi que la vie fonctionne pour un charpentier ou un mécanicien. Cela va fonctionner aussi de cette façon pour les cadres au sein de mon gouvernement. Cela va finalement accélérer la construction, après huit ans de délai et alors que les gens ne peuvent plus acheter de maison.
Le gros bon sens, c’est aussi mettre les vrais criminels récidivistes en prison au lieu de leur permettre de refaire sans cesse les mêmes gestes violents à l'endroit des Canadiens.
Nous comprenons qu’il y a des jeunes qui font une erreur. Je comprends cela et nous allons les réhabiliter. Cependant, nous n'allons pas permettre aux gens de faire 40, 50 ou 60 crimes l’un après l’autre et l’un plus violent que l’autre en étant libéré comme le Bloc québécois et les libéraux veulent le faire. Nous voulons que ces criminels aillent en prison, nous ne voulons pas les libérer sous caution ni leur permettre d'être à la maison. Nous allons offrir un traitement aux gens qui ont une dépendance aux drogues et nous allons arrêter de cibler des chasseurs et des tireurs sportifs.
Le Bloc québécois a essayé d’aider les libéraux à bannir des armes de chasse. Quand les libéraux ont publié 300 pages d’armes de chasse qu’ils voulaient bannir, le député bloquiste était là. C’est sur la vidéo. On peut le nier si on le veut, mais c’est sur la vidéo. Il était présent et il a dit que c’était son rêve qu'il y ait 300 pages d’armes de chasse bannies. Or, soudainement, les bloquistes ont constaté qu’il y avait des chasseurs au Québec dans les régions.
C’était tout un constat pour les bloquistes, qui passent leur temps dans le Plateau-Mont‑Royal avec la « gaugauche ». Ils ne savaient donc pas qu’il y avait des chasseurs au Québec. Comme le premier ministre, le Bloc québécois a dû reculer à cause de la pression conservatrice. Il a dû s'excuser et dire qu'il n'allait finalement pas essayer de bannir les armes de chasse après avoir entendu les bons arguments des conservateurs. C’est cela, le gros bon sens.
On sait que cette coalition radicale va encore essayer de bannir nos chasseurs. Les gens des régions du Québec doivent donc dépendre du Parti conservateur pour protéger leurs traditions, qui existent depuis des milliers d’années au Canada chez les peuples autochtones. Je veux remercier les Premières Nations d'avoir défendu leur droit de chasser en s’opposant au plan du premier ministre de bannir leurs armes de chasse.
Nous sommes le seul parti qui croit que nous devrions plutôt investir de l’argent pour renforcer la frontière contre les armes illégales. En même temps, nous allons mettre les vrais criminels en prison, tout en respectant les chasseurs et les tireurs sportifs. C’est cela, le gros bon sens. Nos amis du Bloc québécois trouvent le gros bon sens tellement étrange.
Le gros bon sens veut aussi dire protéger notre liberté. Le Parti conservateur est encore le seul parti qui a voté contre la loi sur la ceinture. Le Bloc québécois a voté pour donner aux fonctionnaires fédéraux du Canada, à Ottawa, le pouvoir d'empêcher les Québécois de regarder certaines choses sur l’Internet. Pouvons-nous imaginer un soi-disant souverainiste du Québec qui dit qu’un fonctionnaire d’une agence woke à Ottawa devrait pouvoir contrôler ce que les Québécois voient et disent sur Internet? Nous n'allons jamais accepter cela. Le Parti conservateur est le seul parti qui défendra la liberté d'expression. En conséquence, nous allons mettre fin au projet de loi C‑11.
Pour avoir la liberté d’expression, il faut avoir la liberté nationale. C’est la raison pour laquelle le Parti conservateur va rebâtir notre armée, alors que ce premier ministre a gaspillé tellement d’argent avec des achats incompétents et en retardant le remplacement des F‑35, entre autres. Nous allons éliminer l’incompétence et le gaspillage pour investir de l'argent afin d’aider nos soldats et rebâtir notre armée. Nous allons arrêter de donner de l’argent aux dictatures, aux terroristes et aux bureaucraties internationales pour ramener cet argent ici, au Canada et rebâtir nos forces armées. Nous allons défendre notre liberté en défendant notre secteur militaire.
En conclusion, je sais que, pour la plupart des Canadiens, c'est un temps misérable au Canada. Tout est brisé. Ce n'est pas selon moi, mais bien selon les deux tiers des Canadiens sondés. Nous avons un premier ministre qui veut toujours promouvoir la négativité. Il est toujours négatif. Il essaie de diviser les gens.
Moi, je suis ici avec un message positif; un message de gros bon sens qui donne de l'espoir aux Canadiens dans tout le pays. Oui, le futur sera mieux que les huit ans que nous venons de vivre. Oui, nous pouvons avoir un pays où les gens sont libres de gagner de gros chèques de paie pour acheter de la nourriture, de l'essence et des maisons abordables dans des communautés sécuritaires. C'est cela, le but du Parti conservateur. C'est cela, le but de rétablir le gros bon sens chez nous.
Je poursuis maintenant en anglais.
Des voix: Encore! Encore!
L'hon. Pierre Poilievre: Monsieur le Président, je ne peux qu'écouter la voix de mon caucus, qui me demande de continuer de parler. Je n'ai pas le choix. Je suis son humble serviteur. Le député d'en face est aussi très humble, et il a de quoi l'être, tout comme l'ensemble de son gouvernement.
Aujourd'hui, je prends la parole pour parler de la fausse publicité libérale. Dans le secteur privé, il existe des lois qui pourraient entraîner une poursuite criminelle contre toute entreprise qui annonce une chose et qui offre le contraire. Lorsqu'une personne se présente à la télévision pour vendre un produit et qu'elle est incapable de livrer la marchandise après avoir encaissé le paiement, elle risque de faire l'objet d'une poursuite civile, voire criminelle.
Étrangement, en politique, on appelle cela légiférer. Nous avons un premier ministre qui présente à la Chambre des communes des programmes qui font carrément le contraire de ce pour quoi ils ont été créés. Par exemple, quand le premier ministre a dit qu'il allait dépenser des millions de dollars pour racheter les fusils de chasse, quel a été le résultat? Une augmentation de 100 % des crimes violents. Il a présenté un programme qui, selon ses dires, allait protéger les médias, mais, dans les faits, les médias ont été retirés des réseaux sociaux. Nous avons un premier ministre avec un programme assorti d'une enveloppe de 87 milliards de dollars pour améliorer l'abordabilité du logement, mais, au final, le coût du logement a doublé. C'est exactement le contraire de ce qu'il avait promis. Pourtant, le premier ministre a soutiré des milliards de dollars aux contribuables canadiens pour financer son programme.
Les libéraux vantent leur idée d’un programme d’alimentation abordable pour les enfants, mais nous avons découvert que ce programme n'offre pas de nourriture. Ce programme ne fournit pas un seul dollar pour acheter de la nourriture. Voici ce que fait le programme, et je cite textuellement le libellé du projet de loi:
Le ministre élabore, en consultation avec le ministre de la Santé, les représentants des gouvernements provinciaux responsables de la santé et de l’éducation, des intervenants concernés de ces secteurs et des représentants des corps dirigeants autochtones, un cadre national visant l’établissement d’un programme d’alimentation en milieu scolaire [...]
Examinons un peu les étapes prévues. On sait que, normalement, la distance la plus courte entre deux points est une ligne droite mais, dans ce cas-ci, de nombreux points n'ont vraiment rien à voir avec le fait de nourrir les enfants. Un ministre consulterait un autre ministre fédéral, qui consulterait des intervenants — une façon détournée de parler des lobbyistes —, qui élaboreraient alors un cadre national en vue d'instaurer un programme d'alimentation en milieu scolaire.
Soulignons que le projet de loi ne prévoit pas le moindre dollar pour acheter quoi que ce soit ayant une valeur nutritionnelle; il ne finance aucune calorie alimentaire. Plutôt que de nourrir les enfants, il nourrit la bureaucratie.
C'est un exemple des étiquettes et des slogans merveilleux dont les libéraux garnissent les dépenses qu'ils font et qui ne donnent absolument rien aux gens en fin de compte. C'est une forme de libre-service plutôt que de service public. C'est le libre-service de la bureaucratie toujours plus grosse et bien engraissée dans l'écosystème des lobbyistes, des groupes d'intérêt, des attachés, des bureaucrates, des PDG des sociétés d'État et des entrepreneurs bien attablés au banquet où ils se remplissent les poches de tout cet argent qui se cache sous ces slogans aussi élégants qu'irréprochables. Les libéraux nous arrivent avec des projets comme une loi pour protéger les petits chats innocents. Ils y consacrent des milliards de dollars et embauchent un bureaucrate qui crée une structure gouvernementale pour consulter des groupes d'intérêts eux-mêmes payés qui recrutent à forfait des experts en PowerPoint pour leur rédiger un rapport. Le programme sera lucratif pour des centaines de personnes, tandis que les pauvres petits chats seront oubliés à la fin. Qui se souciera des petits chats? Ils n'auront rien, pas même un petit bol de lait, parce que les libéraux vont appliquer la taxe sur le carbone là-dessus aussi.
C'est donc cela, le système du gouvernement: dépenser plus pour obtenir moins. Comme je le disais, un programme doté de 87 milliards de dollars est censé rendre le logement abordable, mais il en est résulté une multiplication par deux du coût du logement, des loyers, des paiements hypothécaires et de la mise de fonds pour acheter une maison. Voyons un peu les chiffres. Lorsque j'étais ministre du Logement, le loyer moyen d'un appartement d'une chambre à coucher était d'environ 950 $ par mois. Aujourd'hui, le loyer est de 2 000 $ par mois. Le paiement hypothécaire moyen pour une maison neuve de taille moyenne était de 1 400 $. Aujourd'hui, il est de 3 500 $. La mise de fonds pour acheter une maison neuve à prix normal était de 20 000 $. C'est difficile à imaginer aujourd'hui. Le montant de 20 000 $ pour la mise de fonds a presque l'air d'être tout droit sorti d'une ancienne époque. Pourtant, c'était il y a huit ans seulement. Aujourd'hui, il faut une mise de fonds de plus de 50 000 $.
La principale critique du premier ministre à mon égard, c'est que je n'ai pas mis en place une bureaucratie suffisamment grande alors que je rendais le logement abordable. Pour lui, le succès ne se mesure pas à la livraison d'un produit final à l'utilisateur final, mais à la mise en place d'une bureaucratie suffisamment importante et à l'inscription d'un poste budgétaire pour financer celle-ci. Échouer, c'est mal; échouer à grands frais, c'est pire, et, bon sang, qu'est-ce qu'il a échoué!
J'ai récemment produit un documentaire intitulé « L'enfer du logement : comment nous en sommes arrivés là et comment nous en sortir ». Quelqu'un en a-t-il entendu parler? Je vois que même quelques libéraux d'arrière-ban en ont entendu parler, et c'est bien, parce qu'ils ne sont pas vraiment mis à contribution. C'est une bonne chose qu'ils aient pu prendre 15 minutes pour s'en imprégner.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Pierre Poilievre: Monsieur le Président, j'en produirai peut-être quelques autres pour arriver à un total d'une heure, comme cela, le député aura quelque chose à faire de ses dix doigts pendant la pause de Noël. Peut-être que, le matin de Noël, le député ouvrira son téléphone et que ce sera le cadeau qui est apparu sous le sapin.
Les médias vendus capotent. D'abord, ils sont en furie parce que je me suis passé d'eux. Comment ai-je pu oser parler directement aux Canadiens, demandent-ils? Ils ont ensuite essayé, sans succès, de trouver des failles dans le documentaire, qui présente des faits toutes les 20 ou 25 secondes pendant toute sa durée, soit 15 minutes. Les médias ont désespérément cherché une erreur ou un problème, mais ils n'ont pas pu trouver une seule erreur dans l'ensemble des faits présentés dans le documentaire. Ils ont bien essayé.
Je vais mentionner certains de ces faits incontestables, parce qu'ils reposent tous sur des données publiques, sources à l'appui. Par exemple, un grand titre indiquait ceci: « Selon un sondage, neuf Canadiens sur dix pensent qu'ils ne pourront jamais acquérir une maison. » C'était dans le Milton Reporter, le 25 avril 2022. La situation est bien pire aujourd'hui. Cet autre grand titre est tiré du Globe and Mail: « Cette grand-mère de 57 ans n'a pas choisi de vivre dans une fourgonnette. C'est la crise du logement qui l'y a poussée. » C'était en mai 2023. Imaginez à quel point la vie est misérable pour cette merveilleuse grand-mère après huit années du premier ministre. Dans un autre titre des nouvelles, on pouvait lire que des étudiants sont obligés de vivre sous les ponts.
Certains se demanderont peut-être pourquoi je cite les médias, dont je suis critique; c'est parce qu'aucun de ces articles ne fait mention du premier ministre, le véritable responsable de cet enfer du logement. Ils omettent de reconnaître celui qui est à l'origine du problème.
Tentant désespérément de trouver des failles dans mon documentaire, CBC/Radio‑Canada a récemment affirmé que je n'avais aucune preuve qu'une famille moyenne devait consacrer 66 % de ses revenus mensuels au paiement de son logement. Ce chiffre est tiré d'un rapport trimestriel de la Banque Royale du Canada sur l'abordabilité du logement. Calculé depuis 40 ans, ce chiffre atteint aujourd'hui un record. Cela s'explique non seulement par le fait que le coût du logement a augmenté, mais aussi par le fait que cette augmentation a largement dépassé la piètre croissance des salaires sous la gouverne du premier ministre.
CBC/Radio‑Canada a ensuite invoqué sa prochaine excuse, en affirmant que l'enfer du logement que connaît le Canada est le résultat d'un phénomène mondial. C'est un argument qu'il est facile de réfuter, car la situation infernale du logement au Canada est bien pire que dans n'importe quel autre pays. Par exemple, Toronto est maintenant considérée par la banque UBS comme la pire bulle immobilière du monde. Vancouver arrive au sixième rang. Il y a seulement 10 ans, le coût du logement dans ces deux villes était considéré comme moyennement élevé.
Pour obtenir une mesure différente, on n'a qu'à consulter Demographia, qui propose une formule très simple. Elle divise le prix moyen des maisons dans un pays ou une ville par le revenu moyen. Sur la base de cette mesure, Vancouver est le troisième et Toronto le dixième marché immobilier le plus surévalué au monde, pire que Manhattan, Los Angeles, Chicago, Londres et même Singapour, un pays qui compte 2 000 fois plus d'habitants au kilomètre carré que le Canada. Faisons une comparaison avec les États‑Unis. Le prix moyen des maisons, selon la mesure, y est de 25 à 40 % inférieur. Dans les villes frontalières, les prix des maisons du côté canadien, à 15 minutes de distance, sont souvent le double, voire le triple des prix que l'on trouve au sud de la frontière.
Une maison de deux chambres à coucher à Kitchener coûte aujourd'hui plus cher qu'un château en Suède. En fait, l'OCDE a mesuré la croissance des prix des maisons par rapport à la croissance des revenus dans l'ensemble des quelque 40 pays de l'OCDE, et le Canada arrive au deuxième rang pour ce qui est de la détérioration de l'accessibilité au logement depuis que le premier ministre a pris ses fonctions en 2015. Non, on ne peut pas mettre cela sur le compte d'un phénomène mondial; il s'agit d'un enfer exclusivement canadien et d'un enfer exclusivement actuel. Le premier ministre en est responsable.
Ils disent que le premier ministre n'a rien à voir avec la crise du logement...