Monsieur le Président, je suis honoré de prononcer aujourd'hui mon premier discours de la 44e législature à titre de député de Barrie—Springwater—Oro‑Medonte.
Comme c'est la première fois que je prends la parole en cette nouvelle session parlementaire, j'aimerais saisir l'occasion pour remercier sincèrement mon épouse, Lisa, ainsi que mes fils, Wyatt et Luke, de leur soutien inébranlable. J'aimerais également remercier mon équipe de campagne et les nombreux bénévoles qui ont travaillé d'arrache-pied sans compter les heures. Je remercie mon association de circonscription de son dévouement, de même que les résidants de Barrie—Springwater—Oro‑Medonte de m'avoir à nouveau fait confiance pour les représenter ici, à Ottawa. Je promets de travailler sans relâche au nom de ma collectivité, tant sur place qu'au Parlement.
Je suis heureux de m'exprimer aujourd'hui au sujet du projet de loi C‑3, Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail.
C'est à Barrie—Springwater—Oro‑Medonte qu'est situé le centre régional de santé Royal Victoria, réputé pour prodiguer en toute sécurité et avec compassion des soins avancés. Il s'agit d'un lieu de soins exceptionnels, guidé par un engagement infaillible en matière de sécurité et de qualité. En 2019, Agrément Canada a octroyé au centre l'agrément avec distinction pour pratique exemplaire. Il s'agit de la plus haute distinction, que seulement 20 % des organismes de santé au Canada ont réussi à obtenir.
En plus de beaucoup d'autres distinctions locales, provinciales et nationales, le centre régional de santé Royal Victoria a reçu un prix du milieu de travail en soins de santé de catégorie Or, qui est remis par l'Association des hôpitaux de l'Ontario. Ce prix souligne les efforts soutenus de l'hôpital pour favoriser un milieu de travail sain et sûr qui encourage la conciliation entre le travail et la vie personnelle.
L'actuelle présidente-directrice générale, Janice Skot, est à la tête du centre depuis 17 ans. Elle a récemment annoncé qu'elle allait prendre une retraite bien méritée. Je lui souhaite la meilleure des chances dans tout ce qu'elle entreprendra. Madame Skot est épaulée par un conseil d'administration visionnaire, une équipe exceptionnelle de professionnels accomplis et de dirigeants, des médecins et des infirmiers qualifiés, des bénévoles pleins de compassion et un milieu communautaire solidaire.
Les hôpitaux de partout au Canada, y compris le centre régional de santé Royal Victoria, sont des lieux de guérison. Nous y vivons des jours difficiles et y recevons des traitements. C'est là que nous souhaitons la bienvenue et disons au revoir à des proches. Ce sont des lieux de réconfort solennel et de magnifiques débuts.
C'est avec reconnaissance que mon épouse, Lisa, et moi avons accueilli nos deux fils à l'unité des naissances du centre. Quand mon plus jeune fils a eu besoin de soins néonatals immédiats, les extraordinaires travailleurs de la santé de cet hôpital ont pris soin de notre famille et nous ont appuyés. Pendant les 17 jours d'hospitalisation à l'unité néonatale de soins intensifs, il était essentiel que nous ayons un accès non limité à l'hôpital tout au long de la journée pour nourrir notre fils, pour lui donner ce dont il avait besoin. Je suis heureux de pouvoir dire que plus de 16 ans plus tard, il est en pleine santé et qu'il terminera ses études secondaires l'année prochaine.
Les hôpitaux doivent demeurer des lieux paisibles pour le personnel, les patients, les visiteurs et les bénévoles. Bien franchement, j'estime carrément inacceptable de harceler le personnel infirmier de première ligne, les médecins et les travailleurs de la santé. Nous sommes tous immensément redevables à ces travailleurs de première ligne qui ont été les héros du système de santé, avant et après la pandémie. Ils méritent une appréciation et un respect sans bornes.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Katharine Smart, présidente de l'Association médicale canadienne, a déclaré le mois dernier qu'au cours de l'année passée, on avait enregistré une hausse regrettable des manifestations de haine contre l'ensemble des travailleurs de la santé, y compris le corps médical.
Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers, a affirmé qu'avant la pandémie, 90 % du personnel infirmier rapportait avoir été exposé à de la violence physique au travail et que, durant la pandémie, 60 % avait signalé que le niveau de violence avait augmenté.
Qui plus est, pas plus tard qu'en septembre de cette année, le personnel, les patients, les visiteurs et les bénévoles ont été confrontés à des manifestations contre les restrictions liées à la COVID‑19. Ces levées de boucliers ont eu lieu à l'extérieur, aux portes des hôpitaux. Malheureusement, le centre régional de santé Royal Victoria figurait au nombre des hôpitaux ciblés.
Janice Skot, présidente-directrice générale du centre, a déclaré:
Les gens ont le droit d'exprimer pacifiquement leur opinion, mais ces manifestations devant les hôpitaux sont décourageantes, frustrantes et offensantes pour les travailleurs de la santé qui se dévouent sans relâche depuis le début de cette éprouvante pandémie.
Alors que les manifestants occupaient le trottoir pour dénoncer les mesures de sécurité visant à assurer la sécurité des collectivités, le personnel de la santé et les médecins à l'intérieur du centre continuaient de travailler de longues heures dans des conditions extrêmement difficiles pour prodiguer des soins aux malades, y compris ceux atteints de la COVID‑19.
Mme Skot a ajouté qu'une foule de manifestants pour la plupart non masqués se révèle extrêmement intimidante pour les patients qui se présentent au centre pour obtenir des soins. Les vaillants travailleurs de la santé ne devraient pas être la cible de manifestations hargneuses. Mme Skot a également déclaré qu'en temps de pandémie mondiale, les Canadiens devraient se montrer solidaires des travailleurs de la santé plutôt que de manifester à l'extérieur d'un établissement de santé où le personnel fait un travail héroïque.
Depuis le début de la pandémie, le centre s'est occupé de plus de 600 patients atteints de la COVID. Mme Skot a affirmé que plusieurs avaient été très malades et que certains ont passé des mois à l'hôpital en convalescence. Malheureusement, 98 personnes ont été emportées par les complications liées à la COVID. Mme Skot ajoute: « Les employés et les docteurs du centre ont été témoin des impacts tragiques et bouleversants du virus, et le centre soutient tous les efforts visant à assurer la sécurité des patients, des travailleurs et de la collectivité. »
Le Dr Colin Ward, chirurgien en chef au centre, a fait écho aux propos de Mme Skot concernant le projet de loi C‑3. Il a dit ceci: « Les deux dernières années ont été extrêmement difficiles dans le milieu de la santé, et nous avons travaillé sans relâche pour donner des soins dans des conditions dures et parfois bouleversantes. Nous apprécions les efforts déployés dans le cadre du projet de loi C‑3 pour protéger autant les patients que toutes les personnes qui leur donnent des soins. »
Le centre n'est pas le seul hôpital à avoir été touché par des manifestations. Des hôpitaux de Toronto, d'Ottawa, de Sudbury et de London ont aussi été ciblés par les manifestants.
Les centres de soins de santé font partie de l'infrastructure essentielle du pays. Rien ne peut justifier de bloquer l'accès à ces centres. Le personnel qui prodigue les soins essentiels qui sauvent des vies au moyen des ressources qui se trouvent dans ces centres doit pouvoir accéder à ces derniers sans être menacé, intimidé ou harcelé. Jaime Gallaher, une infirmière qui travaille aux urgences, a raconté ce que c'était que de travailler pendant qu'une manifestation se déroule à l'extérieur. Elle a dit: « Un de nos patients est décédé à l'urgence, derrière un rideau en compagnie de sa famille, ce qui était révoltant, parce que cela ne devrait jamais arriver. Cette famille n'a même pas eu droit à un peu d'intimité pour faire son deuil. » Mme Gallaher a également ajouté qu'on pouvait entendre les manifestants depuis la salle des urgences et que, pour elle, leur présence était comme « une claque au visage » des familles endeuillées et des patients des urgences.
Le Dr Rod Lim, un pédiatre qui travaille aux urgences à London, en Ontario, a tenu à peu près le même discours au sujet des manifestations devant les hôpitaux:
Il est démoralisant de voir ces manifestations. Il faut manquer de décence pour aller manifester devant un hôpital, pour entraver le passage des gens qui s'y rendent pour obtenir les soins dont ils ont besoin. Ces gens n'ont rien à voir avec l'objet de la manifestation, ils n'ont rien à voir avec les politiques du gouvernement, mais ce sont eux qui subissent les impacts. C'est carrément enrageant.
En tant qu'ancien membre du groupe de travail sur le recrutement des médecins de la région de Barrie, je suis conscient de la difficulté de recruter du personnel médical. Avec les pénuries de main-d'œuvre actuelles, les équipes de ressources humaines sont actuellement confrontées à un marché du travail très concurrentiel, ce qui complique le recrutement de nouveaux employés de première ligne. Vicki McKenna, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, a déclaré: « Avant la COVID, nous avions des centaines de postes vacants d'infirmières et d'infirmiers autorisés. La situation ne s'est pas améliorée — elle s'est aggravée. Le centre de santé régional Royal Victoria n'est pas différent des autres hôpitaux; il a des vacances de postes. La situation est difficile ».
La présence de manifestants à l'extérieur des établissements de soins de santé n'aide pas à résoudre ce problème. Je sais que la liberté d'expression est un droit important pour les Canadiens, mais les principes fondamentaux du Canada sont la paix, l'ordre et le bon gouvernement. Lorsque les manifestations se transforment en blocus et compromettent l'accès des gens à des services essentiels à leur vie, le gouvernement doit intervenir de façon appropriée, non pas pour diminuer ou détruire nos libertés, mais pour s'assurer que les gens vivent pour en profiter.
Le personnel du centre de santé régional Royal Victoria et des hôpitaux du Canada a travaillé sans relâche tout au long de cette pandémie pour prendre soin de nos communautés. Les membres du personnel du centre de santé régional et d'autres établissements de soins de santé de Barrie—Springwater—Oro-Medonte ont passé leurs heures de repos pendant la pandémie à s'occuper des centres de dépistage de la COVID‑19 et des cliniques de vaccination. Ils ont relevé le défi de nous soutenir pendant cette pandémie et ils méritent notre soutien, maintenant et à jamais.
Les établissements de soins de santé ne sont pas des lieux appropriés pour des manifestations qui compromettent le bien-être des patients, perturbent leur récupération dans le calme ou bloquent l'accès à des services médicaux indispensables. Il est totalement inacceptable de ralentir les professionnels de la santé ou de ne pas leur permettre d'accéder à leur lieu de travail. Nous devons respecter les héros de la santé qui ont soutenu et soigné nos communautés avant et pendant cette pandémie, et qui seront là pour nous longtemps après celle-ci.