Uqaqtittiji, c'est un plaisir, comme toujours, d'intervenir à la Chambre pour représenter ma circonscription, Nunavut. Je suis toujours reconnaissante aux gens de ma circonscription de leur soutien et des commentaires qu'ils me transmettent.
Je partagerai mon temps de parole avec le député d'Edmonton Griesbach, dont j'apprécie toujours les excellentes interventions à la Chambre. Il offre aux jeunes hommes autochtones et à toutes les personnes bispirituelles un excellent modèle à suivre.
Je suis heureuse de prendre la parole pour débattre du projet de loi C‑11, Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois. J'ai déjà participé aux débats à propos de ce projet de loi important et je me réjouis que les néo-démocrates l'appuient. Je suis les débats depuis que le projet de loi a été présenté, en février, et je continue d'affirmer qu'il s'agit d'une mesure législative importante, qui soutient la diffusion de contenu autochtone.
Au Canada, l'Inuit Broadcasting Corporation est un chef de file de la télédiffusion de contenu inuit. Elle diffuse beaucoup de contenu culturel inuit de même que du contenu en inuktitut fait par les Inuits, pour les Inuits.
Je pense que ce projet de loi a le potentiel de garantir un excellent contenu inuit par des fournisseurs de diffusion en ligne comme Uvagut TV et Isuma TV. Ces deux fournisseurs en ligne ont déjà fait une énorme percée dans l’information déjà disponible en ligne. Je suis sûr qu’Inuit TV, qui sera un nouveau fournisseur de diffusion en continu, sera également en mesure de partager un excellent contenu inuit, avec un énorme public, espérons-le, surtout si ce projet de loi est adopté.
Certains articles de ce projet de loi entraînent directement le soutien de la programmation autochtone. Sans ce projet de loi, ces importants fournisseurs de services de radiodiffusion et de programmation continueront de lutter contre la concurrence de géants du Web comme Netflix. J’apprécie l’espace prévu dans ce projet de loi pour améliorer et actualiser la politique canadienne de radiodiffusion en précisant que le système doit répondre aux besoins des Canadiens, et plus particulièrement à ceux des communautés racialisées et des groupes qui représentent la diversité dont jouit le Canada, y compris les peuples autochtones.
J’aimerais que le comité discute de garanties qui obligeraient les radiodiffuseurs à diffuser dans les langues autochtones, car ce projet de loi comporte une lacune qui doit être comblée pour que les langues autochtones soient également incluses.
J’ai eu le plaisir de siéger au comité de la procédure lors de l'examen de la loi électorale. Il était question de l’étude sur les langues autochtones au Canada. Nous avons appris des faits intéressants sur les langues autochtones.
Par exemple, il y a 175 825 personnes qui parlent des langues algonquiennes. Le Manitoba en compte 21,7 %, le Québec 21,2 %, l’Ontario 7,2 %, l’Alberta 16,7 % et la Saskatchewan 16 %. Quant aux langues inuites, 42 065 personnes parlent l’inuktitut au Nunavut et au Québec. Il y a 23 455 personnes qui parlent les langues athabaskanes, dont 38 % en Saskatchewan, 22 % dans les Territoires du Nord-Ouest et 18 % en Colombie-Britannique.
Je ne vais pas passer en revue toute cette liste, mais je tiens à souligner qu’il existe des centaines de milliers de langues autochtones et que nous devons faire notre part pour contribuer à les promouvoir, les préserver et les revitaliser en tant que Canadiens. Pour rester fidèles à la réconciliation, nous devons inclure ces objectifs dans tout projet de loi qui a une incidence sur les peuples autochtones.
J’apprécie en outre le fait que cette mesure législative tient compte des préoccupations concernant la liberté d’expression puisqu’il y est déclaré que la loi serait directement guidée par la garantie que la liberté d’expression y est comprise et reconnue. Lors des débats antérieurs, j'ai été surprise de constater que certains craignent que le projet de loi ne restreigne la liberté d’expression. Et j’ai déclaré que, d’après moi, le projet de loi n’aurait pas ce résultat puisqu’il favoriserait et garantirait le soutien au contenu qui est important pour les Canadiens, en particulier au contenu autochtone. Nous savons tous que dans le secteur de la diffusion en continu sur Internet, la concurrence est énorme au Canada en général, ce qui ne laisse pas suffisamment d’espace pour que le contenu autochtone soit inclus sur les ondes dont nous parlons.
Enfin, j’ai beaucoup apprécié la priorité accordée à la collaboration, pour faire tout ce qui est possible pour les peuples autochtones, notamment les Premières Nations, les Métis et les Inuits, et plus particulièrement pour soutenir le projet de loi, non seulement pour assurer le bien-être actuel de tous les peuples autochtones de notre pays, mais également pour mettre l’accent à l’avenir sur la protection des cultures autochtones, y compris des Premières Nations, des Métis et des Inuits.