Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Rosemont—La Petite-Patrie.
Les conservateurs semblent ignorer que la crise climatique est en cours et qu’elle coûte des milliards de dollars aux Canadiens. Cette crise entraîne des pertes de récoltes pour les agriculteurs, elle pénalise les collectivités autochtones, qui doivent évacuer leurs maisons à chaque saison de feux de forêt, elle fait perdre aux Britanno-Colombiens leurs maisons et leurs moyens de subsistance lors d’inondations extrêmes, sans compter les pertes de vies, notamment celle de proches, lors de dômes de chaleur records.
L’urgence climatique est bien réelle. Les conservateurs refusent de présenter un plan pour s’y attaquer; ils préfèrent aider les PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières au lieu d’aider réellement les Canadiens en difficulté. L’Alberta a déclaré le début de la saison des feux de forêt en février. L’été dernier, les enfants ne pouvaient pas jouer dehors à cause de la fumée dans l’air. Les gens ne pouvaient pas sortir sans s’étouffer à cause de la poussière et de la fumée.
À la fin de 2023, 18,5 millions d’hectares de forêts avaient brûlé, forçant des milliers de personnes à quitter leur domicile. De nombreuses personnes ont tout perdu. Pour mettre la situation en contexte, la pire saison d’incendies de forêt jusqu’alors avait brûlé 7,6 millions d’hectares, c’était en 1989. Aujourd’hui, ce sont 18,5 millions d’hectares qui ont brûlé, soit plus du double de la superficie totale du Portugal. Ces incendies s’aggravent en raison de la sécheresse massive qui touche des régions entières du pays. Le sol est tellement sec que, lorsque les incendies se déclarent, ils continuent à brûler et rien ne les arrête.
Les conséquences ne touchent pas seulement nos forêts. Les agriculteurs de tout le Canada sont confrontés à cette sécheresse terrible. Au Canada à l'heure actuelle, notamment en Alberta, l’état d’urgence a été décrété en raison de la sécheresse. Des négociations sont en cours au sujet de la gestion de l’eau, et on discute pour savoir qui aura le droit d’utiliser l’eau. Les agriculteurs ne peuvent pas compter sur les pluies naturelles et les risques de mauvaises récoltes sont énormes.
Dans ma province, la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial se prépare déjà à un été catastrophiquement sec. Hier, un fonds de 80 millions de dollars a été annoncé pour aider les agriculteurs à investir dans des infrastructures hydrauliques.
Les conservateurs imputent le coût élevé des produits alimentaires à la taxe sur le carbone, mais qu’en est-il des mauvaises récoltes? Qu’en est-il des conditions dévastatrices auxquelles les agriculteurs sont confrontés en raison de la crise climatique? Que font les conservateurs pour résoudre la crise de l’eau qui afflige nos agriculteurs? Je note que c’est un gouvernement provincial néo-démocrate, et non un gouvernement conservateur, qui a annoncé la création d’un fonds pour les infrastructures hydrauliques.
Les conservateurs n’ont aucun plan pour s’attaquer à la crise climatique. Ils n’ont aucun plan pour mettre fin aux incendies de forêt. Ils vont laisser nos enfants continuer à s’étouffer dans la fumée en été, pendant que des communautés entières seront forcées de fuir leurs maisons. Les conservateurs pensent qu’il est normal de laisser les plus gros pollueurs s’en tirer à bon compte en brûlant littéralement notre planète.
Je voudrais parler de la taxe sur le carbone. De toute évidence, les conservateurs veulent s’en débarrasser. Ils veulent que les plus gros pollueurs, les grandes sociétés pétrolières et gazières, puissent polluer gratuitement. Pendant ce temps, ils supprimeraient les remboursements qui remettent de l’argent dans les poches des Canadiens. En éliminant ces remboursements dont bénéficient la plupart des Canadiens, ce sont les Canadiens à faible revenu qui seront les plus touchés.
Cela dit, le système de tarification des libéraux a permis aux plus gros pollueurs, aux plus grandes entreprises, de payer moins que les autres. Le problème de la configuration actuelle de la taxe sur le carbone — et le directeur parlementaire du budget a publié plusieurs rapports qui le confirment — est que 80 % des Canadiens récupèrent plus d’argent qu’ils n’en paient. C’est un fait que les conservateurs continuent d’ignorer sciemment.
Même si les conservateurs ne se soucient que de leur portefeuille, s’ils nient la réalité du changement climatique, s’ils font fi du fait que la crise climatique est un enjeu qui a une incidence sur le portefeuille, ils devraient vouloir accorder aux Canadiens un allégement de leur facture de chauffage. Ils devraient vouloir faire payer aux grandes sociétés pétrolières et gazières ce qu’elles doivent. Cependant, lorsque le NPD a présenté une motion à cet effet en demandant la suppression de la TPS sur le chauffage domestique — y compris pour le chauffage électrique —, les conservateurs et les libéraux ont voté contre.
La motion réclamait également un impôt sur les bénéfices excédentaires des grandes sociétés pétrolières et gazières, une mesure que la vaste majorité des Canadiens appuient, comme le montrent les récents sondages. Pour rendre la vie encore plus abordable, le NPD proposait de rendre les thermopompes gratuites pour les Canadiens à revenu faible ou moyen. Lorsqu'il s'agit de s'attaquer à la crise climatique et à la crise du coût de la vie, le NPD est le seul parti qui propose des solutions.
Les Canadiens veulent de vraies solutions. Ils ont du mal à joindre les deux bouts et ont besoin d'aide. La suppression de centaines de dollars de remboursement pour une minuscule réduction de la tarification du carbone, qui les laisse dans une situation pire qu'avant, n’est pas la solution. Ils ont besoin de mesures qui les aideront à payer leur épicerie, leur loyer, les services de garde d'enfant et leurs médicaments.
Les conservateurs ne rendront jamais les habitations plus abordables sur le marché. Ils ne se battront jamais pour un régime national d'assurance-médicaments, pour fournir des médicaments aux personnes qui en ont besoin. Ils se battront contre l'assurance-médicaments. Ils ne s'attaqueront jamais aux PDG des chaînes de magasins d'alimentation, aux dirigeants des grandes sociétés pharmaceutiques, aux promoteurs immobiliers ou aux PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières, parce que ce sont eux qui composent leur corps dirigeant. En effet, la moitié de l’organisation nationale des conservateurs est composée de lobbyistes issus de ces secteurs, des lobbyistes qui affluent aux événements organisés par le chef de l'opposition et qui paient pour y avoir accès. Cependant, ce sont les mêmes dirigeants d’entreprises et les mêmes PDG qui s'acoquinent avec le gouvernement libéral.
Les Canadiens veulent un gouvernement qui veille sur eux, mais les libéraux et les conservateurs veillent aux intérêts des PDG et des lobbyistes. Les Canadiens veulent également un gouvernement qui s'attaquera aux incendies de forêt, aux inondations, aux sécheresses, aux dômes de chaleur mortels et aux urgences liées au climat auxquelles ils font face. Les Canadiens ont peur de l'avenir. Bien que les libéraux disent croire aux changements climatiques, ils invitent les PDG des compagnies pétrolières et gazières à participer à l'élaboration de leur plan pour le climat. Ils édulcorent des politiques essentielles telles que le plafonnement des émissions provenant des hydrocarbures et refusent de retirer les bénéfices excédentaires aux grandes sociétés pétrolières.
Les Canadiens sont frustrés par la taxe sur le carbone, parce que le gouvernement libéral ne prend pas les mesures nécessaires pour lutter contre la crise climatique. En effet, le gouvernement libéral a déclaré l'urgence climatique en 2019, puis il a acheté un oléoduc dès le lendemain.
Plus récemment, bien que les libéraux nous promettent depuis des années d'éliminer les subventions nationales pour les combustibles fossiles, qui font que des milliards de dollars sont distribués aux grandes sociétés pétrolières et gazières, ils nous ont présenté, après de nombreux retards, un plan truffé d'échappatoires, qui permet aux PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières de continuer à se remplir les poches, à faire des profits records et à accepter les subventions gouvernementales.
Lorsqu’il a été question de plafonner les émissions issues du pétrole et du gaz, il y a quelques mois à peine, les libéraux ont tellement édulcoré le plafonnement qu’il n’est même pas à la hauteur de leur propre plan climatique, pourtant faible, ni des objectifs issus de l'Accord de Paris. On a l’impression que le plan de réduction des émissions des libéraux repose entièrement sur la tarification du carbone. Or, ce n’est pas une solution miracle.
Ensuite, les libéraux ont tellement mal communiqué avec les Canadiens que ceux-ci sont évidemment frustrés. Ils paient plus cher pour l'essence, le chauffage, l'épicerie et les médicaments. Tout ce qu’ils entendent, c’est la désinformation dont les conservateurs les abreuvent, mais la réalité est que les libéraux ne font pas grand-chose pour aider les Canadiens ordinaires à s'affranchir des combustibles fossiles.
Notre équipe néo-démocrate sait que la crise climatique est un enjeu qui touche le portefeuille. Nous avons proposé de nombreux moyens de rendre la vie plus abordable et de lutter contre la crise climatique. Nous devons supprimer la TPS sur le chauffage domestique, donner aux Canadiens des thermopompes et investir dans le transport en commun. Nous devons corriger le programme pour des maisons plus vertes et veiller à ce que les grandes sociétés pétrolières et gazières paient ce qu’elles doivent.
Les libéraux comme les conservateurs manquent de courage pour s’attaquer aux grandes sociétés pétrolières et gazières, mais pas nous. Les Canadiens veulent un gouvernement qui s’occupe d’eux.