Madame la Présidente, c’est un honneur de prendre la parole cet après-midi pour parler du projet de loi C‑12 et des besoins des aînés à faible revenu partout au pays.
Au cours des trois dernières années, j’ai eu de nombreuses occasions de parler à des centaines de personnes âgées de Kitchener. J’ai souvent fait du porte-à-porte pendant la journée et qui est à la maison pendant la journée? Ce sont les personnes âgées. Je plaisantais en disant que c’était avec elles que je parlais le plus. Au cours de ces conversations, je leur demandais ce qui était le plus important pour elles et elles me racontaient leurs histoires sur l’augmentation du coût du loyer, de l’épicerie, du transport en commun, de tout en fait. La réalité est que le coût de la vie pour les aînés augmente beaucoup plus rapidement que le Supplément de revenu garanti ou la Sécurité de la vieillesse. Je percevais leur anxiété, parfois leur colère, et j’ai promis qu’en tant que député, je défendrais leurs intérêts dans cette enceinte.
Nous devons reconnaître que le montant maximal que touche une personne âgée célibataire admissible à la fois au Supplément de revenu garanti et à la Sécurité de la vieillesse est d’un peu plus de 1 600 $ par mois. J’invite les parlementaires à penser aux planificateurs financiers qui conseillent aux gens de consacrer 30 % de leur revenu au logement et à faire le calcul de ce que cela représente pour les aînés à faible revenu qui vivent du Supplément de revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse.
Cela m’amène à ce que j’apprécie dans ce projet de loi. À mon avis, le parti au pouvoir reconnaît qu’une erreur a été commise. Il n’y aurait jamais dû y avoir de récupération pour les aînés les plus démunis du pays. C’est tout simplement inacceptable et ce projet de loi y remédie.
Je tiens à remercier le Bloc et le NPD, en particulier la députée de North Island—Powell River et le député d’Elmwood—Transcona, d’avoir fait pression pour que ces fonds soient versés le plus rapidement possible, d’avoir reconnu la situation dans laquelle se trouvent les aînés à faible revenu de Kitchener et de tout le pays à la suite des récupérations effectuées, et d’avoir compris que cette mesure législative vise uniquement à éviter que cette erreur ne se reproduise à l’avenir. Il est vraiment important de veiller à ce que cela ne se reproduise pas et d'appliquer le remboursement rétroactif prévu dans la dernière mise à jour budgétaire.
Il est également important pour nous de prendre du recul et de remarquer quand il y a une entente utopique dans cet endroit. Ce n’était certainement pas le cas lors de la période des questions. En fait, ce n’est généralement pas le cas pendant la période des questions, mais toute la journée, j’ai entendu différents députés s’empresser de dire à quel point ils défendent les intérêts des personnes âgées à faible revenu de leur collectivité, ce qui est plutôt rare ici. Peu importe le parti, j’ai entendu des parlementaires défendre les intérêts de chaque région et de chaque partie du pays. Pour moi, c’est encourageant et cela me donne l'impression qu’il est possible, lorsque les députés sont saisis d’une politique qui est manifestement bonne, d’aller de l’avant et de l'adopter.
Je vais également vous faire part des domaines dans lesquels je pense que nous pourrions aller plus loin et plus vite. Le premier concerne l'allocation des fonds. Hier, au comité, la députée de Salaberry—Suroît a posé une excellente série de questions. Elle a dit que si l'argent n'est pas versé à toutes les personnes âgées à faible revenu avant le 19 avril, c’est parce que nous n’avons pas investi dans les systèmes informatiques que notre fonction publique utilise pour le faire.
Je peux comprendre qu’il n’est pas toujours politiquement intéressant d’investir dans les TI, mais je pense que c’est l’occasion pour nous de reconnaître que c’est à cause de cela que la vie des personnes âgées est bouleversée. Ces investissements ne donnent pas lieu à des cérémonies d’inauguration tape-à-l'œil, mais s'ils ne sont pas effectués, cela nuit directement à des personnes âgées dans tout le pays. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas parce que le parti au pouvoir ne voulait pas verser l’argent plus tôt, ni parce que des députés d’en face ne s'y intéressaient pas, mais plutôt parce que nous n’avons pas fait les investissements dans les TI que nous aurions dû faire il y a des années. J’encourage tous les députés à envisager de soutenir notre fonction publique, afin qu’elle soit en mesure de mettre en œuvre ces investissements importants.
Deuxièmement, je tiens à souligner l'importance du projet de loi d’initiative parlementaire qui préconise un revenu garanti suffisant pour tous. J’aurais aimé qu’il s’agisse d’un projet de loi d’initiative ministérielle, mais le projet de loi C‑223, qui a été présenté par la députée de Winnipeg-Centre, nous donne l’occasion d’avoir un débat plus large et de reconnaître que même des aînés dont les prestations du Supplément de revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse n'ont pas fait l’objet d’une récupération vivent encore dans la pauvreté dans la plupart des régions du pays.
Nous devrions faire beaucoup plus pour veiller à ce que chaque personne âgée du pays ait un revenu convenable. Ce sont ces personnes qui ont construit l’économie et ce sont nos aînés. S'il y avait un revenu garanti suffisant, nous ne serions même pas en train d’avoir cette discussion. J’encourage les députés à envisager d’appuyer ce projet de loi d’initiative parlementaire et à appuyer l’adoption d’un revenu de base garanti suffisant dans tout le pays.
Je tiens également à souligner qu'il faut faire davantage de progrès en matière de logement. Nous ne pouvons pas parler des aînés à faible revenu et de l’importance de régler la question de la récupération si nous ne disons pas honnêtement que c’est le prix du logement qui augmente le plus rapidement, ce qui est au moins une autre chose qu'ont dite des députés de tous les partis. Peut-être que les solutions proposées sont différentes, mais au moins, nous en sommes à un point où nous pouvons commencer à tenir de bonnes discussions respectueuses. À Kitchener, le coût du logement et du loyer a augmenté de 35 %.
Je pense aux aînés de Kitchener qui ne voient pas seulement le coût du logement augmenter, mais qui constatent un manque d’accès à des logements convenables situés à proximité des commodités dont ils ont le plus besoin, comme les stations de transport en commun. Nous devons agir beaucoup plus vite pour faire face à l’augmentation du coût du logement, ce qui signifie qu’il faut aborder la question de l’offre, de même que les politiques, pour s’assurer que les maisons sont destinées à être habitées par des personnes, des personnes âgées, pas à devenir des marchandises pour des investisseurs.
En dernier lieu, je tiens à dire à quel point il est important que nous nous occupions également des soins de longue durée. Il ne s'agit pas de l'objectif principal de la mesure législative, mais si nous voulons parler de la nécessité de mieux prendre soin des aînés, nous devons tous reconnaître les lacunes dans les soins de longue durée. Le gouvernement fédéral a l'occasion d'intervenir pour améliorer les normes relatives aux soins de longue durée, pour réduire le temps d'attente et pour s'occuper du problème de la rémunération des préposés aux bénéficiaires.
En terminant, j'encourage tous les parlementaires à continuer d'appuyer ce projet de loi important et à mener ce dossier à bien, mais à ne pas s'arrêter là. Nous devons progresser plus rapidement, que ce soit dans le dossier du logement ou du revenu garanti, ou pour veiller à ce que les remboursements soient effectués le plus tôt possible.