Madame la Présidente, je tiens à revenir sur l'une des dernières questions parce que je l'ai trouvée intéressante. Le député vient de parler des 5 jours et des 10 jours de congé. L'idée d'offrir des congés de maladie payés aux travailleurs est importante pour nous tous, et nous en sommes conscients. En fait, le député peut parler du nombre de demandes faites par le chef des néo-démocrates, mais il devrait se rappeler que, en 2019, c'est le gouvernement actuel qui a instauré les trois jours de congé de maladie payé pour les travailleurs. Comme on l'a souligné, la Colombie‑Britannique s'est arrangée pour faire passer ce nombre à cinq jours.
L'une des choses que le premier ministre répète constamment depuis quelques mois et probablement depuis le début de la pandémie, c'est que nous pouvons tenter de tirer des leçons de cette dernière. Voilà pourquoi nous sommes saisis aujourd'hui de cette mesure législative. J'en parlerai plus en détail dans quelques instants.
Je tenais d'abord à souligner un point que j'estime très important. Tout le monde, qu'il s'agisse d'un fournisseur de soins de santé ou d'un client du réseau de la santé, devrait se sentir en sécurité en allant dans un établissement de santé. C'est l'un des deux motifs qui devraient pousser tous les députés à appuyer la mesure législative et à l'adopter.
Je suis très encouragé. Pour être franc, il y a beaucoup d'optimisme à la Chambre des communes ces derniers jours. L'autre jour, le projet de loi contre les thérapies de conversion a été adopté à l'unanimité à l'étape de la deuxième lecture, à l'étape de l'étude en comité et à l'étape de la troisième lecture. Cela n'aurait pas été possible sans l'appui de chacun des députés de la Chambre.
Hier, le projet de loi C‑2 est passé à l'étape de l'étude en comité. Les députés ont reconnu son importance, car il permet de continuer d'offrir aux Canadiens — c'est-à-dire les petites entreprises, les particuliers et les collectivités que nous représentons tous — les mesures de soutien dont ils ont besoin. J'ai été ravi que le débat prenne fin et que le projet de loi C‑2 passe à l'étape suivante.
Aujourd'hui, un autre beau débat a lieu. D'après ce que j'ai entendu jusqu'à maintenant, les conservateurs, les bloquistes et les néo-démocrates tiennent des propos positifs sur la mesure législative et semblent croire qu'il s'agit du type de projet de loi auquel tout le monde peut se rallier. Je suis conscient qu'il y a des députés qui ont des idées d'amendements. Nous verrons bien de quoi il s'agit et peut-être même qu'il y en aura aujourd'hui. Les députés attendent que le projet de loi passe à l'étape de l'étude en comité, où ils proposeront les amendements.
Étant moi-même parlementaire depuis un certain nombre d'années, j'ai toujours pensé que l'une des meilleures façons d'étudier des amendements consiste à les communiquer le plus à l'avance possible ou à mener une consultation auprès de tous les partis à la Chambre et à en informer le ministère concerné. À l'instar des deux autres initiatives, il s'agit d'un projet de loi très important.
Quand je repense à la dernière campagne électorale et, ayant été candidat à un certain nombre d'élections, je peux dire aux députés qu'il est plutôt rare que nous soyons accueillis par des gens réellement en colère lorsque nous faisons du porte-à-porte. En ce qui concerne la vaccination, j'ai été surpris de voir tant de colère chez tant de gens. On pouvait voir les divisions qui existaient même au sein d'un même foyer.
Je me souviens d'au moins deux ou trois occasions où la personne à qui je parlais dans l'entrée est devenue visiblement irritée. Un autre membre du foyer finissait par venir à la rescousse, si je puis m'exprimer ainsi, et calmer le jeu. Nous devons essayer de mieux comprendre pourquoi de telles situations se produisent.
Pendant la campagne électorale, nous avons vraiment commencé à voir les manifestations. Lorsque je faisais du porte-à-porte, je disais souvent aux gens que tous les candidats, peu importe leur allégeance, affirmaient que les Canadiens devaient se faire vacciner. Tous les partis politiques, à l'exception du Parti populaire, encouragent la vaccination.
Les gens me parlaient alors de leurs libertés individuelles, de la Charte des droits, de ce genre de choses. À mon avis, si les gouvernements fédéral ou provinciaux avaient privé les gens de leurs droits fondamentaux, les partis d'opposition d'au moins un ordre de gouvernement auraient protesté en disant que nous allions trop loin. Je ne crois toutefois pas que le moindre parti politique ou député à la Chambre aujourd'hui soit contre la vaccination de la population. Oui, il existe des préoccupations concernant le fait que certains ne sont pas vaccinés, mais au bout du compte, pour autant que je sache, il ressort un message positif de tout cela.
Il faut se demander d'où vient cette colère. Il faut se pencher sur cette question. Qu'est-ce qui nous a menés au point où nous en sommes aujourd'hui et à ce projet de loi?
Revenons à mars 2020, lorsque très peu de gens comprenaient vraiment ce qu'était un coronavirus et quels en étaient les effets à long terme, encore moins les effets à court terme. Il n'y a pas si longtemps, on nous disait simplement de nous laver les mains. Au début, les experts sanitaires et scientifiques ne disaient pas qu'il fallait porter un masque. Il y a eu une courbe d'apprentissage, et elle a été raide.
Au fil de cette pandémie, nous avons beaucoup appris. En effet, nous constatons aujourd'hui que les gens vont continuer de porter des masques. J'ai l'impression que cela se poursuivra même après un an. Quelqu'un m'a confié que, s'il avait le rhume, il aurait tendance à porter un masque, par égard pour autrui. Je crois que l'on continuera de porter le masque pendant bien longtemps, dans diverses circonstances. Ce n'est pas quelque chose qui aura disparu dans deux ans.
J'estime que la population comprend bien mieux pourquoi il est important de se laver les mains. On vendra des désinfectants pour les mains à 95 % d'alcool pendant bien longtemps encore, car les gens vont continuer de s'en servir. À long terme, tout cela va en fait se traduire par des économies en santé.
À l'Assemblée législative du Manitoba, j'étais porte-parole de l'opposition en matière de santé, de même que pour divers autres portefeuilles. Je visitais les installations, et je me souviens avoir vu des gens utiliser le type d'équipement de protection individuelle dont nous discutons aujourd'hui. Je soupçonne que certaines pratiques actuelles vont demeurer en place pendant des années, comme il se doit. Nous avons appris des nombreuses mesures associées à la pandémie.
Revenons encore une fois à mars 2020; nous essayions alors de mieux comprendre les données scientifiques. Des spécialistes en santé se sont réunis pour veiller à ce que les conseils prodigués aux Canadiens soient absolument exacts. C'est pour cette raison que je dis constamment aux gens, et ce, depuis le tout début, que je ne suis pas un spécialiste en santé, et que la meilleure chose qu'ils puissent faire est de respecter les consignes des spécialistes en santé.
Ce que nous avons fait — tous les députés de même que le gouvernement —, c'est d'alimenter une présence Web de première qualité, sans égal, par l'entremise de Santé Canada, dont le site était constamment mis à jour pour divulguer l'information essentielle. Ainsi, les Canadiens pouvaient être rassurés, car ils savaient que les spécialistes étaient à l’œuvre et que leur travail reposait sur les données scientifiques. En communiquant avec leur député par Internet ou par téléphone, les Canadiens pouvaient mieux comprendre la situation à mesure qu'elle évoluait. Des responsables provinciaux et territoriaux d'un bout à l'autre du pays ont offert le même service dans toutes les régions.
Le véritable problème a été causé par les fausses nouvelles et la diffusion délibérée de renseignements erronés par certaines personnes. Voilà ce qui a alimenté le mouvement anti-vaccin et qui a, en quelque sorte, incité les personnes réfractaires aux vaccins à raffermir leur position. Personnellement, j'ai été très inquiet de voir des gens faire preuve de témérité en se rassemblant en grand nombre sans porter le masque. Des gens se réunissaient à visage découvert pour protester contre la vaccination. Je serais porté à dire qu'il serait faux de croire que ces actes n'ont eu aucune incidence.
C'est pourquoi nous avons chacun un rôle à jouer. C'est cette désinformation qui, dans une certaine mesure, a renforcé l'influence des partisans du mouvement anti-vaccin et qui leur a permis de croire à des foutaises. C'est le meilleur mot qui me vient à l'esprit. Nous avons commencé à voir des manifestations. Imaginons, si nous le pouvons, des gens les plus vulnérables de la société, des malades à l'hôpital ou des personnes qui attendent de leur rendre visite, vu les restrictions en place. Imaginons ensuite des manifestants sur place qui leur rendent la vie encore plus difficile.
Les travailleurs de la santé ont vraiment répondu à l'appel. Ils travaillent de longues heures et font des heures supplémentaires, dont une partie n'a jamais été réclamée. Bon nombre des travailleurs de la santé ont choisi cette profession non pas pour s'enrichir, mais parce qu'ils se soucient véritablement de la santé et du bien-être des gens. Ils veulent se rendre utiles.
Ces travailleurs de la santé ont sauvé des milliers de vies, et j'emploie ici l'expression « travailleurs de la santé » dans son sens le plus large pour inclure les cuisiniers des hôpitaux et les travailleurs qui ont permis aux hôpitaux et aux établissements de soins de longue durée de rester ouverts, en plus des infirmières autorisées, des médecins, des infirmières praticiennes, des aides-infirmières et des techniciens de laboratoire. Ces gens fantastiques ont fait de leur mieux pour que la population canadienne reçoive, dans la mesure du possible, les services dont elle avait absolument besoin pour passer à travers cette crise. Ils ont évité à des milliers de personnes un séjour aux soins intensifs. Ils étaient présents, que ce soit pour donner des conseils dans le but d'éviter que les gens soient infectés par le coronavirus, pour administrer des tests, prendre soin des personnes alitées aux soins intensifs ou fournir des soins dans un établissement de soins de longue durée. Ces héros nous ont aidés à traverser la pandémie.
Je trouve épouvantable qu'il y ait des gens, dans notre société, qui aient invectivé les personnes qui voulaient entrer dans un établissement, sans oublier tous les cris et les hurlements qu'on a entendus. Que leur manifestation ait ciblé les fournisseurs de soins de santé et les travailleurs de ce domaine ou les patients et les visiteurs, ils doivent vraiment réfléchir à leur comportement. Nous devons penser aux rôles que nous avons tous à jouer. Il n'y avait aucune hésitation dans mon esprit pendant la campagne électorale. Quand des gens me parlaient de cet enjeu, je reconnaissais immédiatement que personne ne devrait manifester de cette manière. C'était inacceptable et les Canadiens le savaient. Le projet de loi à l'étude vise à concrétiser une promesse électorale importante.
Je constate qu'il ne me reste que deux minutes et je n'ai même pas parlé des 10 jours de congé payé. J'y viens tout de suite. Peut-être aurai-je le temps d'en dire plus long durant la période des questions et observations.
Il y a quelques années, le gouvernement fédéral a introduit trois jours de congé payé. Au cours des 18 derniers mois, le premier ministre a, à maintes occasions, indiqué aux Canadiens et aux députés libéraux qu'il faut rebâtir en mieux. Cela constitue un bon exemple. Voyons ce que propose le projet de loi C-3. Il offre plus d'avantages sociaux aux travailleurs du Canada. C'est une mesure forte et positive, que nous devrions tous appuyer.
Les personnes malades ne devraient pas avoir à se rendre au travail. Cette mesure constitue le prolongement de ce que nous avons fait en 2019. Nous nous réjouissons d'apprendre que la Colombie‑Britannique emboîte le pas. Si le projet de loi est adopté au Parlement, je crois que les provinces et les territoires comprendront que nous pourrions avoir de meilleures lois du travail, ce qui est un message positif. Si les provinces et les territoires se rallient et appuient ce genre de projet de loi, tous les travailleurs du Canada, et non une minorité, s'en porteront mieux.