Monsieur le Président, je vous prie de patienter un instant. Ma collègue présidente du Conseil du Trésor m’apporte un lutrin.
Je suis heureuse d’avoir l’occasion de prendre part au débat d’aujourd’hui. Je respecte et j’apprécie grandement ce processus démocratique. Je prendrai la parole pendant 10 minutes et je serai heureuse de répondre ensuite aux questions.
Alors que notre monde connaît de grands changements et que nous assistons à une montée de l’autoritarisme, le gouvernement du Canada n’a pas peur de défendre ses valeurs. Ces régimes autoritaires sont dirigés par des personnes qui ne croient pas que les démocraties sont assez fortes pour relever les défis du XXIe siècle.
Les Canadiens ne partagent absolument pas ce point de vue. Nous pensons au contraire que nous sommes plus forts et mieux équipés pour résoudre ces problèmes, justement parce que nous sommes des démocraties. C’est le message que j’ai envoyé au reste du monde et à nos partenaires tout au long de mon plus récent mandat, et c’est un élément central de la politique étrangère du Canada.
Plus que jamais, dans un monde où les plaques tectoniques bougent sans cesse, le Canada doit être aux côtés de ses alliés et tirer parti de ses relations bilatérales et multilatérales pour faire face à la montée de l’autoritarisme.
Le Canada doit faire preuve de leadership pour former et diriger des coalitions, afin de faire respecter un système international fondé sur des règles. Pour y parvenir, il est crucial d’avoir les bonnes ressources aux bons endroits. Le discours du Trône est d’ailleurs clair à cet égard. Il nous faut élargir et adapter notre présence diplomatique sur la planète. Nous devons le faire au sein des institutions multilatérales et dans certaines régions spécifiques.
Le multilatéralisme est au cœur de la culture diplomatique canadienne, particulièrement depuis Lester B. Pearson. Grâce à notre implication personnelle et stratégique, le Canada a pu être au cœur des grandes avancées du XXe siècle: les Casques bleus, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, l’interdiction des mines antipersonnel, et j’en passe.
Aujourd’hui, nous sommes encore au centre des grandes questions de notre époque: la lutte aux changements climatiques, l’égalité des genres et la protection de notre environnement.
Il y a aussi de nombreuses régions qu'il faut surveiller, surtout au moment où la Chine accroît son influence dans le monde. Aucune région ne sera plus importante que la région indopacifique pour les priorités du Canada. Comme mentionné dans le discours du Trône, le Canada entend approfondir son engagement auprès des pays et des partenaires indopacifiques. Nous travaillerons sur tous les fronts: la diplomatie, la sécurité, le développement durable et l'économie.
Sur le plan diplomatique, nous collaborerons étroitement avec nos amis et nos partenaires pour protéger l'ordre international fondé sur des règles. Le Canada encouragera la gouvernance régionale inclusive et ouverte, la reddition de comptes et les droits de la personne. Le Canada reconnaît aussi la nécessité de soutenir davantage la sécurité et la stabilité de la région indopacifique. Nous, ainsi que nos partenaires aux vues similaires, ferons en sorte que le climat futur à cet égard soit favorable aux intérêts du Canada, de ses amis et de ses alliés de la région. Par exemple, nous accomplirons cela en participant à des opérations conjointes dans la région, ce que nous avons fait récemment en mettant à contribution le NCSM Winnipeg, une frégate canadienne.
Malgré la pandémie, la région indopacifique demeure une plaque tournante essentielle du commerce, des investissements, de la production et des chaînes d'approvisionnement du monde. La réussite postpandémique du Canada dépend de la capacité de notre secteur privé d'élargir l'accès aux marchés et de saisir les possibilités économiques dans la région indopacifique.
Nous devons trouver de nouveaux partenaires commerciaux. Nous le savons tous, et nos chaînes d'approvisionnement régionales ne doivent pas trop dépendre d'un seul marché. Le 16 novembre 2021, le Canada et l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est ont entamé des négociations en prévision d'un accord de libre-échange. Cet accord pourrait contribuer à la création de nouvelles possibilités d'affaires pour les biens et services canadiens tout en soutenant un environnement plus transparent et prévisible en matière de commerce et d'investissements. Honnêtement, nous le devons aux entrepreneurs canadiens. Ils doivent avoir accès à tous les débouchés que le monde peut offrir.
S'il souhaite atteindre ces objectifs, le Canada doit les arrimer à ses engagements internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques et d'environnement. En effet, aucune région n'aura plus d'importance que la région indo-pacifique dans l'établissement de notre capacité à respecter, voire à dépasser nos cibles et engagements mondiaux. Un engagement renouvelé à cet égard dans la région indo-pacifique viendra renforcer la position de leader mondial du Canada dans ce domaine.
Néanmoins, notre gouvernement demeure profondément préoccupé par le non-respect des droits de la personne par la Chine. En tant que démocratie, le Canada ne restera pas les bras croisés lorsque le monde mettra en lumière de sérieuses violations des droits de la personne, notamment lorsqu'il s'agit du traitement réservé aux Ouïghours.
Plus tôt cette année, une résolution sur le Xinjiang présentée par le Canada au Conseil des droits de l'homme des Nations unies a reçu le soutien de 43 autres pays. Le Canada demande toujours qu'une enquête soit menée par un organisme international et indépendant sur les allégations de violation des droits de la personne et de génocide.
De plus, nous ne tolérons aucune forme de coercition économique. Nous devons mener nos relations internationales fondées sur des règles. Nous nous attendons à ce que cela soit le cas de la part de nos partenaires.
Malgré tout, le Canada trouvera des moyens de coopérer avec la Chine sur des questions mondiales et des intérêts communs comme les changements climatiques. Certes, la relation entre le Canada et la Chine est complexe et comporte de multiples facettes. Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement surmonte ces complexités.
Plus que jamais, nous devrons nous retirer de la politique partisane des débats sur l'approche du Canada envers le gouvernement chinois et, surtout, faire front commun. Il en va de la protection de nos intérêts nationaux.
La situation en Afghanistan est aussi fort préoccupante pour le gouvernement. La crise humanitaire s'aggrave, et les systèmes socioéconomiques du pays semblent sur le point de s'effondrer. J'ai parlé à des dizaines de mes homologues dans le monde à ce propos, et ils partagent nos préoccupations.
Comme l'a déjà clairement dit le premier ministre, le Canada ne compte pas reconnaître la légitimité du gouvernement taliban en Afghanistan. Les talibans demeurent un groupe terroriste au terme de la loi canadienne. Collaborer de façon soutenue avec ses partenaires internationaux est une façon viable pour le Canada de tenter d'améliorer la situation en Afghanistan.
Le gouvernement vient d'augmenter l'aide humanitaire en Afghanistan, qui est passée de 27,3 millions à plus de 75 millions de dollars. Le Canada s'est également engagé à accueillir 40 000 réfugiés afghans. Nous avons eu l'occasion d'en parler abondamment aujourd'hui. En Afghanistan, le Canada veut également s'assurer, entre autres, que les talibans honorent leur engagement par rapport au passage sécuritaire des Canadiens, des ressortissants étrangers et des Afghans, de même qu'à la livraison de l'aide humanitaire.
Le Canada est un allié important des États-Unis. Il n'y a pas d'autres pays qui dépendent autant de l'un et de l'autre pour leur prospérité et leur sécurité que le Canada et les États-Unis. Des millions d'emplois des deux côtés de la frontière dépendent de ce partenariat. Il est important de noter que les États-Unis vendent plus de biens et de services au Canada que dans tout autre pays au monde.
L'administration Biden est consciente de l'importance de cette relation particulière pour nos deux pays. Le premier ministre et moi avons eu l'occasion de renforcer ce message lors de nos récentes rencontres à Washington, avec Biden lui-même, mais aussi avec son secrétaire d'État, Antony Blinken, et plusieurs autres membres du Congrès. Plusieurs de mes collègues ministres en ont fait autant avec leurs homologues américains.
Je continue de croire sans équivoque en l'amitié qui lie le Canada et les États-Unis. D'ailleurs, en marge du Sommet des dirigeants nord-américains de 2021, le 18 novembre dernier, nous nous sommes entendus pour dire que nous devions continuer de lutter contre la COVID-19, établir un groupe de travail sur les chaînes d'approvisionnement et continuer d'avoir un dialogue stratégique sur l'espace indopacifique.
Toutefois, nous serons réalistes, car les événements récents démontrent qu'il y a de fortes tendances protectionnistes et que, bien entendu, nous devons défendre nos intérêts canadiens, particulièrement en matière de véhicules électriques et dans le domaine du bois d'œuvre.
Finalement, c'est important également de défendre l'accès aux vaccins un peu partout dans le monde.
Le virus ne connaît pas les frontières, et la dure réalité est que personne n’est à l’abri tant que tout le monde n’est pas protégé. C’est pourquoi le Canada travaille avec de nombreux pays dans le monde pour s’assurer que chacun peut accéder aux vaccins contre la COVID-19. Nous allons continuer d'appuyer le mécanisme COVAX, qui a permis de distribuer 87 millions de vaccins aux pays à revenus faibles et intermédiaires. Nous allons aussi donner environ 200 millions de doses au mécanisme COVAX d’ici la fin 2022.
Monsieur le Président, je vous remercie de votre patience. Je vais...
Mr. Speaker, please wait a moment. My colleague, the President of the Treasury Board, is bringing me a lectern.
I appreciate this opportunity to participate in today's debate. I have great respect and appreciation for this important democratic exercise. I will be speaking for 10 minutes, and then I will be happy to take questions.
As the world is pivoting and we see a rise of authoritarianism, the Government of Canada is not afraid to stand up for our values. These authoritarian regimes are led by people who do not believe that democracies have what it takes to face the challenges of the 21st century.
Canadians could not disagree more. We believe we are stronger and more equipped to face these issues precisely because we are democracies. This is the message I sent to the world and to our partners throughout my latest engagement, and this is core to Canada's foreign policy.
Now more than ever, in a world where the ground keeps shifting beneath our feet, Canada must stand with its allies and leverage its bilateral and multilateral relationships to confront the rise of authoritarianism.
Canada must show leadership in building and leading coalitions to uphold a rules-based international system. Having the right resources in the right places is critical to achieving this goal. The Speech from the Throne is clear on this point. We need to expand and adapt our diplomatic presence around the world. We need to do this within multilateral institutions and in specific regions.
Multilateralism is at the very heart of Canadian diplomatic culture, particularly since Lester B. Pearson. Thanks to our personal and strategic involvement, Canada was able to play a role in the great advances of the 20th century, such as the Blue Helmets, the end of apartheid in South Africa, the banning of landmines, and so on.
Today, we continue to be instrumental in the great issues of our era, namely fighting climate change, promoting gender equality and protecting our environment.
Many regions must also draw our attention, particularly as China is growing its influence around the world. No region will be more important to Canada's ability to address its priorities than the Indo-Pacific. As was mentioned in the Speech from the Throne, Canada intends to deepen its engagement with Indo-Pacific countries and partners. We will work on all fronts: diplomatic, security, sustainable development and economic.
Diplomatically speaking, we will work closely with our friends and partners to protect the rules-based international order. Canada will promote inclusive and open regional governance, accountability and human rights. Canada also recognizes the need to reinforce our support to Indo-Pacific regional security and stability. We will ensure, with our like-minded partners, the future security environment is favourable to Canada's interests and those of our friends and allies in the region. For example, we will do so by taking part in joint operations in the region, most recently through the involvement of Canada's frigate HMCS Winnipeg.
Despite the pandemic, the Indo-Pacific remains a critical hub for global trade, investment, production and supply chains. Canada's post-COVID success hinges upon our private sector's ability to expand market access and pursue economic opportunities in the region.
We need to diversify our trading partners. We all know that, and our supply chains in the regions also need to not be overly dependent on one market. On November 16, 2021, Canada and the Association of Southeast Asian Nations launched negotiations toward a Canada-ASEAN free trade agreement. This potential agreement would help create new market opportunities for Canadian goods and services while supporting a more transparent and predictable environment for trade and investments. Frankly, we owe it to the entrepreneurs at home. They need to have access to every opportunity the world has to offer.
Canada's pursuit of these goals must be done in a way that aligns with our global commitments to act on climate change and sustainability. Indeed, no region will be more consequential than the Indo-Pacific in shaping our ability to meet and exceed our global commitments and targets. A renewed commitment to this issue in the Indo-Pacific will reinforce Canada's standing as a global leader in this regard.
Nevertheless, our government remains deeply concerned about China’s failure to respect human rights. As a democracy, Canada will not stand idly by when the world exposes serious human rights violations, including the treatment of Uighurs.
Earlier this year, a Canadian resolution on Xinjiang at the United Nations Human Rights Council was supported by 43 other countries. Canada continues to call for an independent, international investigation into allegations of human rights violations and genocide.
In addition, we do not tolerate any form of economic coercion. We must conduct our international relations based on rules. That is what we expect from our partners.
Even so, Canada will find ways to co-operate with China on global issues and common interests such as climate change. To be sure, the Canada–China relationship is complex and multi-faceted. Canadians expect the government to work through these complexities.
More than ever, we need to get away from the partisan politics of debating Canada’s approach to the Chinese government and, most importantly, we must stand together. Our national interests are at stake.
The situation in Afghanistan is also of grave concern for this government. The country's humanitarian crisis is worsening, and its social and economic systems appear to be collapsing. I have talked to dozens of my counterparts around the world about this issue and they share our concerns.
As the Prime Minister has stated clearly, Canada has no plans to recognize the Taliban as the legitimate government of Afghanistan. Canadian law continues to list the Taliban as a terrorist entity. A viable way for Canada to try to improve the situation in Afghanistan is through continued collaboration with our international partners.
Our government recently increased its allocation of humanitarian aid to Afghanistan from $27.3 million to more than $75 million. Canada has also committed to resettling 40,000 Afghan refugees. We have had the chance to talk about it today a lot. Canada's focus in Afghanistan also includes ensuring the Taliban respect their commitment to allow the safe passage of Canadians, foreign nationals and Afghans, as well as the delivery of humanitarian assistance.
Canada is an important ally to the United States. No two countries depend more on each other for mutual prosperity and security as Canada and the United States. Millions of jobs on both sides of the border depend on this partnership. It is important to note that the United States sells more goods and services to Canada than to any other country.
The Biden administration recognizes how important this unique relationship is to our two countries. The Prime Minister and I had the opportunity to reinforce that message during our recent meetings in Washington with Biden himself, with his secretary of state, Antony Blinken, and with several other members of Congress. Many of my ministerial colleagues have done the same with their American counterparts.
I still firmly believe in the friendship between Canada and the United States. On the margins of the 2021 North American leaders' summit on November 18, we agreed that we should continue to combat COVID-19, establish a supply chain working group and maintain an Indo-Pacific strategic dialogue.
We are, however, realistic, since recent events have brought some strong protectionist tendencies to light and, of course, we must protect Canadian interests, especially with respect to electric vehicles and softwood lumber.
Lastly, it is also important to defend access to vaccines all around the world.
The virus does not recognize borders, and the harsh reality is that no one is safe until everyone is. That is why Canada will be working with many countries around the world to make sure that there is worldwide access to COVID-19 vaccines. We will continue to provide support to COVAX, which at this point has procured 87 million vaccines for low- and middle-income countries. We will also give nearly 200 million doses to the COVAX facility by the end of 2022.
Mr. Speaker, thank you for your patience. I will be—