Madame la Présidente, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi à l'étude, le projet de loi C-241. Je remercie le député d'Essex de l'avoir présenté. Je tiens également à le remercier de m'avoir contacté au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire et du sien. Je suis ici depuis un certain temps, mais c'était tout de même vraiment bien que le député prenne l'initiative. Je lui attribue beaucoup de mérite pour cela, car, ici, nous sommes tous absorbés dans nos propres petits mondes. C'était bien d'avoir un rappel avec une conversation. Son projet de loi est vraiment passionnant et je crois que mon projet de loi l'est aussi, et le fait que deux députés si proches voisins aient vu leurs projets de loi d'initiative parlementaire se retrouver parmi les 10 premiers est une chose que je n'ai jamais vue de ma carrière de député. En fait, les votes auront lieu le même jour.
Le projet de loi du député est très important pour les travailleurs, non seulement ceux d'Essex, mais aussi ceux de Windsor, de Windsor—Tecumseh et nombre d'autres municipalités de notre région et du pays au grand complet. Ce qui m'enthousiasme à propos de ce projet de loi, c'est qu'il avait été présenté au départ par l'ancienne députée néo-démocrate de la région d'Hamilton Chris Charlton, et il y en a eu d'autres. Plus récemment, le député d'Hamilton Mountain a présenté le même projet de loi, mais avec une différence. Il proposait que les gens de métier obtiennent une déduction pour leurs déplacements dans un rayon de 80 kilomètres, alors que ce projet de loi-ci propose un rayon de 120 kilomètres. Il y a donc une petite différence entre les deux sur laquelle le comité pourra se pencher.
Je ne comprends pas comment qui que ce soit pourrait s'opposer à ce que le projet de loi soit renvoyé à un comité. Je trouve cela ahurissant. C'est la même chose pour mon projet de loi, le projet de loi C‑248, dont l'objectif est de créer un parc national urbain pour les gens de Windsor et du comté d'Essex et de protéger 130 espèces menacées dans l'ensemble du Canada. Franchement, s'opposer à un tel projet de loi est plutôt étrange et troublant, car il n'y a rien de mal à ce que les mesures de ce genre soient renvoyées à un comité pour y être étudiées en profondeur. Par le passé les libéraux ont appuyé les grandes lignes de ce projet de loi, alors je serais abasourdi s'ils ne le faisaient pas de nouveau.
Je crois que le député d'Essex mérite des félicitations pour avoir travaillé d'une manière qui cadre bien avec ce que nous voulons voir au Parlement au cours des prochaines années. Si la législature dure jusqu'au bout et que les députés travaillent ensemble, ce projet de loi pourrait certainement être adopté.
Ce qui est important, c'est que les gens de métier qualifiés que le député tente d'aider sont des hommes, des femmes et parfois des Néo-Canadiens qui doivent obtenir le soutien que les entreprises reçoivent déjà. Certaines des plus grandes entreprises peuvent déduire toutes sortes de dépenses, comme des dépenses de sport, de divertissement et d'alcool, essentiellement tout ce qu'elles veulent. L'objet du projet de loi est d'aider les gens de métier, qui sont en nombre insuffisant, à payer leurs frais de déplacement dans le pays. Cette mesure contribuerait aussi indirectement à tisser des liens au pays.
Je sais que, quand le taux de chômage était élevé à Windsor, de nombreux gens de métier qualifiés prenaient l'avion chaque jour pour se rendre en Alberta et en Saskatchewan, là où on avait besoin d'eux, ce qui a permis de tisser des liens entre les Canadiens. À cause de cette situation, les gens de métier vivent un stress supplémentaire, doivent supporter d'être séparés de leur famille et perdent des revenus. Il s'agit d'éléments que nous devrions reconnaître. Il existe des mesures simples, mais importantes, que nous pouvons adopter pour ces travailleurs.
De plus, quand on examine la question, on constate que l'on tente d'attirer un plus grand nombre de femmes dans les métiers spécialisés, alors cette petite déduction d'impôt aiderait les femmes et leur famille, d'autant plus que ce sont elles qui élèvent principalement les enfants. Il s'agit d'un autre élément à examiner en ce qui concerne le projet de loi pour que les personnes que nous voulons voir combler le vide et l'écart sans cesse grandissant obtiennent un certain avantage.
Le projet de loi du député d'Essex rôde à la Chambre sous diverses formes depuis un certain temps. Il l'a présenté d'une manière qui favorise la coopération et l'appui. Il l'a aussi présenté d'une manière qui unit sa collectivité au reste du pays. Cette mesure ne permet pas simplement à ces personnes d'obtenir quelque chose. C'est bien plus que cela. Elle contribue aussi à l'édification d'un pays.
Ce projet de loi ne pourrait avoir été présenté à un moment plus opportun, sachant qu'en ce moment on peine à garder les employés au Canada. Je peux dire aux députés que, dans le cadre des nombreuses études menées par les comités de l'industrie et du commerce international dont je fais partie, je ne compte plus le nombre de fois où on nous a parlé d'entreprises étrangères qui débauchent des travailleurs canadiens. Comme c'est ce qui se passe en ce moment, cette mesure est vraiment la bienvenue, car elle démontre à ces travailleurs que leur pays a besoin d'eux et tient à eux.
Elle indique aussi aux nouveaux venus dans le domaine qu'ils vont obtenir un soutien financier supplémentaire, parce qu'ils doivent souvent acheter leur propre équipement et leurs propres outils, ou payer leur formation. Cela a toujours été la réalité dans ces professions, et il est très important que nos collectivités disposent de ces compétences. Voilà pourquoi je crois que ce projet de loi concerne aussi les collectivités, car ces métiers spécialisés y sont utiles.
Qui n'a jamais fait le tour de ses voisins pour tenter d'obtenir l'aide d'un travailleur de métier en vue de construire une terrasse, de réparer l'entrée ou d'avoir une évaluation des travaux de rénovation pendant le processus de demande de permis de construction? Qui n'a pas mis à contribution ses proches et ses amis pour réaliser toutes sortes de projets et pour faire des travaux de qualité? La présence de gens de métiers spécialisés renforce vraiment les capacités au sein des communautés. On a besoin de maçons partout. On a besoin de toutes sortes de métallurgistes. La liste est longue. On a aussi besoin de charpentiers. Toutes ces organisations, qu'elles représentent des travailleurs indépendants ou syndiqués, veulent soutenir ce type de mesure législative.
Le député qui présente un projet de loi d'initiative parlementaire en arrivant à conjuguer les priorités de sa collectivité avec celles du reste du pays fait un travail important. J'ai vu d'autres députés présenter des projets de loi à la Chambre sans avoir le moindre espoir de les faire progresser; ils veulent seulement jouer sur les cordes sensibles pour soulever les passions. Ils savent que leur projet de loi est voué à l'échec, mais ils le présentent tout de même pour faire valoir un point. Ce n'est toutefois pas le cas aujourd'hui. Nous devrions accélérer le processus d'adoption du projet de loi à l'étude en raison de son histoire et de la façon dont il est présenté à la Chambre des communes. Nous pouvons aussi le renvoyer au Sénat.
Je sais que le gouvernement travaille sur certaines mesures prometteuses concernant les métiers spécialisés. Toutefois, il faudra un certain temps pour les intégrer dans le système. Nous sommes saisis aujourd'hui d'une mesure dont nous détenons les leviers, et c'est pourquoi le projet de loi me plaît beaucoup. Il n'essaie pas de s'attaquer à tous les aspects problématiques d'un seul coup. Il met de l'avant une politique qui a été défendue par les professionnels et ceux qui font partie du système. Cette approche est donc déjà connue et jouit du soutien nécessaire. Elle permettra d'améliorer la situation plus rapidement et de cocher immédiatement une des choses à faire sur notre liste.
Ce projet de loi devrait en fait obtenir le consentement unanime pour qu'il soit au moins renvoyé au comité. Ce projet de loi a déjà été présenté à maintes reprises à la Chambre sous d'autres formes, et j'ai été heureux de le voir à nouveau, car les habitants de Windsor et du comté d'Essex — comme je l'ai déjà dit — ont eu à se déplacer pour le travail par le passé et ils devront probablement le refaire un jour. À bien des égards, notre région est en plein essor à l'heure actuelle. Certains projets de développement s'annoncent prometteurs grâce à tout le travail que nous avons accompli en amont. La qualité et les compétences de notre main-d'œuvre y sont pour quelque chose. Grâce à cela, nous sommes en train de remporter des contrats et de créer des emplois dans la région de Windsor, d'Essex et de Tecumseh. Notre région attire non seulement des investisseurs canadiens, mais aussi des investisseurs étrangers.
C'est une autre raison pour laquelle il faut soutenir le député d'Essex. Si nous pouvons renforcer le secteur des métiers spécialisés dans ce pays, d'autres collectivités en recueilleront les fruits sous la forme d'investissements. La pénurie de main-d'œuvre spécialisée ne se limite pas à Windsor et au comté d'Essex, mais elle concerne l'ensemble du Canada et le monde entier. C'est donc un sujet d'une importance capitale.
De plus, Windsor‑Ouest se classe au quatrième rang des circonscriptions les plus diversifiées parmi les centres urbains du Canada. Une grande partie de notre histoire est liée à l'arrivée de gens de métiers spécialisés au pays. Mon grand-père, Fred Attwood, a servi sur le Ark Royal de la Marine royale et dans la marine marchande. Il a ensuite travaillé pour Hiram Walker. J'ai la chance d'avoir dans mon garage les outils qu'il a conservés après avoir pris sa retraite de Hiram Walker. La direction a posé un beau geste et lui a offert en cadeau les outils dans une boîte avec tout le tralala.
Je regarde les outils de temps en temps. Je peux voir qu'il a dû acheter tous ces accessoires différents. Je me rendais chez lui tous les dimanches pour tondre la pelouse, écouter les histoires de la Seconde Guerre mondiale, faire du jardinage et réaliser un certain nombre de projets avec lui. Je me suis seulement rendu compte plus tard qu'il avait des doubles et des triples de différents outils parce qu'il les utilisait au travail et à la maison, et que cela représentait une dépense considérable.
En tant que députés, nous savons que les gens qui voyagent doivent souvent acheter de nouvelles brosses à dents, parce qu'ils ont oublié d'en apporter une et qu'ils doivent se dépêcher d'aller à l'aéroport, d'aller remplir leur contrat ou d'aller à une activité, et cetera. C'est la même chose pour les hommes et les femmes des métiers spécialisés, parce qu'il est aussi important pour eux de se rendre aux situations d'urgence. C'est pour cette raison que le projet de loi est nécessaire. Il aidera à répondre à certaines des choses qui deviendraient autrement un fardeau pour les familles. Comme il permettra de réduire le stress et qu'il offrira davantage de soutien, surtout pendant la transition de l'industrie vers les solutions d'avenir, le projet de loi répond à toutes ces exigences, alors je remercie le député d'Essex.
Je suis très heureux d'avoir pris la parole en personne au sujet de ce projet de loi. Une des raisons pour lesquelles je suis resté pour le faire, c'est que le député d'Essex a eu la courtoisie et le respect de me demander de collaborer avec lui pour ce projet de loi, et il faut l'en féliciter.