Monsieur le Président, je suis fier de partager mon temps de parole avec le député de St. Catharines.
Je suis heureux d’avoir l’occasion d’expliquer encore une fois en quoi la tarification du carbone est la façon la plus efficace de lutter contre les changements climatiques et de réduire leurs effets dévastateurs sur la santé et la sécurité des Canadiens. J’ai eu l’occasion de débattre à la télévision à quelques reprises avec mon collègue, le chef conservateur déchu, le député de Regina—Qu’Appelle. Lui et moi avons eu quelques débats sur cette question, et je suis fier de dire que les Canadiens méritent que des mesures soient prises pour faire face aux coûts astronomiques associés aux changements climatiques.
De plus, aujourd’hui, les nouvelles font état de l’inflation, qui se situe à environ 2,8 % par rapport au sommet de 8,1 % atteint en juin 2022. Au cours des trois derniers mois, l’inflation des aliments et des biens a été négative. Le coût du panier d’épicerie revient à la normale. C’est une tendance vraiment encourageante, et il convient de souligner qu’elle se produit dans le contexte de notre lutte contre les changements climatiques et de la réduction de nos émissions en même temps.
En 2023, le Canada a connu une saison record de feux de forêt. Une plus grande superficie a brûlé, plus du double du record historique, et des centaines de milliers de Canadiens ont dû être évacués de leurs foyers. Je me souviens que, quand j’étais petit, nous parlions du réchauffement de la planète, et il y avait toujours des images d’ours polaires et de la forêt amazonienne. Or, les changements climatiques ne sont désormais plus dans un avenir lointain; ils ont cours en ce moment même. Nous avons pu les observer dans le ciel d’Ottawa l’été dernier pendant que nous travaillions ici. Les personnes asthmatiques ne pouvaient pas venir travailler. Les gens ne quittaient pas leur maison. Il y avait des alertes de détresse respiratoire. Au total, la superficie brûlée a atteint 18 millions d’hectares, soit 2 fois et demie le record précédent établi en 1995 et plus de 6 fois la moyenne des 10 dernières années.
Le Bureau d’assurance du Canada a également conclu que les réclamations annuelles moyennes pour les phénomènes météorologiques violents réglées par les assureurs au Canada pourraient plus que doubler au cours des 10 prochaines années, et passer de 2,1 milliards de dollars par année, soit le montant actuel, à plus de 5 milliards de dollars par année, ce qui se traduira forcément par l'augmentation des primes. Les changements climatiques ne sont pas gratuits, et la pollution ne devrait pas l’être non plus. Il y a des coûts bien réels associés à l’incendie de sa maison ou au fait d’avoir à fuir sa maison et son emploi en raison d’un ordre d’évacuation.
Nous savons également, grâce aux travaux des experts et des chercheurs, que le moyen le plus efficace de lutter contre les changements climatiques, c'est de tarifer les émissions de carbone polluantes, qui sont la principale cause du dérèglement climatique anthropique. Les conservateurs, en face, peuvent bien s'époumoner à nier l'existence des changements climatiques, comme ils le font toujours, cela ne change rien à la réalité.
Les émissions sont en train de diminuer au Canada. En effet, nous avons inversé la tendance à la hausse désastreuse héritée en 2015 du gouvernement Harper. Les émissions ont alors cessé d'augmenter. Nous y sommes parvenus en tarifant la pollution par le carbone. Nous avons réduit nos émissions, ce qui encourage les réductions dans l'ensemble de l'économie, tout en laissant aux ménages et aux entreprises la marge de manœuvre nécessaire pour décider des changements qu'ils vont apporter. Cela incite également les entreprises canadiennes à développer et à adopter de nouveaux produits, procédés et services à faible teneur en carbone.
Toutefois, les députés ne sont pas obligés de me croire lorsque je dis que le Canada procède de la bonne manière. Un certain monsieur, William Nordhaus, récipiendaire du prix Nobel d'économie de 2018 pour ses travaux sur la tarification du carbone et la macroéconomie, a déclaré que le Canada s'y est bien pris pour tarifer le carbone. Selon lui, le modèle canadien est à la fois efficace et abordable pour les consommateurs tout en faisant baisser les émissions dans l'ensemble de l'économie.
Il en est ainsi parce que la majeure partie des recettes du régime fédéral de tarification de la pollution retourne directement dans les poches des Canadiens. Dans les provinces où la taxe sur les combustibles s'applique, 8 ménages sur 10 continuent de recevoir plus d'argent en retour tous les trimestres grâce à la remise canadienne sur le carbone qu'ils n'en ont payé au titre de la tarification fédérale de la pollution. Ainsi, pour l'année financière qui commencera le 1er avril prochain, une famille de 4 personnes recevra, sous forme de remise canadienne sur le carbone, 1 800 $ en Alberta, 1 200 $ au Manitoba, 1 120 $ en Ontario, 1 504 $ en Saskatchewan, 760 $ au Nouveau‑Brunswick, 824 $ en Nouvelle‑Écosse, 880 $ à l'Île‑du-Prince‑Édouard et 1 192 $ à Terre‑Neuve‑et-Labrador.
Lorsque j'ai participé à l'une des émissions télévisées que j'ai mentionnées plus tôt avec le chef conservateur évincé, le député de Regina—Qu'Appelle, je lui ai demandé s'il avait encaissé son chèque, qui aurait été d'environ 1 300 $, puisque sa famille de plus de quatre personnes habite en Saskatchewan, mais il a refusé de répondre. Les conservateurs refusent obstinément de reconnaître que le programme de remise est un moyen efficace de lutter contre la crise du coût de la vie et de faire baisser les émissions polluantes. Plus important encore, pour huit ménages sur dix, le montant de la remise représente plus que ce qu'ils ont payé dans le cadre du régime fédéral de tarification de la pollution. Rappelons-nous que le gouvernement fédéral ne conserve aucun des revenus tirés de la redevance fédérale sur les carburants. Tout est reversé dans la province ou le territoire où elle a été perçue.
La tarification du carbone fonctionne, et les changements climatiques sont une réalité; et tant pis si les conservateurs poussent les hauts cris et s'ils radotent leurs slogans et les lignes rédigées par leur équipe de campagne. Nous savons qu’il existe de nombreuses façons de faire baisser le coût de la vie au Canada. C’est pourquoi l’inflation fléchit. Le prix du panier d'épicerie baisse depuis quelques mois. C’est vraiment une bonne nouvelle.
Selon les économistes, le taux d'inflation dans divers domaines, dont l'alimentation et les télécommunications, est carrément négatif depuis quelques mois. Cela s’inscrit dans le contexte de la tarification du carbone. Les conservateurs affirment que la tarification des émissions de carbone fait grimper l’inflation, mais alors, comment se fait-il que l’augmentation de la tarification la pollution depuis trois ans soit associée à une baisse du taux d'inflation? Nous savons qu’il existe de nombreux moyens de faire baisser le coût de la vie. C'est d'ailleurs l’une des principales préoccupations du gouvernement depuis qu'il a été porté au pouvoir, en 2015. Les gouvernements sérieux doivent avoir un plan pour protéger le pouvoir d'achat et l’environnement tout en luttant contre les changements climatiques, notamment en faisant baisser les émissions .
Les conservateurs parlent beaucoup des banques alimentaires ces derniers temps. C'est un sujet important. Je suis bénévole dans des banques alimentaires. Je soutiens de nombreux organismes de lutte contre la pauvreté et je rencontre fréquemment leurs représentants. Ces derniers ont beaucoup de très bonnes recommandations à formuler au gouvernement. Ils en ont sur la mise en place d’un revenu de base universel et l’élargissement de programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants. Ils recommandent notamment de faire baisser le prix des services de garde d'enfants. L’assurance-médicaments est également dans leur mire. Ils veulent que les Canadiens puissent obtenir des soins vitaux sans avoir à choisir entre payer leurs factures ou leurs frais médicaux.
C’est ce à quoi nous travaillons. Aucune banque alimentaire, aucun organisme de secours alimentaire, aucun expert en élimination de la pauvreté ni aucun économiste n’a mis en cause la tarification de la pollution pour expliquer la perte de pouvoir d'achat ou l’inflation. Nous apportons donc notre aide là où elle est le plus efficace; nous l'apportons aux personnes qui en ont le plus besoin.
Comme bon nombre de mes concitoyens de Milton, les habitants des régions rurales sont confrontés à des réalités qui leur sont propres. Les mesures que nous avons adoptées contribuent à laisser encore plus d’argent dans les poches des familles qui doivent composer avec la hausse du prix de l'énergie étant donné qu’elles vivent hors des grandes villes, avec des coûts de chauffage domestique et de transport plus élevés. Nous avons été très clairs sur le fait que nous continuerons à mettre en œuvre notre régime de tarification de la pollution tout en continuant à remettre plus d’argent dans les poches des ménages canadiens.
Récemment, grâce au projet de loi C‑59, la loi de mise en œuvre de l’énoncé économique de l’automne, que nous avons adoptée hier soir, nous avons pris des mesures pour faire avancer le plan financièrement responsable du gouvernement en vue de bâtir une économie plus verte et plus solide. Il prévoit des mesures destinées à créer des emplois bien rémunérés, à stimuler la croissance et à bâtir une économie verte qui profite à tout le monde en faisant progresser le plan du Canada pour à la fois lutter contre les changements climatiques et réduire les émissions, ainsi que pour faire en sorte ce que les familles arrivent à payer leurs factures. Pour le gouvernement, redonner leur pouvoir d'achat aux Canadiens tout en protégeant l’environnement sera toujours une priorité, comme c'est le cas aujourd’hui.
Je voudrais parler de deux choses. La première concerne le respect d’un engagement électoral. Le gouvernement a été porté trois fois au pouvoir sur l’engagement de lutter contre les changements climatiques et de réduire les émissions. Par trois fois, nous avons fait campagne en promettant de tarifer la pollution. L’hypocrisie des conservateurs, c’est que selon leur programme de 2021, lorsque Erin O'Toole les dirigeait, ils prévoyaient tarifer les émissions de carbone, sauf que le chef conservateur aujourd'hui évincé, le député de Regina—Qu’Appelle, est revenu à sa promesse électorale de 2019 en disant que le Canada devrait être autorisé à augmenter ses émissions. Il l’a répété hier encore à la télévision. Il a répété à maintes reprises que le Canada devrait être autorisé à augmenter ses émissions, ce qui aggraverait les changements climatiques tout en faisant une croix sur le rôle du Canada en tant que chef de file dans la lutte contre les changements climatiques à l’échelle mondiale.
Nous devons respecter nos engagements; c'est une question d'intégrité. Or, tous les conservateurs, pendant la campagne, se sont engagés à tarifer les émissions de carbone. Malheureusement, ils ont enlevé leur veste pour la retourner, ils ont montré la porte à Erin O’Toole et ils en sont revenus à l'engagement électoral que le chef évincé du Parti conservateur, le député de Regina—Qu’Appelle, avait pris en 2019, c'est-à-dire fermer complètement les yeux sur les changements climatiques.
Le deuxième point dont je souhaite traiter, c'est celui de la maturité politique. En 2015, les émissions étaient en hausse. Nous avons fait campagne en nous engageant à inverser cette tendance, à faire baisser les émissions et à jouer un rôle de premier plan dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Pour leur part, les conservateurs ont fait campagne en s’engageant à ne rien faire dans le dossier de l’environnement. En matière d'environnement, c'est l'immobilisme total. La position officielle de leur parti sur les changements climatiques, c'est que leur intensification n'a rien d'anthropique. Cela nous oblige à nous regarder dans le miroir en nous demandant quel est notre plan.
Depuis deux ans et demi, les conservateurs répètent qu’ils aimeraient supprimer la taxe. Ils ont apposé leur slogan sur des autocollants pour pare-chocs et des molletons à capuchon. C’est désormais leur marque de commerce: supprimer la taxe. La maturité politique exigerait qu’ils proposent alors une idée ou un plan pour remplacer la taxe. Supprimer la taxe, c'est bien beau, mais par quoi vont-ils la remplacer? Je demanderais aux conservateurs de nous exposer leur plan de lutte contre les changements climatiques.