Madame la présidente, je vous remercie de l'occasion de comparaître devant ce comité.
Tout d'abord, permettez-moi de présenter mes excuses à vous tous ici présents, à tous nos collègues à la Chambre des communes et, certainement, à tous les Canadiens.
J'ai enregistré une vidéo à l'attention de John Fraser, un ami de longue date. Malgré le fait que j'aie reçu la confirmation du contraire, ce message a été diffusé lors d'une réunion publique et partisane. Par contre, que ce message ait été diffusé en privé ou en public, je n'aurais jamais dû l'enregistrer. Je sais que j'ai fait une erreur, je ne le referai pas, et je présente mes excuses sans réserve.
Lorsque j'ai accédé à la Présidence, j'ai parlé d'un rôle d'arbitre. Je pense qu'il y a une chose que les Canadiens savent bien, c'est que les arbitres sont humains. Ils commettent des erreurs, mais, contrairement à un arbitre après un match, je suis ici pour vous dire que j'ai pris une mauvaise décision.
Je vous dis aussi que je ferai mieux. Je suis en train de mettre en place un protocole de communication plus rigoureux pour m'assurer que cela ne se reproduira plus jamais. Je m'appuierai beaucoup plus sur les services de l'Administation de la Chambre, sous la direction du greffier de la Chambre, pour évaluer ce type de demande. J'ai également contacté des présidents d'assemblées législatives et des experts parlementaires au Canada et d'autres Parlements de la tradition de Westminster. Mon travail bénéficiera de leurs avis et conseils.
Je vous ai dit que les mots et les symboles comptaient. Dès que j'ai proposé ma candidature comme Président, je vous ai dit que le respect serait au cœur de mes actions: le respect des personnes, le respect du décorum, le respect de l'institution parlementaire. Ces valeurs restent importantes pour moi. Il est cependant juste de dire que, comme toute personne qui commence un nouveau travail, j'apprends sur le tas.
Permettez-moi de vous donner plus de détails sur les événements qui nous amènent ici. Comme beaucoup d'entre vous, j'ai noué des amitiés profondes et durables avec des personnes de tous les horizons politiques. Un membre de la famille de M. Fraser a donc téléphoné à mon bureau pour demander une vidéo personnelle en vue d'une réunion privée surprise destinée à marquer le départ de ce dernier d'un poste de direction à l'Assemblée législative de l'Ontario.
J'ai accepté d'envoyer ce que je croyais être un message privé de félicitations; j'ai enregistré rapidement la vidéo entre deux réunions. Dans la vidéo, j'ai parlé de l'importance de son amitié et de son soutien pour ma femme et moi alors que nous commencions à former un couple, que nous étions jeunes mariés et, plus tard, quand nous sommes devenus parents.
Ce message personnel a ensuite été diffusé lors d'une réunion publique et partisane. Cela n'aurait jamais dû se produire. Plus important encore, si je n'avais pas enregistré ce message, ce ne se serait jamais produit. C'est de ma faute. C'est une leçon durement apprise, une erreur qui ne sera pas répétée.
Avant de conclure, permettez-moi de vous faire part de ce que j'ai ressenti en tant que jeune Canadien noir qui aimait le Parlement et la procédure, un enfant qui rêvait de devenir député un jour, mais qui ne savait pas si c'était réaliste. Je n'avais pas vu beaucoup de députés, encore moins un Président, qui me ressemblaient.
Récemment, j'ai été interpellé à Toronto par Lionel, un jeune père canadien noir qui m'a reconnu. Il m'a dit combien il était important pour lui et pour sa fille de me voir accéder à la présidence. Il a raconté que sa fille voulait maintenant se présenter aux élections quand elle sera grande. À Lionel et à sa fille, ainsi qu'aux Canadiens noirs et racisés qui suivent ces débats, je suis désolé de vous avoir déçus. Je vous promets que je ferai mieux.
Pour conclure, je veux vous dire clairement que le Parlement et ses traditions sont profondément ancrés en moi. J'ai une connexion forte avec cet endroit depuis mon adolescence, il y a 35 ans, quand j'étais page parlementaire. Je reste déterminé à présider la Chambre des communes équitablement, de manière réfléchie et dans un esprit de collaboration.
Chaque jour, ma première tâche consiste à remplir mon rôle avec impartialité et respect, car c'est ce que les Canadiens de toutes origines et de toutes convictions politiques sont en droit d'attendre du Président de la Chambre des communes.
Madame la présidente, je vous remercie, vous et les membres du Comité, de m'avoir accordé du temps.