Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Mathieu Lavigne, et je suis le directeur des Affaires publiques et économiques à la Fédération des chambres de commerce du Québec, ou FCCQ. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue Mme Audrey Langlois, conseillère, Main-d'œuvre et économie.
Je vous remercie de nous recevoir par visioconférence depuis Montréal.
La FCCQ, que certains d'entre vous connaissent bien, est un organisme qui regroupe 125 chambres de commerce et 1 200 entreprises membres, pour un total de plus de 50 000 entreprises. Nos membres exercent leurs activités dans tous les secteurs de l'économie sur l'ensemble du territoire du Québec, dans toutes les régions. Étant le plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises au Québec, la FCCQ agit également comme chambre de commerce provinciale et met en avant les intérêts de ses membres en matière de politiques publiques.
Nous vous remercions de nous avoir invités à participer à cette étude sur la pénurie de main-d'œuvre et sur la productivité de nos petites et moyennes entreprises, ou PME. C'est un sujet qui est évidemment au cœur de notre travail à la FCCQ.
Je vais rapidement faire quelques constats et, surtout, quelques recommandations à propos des différents volets qui font partie du mandat de l'étude, mais soyez assurés que nous pourrons aborder d'autres sujets en réponse à vos questions, si le temps nous le permet.
À tout seigneur, tout honneur, commençons par la pénurie de main-d'œuvre. C'est manifestement la principale préoccupation du milieu économique québécois. En guise d'exemple, en mars dernier, il y avait 259 170 postes vacants au Québec, soit le double du nombre de postes vacants qu'il y avait à la fin de 2019, avant la pandémie.
Les causes de la pénurie sont multiples, d'où l'importance de déployer tout un arsenal de mesures. J'aimerais attirer votre attention sur certaines d'entre elles, en commençant par l'attraction des travailleurs étrangers qualifiés.
Nos membres sont très inquiets quant à la lenteur du traitement des dossiers des candidats à l'immigration. Alors que le délai de traitement pour un travailleur qualifié est de 32 mois au Québec, le temps d'attente pour un programme similaire dans une autre province du Canada sera bientôt fixé à six mois. L'accélération du traitement des demandes d'immigration et de la délivrance des permis de travail devrait être une priorité de tous les instants pour le gouvernement fédéral. Je profite de l'occasion pour appuyer ce que le recteur de l'Université du Québec en Abitibi‑Témiscamingue nous a mentionné plus tôt. Nous sommes sur la même longueur d'onde.
Bien sûr, l'immigration n'est pas la seule réponse à la pénurie de main-d'œuvre. Il est également nécessaire de mieux former, et de le faire en continu, les travailleurs actuels et ceux de demain, ainsi que d'inciter les chômeurs à retourner rapidement au travail, et les travailleurs expérimentés qui le souhaitent, à rester un peu plus longtemps sur le marché du travail.
C'est pourquoi nous proposons que le gouvernement mette en place un régime volontaire d'épargne formation continue, ou RVEFC, qui serait un peu basé sur le modèle du régime enregistré d'épargne-études. Nous suggérons également qu'il procède à une vraie révision globale du régime d'assurance-emploi afin de le recentrer sur sa mission première, soit un soutien du revenu temporaire accompagné de mesures de soutien favorisant un retour rapide à l'emploi. Enfin, nous recommandons qu'il augmente le seuil de revenu à partir duquel les prestations du Supplément de revenu garanti, ou SRG, sont réduites.
Le fardeau fiscal, réglementaire et administratif est un autre frein important à la croissance de nos PME. Là aussi, le gouvernement fédéral peut et doit agir, en commençant par mettre en œuvre rapidement l'ancien projet de loi C‑208, lequel favorise le transfert intrafamilial d'entreprises. Les règles fiscales actuelles compliquent la vie des propriétaires de PME et nuisent à la relève familiale d'entreprises. Ce projet de loi doit être mis en œuvre.
Une autre source d'embûches pour les entrepreneurs est le dédoublement de lois et de mécanismes de reddition de comptes semblables au palier fédéral et au Québec. Nous demandons depuis plusieurs années au gouvernement fédéral d'entreprendre des discussions avec le gouvernement du Québec afin de s'entendre avec lui sur la question de la déclaration de revenus unique, par exemple, de façon pragmatique et innovatrice, en centrant la démarche exclusivement sur l'intérêt du contribuable.
Ensuite, nous suggérons au gouvernement fédéral de s'inspirer de ses homologues québécois, qui, pour la deuxième année de suite, ont présenté un projet de loi de type omnibus en matière d'allégement réglementaire. Il ne fait aucun doute que, parmi les innombrables lois et règlements fédéraux, on pourrait chaque année en éliminer et en simplifier d'autres afin de rendre la vie plus facile à nos entrepreneurs.
En terminant, je vous remercie d'étudier sérieusement les défis liés à la productivité et à la main-d'œuvre qui se posent pour nos PME.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
Mr. Chair, members of the committee, good afternoon.
My name is Mathieu Lavigne, and I am the director of public and economic affairs with the Fédération des chambres de commerce du Québec, or FCCQ. I'm here today with my colleague, Ms. Audrey Langlois, adviser, workforce and economic affairs.
Thank you for the opportunity to appear today by video conference from Montreal.
The FCCQ, which some of you know well, is an organization that comprises 125 chambers of commerce and 1,200 member businesses, for a total of over 50,000 businesses. Our members operate in all sectors of the economy in every region of Quebec. As the largest network of business people and businesses in Quebec, the FCCQ is also a provincial chamber of commerce and defends the interests of its members with respect to public policy.
We thank you for inviting us to take part in this study on the labour shortage and the productivity of our small and medium-sized enterprises, or SMEs. It's a topic that is obviously at the heart of our work at the FCCQ.
I'll quickly share a few observations and, above all, some recommendations on the various elements included in the study, but rest assured that we can discuss other topics in response to your questions, if time permits.
First and foremost, I'll begin with the labour shortage. It's clearly the main concern in the economic sector in Quebec. For example, in March, there were 259,170 job vacancies in Quebec, double the number there were at the end of 2019, before the pandemic.
There are many causes for the shortage, hence the importance of deploying a wide range of measures. I'd like to draw your attention to some of those, beginning with attracting foreign skilled workers.
Our members are very concerned about the slow processing of applications of would‑be immigrants. While the processing time for a skilled worker is 32 months in Quebec, the wait time for a similar program in another province in Canada will soon be set at six months. Accelerating the processing of immigration applications and the issuing of work permits should be a top priority for the federal government. I want to take this opportunity to second what the rector of the Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue said earlier. We're on the same page.
Obviously, immigration is not the only answer to the labour shortage. There's also a need to better train current and future workers on an ongoing basis, and encourage the unemployed to quickly return to work and experienced workers to remain on the labour market longer if they wish to do so.
That's why we are proposing that the federal government create a voluntary lifelong learning savings plan, based somewhat on the registered education savings plan model. We also suggest that the government undertake a real overall review of the employment insurance system to refocus it on its primary mission, temporary income support with support measures to promote a quick return to work. Finally, we recommend that the government increase the income threshold at which guaranteed income supplement benefits are reduced.
The regulatory and administrative tax burden is another major obstacle to growth for our SMEs. Here again, the federal government can and must act, beginning by bringing former Bill C‑208 into force quickly. The bill promotes the transfer of business ownership within a family. The current tax rules make things difficult for SME owners and hinder the transfer of family businesses to the next generation. The bill must come into effect.
Another source of obstacles for business owners is the duplication of reporting requirements under similar federal and Quebec laws. We've been asking the federal government for several years to undertake discussions with the Quebec government to come to an agreement regarding a single income tax return; we recommend the pragmatic and innovative approach of focusing the process solely on the interests of taxpayers.
We then suggest that the federal government learn from its Quebec counterparts, who have brought forward an omnibus bill on regulatory relief measures for the second year in a row. There's no doubt that, every year, some of the many federal laws and regulations could be eliminated, and others, streamlined, to make life easier for business owners.
In closing, I thank you for taking a serious look at the productivity and labour challenges that our SMEs face.
We would be glad to answer your questions.