Merci, monsieur le président.
Dans un premier temps, je vais faire une remarque générale pour remercier l'ensemble des groupes environnementaux qui ont fait leurs présentations ici aujourd'hui. Ces dernières étaient sans ambages et d'une clarté extraordinaire. Elles portaient sur les effets néfastes tout à fait prévisibles des modifications prévues aux termes du projet de loi C-9. Ce que vous avez dit s'accorde parfaitement avec notre analyse. Mon amie et collègue Linda Duncan, députée du NPD en Alberta, a été l'une des premières à sonner l'alarme à ce sujet.
Je veux aussi vous dire que votre présence ici aujourd'hui était essentielle. La semaine dernière, on a reçu des représentants du ministère qui ont tenté de nous bourrer le crâne. Ils nous ont raconté absolument n'importe quoi en ce qui concerne les effets prévisibles d'une telle loi, et c'est scandaleux. On est des élus. On est d'accord ou on ne l'est pas, on s'obstine, mais on fait notre travail comme on peut. Par contre, les fonctionnaires, les dirigeants d'organismes, les gens qui sont payés pour servir l'État — si on traduit littéralement le terme anglais, on peut parler des fonctionnaires — sont censés être un peu plus neutres. Or, la neutralité vient davantage de votre côté car vous avez énormément d'expérience. Vous examinez le projet de loi et vous dites qu'il ne peut pas produire les résultats escomptés.
Je me permets aussi de vous remercier tout particulièrement, monsieur Lindgren, de vos propos en ce qui concerne ce que vous appelez « the red herring ». Il est vrai que le dédoublement et l'enchevêtrement des rôles qu'on craint sont des foutaises.
Lorsque j'étais ministre de l'Environnement du Québec, je n'ai eu aucune difficulté à signer des ententes avec le gouvernement fédéral. On réunissait deux membres du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement et un évaluateur du gouvernement fédéral. Les résultats étaient excellents. Les préoccupations qui sont exprimées à l'emporte-pièce par la droite canadienne selon lesquelles tout cela est trop compliqué et qu'il faudrait essayer de simplifier les choses pour le public sont des foutaises et des balivernes. Ce n'est pas vrai.
Ce qu'on a devant nous, c'est une tentative de détruire un système qui existe pour protéger les générations futures. Tout à l'heure, j'écoutais mon ami et collègue M. Menzies qui disait que l'année dernière, on avait essayé d'améliorer les choses pour faire en sorte que les dépenses en infrastructures soient faites plus rapidement. En fait, ils ont gâché une loi centenaire sur la protection des eaux navigables. C'est ce qu'ils ont fait, un point c'est tout.
Maintenant, je veux revenir à M. Lemelin, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. J'aimerais lui demander s'il a reçu un signal de la part du Parti libéral. Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique partagent l'idée qu'il faut carrément enlever la partie 15 du projet de loi C-9. Au sein du Parti libéral, vous avez un digne représentant de la mouvance de gauche en M. Pacetti, de celle du centre en M. MacKay et de celle d'extrême droite en Mme Hall Findlay. Cela va dépendre du groupe qui va gagner la bataille interne. C'est pourquoi j'aimerais savoir si les gens du Parti libéral vous ont indiqué s'ils allaient vous appuyer pour qu'on retire la partie 15 du projet de loi C-9?