Bon après-midi, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle John Graham et je suis le président et chef de la direction d'Investissements RPC. Je suis accompagné de mon collègue M. Michel Leduc, le directeur général principal et chef mondial d'Affaires publiques et communications.
C'est la première fois que je fais une allocution devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Avant de commencer, je voudrais vous remercier de votre invitation à comparaître. Je me réjouis à l'idée de discuter avec vous aujourd'hui.
La transparence est le fondement de la confiance du public. Même si elle est une entreprise commerciale, notre organisation est définie par son objectif public, qui est d'aider à la sécurité de la retraite de 21 millions de cotisants et de bénéficiaires canadiens.
La responsabilité publique est au cœur de nos activités. Nous surpassons les exigences prescrites par la loi pour nous assurer que le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les Canadiens sont bien au courant de nos activités. La séance d'aujourd'hui en est un bon exemple.
Avant de passer aux questions, j'aborderai brièvement le rendement de notre Fonds au cours du dernier exercice, et je vous ferai part de quelques faits concernant son exploitation.
Investissements RPC est l'organisation professionnelle de gestion de placements qui gère les actifs du Régime de pensions du Canada (RPC). Nous investissons dans des actions de sociétés ouvertes et de sociétés fermées, des biens immobiliers, des infrastructures et des titres à revenu fixe partout dans le monde. Nos activités sont régies par une loi fédérale, la Loi sur l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, qui a été adoptée par le Parlement en 1997. Les décisions prises par les décideurs politiques de l'époque ont permis à notre organisation de devenir ce qu'elle est aujourd'hui.
Nous exerçons nos activités dans un but précis: maximiser les rendements tout en évitant les risques de perte injustifiés et en tenant compte des facteurs susceptibles d'avoir une incidence sur la capitalisation du régime. Les actifs sont strictement dissociés des fonds publics et sont gérés par des professionnels dans le but exclusif de verser des prestations aux cotisants.
Investissements RPC exerce ses activités sans lien de dépendance avec les gouvernements fédéral et provinciaux, sous la surveillance d'un conseil d'administration professionnel indépendant et chevronné. Toute modification de la Loi sur notre office requiert le consentement d'au moins les deux tiers des provinces participantes, qui représentent les deux tiers de la population. Notre structure de gouvernance et la clarté de notre mandat sont reconnues à l'échelle internationale en tant que modèles à suivre en matière de saine gestion des régimes de retraite nationaux.
Nous créons de la valeur pour la caisse en ayant recours à une stratégie de gestion active. Notre stratégie de placement est structurée de manière à résister à diverses conditions économiques et boursières. La diversification contribue à atténuer les risques liés à l'exposition au marché canadien du RPC, le Canada étant le seul pays d'où proviennent les cotisations. Néanmoins, nous surpondérons fortement le Canada, compte tenu de sa part du PIB mondial et des marchés financiers. Nous continuerons de le faire en raison de notre excellente connaissance du marché canadien.
Nous reconnaissons que la gestion active n'est pas une stratégie simple ni peu coûteuse. Chaque dollar de dépenses est un dollar non investi. La gestion des coûts et la divulgation sont des éléments essentiels de notre responsabilité publique.
Près de 25 ans après le premier apport de 12 millions de dollars de cotisations à investir, la caisse totalise plus de 500 milliards de dollars. Lorsque nos activités ont démarré en 1999, les actifs étaient concentrés au Canada et gérés selon une stratégie passive; d'après les projections, la caisse ne devait pas atteindre ce cap avant 2028. Depuis, notre organisation investit dans plus de 50 pays; le bénéfice net cumulatif de la caisse, déduction faite de tous les coûts, s'élève à 378 milliards de dollars.
Le dernier exercice d'Investissements RPC, clos le 31 mars dernier, a affiché une bonne tenue malgré la turbulence des marchés au quatrième trimestre. Nous avons inscrit un rendement nominal net de 6,8 % et les actifs de la caisse sont passés de 497 milliards de dollars à 539 milliards de dollars. La volatilité des actions de sociétés ouvertes, qui a atteint des niveaux inégalés depuis le début de la pandémie, a plombé les rendements dégagés au cours des neuf premiers mois. Les cours obligataires ont également baissé à un rythme sans précédent depuis plus de 40 ans.
Aux effets tenaces de la pandémie s'ajoutent les répercussions de la guerre en Ukraine, dont les ondes de choc continuent de se faire sentir dans le monde entier. Au Canada, nous sommes nombreux à être profondément touchés par cette tragédie. Nous sommes de tout cœur avec le peuple ukrainien.
En dépit des conditions économiques et géopolitiques défavorables, notre portefeuille diversifié a démontré sa résilience puisque son rendement a distancé l'indice de référence. L'indice de référence rend compte des résultats possibles avec une stratégie de placement passive, peu coûteuse.
Depuis 2006, notre stratégie de gestion active a dégagé 41 milliards de dollars de bénéfice additionnel. Depuis le début de l'exercice en cours, les placements en gestion active dans le capital-investissement, les infrastructures, l'immobilier et les titres de créance ont le plus contribué au rendement global de la caisse.
Comme le RPC a été conçu pour les générations à venir, son rendement à long terme prime sur toute autre considération. Dans cet esprit, la caisse a enregistré un rendement nominal sur 10 ans de 10,8 % et a inscrit pendant la même période un bénéfice net cumulatif de 329 milliards de dollars. Tous nos résultats sont indiqués après déduction des coûts.
Cette année, nous avons nommé notre première cheffe du développement durable, dont le rôle consiste à intégrer une approche d'investissement durable à l'échelle de l'organisation en donnant priorité aux changements climatiques. Cette nomination fait suite à notre engagement à rendre notre portefeuille carboneutre d'ici 2050. Dans un premier temps, nous ferons croître nos investissements dans les actifs verts et liés à la transition pour qu'ils représentent en gros le double de leur niveau actuel d'ici 2030.
Dans le cadre d'une annonce antérieure, nous avions clairement indiqué qu'un désinvestissement généralisé n'était pas, selon nous, envisageable. Nous sommes allés plus loin et avons annoncé une stratégie de décarbonation visant expressément à soutenir et faire intervenir des entreprises qui innovent et mettent au point de nouvelles technologies dans le but de réduire leurs émissions de GES. Lorsque nous mettons en doute la volonté d'une entreprise de mener à bien ses plans de décarbonation, nous n'hésiterons pas à nous départir de son titre. Selon nous, l'approche constructive que nous adoptons globalement pour participer à la transition est plus efficace que le désinvestissement du point de vue de l'atteinte de la carboneutralité à l'échelle mondiale.
Ces mesures s'appuient sur les efforts déployés depuis plus de dix ans par notre organisation pour intégrer davantage les risques et les occasions associés aux changements climatiques dans le processus décisionnel. Nous avons mis en place un programme exhaustif pour faire en sorte que l'évaluation des changements climatiques soit intégrée dans nos processus de placement. Nos activités de mobilisation auprès des sociétés en portefeuille et l'influence que nous exerçons par le vote par procuration les incitent à améliorer leurs pratiques en matière de changements climatiques. De plus, nous exerçons des pressions sur le marché en faveur du renforcement des normes et de la divulgation de l'information.
Nous estimons que la violation des droits de la personne figure parmi les méfaits les plus graves et les plus indéfendables attribués aux grandes sociétés. L'inertie à l'égard des enjeux des droits de la personne fait partie des principales raisons pour lesquelles nous refusons d'investir dans une entreprise. À notre avis, les perspectives de réussite des entreprises qui font respecter les droits de la personne sont meilleures. Nous renforçons nos systèmes et nos processus pour saisir l'exposition, tant directe qu'indirecte, aux sociétés qui ne font pas respecter les droits de la personne. Cela comprend la manière dont ces sociétés gèrent ces problèmes potentiels dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Il y a 25 ans, les parlementaires ont décidé de créer notre institution afin qu'elle serve en tant que gestionnaire de placements de la caisse du RPC. Nos 2 000 professionnels de calibre mondial, répartis dans neuf bureaux à l'échelle internationale, sont dévoués et motivés par notre mission. Ils ont fait leurs preuves en matière de rendement des placements et d'excellence opérationnelle. Nous nous engageons à poursuivre notre croissance et à aider les bénéficiaires actuels et futurs.
C'est un honneur pour moi d'occuper ce poste, et je suis enthousiaste à l'égard de ce que l'avenir nous réserve.
Cela étant dit, c'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
Merci.
Good afternoon, Mr. Chair and committee members.
My name is John Graham, and I am the president and chief executive officer of CPP Investments. I am accompanied by my colleague Michel Leduc, who is our senior managing director and global head of public affairs and communications.
This is my first time appearing before the House of Commons Standing Committee on Finance. Thank you for the invitation and I look forward to our discussion today.
Transparency is the foundation of public trust. Although we are a commercial enterprise, our organization is defined by its public purpose, which is to help secure the retirement security of 21 million Canadian contributors and beneficiaries.
Public accountability is a central tenet of how we operate. We go beyond our legislated requirements to ensure federal and provincial governments, as well as Canadians, are well informed of our activities. The session today is an important example of that.
Before moving to questions, I will briefly touch on our organization, the Fund’s performance over the last fiscal year and share some operational highlights.
CPP Investments is a professional investment management organization that manages Canada pension plan assets. We invest around the world in public equities, private equities, real estate, infrastructure and fixed income. We are governed by federal legislation—the Canada Pension Plan Investment Board Act—which was passed by Parliament in 1997. The decisions made by policy-makers at that time set us on the path to become the organization we are today.
We operate under clear objectives to maximize returns without undue risk of loss, taking into account the factors that may affect the funding of the plan. Assets are strictly segregated from government funds and managed professionally and exclusively to pay benefits.
We operate at arm's length from federal and provincial governments under the oversight of an independent, highly qualified, professional board of directors. Any amendments to our act require the consent of at least two-thirds of the provinces that participate in the CPP, representing two-thirds of the population. Our governance structure and clarity of mandate are internationally recognized as a leading example of sound management of national retirement plans for other countries to emulate.
We create value for the fund through active management. Our investment strategy is structured to be resilient in the face of wide-ranging market and economic conditions. Diversification helps mitigate risks of the CPP's inherent exposure to Canada—the only country from which it draws contributions. We are nevertheless highly overweighted in Canada compared to its relative proportion of global GDP and capital markets. We will continue to be so, given our strong knowledge of the Canadian market.
We recognize that active management is not a simple, low-cost strategy. Each dollar used for expenses is a dollar not invested. Cost management and disclosure are key to our public accountability.
Nearly 25 years after receiving our first $12 million of contributions to invest, the fund has surpassed $500 billion. When we first began to operate in 1999, everything was passively concentrated in Canada and the fund was not expected to reach this milestone until 2028. Since that time, with investments in more than 50 countries, CPP Investments has contributed $378 billion in cumulative net income to the fund, after all costs.
Our most recent fiscal year, which ended March 31, was solid despite turbulent market conditions in the fourth quarter. We achieved a net nominal return of 6.8% and the fund grew from $497 billion to $539 billion. The volatility affecting public equities at levels not seen since the beginning of the pandemic muted returns achieved through the first nine months. Bond prices also declined at a pace unseen in more than 40 years.
On top of the ongoing pandemic, the war in Ukraine continues to send shock waves around the world. In Canada, many of us are deeply impacted by the tragedy and our hearts go out to the people of Ukraine.
Despite economic and geopolitical headwinds, our diversified portfolio demonstrates resilience as we outperformed our benchmark. That benchmark represents what could be achieved through a low-cost passive alternative.
Since 2006, we have generated $41 billion of additional income through active management. This fiscal year, our active programs, including private equity, infrastructure, real estate and credit, were the main contributors to the fund's overall performance.
Because the CPP is designed to serve multiple generations, long-term performance is what matters most. To that end, we achieved a 10-year nominal return of 10.8%, with a cumulative net income of $329 billion over the same time frame. All of our performance results are reported net of cost.
This year we appointed our first chief sustainability officer, who is now responsible for integrating an enterprise-wide approach to sustainable investing, with a focus on climate change. This follows on our commitment that our investment portfolio will be net zero for GHG emissions by 2050. As an initial step, we will boost our investment in green and transition assets to roughly twice their current level by 2030.
As part of our announcement, we made it clear that we do not believe in blanket divestment. We went beyond that and announced a dedicated decarbonization strategy that will support and partner with companies that are innovating and developing new technologies to lower their emissions. If we lose our conviction that a particular company is achieving its decarbonization plan, we will not hesitate to sell. We believe our overall, constructive approach to contributing to the transition is more productive towards the global goal of net zero compared to divestment.
These steps build on work the organization has been doing for more than a decade to increasingly incorporate risks and opportunities associated with climate change into our decision-making. We developed a comprehensive program that ensures the assessment of climate change is embedded into our investment process. Our engagement and influence through proxy voting helps push our portfolio companies to improve their climate change practices. We are pressing the market for better standards and disclosure.
We believe that on the spectrum of perceived wrongdoings by corporations, a violation of human rights is one of the most severe and indefensible. A failure to address human rights issues is among the top reasons we will not invest in a company. We believe that companies that uphold human rights will perform better. We have been strengthening our systems and processes to capture not only direct but indirect exposure to companies that do not uphold human rights. This includes how those companies address potential issues in their supply chains.
It has been 25 years since parliamentarians decided to create our organization to serve as the investment manager of the CPP Fund. Our 2,000 world-class professionals, in nine global offices, are dedicated and purpose driven. They have a track record of investment performance and operational excellence. We are committed to growing the Fund and helping current and future beneficiaries achieve retirement security.
I am honoured to be in this position and excited about what the future has in store.
With that, we look forward to your questions.
Thank you.