Monsieur le Président, j'aimerais préciser à l'intention de ceux qui nous écoutent que la question faisant l'objet du débat d'ajournement d'aujourd'hui est une question que j'ai posée au gouvernement le 20 octobre. Voici ce que j'ai demandé à ce moment:
Monsieur le Président, l'éducation est cruciale pour accroître la vigueur sociale et économique des premières nations. À St. Theresa Point, plus de 700 élèves de la prématernelle à la huitième année vont à l'école dans des roulottes et des classes satellites qui étaient censées être temporaires. Ils n'ont ni gymnase, ni bibliothèque, ni terrain de jeux. Le ministère des Affaires indiennes dit qu'il va commencer à faire le plan d'une nouvelle école en 2009. Au cours des cinq prochaines années, 500 enfants de plus atteindront l'âge scolaire. Le ministre et le gouvernement libéral accepteraient-ils que leurs enfants aillent à l'école dans de pareilles conditions.
La réponse que m'a donnée le gouvernement m'a consternée. Il a dit qu'il dépensait des millions de dollars pour les premières nations. Voilà qui est bien. Il ne fait aucun doute que des millions de dollars sont effectivement dépensés. Mais il existe toujours, malgré tout, des besoins criants parmi les populations des premières nations, compte tenu de la situation dont nous sommes témoins à Kashechewan et à bien d'autres endroits au pays.
Si ces besoins existent, c'est que, pendant des années, le gouvernement a manqué à ses obligations et n'a pas fourni l'argent nécessaire. Il n'a pas exigé qu'on lui rende des comptes. Et je n'essaie pas de dire que ce sont les premières nations qui sont fautives. Je crois fermement que, dans les dossiers auxquels je m'intéresse, ce n'est pas le cas.
J'ai fait inscrire une question au Feuilleton au sujet des dépenses d'immobilisation pour les populations des premières nations de ma circonscription au cours des dix dernières années. J'ai été renversée lorsque j'ai vu les chiffres. Les grandes différences dans les sommes dépensées d'un endroit à l'autre m'ont sauté aux yeux. Il ne semblait y avoir aucune logique dans l'attribution de l'argent.
J'ai été troublée par le fait que, malgré la perspective que 700 élèves se retrouvent dans des classes temporaires, le gouvernement n'envisageait même pas de commencer à faire les plans d'une école avant 2009. Nous savons tous qu'il faut compter de deux à trois ans après le début de la préparation des plans avant que l'école ouvre ses portes.
Ce qui m'a le plus choquée c'est ce qui se passe avec le fonds sur une période de 10 ans. Je ne conteste pas le droit de quelque collectivité que ce soit d'avoir une belle nouvelle école. Je ne conteste pas le droit de quelque collectivité que ce soit d'avoir l'école dont elle a probablement besoin. Ce qui m'a frappée c'est qu'en 2000-2001, une somme de 86 812 000 $ a été dépensée dans la circonscription de Churchill. L'année suivante, en 2001-2002, soit l'année qui a suivi les élections, un montant de 61 956 000 $ a été dépensé. Ce montant a ensuite augmenté de façon spectaculaire dans les trois années qui ont suivi, mais il a été dépensé dans la collectivité de la députée libérale.
Je ne conteste pas le fait que cette collectivité avait besoin d'une nouvelle école. Toutefois, lorsqu'une collectivité compte 700 élèves logés dans des bâtiments temporaires, comment le gouvernement peut-il justifier d'investir 38 millions de dollars dans une nouvelle école située dans une autre collectivité qui possède déjà une école? Je conviens que la collectivité avait besoin d'une nouvelle école, mais tout est question de priorité ici. Il y a aussi le fait que le budget visant à mettre en place des installations supplémentaires dans notre circonscription avait été réduit de 15 millions de dollars.
Lorsque j'entends ce qui s'est passé dans le cas de la première nation de Saugeen, où le représentant du gouvernement est disparu avec l'argent destiné aux premières nations, je commence à m'interroger sur la responsabilité du gouvernement fédéral dans ces collectivités. Je m'interroge aussi sur son engagement envers les premières nations. Ce n'est pas correct de liguer une collectivité contre l'autre.