Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Timmins—Baie James.
À l’heure actuelle, les Canadiens éprouvent des difficultés. Ils sont aux prises avec le coût de la vie, le loyer, l’épicerie et les médicaments. Ils peinent à s'en sortir parce qu’ils ressentent également les profondes répercussions de la crise climatique. Des milliers de personnes ont été évacuées de leur domicile lors des incendies de forêt de l’année dernière. Des centaines de personnes sont mortes à cause du dôme de chaleur qui a frappé la Colombie-Britannique. Il y a eu des ouragans, des sécheresses et des inondations extrêmes. La crise climatique est là, maintenant.
Malheureusement, il y a un parti, d’un côté de la Chambre, qui nie que les changements climatiques engendrent une crise. De l’autre côté de la Chambre, il y a un parti qui fait des promesses, ne les tient pas et parle d’action climatique, mais ne prend pas les mesures nécessaires, compte tenu de l’ampleur et de l’urgence de la crise dans laquelle nous nous trouvons.
J’ai entendu de nombreuses personnes de ma circonscription, Victoria, me dire qu'elles se soucient de l’environnement. Elles veulent protéger leurs familles. Elles étouffent sous la fumée pendant l’été. Elles constatent les profondes répercussions de cette crise dans l’ensemble du pays. Elles se demandent également avec angoisse comment elles vont payer leur loyer ou leur hypothèque le mois prochain. Elles sont très préoccupées par la montée en flèche des prix de la nourriture, de l’essence, des médicaments, de tout. Les gens parviennent à peine à joindre les deux bouts.
Malheureusement, la population ne peut pas compter sur le gouvernement pour s'occuper d'elle. Au lieu de cela, nous voyons les gens les mieux lotis, les PDG des entreprises les plus riches, faire des profits records. L’industrie pétrolière et gazière arnaque les Canadiens à la pompe, continue d’accumuler des milliards de dollars et reçoit ensuite des cadeaux du gouvernement pour le captage et le stockage du carbone et des milliards de dollars en subventions pour les combustibles fossiles que les gouvernements libéraux et conservateurs consécutifs leur accordent depuis des décennies.
Les PDG des épiceries gagnent des millions de dollars alors que les Canadiens ont du mal à payer leurs factures. Si les conservateurs ont présenté aujourd’hui une motion prétendant qu’ils se soucient des Canadiens et qu’ils veulent leur donner un répit, les néo-démocrates savent que c’est la cupidité des entreprises qui fait grimper l’inflation. La cupidité des entreprises fait grimper le prix des produits alimentaires.
Les promoteurs immobiliers et les riches investisseurs considèrent notre marché du logement comme un endroit où s’enrichir. Lorsqu’ils regardent le marché du logement, ils voient quelque chose de formidable qui fonctionne pour eux. Lorsque les Canadiens ordinaires voient l'état du marché du logement, ils constatent qu'il est en crise. C’est effrayant. Les gens ont peur d’être expulsés. C’est effrayant pour eux de ne pas savoir s’ils vont perdre leur logement, s’ils pourront en trouver un autre qui ne dépassera pas leurs moyens ou s’ils seront en mesure de payer leur hypothèque le mois prochain.
Le corps dirigeant des conservateurs est composé à 50 % de lobbyistes issus de ces mêmes industries: des investisseurs immobiliers, des sociétés pétrolières et gazières et des sociétés pharmaceutiques. Il n’est pas étonnant qu’ils ne veuillent pas s’attaquer à la cupidité des entreprises. Il n’est pas étonnant qu’ils refusent de proposer des solutions qui s’attaqueraient réellement aux problèmes d’inégalité qui existent dans notre pays.
De l’autre côté de la Chambre, bien que les libéraux parlent de lutte contre les changements climatiques et d’abordabilité, ils ne prennent pas les mesures nécessaires pour affronter ces grandes entreprises. Ils refusent de s’attaquer à l’urgence climatique avec la célérité et l’ambition qui s’imposent. À vrai dire, qu'on retarde la lutte contre les changements climatiques ou qu'on en nie l'existence, le résultat est le même. C’est de l’inaction climatique. Les gens continueront d'en arracher. Au Canada, les gens constatent de plus en plus que la crise climatique est une question de portefeuille. Les mauvaises récoltes, les sécheresses qui perdurent pendant plusieurs années et les incendies de forêt qui affligent des collectivités sont autant de facteurs qui font augmenter le coût des produits alimentaires.
Lorsque les sociétés pétrolières et gazières et les riches PDG des chaînes d'épicerie réalisent des bénéfices records tandis que les Canadiens ordinaires luttent contre le coût de la vie et les effets de la crise climatique, on pourrait penser que notre gouvernement agirait.
Il existe des solutions. Nous pourrions mettre en place une taxe sur les bénéfices exceptionnels des sociétés pétrolières et gazières et investir cet argent dans la rénovation des maisons, dans les transports en commun, dans les solutions climatiques éprouvées et dans les énergies renouvelables. Au lieu de cela, nous avons un gouvernement qui a investi 35 milliards de dollars dans l’oléoduc Trans Mountain. Nous savons que la production issue des sables bitumineux augmente en prévision de l’ouverture de l’oléoduc Trans Mountain.
En pleine crise climatique, on augmente la production de pétrole et de gaz pour pouvoir acheminer du bitume brut jusqu’à la côte, menaçant ainsi nos communautés côtières, les écosystèmes et les moyens de subsistance de ces communautés, sans oublier les communautés autochtones. C’est vraiment décourageant.
Les Canadiens réagissent avec cynisme lorsque le gouvernement déclare une urgence climatique et, dès le lendemain, approuve la construction de l’oléoduc Trans Mountain. Ils réagissent avec cynisme lorsque le premier ministre déclare qu’il croit aux changements climatiques et à la crise climatique, mais propose ensuite un plafonnement pour le pétrole et le gaz tellement édulcoré qu’il n’atteint même pas ses propres objectifs climatiques, pourtant faibles. Il n’atteint même pas nos cibles en vertu de l'Accord de Paris.
Ce n’est pas un leadership en matière de climat. Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre mauvais et pire, ou entre nier et retarder. Mettons en place un impôt sur les bénéfices exceptionnels des grandes sociétés pétrolières et gazières. Veillons à ce que tous les Canadiens à revenu faible ou moyen aient accès à des thermopompes. Investissons dans nos réseaux de transport en commun, réduisons nos émissions et investissons dans les énergies renouvelables.
Le gouvernement libéral continue de distribuer des milliards de dollars aux riches PDG du secteur pétrolier et gazier sous la forme de subventions aux combustibles fossiles; ces milliards pourraient être consacrés à des solutions climatiques. Cependant, nous n’entendrons aucun de ces partis parler de transférer les milliards de dollars qu’ils distribuent aux grandes sociétés pétrolières par le captage et le stockage du carbone ou les allègements fiscaux accordés à l’industrie pétrolière et gazière. Nous ne les entendrons pas parler d’utiliser cet argent pour soutenir les collectivités touchées par la crise climatique.
Nous pourrions financer un groupe de jeunes pour le climat et employer les jeunes dans les industries, dans les emplois de l’avenir, pour répondre aux catastrophes climatiques, pour rendre nos collectivités plus résistantes au climat et pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, pour rénover nos maisons et pour transformer nos infrastructures en infrastructures vertes afin de garantir que nous construisons une économie et un pays sans risque climatique et résilients aux changements climatiques.
J’entends tous les jours des Canadiens qui s’inquiètent pour leur avenir, mais aussi pour le présent. Les Canadiens ont du mal à faire face au coût de la vie. Ils sont confrontés aux conséquences de la crise climatique. Ils veulent un gouvernement qui s’attaque aux coupables, à ceux qui alimentent cette crise et à ceux qui arnaquent les Canadiens. Il est temps que nous ayons un gouvernement qui s’occupe des Canadiens ordinaires, et pas seulement des gens qui sont au sommet, pas seulement des PDG qui arnaquent les gens.
Il est temps que nous nous occupions des Canadiens qui voient leurs coûts augmenter, qui voient parfois leurs collectivités dévastées par des inondations extrêmes, par une sécheresse persistante et par des incendies de forêt. La saison des feux de forêt commence en février. Nous savons maintenant que le Canada a la pire pollution atmosphérique d’Amérique du Nord. L’année dernière, nous avions les meilleurs résultats en Amérique du Nord. Maintenant, à cause des incendies de forêt, les 13 villes les plus polluées d’Amérique du Nord se trouvent ici, au Canada.
J’aimerais terminer en disant que les Canadiens méritent mieux. Ils méritent un gouvernement et des partis qui luttent tous d’arrache-pied contre la crise climatique.