propose que le projet de loi C-311, Loi modifiant la Loi instituant des jours de fête légale (jour du Souvenir), soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole ce soir au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C-311, Loi modifiant la Loi instituant des jours de fête légale (jour du Souvenir). Je tiens tout d'abord à exprimer ma reconnaissance pour le travail accompli sur des projets de loi semblables au cours des législatures précédentes, récemment par l'ancien député néo-démocrate Dan Harris, au cours de la 41e législature, et avant cela par l'ancien député conservateur Inky Mark et l'ancienne députée néo-démocrate Chris Charlton.
En novembre 2014, au cours de la législature précédente, le projet de loi de Dan Harris a franchi l'étape de la deuxième lecture à la Chambre avec un appui quasi unanime. La législature s'est toutefois terminée avant que cette mesure ne puisse être mise aux voix à l'étape de la troisième lecture.
Le projet de loi que j'ai présenté modifie la définition et le statut du jour du Souvenir dans la Loi instituant des jours de fête légale en un faisant une fête légale, au même titre que la fête du Canada et la fête de Victoria. Cet amendement modifie la Loi instituant des jours de fête légale, qui désigne actuellement le jour du Souvenir en des termes différents que la fête du Canada et la fête de Victoria. J'estime important de corriger cette incohérence pour reconnaître le jour du Souvenir comme il se doit en tant que fête légale dans nos lois fédérales.
Cependant, au-delà de la simple correction de cette incohérence, je crois qu'il est important de se demander constamment comment les Canadiens peuvent commémorer le sacrifice de nos héros disparus et honorer le service que nous ont rendu les membres des Forces canadiennes d'hier et d'aujourd'hui. À cette fin, j'espère que le projet de loi permettra à l'ensemble du pays de commencer à se demander si nous en faisons suffisamment pour souligner le jour du Souvenir.
Je crois personnellement qu'il serait bon de faire du jour du Souvenir un jour férié dans l'ensemble des provinces et des territoires du Canada afin que cette journée soit, d'un océan à l'autre, un jour national de commémoration solennelle. Cependant, je suis tout à fait conscient que le Parlement n'a pas le pouvoir de promulguer une telle loi et que le projet de loi dont nous sommes saisis ne permettrait pas de le faire.
Je crois néanmoins que, en adoptant cette mesure législative, le Parlement soulignerait l'importance que revêt le 11 novembre et donnerait aux provinces qui ne l'ont pas déjà fait une bonne occasion de se demander si elles aimeraient faire du jour du Souvenir un jour férié sur leur territoire.
L'étude de ce projet de loi nous donne l'occasion de nous demander pourquoi le jour du Souvenir revêt une importance aussi grande. Les Canadiens ont raison d'être fiers de leur pays. Nous sommes extrêmement chanceux de vivre dans une société aussi belle, diversifiée et libre que la nôtre. Nous ne devons jamais tenir pour acquis tous les avantages dont nous avons la chance de profiter au Canada. Notre pays compte 36 millions d'habitants, mais il ne représente que moins d'un demi-point de pourcentage de la population mondiale. Nous sommes très chanceux de vivre ici.
Notre magnifique et paisible pays n'est pas né par hasard. Il a été bâti par ceux qui nous ont précédés, ceux qui ont protégé et défendu nos libertés, nos valeurs et nos droits, ceux qui ont servi dans les Forces canadiennes.
On souligne le jour du Souvenir le 11 novembre, parce que c'est à cette date, en 1918, que les canons se sont tus et que la Grande Guerre a pris fin. C'est à cette date que nous nous souvenons solennellement de ceux qui ont fait le sacrifice ultime au service de leur pays. Des batailles d'Ypres, des Flandres et de la crête de Vimy, pendant la Première Guerre mondiale, à celles de Dieppe, d'Italie, de Normandie et du Pacifique, pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par la guerre de Corée, les missions de maintien de la paix, la guerre du Golfe, la guerre en Afghanistan, ainsi que d'autres conflits dans des endroits agités du monde, nos courageux militaires ont fait notre fierté. Nous continuons de leur rendre hommage et de souligner les sacrifices consentis par d'autres avant eux. Il est juste qu'un pays aussi reconnaissant que le Canada rende hommage à ceux tombés au champ d'honneur et qu'il se souvienne d'eux.
Depuis des décennies, le jour du Souvenir nous donne l'occasion de nous rassembler, afin de rendre hommage à tous ceux et celles qui sont tombés au combat au service de notre pays, et de reconnaître le courage des membres, actuels et anciens, des Forces canadiennes.
Trop souvent, nous tenons pour acquis nos valeurs et nos institutions, notre liberté d'association et de paroles et notre droit de pouvoir faire nos propres choix politiques sans crainte des répercussions. Nos anciens combattants, y compris de nombreux Acadiens de ma région, sont allés à la guerre, outre-mer, avec la conviction qu'étaient menacées nos valeurs et nos croyances, que nous partageons encore en tant que Canadiens, et avec la détermination qu'il fallait à tout prix protéger des populations vulnérables et opprimées d'idéologies radicales.
Or le jour du Souvenir nous rappelle l'importance de perpétuer ce sens de liberté que nos héros ont voulu préserver, et notre responsabilité de préserver la paix pour laquelle ils se sont battus.
J'ai grandi à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, où j'ai appris que le jour du Souvenir est une journée solennelle. Ma famille s'est toujours rendue au cénotaphe, sur la rue Main, pour 11 heures le 11 novembre. Nous étions loin d'être les seuls.
Je dois toutefois dire qu'il est encourageant de voir que de plus en plus de gens, que ce soit dans ma circonscription, en Nouvelle-Écosse ou partout au pays, assistent à ces cérémonies depuis quelques années.
À Yarmouth, la principale cérémonie du jour du Souvenir a maintenant lieu au Mariners Centre, un aréna qui convient mieux aux grandes foules et aux nombreux anciens combattants qui ont des problèmes de mobilité et qui ne peuvent se rendre au cénotaphe. Il y a toujours une excellente cérémonie au cénotaphe, et nombreux sont ceux qui se rendent aux deux endroits. J'ai hâte de participer à la cérémonie au Mariners Centre cette année afin de partager cet événement avec les nombreux anciens combattants de ma région et les nombreux citoyens qui veulent souligner cette occasion solennelle.
Bien que les cérémonies qui ont lieu le 11 novembre sont importantes, je n'oublierai jamais les anciens combattants qui venaient à mon école, quand j'étais enfant, les jours précédant le 11 novembre. Ils nous racontaient leurs anecdotes de sacrifices et de valeur, mais ils avaient aussi un message de fierté pour notre pays et d'amour pour la paix et non la guerre. Cela me touchait profondément de voir leur émotion lorsqu'ils parlaient des horreurs de la guerre et de la terrible perte d'un camarade. Je crois qu'il faudrait raconter ces anecdotes à nos jeunes tout au long de l'année. C'est toutefois surtout à cette époque-ci de l'année, juste avant le jour du Souvenir, que ces anecdotes revêtent une signification particulièrement poignante.
Quelques années après mon secondaire, j'ai eu la grande chance d'être retenu pour travailler comme guide à la crête de Vimy, en France. Le monument canadien de Vimy et la place qu'il occupe dans l'histoire de notre pays inspirent le respect. Le temps que j'ai passé sur la crête de Vimy à apprendre l'histoire des Canadiens qui y ont combattu a renforcé, dans mon esprit, toute la gratitude que notre pays doit à nos Forces armées et à nos anciens combattants.
La bataille de la crête de Vimy a eu lieu en avril 1917, et dans quelques mois à peine, nous soulignerons le 100e anniversaire de cet événement. Cela me semble significatif, d'autant plus que, l'an prochain, le Canada célébrera son 150e anniversaire et que c'est au cours de la bataille de la crête de Vimy que les Canadiens de partout au pays ont livré un combat ensemble, côte à côte, et qu'ils ont remporté une victoire remarquable. Nombreux sont ceux qui estiment que c'est cette bataille couronnée de succès qui a contribué à façonner notre identité nationale et à créer un sentiment d'appartenance, même si de nombreuses personnes ont perdu la vie dans le cadre de celle-ci.
La semaine prochaine, tous les députés retourneront dans leur circonscription, et le vendredi, soit le 11 novembre, ils assisteront à des cérémonies et à des événements organisés pour le jour du Souvenir.
Je sais que de nombreuses activités auront lieu tout au long de cette journée dans ma circonscription, Nova-Ouest. L'an dernier, j'ai eu l'honneur d'assister à la cérémonie du jour du Souvenir très émouvante qui s'est déroulée à Kingston, en Nouvelle-Écosse. J'ai aussi participé à diverses activités un peu partout dans Annapolis Valley, où est basée la 14e Escadre Greenwood. Je suis très privilégié de représenter ces membres des Forces canadiennes de même que les anciens combattants qui ont apporté une immense contribution à ma collectivité.
Comme bon nombre de mes collègues, j'assisterai à des cérémonies d'ici le 11 novembre. Ainsi, je serai à l'école secondaire Consolidated Memorial de Yarmouth le 8 novembre et à l'école élémentaire Meadowfield le 10 pour assister à des cérémonies du jour du Souvenir en compagnie d'élèves, d'employés et d'anciens combattants. Nous rendrons hommage à ceux qui ont tant sacrifié pour notre pays et commémorerons leur souvenir ensemble.
En fait, la semaine du 7 novembre sera placée sous le thème du jour du Souvenir dans plusieurs écoles. Les élèves auront donc l'occasion d'en apprendre davantage sur les militaires qui ont servi le pays et de réfléchir à leur sacrifice. Diverses activités rattachées au jour du Souvenir se dérouleront dans les écoles de Nova-Ouest d'ici le 11 novembre. Je me réjouis aussi de savoir que beaucoup de jeunes assisteront aux cérémonies du jour du Souvenir le 11 novembre, que ce soit avec leur famille ou avec le club du Souvenir de Yarmouth, dont les jeunes membres expriment leur fierté et leur gratitude envers les anciens combattants non seulement lors du jour du Souvenir, mais pendant toute l'année.
Je suis ravi qu'un grand nombre d'anciens combattants de Nova-Ouest et de partout au pays appuient ce projet de loi. Nous sommes tous d'avis qu'il faut souligner l'importance du jour du Souvenir.
La filiale 155 de la Légion royale canadienne, à Wedgeport, en Nouvelle-Écosse, est l'une de celles que compte ma circonscription. Au cours des derniers mois, j'ai eu le plaisir d'assister à deux cérémonies où un membre de la filiale a été décoré de la Légion d'honneur française pour service exceptionnel en reconnaissance de sa participation à la libération de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Bernard Smith et Vernon Doucette se sont joints à deux autres membres de la légion de Wedgeport, Alcide LeBlanc et Wesley Spinney, afin de recevoir la médaille de la Légion d'honneur française pour leur participation à la libération de la France. L'Ouest de la Nouvelle-Écosse est très fier de ces quatre messieurs qui se sont battus pour le Canada au nom de la liberté. Il est assez extraordinaire qu'une petite filiale de la légion compte quatre héros honorés d'une façon aussi éloquente.
Il y a bien d'autres histoires comme la leur dans ma circonscription et partout au pays. Nous rendons hommage à ces personnes pour leurs sacrifices et le legs vivant qu'elles nous ont laissé, et nous nous rappelons des nombreux hommes et femmes qui, au cours de notre histoire, ont revêtu l'uniforme des Forces armées canadiennes, ne sont pas revenus au pays et n'ont pas pu se faire remercier de la vaillance et de la bravoure avec lesquelles ils ont servi le Canada.
Outre le fait de modifier le libellé afin de donner au jour du Souvenir le statut de fête légale et de faire en sorte qu'il ait le même statut que la fête du Canada dans la Loi instituant des jours de fête légale, le projet de loi a également deux autres objectifs:
D'abord, aux termes du paragraphe 3(2), un libellé semblable à celui utilisé pour la fête du Canada serait adopté pour faire en sorte que, lorsque le 11 novembre tombe un jour de fin de semaine, le jour de fête légale soit célébré le lundi suivant.
Ensuite, aux termes du paragraphe 3(3), à l'occasion du jour du Souvenir, le drapeau canadien serait mis en berne sur la Tour de la Paix.
Après avoir réfléchi et consulté mes collègues, je me rends compte que ces dispositions posent problème, malheureusement. Je suis donc très ouvert à ce qu'elles soient supprimées du projet de loi au moyen d'un amendement présenté au Comité permanent du patrimoine canadien, où le projet de loi sera renvoyé s'il est adopté à la Chambre après la deuxième lecture. En fait, je serais très heureux de proposer un tel amendement directement au Comité, s'il y a lieu.
Le principal objectif du projet de loi et la raison pour laquelle j'ai présenté celui-ci au départ ne sont pas servis par les dispositions.
En cette 42e législature, nous devons faire ce qui s'impose. Il faut donner au jour du Souvenir le statut de fête légale, c'est-à-dire le même statut que la fête du Canada et la fête de Victoria. Nous donnerons aussi l'occasion aux provinces où le jour du Souvenir n'est pas déjà un jour férié de revoir la façon dont elles observent le jour du Souvenir sur leur territoire.
Le célèbre poème de John McRae traverse les époques:
À vous de porter l'oriflamme Et de garder au fond de l'âme Le goût de vivre en liberté. Acceptez le défi, sinon Les coquelicots se faneront Au champ d'honneur.
Nous devons faire notre devoir et garder au fond de l'âme le souvenir de ceux qui ont perdu la vie pour le Canada. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre hommage à leur sacrifice. J'estime que le projet de loi C-311, d'une façon modeste, pourra servir cette cause, et c'est pourquoi je demande l'appui de mes collègues.
Je demande aux Canadiens partout au pays de témoigner leur respect pour nos anciens combattants et pour ceux qui sont tombés au combat, de porter le coquelicot et d'assister à une cérémonie du jour du Souvenir la semaine prochaine.
N'oublions jamais.