Madame la Présidente, c'est certainement un honneur et un privilège de prendre la parole encore une fois dans cette enceinte pour participer au débat.
Si les députés me le permettent, j'aimerais remercier quelques personnes et faire quelques réflexions avant de passer à l'objet de notre débat d'aujourd'hui, à savoir le nouveau projet de loi C-3 présenté par les libéraux. C'est vraiment un honneur de siéger ici et, à cet égard, je me dois de transmettre quelques remerciements.
Tout d'abord, je dois remercier mon épouse, Danielle, qui m'a épaulé tout au long de ce qui a été un premier mandat très intéressant au Parlement. Bien sûr, lorsque nous avons discuté de la question de savoir si j'allais ou non me présenter à nouveau, elle m'a beaucoup soutenu, et nous espérons pouvoir retrouver, à tout le moins, une certaine forme de normalité pour la suite des choses. Je tiens à exprimer mon amour à mon épouse, Danielle, et à mes garçons, Matthew, Emerson et Winston. Je les aime, et je suis tellement reconnaissant de l'appui qu'ils m'apportent. Même si mes garçons ne comprennent pas tout à fait mon travail, puisqu'ils ont respectivement 5 ans, 3 ans et bientôt 6 mois, je suis très reconnaissant de cet amour et de ce soutien.
Je remercie également mon personnel, mon équipe de campagne, les membres de mon association de circonscription et tous ceux qui ont contribué à la tenue des élections.
J'aimerais aussi prendre un instant pour remercier les autres candidats qui se sont présentés et qui ont fait campagne, une campagne qui, il va sans dire, a été difficile à bien des égards. Toutefois, il y a un parti qui, fait intéressant, ne s'est même pas manifesté aux dernières élections, qui se sont avérées un véritable simulacre de démocratie pour le centre de l'Alberta. Toute personne dont le nom figure sur un bulletin de vote mérite remerciements et respect, et c'est ce que je ressens pour les candidats dans Battle River—Crowfoot.
Je remercie tous les préposés au scrutin et toutes les personnes sur place qui ont veillé à la tenue des élections, même s'il s'agissait d'élections dont personne ne voulait vraiment, sauf le premier ministre, qui siège de l'autre côté. Cela dit, ces personnes méritent aussi nos remerciements.
Évidemment, je suis profondément reconnaissant aux gens de Battle River—Crowfoot d'avoir renouvelé mon mandat de représentant dans la capitale nationale pour veiller à ce que les intérêts des régions rurales du centre-est de l'Alberta soient défendues, et c'est bien ce que je compte faire.
Je vais vous faire part de quelques observations sur les élections. J'ai trouvé très intéressant que seulement deux ou trois mois avant celles-ci, l'itinéraire du premier ministre ait prévu une visite à la résidence de la nouvelle gouverneure générale. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser alors qu'il renierait sa parole. Peu de personnes ici présentes et peu de Canadiens seront surpris d'apprendre qu'on ne peut pas se fier à ce que dit le premier ministre. On voyait déjà se dessiner une quatrième vague, et pourtant il a fait passer ses intérêts politiques avant la santé des Canadiens. C'est honteux. J'ai des propos antiparlementaires qui me viennent à l'esprit, mais je vais épargner les députés.
Durant l'été et la campagne électorale, j'ai eu l'occasion de parler avec bon nombre de mes concitoyens, qui m'ont fait part d'une myriade de préoccupations. L'un d'entre eux, un dénommé John Dillon, a mentionné quelque chose que je lui ai dit que j'aborderais à la Chambre. J'avais discuté avec lui lors de la dernière campagne électorale, ce qu'il m'a rappelé quand je me suis de nouveau présenté à sa porte. Ce vétéran de l'Aviation royale canadienne, qui compte 40 ans de service, m'a demandé pourquoi les parlementaires bénéficient d'un traitement préférentiel par rapport aux hommes et aux femmes qui portent l'uniforme de notre pays. Pourquoi doit-il attendre des décennies pour avoir droit à une pension, alors qu'un politicien doit seulement attendre six ans? Nous avons discuté assez longuement de certaines des frustrations qu'il éprouve, ainsi que du caractère hypocrite et frustrant du statu quo politique au Canada.
J'espère pouvoir couvrir le plus de choses possible en 10 minutes, ce qui n'est pas très long. J'ai aussi parlé à des concitoyens de toutes les allégeances politiques qui étaient incroyablement frustrés du caractère diviseur et polarisant de la politique canadienne. À plusieurs reprises, j'ai encouragé les électeurs avec qui je parlais à ne pas se servir uniquement de Facebook pour dialoguer. Il y a certes des jeux politiques et partisans qui se jouent dans cette enceinte, et c'est correct, mais nous devons aussi nous assurer de toujours travailler dans l'intérêt des Canadiens.
Les préoccupations concernant l'aliénation de l'Ouest sont tout à fait réelles. J'ai parlé avec de nombreuses personnes qui m'ont dit avoir cessé de croire au Canada. C'est déchirant de parler avec certaines personnes de ma circonscription — elles sont plus nombreuses qu'on pourrait l'imaginer — qui disent que l'indépendance serait la seule solution. J'ai argumenté avec elles. Nous avons parlé des problèmes et du fait qu'il n'était pas tard et qu'il fallait continuer de croire au Canada malgré les nombreuses frustrations.
Il y a eu des rumeurs selon lesquelles les libéraux allaient imposer une réduction de l'utilisation d'engrais, ce qui pourrait faire disparaître le gagne-pain de nombreuses personnes de ma circonscription. Il y a eu des rumeurs concernant une recrudescence de l'activisme contre le secteur du pétrole et du gaz, et nous avons bien vu que ce n'était pas du tout une rumeur lorsque le premier ministre a nommé un activiste criminel au poste de ministre de l'Environnement, avant d'aller à la COP26 affirmer que la seule façon de faire une transition juste était de mettre les gens de ma circonscription au chômage. C'est honteux.
Qu'on parle des problèmes liés à la COVID ou des problèmes liés à l'économie, ce sont les Canadiens qui écopent. Je serai toujours prêt à défendre les intérêts des Canadiens.
Passons maintenant au contenu du projet de loi C-3. C'est quand même drôle qu'il ait comme sujet une question qui a été abordée abondamment par les conservateurs et à laquelle les provinces se sont déjà attaquées, c'est-à-dire l'accès aux infrastructures essentielles. La quasi-totalité des Canadiens s'entendent pour dire qu'on ne peut pas empêcher des professionnels de la santé qui se rendent au travail ou des patients qui ont besoin de soins d'entrer dans un hôpital. J'ose croire qu'il s'agit du gros bon sens le plus élémentaire, même si de plus en plus de gens, y compris mon père, me font remarquer que le gros bon sens semble se faire de plus en plus rare.
Ce que je trouve intéressant, c'est que le débat sur ce projet de loi en deux volets — et j'y reviendrai dans une seconde — semble servir les intérêts politiques des libéraux, qui ont jugé que le moment était propice à sa mise en œuvre, tandis que les conservateurs ont toujours réclamé ce genre de mesures lorsque les infrastructures essentielles sont en danger. Les chaînes d'approvisionnement ont déjà été compromises avant aujourd'hui, et un certain nombre de gouvernements conservateurs d'un bout à l'autre du pays ont pris sur eux d'agir afin de protéger les infrastructures essentielles.
Je suis d'avis que c'est une bonne chose, bien que j'aie quelques réserves concernant l'ambiguïté de certaines formulations. Je trouve intéressant de voir les libéraux défendre avec empressement le fait qu'il faut établir un juste équilibre entre la liberté d'expression et la sécurité des travailleurs de la santé. Je suis heureux que certains libéraux encouragent la discussion sur ce sujet. Assurément, lorsque les circonstances vont à l'encontre de leurs intérêts politiques, les libéraux briment toute forme de liberté d'expression, par tous les moyens. C'est certainement une chose qu'il faudra garder à l'esprit durant l'étude du projet de loi en comité.
Avant d'aborder le fond de la deuxième partie du projet de loi, je dirai qu'il est intéressant que l'on nous présente ce mini projet de loi omnibus. Le projet de loi porte sur deux sujets très distincts. C'est certainement contraire à l'esprit, sinon à la promesse qu'avaient faite les libéraux durant leur campagne de 2015.
Il s'agit de deux enjeux distincts, et je me réjouirais que les libéraux acceptent de renvoyer ce projet de loi à deux comités différents. En ce qui a trait au congé de maladie payé, je me pose des questions fondamentales. Combien de personnes sont touchées par cette mesure? On pourrait croire que, si le gouvernement envisage de mettre en œuvre un congé de maladie payé pour tous les secteurs sous réglementation fédérale au pays, il s'agirait d'une des premières questions à se poser. Pourtant, je n'ai encore entendu aucun libéral fournir une réponse à cette question.
L'ambiguïté persiste quant à l'application du projet de loi aux contractuels ou tout simplement aux services sous réglementation fédérale, mais si un contractuel travaille pour un service sous réglementation fédérale qui n'est pas lui-même réglementé, qu'en est-il de l'application du projet de loi? Pour dire franchement, voilà pourquoi je trouve préoccupant que ces deux enjeux très distincts soient réunis dans un même projet de loi. S'ils avaient été séparés, cela aurait certainement été plus...