Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, j'aimerais vous informer que je vais partager mon temps de parole avec mon excellent collègue de Souris—Moose Mountain. Ce qui est intéressant dans l'appellation de sa circonscription, c'est qu'il y a du français et de l'anglais. Je pense que c'est un débat très important. À titre de membre de l'Association parlementaire de la Francophonie, le fait français est très important pour moi, et pour les conservateurs également.
Aujourd'hui, la motion de l'opposition est très simple. Il n'y a rien de compliqué. Nous voulons tout simplement avoir l'heure juste. Nous voulons savoir où on s'en va. Je pense que tout gouvernement qui se respecte doit savoir où il s'en va. La motion est simple, mais je vais m'assurer que c'est clair pour tous les parlementaires. Je vais en faire la lecture:
Que la Chambre demande au gouvernement de dire aux Canadiens en quelle année l’équilibre budgétaire sera rétabli et de l’annoncer lors de son énoncé économique de l’automne présenté cette semaine.
On m'informe que ce sera probablement mercredi de cette semaine. J'espère que le ministre des Finances est prêt. J'espère qu'il a travaillé de façon rigoureuse pour répondre à cette question qui est primordiale pour un bon gestionnaire. J'espère que lorsqu'il était au privé, il était professionnel. J'espère qu'à titre de ministre des Finances, il maintiendra ce professionnalisme.
Le premier ministre a hérité d'un budget équilibré. On a beau dire ce qu'on veut, ce ne sont pas des fake news. C'est une réalité. Tous les spécialistes l'ont confirmé, ce n'est pas de la partisanerie. C'est un fait. En 2015, il y a eu une élection, et lorsque le Parti conservateur a quitté le gouvernement, il a laissé la maison avec de l'argent dans le compte de banque. L'économie américaine et l'économie mondiale étaient en croissance et le marché immobilier était en plein essor. Ce sont les faits. Je le disais, le marché immobilier était en plein essor à Toronto et à Vancouver et les taux d'intérêt étaient très bas, à un niveau record. L'an passé, il y a eu un déficit de 20 milliards de dollars. Seulement en 2017-2018, on a fait un déficit de 20 milliards de dollars. On ne sent pas que le gouvernement actuel a une rigueur budgétaire. Il a à prendre des décisions, à planifier, à instaurer des programmes, à gérer les intrants et les extrants, à gérer les recettes et les dépenses, mais on ne sent pas de rigueur budgétaire de la part du gouvernement. Les libéraux n'ont rien prévu.
On a eu des entrées d'argent extraordinaires en raison de la situation économique: 20 milliards de dollars sont entrés en surplus l'an passé. Les libéraux, au lieu de rembourser la dette, les ont dépensés, mais on ne sait pas où. Les libéraux préfèrent gaspiller. Comme le député de Papineau n'a jamais eu à s'inquiéter pour l'argent, il ne se préoccupe pas beaucoup de l'argent des Canadiens et des Canadiennes. Je voudrais informer le gouvernement et le premier ministre en tête que l'argent versé par les travailleurs canadiens et les travailleuses canadiennes ne lui appartient pas. Il a une responsabilité.
Le député de Papineau, qui est notre premier ministre aujourd'hui, a même dit un jour, avant de se faire élire en 2015, qu'un budget s'équilibre tout seul. Wow! C'est assez prometteur pour l'avenir d'un gestionnaire des deniers publics. Il a promis en campagne électorale en 2015 qu'il ferait un léger déficit, ce qui arrive à l'occasion. On l'a démontré dans le passé. Il y a des circonstances particulières qui font qu'on peut avoir à gérer des déficits temporaires. Or, le premier ministre et les libéraux ont fait campagne partout au Canada en 2015 en disant qu'ils feraient des légers déficits et qu'en 2019, ils retourneraient à l'équilibre budgétaire. La raison de la motion d'aujourd'hui, c'est que tous les indicateurs nous disent que ce sera passé 2035. Il y en a même qui vont jusqu'en 2045. C'est sécurisant. Est-ce que c'est responsable? Je ne le crois pas.
Comme je le mentionnais, on fait un déficit de près de 20 milliards de dollars cette année, soit trois fois plus que ce que le premier ministre avait dit en campagne électorale. La dette a augmenté de 60 milliards de dollars en trois ans. Nous ne ferons pas de partisanerie. Le ministère des Finances du Canada n'est pas les conservateurs ni les autres partis de l'opposition ni les libéraux. J'espère que nous pouvons faire confiance à nos fonctionnaires.
Le ministère des Finances du Canada prévoit 25 autres années de déficit si on laisse les rênes au Parti libéral du Canada, qui est présentement à la tête du gouvernement.
Si nous, comme bon père de famille, comme bonne mère de famille ou comme soutien financier à une famille, agissions de cette façon, il ne nous faudrait pas 25 ans pour déclarer faillite.
Il faut être responsable et c'est pour cela que nous, les conservateurs, demandons quand le Canada va revenir à l'équilibre budgétaire.
L'avenir, avec les libéraux, c'est une augmentation du coût de la vie et une hausse de taxes pour tous les Canadiens. C'est mathématique. Si on dépense et dépense encore, il faudra éventuellement rencontrer des spécialistes pour effectuer un redressement. Dans un redressement, on coupe les dépenses de façon draconienne ou on augmente les revenus.
Comment le gouvernement fait-il pour augmenter les revenus? C'est simple, il augmente les taxes et les impôts. Ce n'est pas compliqué. Je n'ai rien inventé et je ne prétends pas être un fiscaliste de la première heure, mais il s'agit du gros bon sens.
Je peux dire que mon budget personnel et mon budget familial balancent et qu'il y a des surplus depuis plusieurs années. Depuis plus de 30 ans, je me lève tous les matins pour aller travailler. J'en suis très fier, et c'est ce que j'essaie d'inculquer à mes enfants. Je pense qu'on peut prêcher par l'exemple. Je ne suis pas sûr que le premier ministre prêche par l'exemple actuellement. Du moins, ce n'est pas un bel exemple. Banaliser la consommation de la marijuana ne l'est pas non plus, mais il s'agit là d'un autre dossier.
Les libéraux vont dépenser plus pour les intérêts de la dette que nous dépensons actuellement pour les transferts en santé. Est-ce raisonnable? La réponse est non.
Selon le ministère des Finances, le budget ne sera pas équilibré avant 2045. La dette augmente de 450 milliards de dollars. Plus de dettes aujourd'hui veut dire plus d'impôts demain. C'est la base. L'année dernière, la dette du Canada a atteint le record de tous les temps. Il marquera l'histoire en ayant eu le plus de dettes au Canada, atteignant un record de 670 milliards de dollars. Si on ramène cela aux familles canadiennes, cela équivaut à 47 612 $ par famille.
Je vois que je n'ai pas beaucoup de temps de parole, mais c'est la première fois que j'ai autant de matériel pour faire un discours. J'ai une pile énorme. Je vais essayer d'en dire le plus possible.
J'aimerais revenir sur les promesses non tenues du gouvernement. Il a promis que Téléfilm Canada et l'Office national du film bénéficieraient de 25 millions de dollars. Il a promis d'enregistrer un déficit à court terme de 10 milliards de dollars et de revenir à l'équilibre budgétaire en 2019, de fournir des analyses de coûts pour tous les projets de loi. Il a dit que la baisse d'impôts de la classe moyenne, combinée à la création de nouveaux paliers d'imposition de 33 % en 2016, n'aura pas d'incidences fiscales. Il a promis de réduire le rapport entre la dette fédérale et le PIB à 31 % pour 2015-2016, à 30 % pour 2016-2017 et à 29 % pour 2017-2018. Il a promis de commencer immédiatement à investir 3 milliards de dollars sur les quatre prochaines années pour améliorer les soins à domicile, d'éliminer les frais de l'étude d'impact sur le marché du travail de 1 000 $ pour rendre plus facile et plus abordable l'embauche d'une aide familiale, d'imposer un plafond pour le montant maximal pouvant être réclamé en vertu de la déduction pour option d'achat d'actions pour les gains provenant d'une option d'achat d'actions de plus de 100 000 $ — j'espère que c'est clair.
Il a fait la promesse de supprimer les cotisations d'assurance-emploi pendant une période de 12 mois pour encourager les entreprises à engager des jeunes en exemptant les employeurs des cotisations à l'assurance-emploi pour toute embauche dans les postes permanents d'un employé âgé de 18 à 24 ans en 2016, 2017 et 2018. Il a promis d'investir 100 millions de dollars de plus par année dans le Programme d'aide à la recherche industrielle et d'investir 6 milliards de dollars de plus dans les infrastructures, de même que 775 millions de dollars de plus par an pour la formation de travailleurs.
Il a promis d'éliminer la TPS sur les nouveaux investissements en capital dans les logements locatifs abordables, d'investir 300 millions de dollars de plus dans la Stratégie emploi jeunesse afin de créer 40 000 emplois pour les jeunes, dont 5 000 emplois verts durant chacune des trois années à venir, d'investir 40 millions de dollars annuellement pour aider les employeurs à créer de nouvelles occasions.
Il a promis d'éliminer les subventions accordées à la production de combustibles fossiles, de réévaluer le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan — il ne disait pas qu'il investissait 4,5 milliards de dollars —, de réviser l'abrogation de la loi sur la protection des eaux navigables par le gouvernement précédent et d'imposer à tous les parlementaires de rendre publiques leurs dépenses trimestrielles de façon uniforme.
Comme mon temps de parole est écoulé, je vais maintenant répondre aux questions de mes collègues.