Monsieur le Président, je profite de l'occasion pour faire ces quelques observations, alors que nous allons conclure le débat à l'étape de la deuxième lecture de ce projet de loi très important, le projet de loi C-100. Ce projet de loi nous permettra d'entamer les prochaines étapes vers la ratification de l'un des accords commerciaux les plus importants et les plus progressistes jamais négociés dans le monde.
Nous avons entamé les pourparlers en nous fixant trois grands objectifs. Premièrement, nous voulions préserver d'importantes dispositions de l'ALENA ainsi que les échanges commerciaux avec les États-Unis et le Mexique, dont la valeur quotidienne s'élève à 2 milliards de dollars. Deuxièmement, nous voulions moderniser et améliorer l'accord pour qu'il soit meilleur que l'ALENA. Troisièmement, nous voulions mieux garantir et stabiliser l'accès aux marchés américains et mexicains pour les entreprises canadiennes. Voilà les trois objectifs que nous voulions atteindre, et nous y sommes parvenus.
J'aimerais prendre un instant pour féliciter le premier ministre, qui a une volonté d'acier dans ce genre de dossiers, ainsi que la formidable ministre des Affaires étrangères, car personne au monde n'est capable de négocier comme elle. Je remercie également son secrétaire parlementaire, le député d'Orléans, qui a participé au processus, ainsi que les négociateurs commerciaux, les fonctionnaires et les députés des partis de l'opposition qui ont participé aux efforts remarquables qui nous ont permis de soutenir la main-d'œuvre canadienne, les Autochtones du pays et les travailleurs de tous les secteurs, d'aider les entreprises canadiennes à demeurer compétitives et à se développer, et de faciliter l'accès aux marchés des États-Unis et du monde entier, grâce au programme commercial le plus diversifié jamais élaboré par un pays.
Étant donné qu'il y a eu tellement de désinformation ce soir, j'aimerais parler un peu des médicaments biologiques et de la protection des brevets qui a été négociée dans le cadre de l'accord.
Soyons clairs. Certains médicaments que nous connaissons si bien sont des composés créés à partir d'atomes liés les uns aux autres. Parmi les médicaments que prennent les gens dans cette salle, 95 % appartiennent à cette catégorie et 5 % sont des médicaments biologiques. Ces derniers sont fabriqués à partir d'organismes vivants dans un organisme vivant et sont extrêmement complexes et coûteux à fabriquer.
Grâce aux quatre ans pendant lesquels j'ai travaillé à la Société canadienne de l'asthme à titre de président, je comprends le processus de fabrication très complexe des médicaments biologiques. D'une part, les médicaments fabriqués à partir de composés sont des médicaments génériques relativement faciles à créer et sont identiques au médicament original. D'autre part, un médicament biologique ne sera jamais reproduit parfaitement. Il s'agit de médicaments biosimilaires. Parfois, à la blague, je les appelle des « médicaments biodifférents » puisqu'ils sont différents. Ils sont extrêmement coûteux à reproduire et la plupart des entreprises ne veulent pas le faire.
Je suis vraiment heureux que des gens m'écoutent. La réalité, c'est que tout médicament biologique assujetti à une protection de 10 ans sera probablement remplacé par un autre médicament biologique. C'est ainsi que fonctionne l'industrie.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter, car, de ce côté-ci de la Chambre, j'ai plaidé en faveur de cet accord commercial. J'ai plaidé en sa faveur parce que les enjeux en médecine ciblée sont immenses et parce que les Canadiens doivent avoir accès aux produits biologiques qui font partie de notre système de soins de santé.
On a cité divers chiffres, qui sont le produit de calculs mathématiques sans nuances. Après avoir examiné tout ce que nous avons fait, Amir Attaran, chercheur biomédical, avocat et professeur à l'Université d'Ottawa, est arrivé à la conclusion que cela revenait au même. Nous modifions la réglementation du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. Nous sommes évidemment résolus à mettre sur pied un régime d'assurance-médicaments dont les premières étapes sont prévues dans ce budget. Nous progressons dans ces dossiers.
Je demanderais à tous les députés de défendre la science, la créativité et l'imagination dont fait preuve l'industrie pharmaceutique. Qu'ils arrêtent de critiquer les grandes compagnies pharmaceutiques.
J'ai fait partie d'une organisation de défense des droits des patients qui s'est attaquée aux grandes compagnies pharmaceutiques pour faire en sorte que les Canadiens aient accès aux médicaments. Je n'ai pas peur des grandes compagnies pharmaceutiques; je respecte les chercheurs et les entreprises qui mettent au point les médicaments qui nous sauvent la vie. J'ai besoin de ces médicaments et je suis content qu'ils existent. L'ALENA garantira une protection modérée, soit de 20 ans dans le cas des médicaments ou de 10 ans dans le cas des produits biologiques.
Ce n'est pas quelque chose de scientifique. Il est gênant d'entendre des députés déformer cette idée pour faire peur aux Canadiens. En réalité, nous avons un accord commercial progressiste. Il s'avère être l'accord commercial le plus progressiste et le plus inclusif en matière de participation des Autochtones. Ses normes du travail progressistes deviendront un modèle à suivre dans le monde entier. Nous avons un accord qui nous permettra d'être efficaces et concurrentiels jusqu'à la fin du siècle.