Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de Longueuil—Charles-LeMoyne.
C’est pour moi un grand honneur et un privilège de souligner que nous nous trouvons sur un territoire algonquin non cédé.
J’aimerais aussi rendre hommage au chef des progressistes-conservateurs. Je tiens à le remercier pour ses années de service et lui souhaiter bonne chance dans cette prochaine étape de sa vie.
Les divisions marquées entre la gauche et la droite font en sorte qu’il n’est pas facile d’être politicien de nos jours. Pour le public, les parlementaires aux opinions divergentes semblent toujours être à couteaux tirés. Cependant, aujourd’hui nous voyons ce que nous pouvons faire lorsque nous reconnaissons notre humanité commune et notre condition d’êtres humains bien vivants plutôt que de simples porte-paroles d’idéologies politiques.
C’est, selon moi, cet esprit de réconciliation qu’incarne le discours du Trône et, puisque le terme « réconciliation » y revient à plusieurs reprises, c’est l’esprit auquel je souscris en tant que nouvelle députée et que j’ai l’intention de promouvoir dans les jours, les mois et, espérons-le, les années à venir.
Je suis une fière Néo-Écossaise. Ma circonscription, Cumberland—Colchester, se situe dans une magnifique région du Nord de la Nouvelle-Écosse. Elle est bordée par la mer de deux côtés, soit par la baie de Fundy et le détroit de Northumberland. Malheureusement, les changements climatiques sont bien réels pour nous et constituent un des problèmes de la région. Nombre de résidants de la province habitent des plaines inondables, y compris moi puisque je vis à Truro. Nous avons déjà vécu une grave inondation, il y a 10 ou 11 ans, alors que je venais tout juste d'être élue députée à l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse. Un des premiers grands défis qui s'est présenté à moi lors de ce premier mandat fut cette énorme inondation. À l'époque, j'ai compris ce qui pouvait se produire si nous n'étions pas prudents.
L'isthme de Chignecto, une bande de terre située à l'extrémité supérieure de ma circonscription, unit la Nouvelle-Écosse à la partie continentale du Canada. À l'heure actuelle, le niveau de la mer a tellement monté que seul le chemin de fer empêche la mer de submerger l'isthme et de faire que la Nouvelle-Écosse devienne une île. Des digues vieilles de 400 ans, mises en place par les Acadiens, ont jusqu'à maintenant empêché que la mer n'envahisse cet isthme. Toutefois, ces ouvrages, qui constituent un véritable exploit d'ingénierie, vieillissent et il faudra en remonter le niveau. Il faudra également prendre d'autres mesures pour protéger la Nouvelle-Écosse de la montée du niveau de la mer. Voilà pourquoi je me réjouis des nombreuses mentions faites dans le discours du Trône concernant l'environnement et du fait qu'on y affirme que les changements climatiques entraînent une véritable crise à laquelle nous devons réagir sans tarder.
Par conséquent, je suis terriblement préoccupée lorsque j'entends les députés de l'opposition déclarer que les changements climatiques ne constituent pas nécessairement une priorité, parce que dans ma circonscription ils suscitent d'énormes inquiétudes. Les Premières Nations de la Nouvelle-Écosse, les Micmacs, s'emploient très activement à lutter contre toutes manifestations de dégradation environnementale dans la province. Je suis très fière d'être montée sur la ligne de front avec elles pour attirer l'attention sur le problème et réclamer que le gouvernement en reconnaisse la gravité, particulièrement quand on sait que de grandes entreprises polluent les terres voisines des collectivités des autochtones.
En fait, l'un des projets de loi que j'ai présentés à l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse visait à lutter contre le racisme environnemental. Il reconnaissait le nombre disproportionné de sites d'enfouissement, de déchets toxiques et de dépotoirs, ainsi que l'intensité de la pollution causée par les grandes sociétés, sur les terres des Premières Nations et des communautés noires. À l'avenir, j'aimerais que le racisme environnemental prenne plus de place dans les discussions, surtout à la Chambre.
C'est pour moi un grand honneur d'avoir été élue à la Chambre. C'est la première fois que je suis à Ottawa. Je tiens à saluer les gens de mon coin de pays, Cumberland—Colchester, qui m'ont aidée à y arriver. Je ne les laisserai pas tomber. Je suis prête à me battre pour défendre toutes mes convictions: faire avancer les droits de la personne, rendre justice aux femmes et aux filles, et lutter contre la traite des personnes et la violence familiale.
En ce qui concerne la violence familiale et le contrôle des armes à feu, je souligne que, selon le rapport annuel de l'Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation, au moins 118 femmes et filles ont été assassinées à l'échelle du pays jusqu'à maintenant cette année. Le plus souvent, la violence familiale est la cause de ces décès, et une arme à feu est utilisée. La publication de ce rapport coïncide avec le 30e anniversaire du massacre de l'École polytechnique, à l'Université de Montréal. Cette fusillade, qui a causé la mort de 14 jeunes femmes innocentes, a imposé le terme « misogynie » dans le discours public au Canada. Cette mentalité est toujours présente aujourd'hui, et c'est un problème. La grave question des femmes autochtones disparues ou assassinées perdure. L'ensemble des députés et les habitants de toutes les provinces du Canada doivent s'en préoccuper.
Je tiens à répéter, dans l'optique de la réconciliation, que peu importe la province où nous vivons, nous sommes tous des Canadiens et nous avons tous le sang de la même couleur. Nous voulons nous occuper de nos enfants et de nos petits-enfants, et veiller à ce qu'ils aient de la nourriture sur la table et à ce qu'ils fassent de brillantes études. Nous voulons qu'ils puissent fréquenter une bonne école en toute quiétude, sans craindre la violence. Nous voulons qu'ils aient accès à un logement abordable, ce qui représente aussi un gros problème dans ma région. Nous devons lutter contre la pauvreté, y compris parmi les travailleurs, et aider les gens qui tirent le diable par la queue à accéder à la classe moyenne. Il ne faut pas les oublier. Étant une personne qui se soucie énormément de justice sociale, environnementale et économique, ainsi que de la place que l'on fait aux arts et à la culture, qui constituent une partie importante du tissu de la société canadienne, j'entends prendre la parole aussi souvent que possible à la Chambre pour rappeler à tous les députés l'importance que revêtent ces valeurs et la nécessité de faire tout notre possible pour aider absolument tous les Canadiens, pas seulement quelques-uns.
Ma circonscription, Cumberland—Colchester, compte beaucoup d'exploitations agricoles et de petites entreprises, dont bon nombre sont gérées par des femmes. Je dois dire que je suis très fière, quand je me promène à Truro, d'entrer dans un magasin et de voir l'entrepreneure qui le gère depuis 35 ans, comme c'est le cas d'une de mes amies. Elle est la propriétaire d'un magasin de vêtements appelé « Moments ». Je porte aujourd'hui — et aussi d'autres jours — des vêtements que j'y ai achetés, ce dont elle est très heureuse. Il y a aussi beaucoup de petits restaurants.
Je me réjouis de pouvoir faire connaître Cumberland—Colchester et d'attirer plus de touristes dans ma belle région. Il y a à Jost d'excellents producteurs de vin chez qui on trouve toutes sortes de vins incroyables, notamment un nouveau rouge appelé « Great Big Friggin' Red ». Pour les amateurs de barbecue, de spaghettis ou de bifteck, c'est l'accompagnement parfait.