Madame la Présidente, je tiens à remercier le député d'Essex de partager son temps de parole avec moi.
Si les députés le veulent bien, puisque c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre, j'aimerais en profiter pour remercier mon équipe, répartie sur des milliers de kilomètres et composée de centaines de bénévoles qui ont consacré des milliers d'heures de leur temps pour me faire réélire. Je remercie du fond du cœur toutes ces personnes de ma circonscription, Cariboo—Prince George.
Je veux aussi prendre un moment pour remercier ma famille, ma femme, Kelly, mes filles, Kassi, Kaitlyn et Jordan, ainsi que mon fils, Joshua. Sans notre famille, nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons ici. Tâchons donc de ne pas l'oublier. Si j'ai un conseil à donner à mes nouveaux collègues, c'est de se rappeler que même si le travail effectué ici est important, s'ils ne prennent pas soin d'eux-mêmes et s'ils ne consacrent pas la même énergie à leurs relations avec leurs proches et leurs amis, alors tout le reste sera dénué de sens. C'est tellement important.
Enfin, et c'est la raison de ma présence ici, je veux vous parler de la circonscription et des habitants de Cariboo—Prince George, que je représente. Je veux remercier très sincèrement toute la population de m'avoir fait confiance encore une fois pour la représenter. Je prends pleinement la mesure de cette responsabilité. Je ne ménagerai aucun effort pour bien les représenter et pour faire entendre leurs voix ici à Ottawa, dans la capitale nationale.
Je dois dire toutefois que les élections ont été vraisemblablement l'une des périodes les plus marquées par des divisions que j'ai connue au cours des dernières années. C'était probablement les six semaines les pires de mes quatre années comme député. Les membres de ma famille ont fait l'objet d'attaques personnelles, ce qui témoigne des divisions au sein de notre pays. Nous n'avons pas parlé de l'affaire SNC-Lavalin. Nous n'avons pas parlé du « blackface ». Nous n'avons pas parlé des scandales et des problèmes d'éthique survenus au cours des quatre dernières années. Pourquoi? Parce que ce n'est pas ce qui importe. Ce qui importe, ce sont les gens qui perdent leurs emplois, que ce soit en foresterie ou en agriculture. Il semble aujourd'hui que même nos projets dans le secteur du gaz naturel liquéfié soient menacés.
La Colombie-Britannique est le plus grand producteur de bois d'œuvre au Canada. Plus de 140 collectivités de la Colombie-Britannique tirent leur subsistance de l'industrie forestière et plus de 140 000 emplois dans la province gravitent autour de celle-ci. Dans le secteur manufacturier, un emploi sur quatre y est lié, et, dans l'ensemble de la province, la proportion est de 1 emploi sur 16.
Le premier ministre a répété à maintes reprises qu'il lui incombe de défendre les emplois des Canadiens. Cependant, nous avons constaté à plusieurs reprises qu'il est toujours prêt à défendre sa place et ceux qui l'appuient, notamment ses amis du secteur des affaires ou les partisans libéraux, mais lorsqu'il s'agit de défendre les emplois dans l'Ouest du Canada, il brille par son absence.
J'aurais souhaité que le discours du Trône contienne des promesses au sujet des secteurs agroalimentaire et forestier, mais aucune mention n'en a été faite. Nous n'avons entendu que des banalités. Bref, il s'agissait d'un discours creux.
On nous a servi un message contradictoire au sujet d'un continuum espace-temps. Or, d'après la définition que donne Wikipédia, cette notion signifie que différentes personnes peuvent percevoir différemment une réalité donnée en fonction du lieu où elles se trouvent et de qui elles sont. Cela vous dit-il quelque chose? Personnellement, j'ai trouvé l'expression étrange. J'ai même pensé que la gouverneure générale lançait une pique au premier ministre ou peut-être qu'elle voulait dire qu'elle évolue dans le même continuum espace-temps que lui.
Il y a deux semaines à peine, sur une période de 24 heures, Mosaic Forest Management a fermé ses portes, ce qui a entraîné la perte de 2 000 emplois. Ce sont donc 2 000 travailleurs forestiers qui se retrouvent sans travail quelques semaines avant Noël. Le lendemain, Canfor Forest Products, la plus grande entreprise de produits forestiers au Canada, a annoncé qu’elle réduirait la production dans toutes ses scieries à la grandeur de la Colombie-Britannique. Au cours de 2019, il y a eu 130 réductions d’activités au Canada. Cependant, ces dizaines de milliers d’emplois éliminés n’ont même pas mérité une mention de la part du premier ministre dans le discours du Trône.
Notre collègue de Prince George—Peace River—Northern Rockies a affirmé aujourd’hui que l’industrie de notre province est en feu. Nous flambons nos ressources parce que notre industrie est à plat.
Plus de 50 % des Canadiens disent être à moins de 200 $ de l’insolvabilité à la fin de chaque mois. Le personnel de mon bureau de circonscription voit des électeurs tous les jours. Ces personnes avouent être sur le point de perdre leur maison, leur automobile ou leur entreprise et elles veulent savoir ce que le gouvernement fera pour les aider. J’ignore si le premier ministre vit la même chose. Je peux garantir que ce n’est pas le cas.
Le mois dernier seulement, 18 000 emplois ont été perdus en Colombie-Britannique, et 71 000 dans l'ensemble du pays. Ce même mois, 18 000 emplois ont été perdus en Alberta. Pourtant, le premier ministre et sa joyeuse bande de larrons continuent d'ânonner leurs beaux discours. Ils doivent être désarticulés à force de se donner des tapes dans le dos. Il est choquant de les voir continuer de se féliciter lorsqu'on leur communique cette information.
J'ai invité des gens à la Chambre. Un agent de la GRC qui sert notre pays tous les jours est venu voir la période des questions. Il a été choqué par les réponses évasives du premier ministre. Il m'a demandé si c'était toujours comme cela, et je lui ai répondu que oui, surtout en présence du premier ministre. Il a été déçu et choqué. C'est la même chose pour les Canadiens.
Immédiatement après les élections, le premier ministre a dit qu'il avait entendu les Canadiens, qu'il devait s'améliorer, que nous devions dépasser les clivages partisans et qu'il devait adopter une approche un peu plus collaborative et collégiale. Toutefois, dans le discours du Trône, dans les réunions subséquentes et dans les points de discussion, on retrouve à peu près la même chose que ce qu'on nous a servi durant les quatre dernières années. Comme il avait alors une forte majorité, il a cru qu'il pourrait facilement obtenir quatre ans de plus.
Le premier ministre dit qu'il est toujours possible de faire mieux. Je ne pense pas que ce soit possible avec lui et avec le gouvernement actuel.
Ce que je vais dire va probablement me valoir des huées de la part de mes collègues de ce côté-ci de la Chambre, mais il y a de bonnes personnes de ce côté-là. Toutefois, malheureusement, elles n'occupent pas les banquettes ministérielles. Le discours du Trône est totalement décevant. Mais pire encore, c'est un peu ce que nous avons constaté au cours des quatre dernières années: rien pour l'Ouest canadien, rien pour ma province et rien pour Cariboo—Prince George. C'est honteux.