Madame la Présidente, évidemment, je souscris à l'idée qu'il faut subventionner les choses que nous voulons, c'est-à-dire des technologies plus propres, et éviter de subventionner les choses que nous ne voulons pas, soit des technologies qui nuisent à l'environnement. Cependant, je tiens à dire clairement que lorsque le secteur pétrolier et gazier ou d'autres industries sont en mesure de réduire leurs émissions, mais qu'ils ne le font pas, il y a tout lieu de leur offrir des mesures incitatives en ce sens. Il faudrait avant tout déterminer les coûts associés à la réduction des émissions et les gains en efficience qui pourraient en découler.
Pour ce qui est du pipeline Trans Mountain en particulier, j'ai cru comprendre que la plupart des profits — du moins, dans la mesure où on peut les évaluer — surviennent une fois que le projet est terminé. En effet, c'est à ce moment-là qu'on a la capacité nécessaire d'accroître les revenus injectés dans l'économie et, très certainement, les recettes fiscales.
J'aimerais simplement souligner qu'il est extrêmement difficile de mettre en oeuvre des mesures axées sur l'offre lorsqu'il n'existe pas de solutions de rechange sur le marché. L'élimination progressive des centrales électriques au charbon est très sensée, parce qu'il existe des solutions de rechange et que l'on peut constater une réduction des émissions.
Cependant, même si l'on adoptait aujourd'hui des mesures axées sur l'offre dans le secteur pétrolier et gazier du Canada, la demande mondiale resterait la même. L'offre mondiale suffit amplement pour répondre à la demande mondiale, et si nous adoptions de telles mesures, nous nuirions à l'industrie canadienne et nous ne ferions aucune différence dans le portrait global de la lutte contre les changements climatiques. Par conséquent, il faut absolument éviter de prendre des mesures axées sur l'offre et de bloquer des projets au Canada sans tenir compte des répercussions dans le monde entier.