Madame la Présidente, certains disent qu'il faut plus de gens sur le terrain pour contrer la violence, y compris la violence des gangs de rue. Je crois plutôt que la violence trouve ses racines dans la pauvreté, le désarroi, le manque d'éducation, l'absence d'espoir en l'avenir, les problèmes de santé mentale et les dépendances.
Dans ma communauté, il arrive souvent que des gens qui ont des problèmes d'alcoolisme ou de toxicomanie aient des démêlés avec la justice. Je suis moi-même alcoolique et fière d'être sobre depuis 24 ans. Je ne souhaite à personne d'être atteint de cette maladie. Comme j'ai une expérience personnelle de l'alcoolisme et que j'ai touché le fond à 36 ans, je sais à quel point ce problème complique aussi la vie des familles et des proches. On dit que l'alcoolisme est une maladie familiale parce qu'il touche toute la famille.
C'est pourquoi il faut, selon moi, investir davantage dans la recherche sur les dépendances et aider les gens sur le terrain. En Nouvelle-Écosse, les personnes qui veulent rencontrer un conseiller en toxicomanie se butent à des temps d'attente absolument ridicules, qui atteignent parfois 125 jours ou même 365 jours.
Je me suis réjouie de voir le gouvernement investir dans les soins de santé mentale en Nouvelle-Écosse, à hauteur de 138 millions de dollars par année pour les cinq prochaines années. Je m'en réjouis, car il nous faut le plus d'aide possible.
Malheureusement, le suicide a frappé à quelques reprises la Première Nation de Millbrook. Je pense entre autres à un jeune homme adepte des arts martiaux et pompier de métier. Il était promis à un brillant avenir et il était aimé de ses proches, mais il souffrait de dépression et d'anxiété. Quand il s'est présenté à l'hôpital, on lui a remis des pilules. Une fois chez lui, il a avalé les pilules et il s'est pendu. Ce n'était pas nécessaire d'en arriver là.