Madame la Présidente, je vous félicite d'avoir été choisie pour appuyer la présidence.
D'abord, je remercie les habitants de Beaches—East York et tous ceux qui m'ont appuyé pendant la campagne et au début de ma carrière politique alors que j'étais un parfait inconnu. Devenir candidat en politique est une leçon d'humilité. J'ai vu des centaines de personnes unir leurs forces pour soutenir ma candidature et mon parti, pour nous permettre, à chacun d'entre nous, de venir à la Chambre. Je remercie les centaines de personnes qui se sont impliquées dans les dernières élections, mais aussi au fil des ans. Bien sûr, je remercie également ma famille et particulièrement ma femme, Amy.
Je ne saurais dire si c'est grâce aux quatre dernières années passées ici ou malgré cette période, mais je suis toujours convaincu d'une chose: en tant que parlementaire, la politique demeure une des voies les plus efficaces pour améliorer de façon marquée la vie de nos voisins et de nos concitoyens. Être un député demeure une noble profession. Nous avons l'occasion d'en faire la preuve à nos concitoyens au cours des deux, trois ou peut-être quatre prochaines années alors que nous formons ce gouvernement minoritaire.
Les gouvernements minoritaires ont un énorme potentiel. Peter Russell, un universitaire et un politicologue de longue date, a étudié les gouvernements minoritaires et majoritaires partout dans le monde, y compris ici, chez lui. Il a affirmé que les gouvernements minoritaires au Canada font partie des plus dynamiques de notre histoire.
Il n'est pas étonnant que le discours du Trône cite M. Pearson. Sous le gouvernement Pearson, une approche de coopération a permis l'établissement du Régime de pensions du Canada, de prêts aux étudiants et de l'accès universel aux soins de santé, sans oublier le drapeau. Pendant ces cinq années de l'histoire canadienne, le Parlement a fait davantage que la plupart de ses prédécesseurs. Un gouvernement minoritaire a donc un énorme potentiel. Ce sera à nous, selon le comportement que nous adopterons à la Chambre, de choisir si nous saisissons cette occasion ou si nous succombons à la politique partisane.
L'une des tâches des députés consiste à collaborer avec les autres partis lorsque l'occasion se présente. J'ai eu la chance de le faire au cours de la dernière législature, notamment avec Murray Rankin du NPD, dans le dossier de l'amnistie en matière de cannabis, et avec Fin Donnelly du NPD, dans le dossier du commerce des ailerons de requins. J'ai eu l'occasion de travailler avec des députés actuels des partis conservateur et néo-démocrate sur l'ingérence dans les élections, la gouvernance des plateformes et la protection de la vie privée. Selon moi, ceux qui auraient regardé les délibérations de notre comité au cours de la dernière législature auraient eu peine à deviner quels membres appartenaient au Parti libéral, au NPD ou au Parti conservateur. C'est ainsi que l'on devrait fonctionner en cet endroit, en particulier dans les comités.
J'espère que ce genre de chose se produira davantage. J'ai aussi consacré beaucoup d'efforts au cours de la dernière législature pour arriver à faire preuve d'un certain degré d'indépendance fondée sur des principes, ce qui n'est pas toujours facile dans notre milieu. L'un des points que j'ai retenus de la campagne électorale, c'est que les habitants de ma circonscription souhaitent voir les députés collaborer autant que possible afin de réaliser de grandes choses pour le pays. Ils veulent aussi que nous nous montrions moins partisans et fassions preuve de plus d'indépendance fondée sur des principes.
Je tiens à réitérer un message qui nous a été transmis clairement par le discours du Trône et par les Canadiens qui nous ont élus: nous devons travailler ensemble. J'espère que nous prendrons tous cette responsabilité très au sérieux.
Les Canadiens nous ont aussi signalé clairement que nous devions nous attaquer beaucoup plus vigoureusement à la question des changements climatiques. Au début juin, j'ai eu la chance de présenter un projet de loi qui donnait au gouvernement l'obligation de veiller à ce que le Canada atteigne l'objectif « zéro émission nette » d'ici 2050. J'ai été absolument ravi que cet objectif devienne l'une des grandes priorités de notre plateforme et soit déjà l'une des priorités énoncées dans le discours du Trône.
Pendant la présente législature, nous aurons pour principal objectif d'établir un processus crédible pour que le Canada puisse devenir carboneutre, tout en veillant à ce que les travailleurs et les régions touchés bénéficient d'une transition équitable. Ce sera le grand défi des prochaines années. Nous avons déjà fait beaucoup de chemin depuis quatre ans. Au début de 2016, Environnement Canada prévoyait que les émissions s'établiraient à 815 mégatonnes en 2030. Grâce aux politiques élaborées dans les quatre dernières années, comme les règles visant à réduire les émissions de méthane de 40 %; l'élimination progressive des centrales électriques au charbon; la tarification de la pollution; d'énormes investissements dans le transport en commun, les technologies propres et l'efficacité énergétique; sans oublier la norme sur les carburants propres, à laquelle nous devons tous porter attention, en passant, parce qu'elle est en train de perdre de son mordant; eh bien, grâce à toutes ces politiques, les prévisions sont passées de 815 mégatonnes à 592, une baisse de 25 %.
À ma connaissance, c'est la première fois qu'un gouvernement fédéral reconnaît la gravité des changements climatiques et agit. L'actuel gouvernement ne s'est pas contenté de fixer des cibles et de les dépasser comme l'ont fait les conservateurs et les libéraux dans le passé. Ce gouvernement a fixé des cibles et pris des mesures pour réduire les émissions de façon substantielle; c'est un précédent. Il nous incombe maintenant de poursuivre sur cette lancée.
Nombre d'initiatives importantes sont prévues dans la plateforme libérale, notamment l'élargissement du réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques et la plantation de 2 milliards d'arbres. Nous avons également promis des incitatifs substantiels aux entreprises élaborant des technologies propres. Par surcroît, nous continuerons à investir dans le transport en commun et dans d'autres secteurs. Cependant, ces mesures, même combinées, ne permettront pas d'atteindre le niveau voulu. Par conséquent, nous devrons prendre des mesures plus énergiques pour respecter nos engagements vis-à-vis la communauté internationale et les générations à venir et honorer l'obligation morale qui nous incombe de faire notre part pour lutter contre les changements climatiques. Que veut dire faire notre part?
À l'heure actuelle, nous visons une réduction de 512 mégatonnes d'ici 2030, ce qui constitue un défi. Toutefois, pour ceux qui prennent les scientifiques au sérieux, je rappelle que le GIEC affirme que, d'ici 2030, il faut réduire les émissions mondiales de 45 % sous les niveaux de 2010. Combien d'entre nous dans cette enceinte connaissaient ce chiffre? Que signifie-t-il? Il correspond à une réduction de 380 mégatonnes. Or, notre cible actuelle est de 512 mégatonnes. Par conséquent, le minimum que nous devons atteindre d'ici 2030 est une réduction de 380 mégatonnes, soit une réduction de 45 % sous les niveaux de 2010, mais la tâche ne sera pas facile. À défaut de nous fixer des objectifs suffisamment ambitieux, nous ne prendrons pas des mesures suffisamment robustes.
Pour ce qui est de la collaboration dans le dossier des changements climatiques, je crois fermement dans la plateforme que nous avons présentée, qui propose des mesures énergiques et je salue la proposition du NPD qui recommande la création d'un bureau indépendant de la responsabilité en matière de changements climatiques, une initiative vraiment très importante.
Le Bureau du directeur parlementaire du budget, créé par les conservateurs, oblige le gouvernement à rendre des comptes en notre nom à nous, les parlementaires. Il nous aide à demander des comptes au gouvernement quand le ministre des Finances dépose un budget. La matérialisation de ces objectifs à long terme en un budget carbone sur cinq ans pour nous assurer d'avoir des mesures concrètes à court terme pour lutter contre les changements climatiques doit aussi s'accompagner d'un mécanisme indépendant qui contraigne le gouvernement à rendre des comptes à propos de son budget carbone. Que ce mécanisme dépende du Bureau du directeur parlementaire du budget ou du commissariat à l'environnement ou que nous adoptions un cadre de travail différent et indépendant importe peu; ce qui importe, c'est cette promesse de rendre des comptes en ce qui concerne les changements climatiques. C'est une occasion de collaborer.
Il y a la promesse que nous avons faite dans notre programme à propos d'une loi sur la transition équitable. Il faut, néanmoins, se montrer plus réaliste en ce qui concerne les différences régionales. En tant que député de Toronto, je me rends bien compte que c'est le Parti conservateur qui représente le mieux l'Alberta et la Saskatchewan dans cet endroit et le Bloc québécois, qui a fait son grand retour, qui représente une grande partie du Québec. Nous allons élaborer cette loi sur la transition équitable et, dans un esprit de collaboration entre les partis, nous devons donc absolument écouter nos collègues conservateurs, apprendre d'eux et tenir compte de leurs avis.
Le discours du Trône parle aussi de renforcer la classe moyenne. Manifestement, ceux d'entre nous ici et les gens de tout le pays ont entendu le premier ministre et le présent gouvernement mentionner la classe moyenne une fois ou deux au fil des ans.
Hausser le montant personnel de base constitue une mesure importante, qui touchera un grand nombre de Canadiens. On parle de grosses sommes. Ce sont 20 millions de Canadiens qui verront leur impôt réduit. Des centaines de milliers de Canadiens seront rayés du rôle d'imposition. Du fait qu'on fait passer le montant personnel de base d'un peu plus de 12 000 $ à 15 000 $, les gens qui ne devraient vraiment pas avoir à payer de l'impôt n'en paieront pas.
Cette mesure coûtera 6 milliards de dollars et il y a un problème: elle n'est pas couverte et sera financée par un déficit. Elle sera manifestement mise en oeuvre puisqu'il s'agit d'une promesse électorale. Si je me montrais un tant soit peu critique et juste, je dirais que les budgets demeurent viables et que je le croirai tant et aussi longtemps que le directeur parlementaire du budget me le dira.
L'optimisation des ressources est une tout autre chose. Nous devons nous assurer de l'équité des dépenses entre les générations. Je m'inquiète vraiment, d'un point de vue de la viabilité financière, quand je vois une baisse d'impôt généralisée ou même une augmentation du Supplément de revenu garanti qui sont financées par un déficit. Ces mesures devraient être financées correctement.
Nous avons une autre raison d'être optimistes. En effet, malgré les critiques, nous avons accompli d'énormes progrès au cours des quatre dernières années pour ce qui est de l'aide accordée aux gens qui travaillent fort pour joindre la classe moyenne, aux gens à faible revenu, et à ceux qui sont aux prises avec la pauvreté. Nous avons mis en place la Stratégie nationale sur le logement, et les mesures d'aide au logement entreront en vigueur cette année. Des milliers de personnes ne vivent plus dans la pauvreté, près de 900 000 selon les données de Statistique Canada. Il s'agit d'un progrès remarquable.
À titre de président du Caucus anti-pauvreté multipartite lors de la dernière législature — j'ai succédé au sénateur Eggleton, qui continue de défendre avec brio le concept de revenu de base —, je m'en voudrais de ne pas souligner les progrès incroyables que nous avons réalisés, mais aussi le manque d'ambition que je remarque à la Chambre.
Grâce à l'augmentation de l'Allocation canadienne pour enfants et du Supplément de revenu garanti, nous avons aidé des centaines de milliers de Canadiens à sortir de la pauvreté. Cependant, je ne vois aucune promesse similaire de la part des autres partis, rien qui puisse sortir un nombre aussi élevé de gens de la pauvreté.
Par contre, il y a une bonne nouvelle relativement à une collaboration potentielle dans un autre domaine. Je donne un peu de contexte.
Lorsqu'il était ministre des Finances, Ralph Goodale a présenté une mesure de soutien du revenu de base pour les travailleurs à faible revenu, un peu comme la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et l'Allocation canadienne pour enfants. Elle n'a pas été mise en œuvre. À l'époque, c'était une bonne idée libérale. Ensuite, lorsque le ministre des Finances Jim Flaherty l'a présentée en cet endroit et l'a concrétisée, c'est devenu une bonne idée conservatrice.
En anglais, le nom de la mesure, WITB, s'apparentait à celui de la circonscription de M. Flaherty, Whitby. En français, c'était la Prestation fiscale pour le revenu de travail. À la dernière législature, nous avons grandement bonifié cette mesure. Je ne sais pas combien de personnes ont porté attention au député de Timmins—Baie James et à son leadership, mais il réclamait la bonification de cette mesure. Ainsi, un ministre des Finances libéral, un ministre des Finances conservateur et un fauteur de troubles néo-démocrate réclamaient tous la bonification de la même mesure.
En tout, chaque année, plus de 50 milliards de dollars sont versés aux aînés par l'entremise de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, et plus de 20 milliards de dollars sont versés aux familles dans le cadre de l'Allocation canadienne pour enfants. Toutefois, même après les hausses effectuées à la dernière législature, seulement 2 milliards de dollars sont versés chaque année en soutien du revenu de base pour les travailleurs à faible revenu, ces gens qui occupent plus d'un emploi, qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui en ont le plus besoin. Voilà où la Chambre doit intervenir: il faut réduire la pauvreté. Nous sommes déjà tous d'accord à ce sujet.
Le discours du Trône parle aussi d'assurer la sécurité des Canadiens. Nous pourrions parler des nombreuses façons d'atteindre cet objectif. Je signale à ceux qui n'étaient pas ici pendant la dernière législature que Reese Fallon, qui était membre de la section des Jeunes libéraux de ma région, a été tuée lors de la fusillade survenue dans Danforth. Mon discours le plus difficile a été celui que j'ai prononcé à ses funérailles. Notre collectivité et la famille ont été très honorées de voir le premier ministre s'engager au point de venir assister aux funérailles. Cependant, nous devons agir. C'est ce que le programme du premier ministre a proposé de faire. Il faut donc se poser la question suivante. Comment peut-on agir le plus efficacement possible? Ce contexte rappelle à tous les députés l'importance d'établir un cadre de base. Par conséquent, si nous voulons que les municipalités puissent établir leurs propres règles et si nous voulons vraiment une approche efficace, alors il faudrait proposer aux municipalités des règles de base optionnelles.
Pour ce qui est d'assurer la sécurité des Canadiens, je suis heureux de dire que, à la suite du travail que tous les partis ont réalisé en ce qui a trait à la vie privée, une bonne partie de ce travail et des recommandations de notre comité se sont traduits par des engagements que nous avons pris dans notre programme. Nous allons assurer la cybersécurité des Canadiens. Tout au long de sa vie, mon garçon, qui a maintenant trois ans, devra utiliser des services en ligne. Il faut donc mettre en place des règles adaptées à sa réalité.
Des milliers de Canadiens continuent de mourir en raison de la drogue contaminée et de la crise des opioïdes. Selon les données de Statistique Canada, pour la première fois en 40 ans, l'espérance de vie stagne à cause de la crise des opioïdes. Des milliers de gens sont morts. Si ces décès n'étaient pas dus à la consommation de drogue, je suis convaincu que la réponse des gouvernements provinciaux serait plus énergique. Le gouvernement fédéral, lui, a pris des mesures importantes au cours des quatre dernières années, mais il ne semble pas y avoir la même volonté collective au sein de tous les partis et des gouvernements provinciaux pour répondre à cette véritable crise de santé publique.
Le discours du Trône indique à juste titre que nous en avons fait beaucoup, mais il en reste encore à faire. J'espère que tous les députés conviennent de cette réalité: la toxicomanie doit être vue comme un problème de santé. Oui, il faut cibler les trafiquants et les producteurs, mais ceux qui ont besoin d'aide, les patients, doivent justement être traités comme des patients, pas comme des criminels. Si nous le faisons pour la dépendance à l'alcool et au jeu, il faudrait aussi le faire pour toutes les drogues. C'est en agissant ainsi que nous pourrons sauver des vies. Si nous considérons la toxicomanie comme un enjeu de santé publique et que nous acceptons tous cet état de fait, alors nous pourrons collaborer pour inclure des mesures en ce sens dans la législation.
Les gens de ma circonscription ont aussi demandé qu'une stratégie soit mise en œuvre plus rapidement afin de s'attaquer aux maladies rares et ils demandent toujours une approche universelle et nationale en matière d'assurance-médicaments. Je sais qu'il en a été question dans le discours du Trône et dans notre plateforme, et beaucoup de travail a été accompli à ce sujet lors de la précédente législature.
Helena Kirk, une adolescente de 13 ans de ma circonscription, a reçu un diagnostic de cancer à l'âge de 3 ans et elle a passé 841 jours en chimiothérapie. Elle a rencontré le premier ministre, le ministre des Sciences et l'ancienne ministre de la Santé. Notre plateforme électorale comportait un engagement de 30 millions de dollars pour la recherche sur le cancer chez les enfants, et nous le devons, en grande partie, aux efforts d'Helena. Je tiens à remercier Helena de son excellent travail et à lui dire que nous ferons tout notre possible pour sauver la vie de ses amis.
Il s'agit pas seulement d'assurer la sécurité des Canadiens, mais aussi celle de tous les êtres vivants dans la société canadienne, doués de la capacité de penser, de ressentir et d'aimer. Cela comprend, entre autres, les animaux. Au cours de la dernière législature, nous avons réalisé des progrès au chapitre des mesures de protection des animaux et nous poursuivrons sur cette lancée.
Autre point important, le discours du Trône évoque la nécessité de faire avancer le dossier de la réconciliation.
Je vais d'abord parler de l'affaire portée devant le Tribunal canadien des droits de la personne. J'ai entendu la ministre dire que l'argent ne constituait pas un obstacle. À la fin de janvier, nous devrons présenter des observations au Tribunal pour déterminer adéquatement la marche à suivre en vue d'une juste indemnisation, établissant ainsi que l'argent ne constitue pas un obstacle, en plus de préciser combien cela coûtera et de nous engager à adopter un processus équitable. Ayant déjà parlé à la ministre, je compte examiner de très près ces observations. Nous devons voir à ce que les membres de notre société qui ont été victimes de discrimination de la part de l'État reçoivent l'indemnisation qui leur est due.
Nous avons constaté des progrès incroyables en matière d'assainissement de l'eau, question qui préoccupe beaucoup les habitants de ma circonscription. Au cours des quatre dernières années, plus de 60 % des avis d'ébullition de l'eau à long terme dans les réserves ont été levés. Nous avons injecté 2 milliards de dollars dans le système. Lorsque le directeur parlementaire du budget a dit qu'il fallait plus d'argent, nous l'avons fourni. Dans le cadre de l'engagement quinquennal que nous avons pris, nous sommes sur la bonne voie de lever tous les avis.
Il y a à Grassy Narrows un autre projet qu'il faut mener en priorité. J'ai été très heureux d'entendre la ministre dire que l'argent ne constituait pas un obstacle et que l'installation serait construite avec l'aide du fédéral. Encore une fois, je vais suivre ce dossier de très près.
Il faut aussi mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Lorsque j'ai croisé Romeo Saganash l'autre jour, nous avons parlé brièvement de la promesse électorale que nous avons faite d'accepter son projet de loi comme un strict minimum. J'espère faire adopter au cours de la présente législature les amendements à son projet de loi qui n'avaient pas été retenus lors de la précédente. J'espère que son projet de loi sera un point de départ. Nous avons une occasion historique de mettre en œuvre cette déclaration des Nations unies et d'accorder aux peuples autochtones les droits fondamentaux qu'ils méritent.
Je souhaite parler d'un dernier point au sujet de la réconciliation, soit les communautés autochtones urbaines. J'aurais voulu que le programme libéral et le discours du Trône en parlent davantage. Nous devons nous engager beaucoup plus concrètement envers elles. Selon certaines estimations dont j'ai connaissance, en Ontario seulement, plus de 80 % des Autochtones ne vivent pas dans les réserves. Nous devons nous assurer que les intervenants des services aux Autochtones en sont conscients et qu'ils sont en mesure de fournir des services adéquats aux communautés autochtones urbaines.
En ce qui concerne la place du Canada dans le monde, nous avons connu de belles réussites au cours des quatre dernières années. Le système d'immigration et de détermination du statut de réfugié est plus équitable. Soyons clairs: l'an dernier, nous avons accueilli plus de réfugiés que tout autre pays dans le monde. Nous fournissons notre part d'efforts, et c'est la bonne chose à faire. Ma circonscription compte une grande communauté bangladaise. Les membres de cette communauté m'ont demandé de m'exprimer haut et fort sur la crise des réfugiés rohingyas. C'est ce que le gouvernement et moi-même avons fait, grâce aux recommandations de Bob Rae. Je suis très fier des efforts déployés par le gouvernement dans ce dossier au cours de la dernière législature.
Nous devons continuer à jouer un rôle de chef de file sur la scène mondiale pour défendre les droits de la personne. Nous devons continuer à défendre et à soutenir nos institutions multilatérales, en le faisant là où nous excellons, c'est-à-dire à la base, en formant des juges, des commissaires aux élections, et en renforçant les processus parlementaires. Nous devons redoubler d'efforts là où nous excellons. Nous le faisons dans divers pays, mais de toute évidence, quand on voit ce qui se passe un peu partout sur la planète, le Parlement et le peuple canadiens peuvent faire profiter bien d'autres pays d'un soutien et d'un processus décisionnel démocratique stables.
Dans le dossier de la lutte contre les changements climatiques à l'échelle mondiale, les députés de la dernière législature ont joué un rôle important dans l'élimination du charbon, tant au pays qu'ailleurs dans le monde. Nous avons joué un rôle de chef de file en aidant le reste de la planète à s'engager sur cette voie. Nous devons poursuivre nos efforts, mais nous ne pouvons pas le faire sans prendre des mesures concrètes au pays pour atteindre nos cibles de réduction des émissions. Nous devons aider notre pays et la planète à relever ce défi déterminant de notre époque.
Je terminerai en réitérant que nous avons une occasion en or, au sein de ce gouvernement minoritaire, de travailler main dans la main pour faire avancer ces grandes idées et ces grands enjeux qui ont le pouvoir d'améliorer grandement la vie des Canadiens et de tous les habitants de la planète. Ne laissons pas passer cette occasion.