Monsieur le Président, je souhaite remercier le député de Northumberland—Peterborough-Sud de partager son temps de parole avec moi.
Je veux remercier les électeurs de Kelowna—Lake Country de m'accorder leur confiance pour les représenter. Je remercie tous les donateurs et les centaines d'amis, de proches et de bénévoles qui ont consacré d'innombrables heures à ma campagne. Je remercie mon mari, Larry Gray, mon fils, Daniel Gray, ma famille immédiate et tous mes amis. Ce fut une décision familiale et un énorme effort familial.
Kelowna—Lake Country est un merveilleux mélange de régions urbaines et rurales, et nous sommes l'une des collectivités dont la croissance est la plus rapide au Canada, ce qui crée des possibilités et des défis.
Nous avons un éventail diversifié d'entreprises: fermes, vignobles, microbrasseries et entreprises des secteurs de l'aérospatiale, du cinéma et de l'animation, ainsi que des arts et de la culture. Nous avons des activités touristiques et de plein air, notamment les sports nautiques, le golf, la randonnée, le vélo, le ski, ainsi que la pêche sportive, le tir et la chasse, auxquelles nous pouvons nous adonner tout près de chez nous.
Les principaux secteurs d'emploi sont les services professionnels, les soins de santé, la technologie, le commerce et la construction. Nous avons un aéroport municipal prospère classé au 10e rang des aéroports les plus achalandés au Canada, ainsi que le Collège Okanagan et le campus Okanagan de l'Université de la Colombie-Britannique.
J'aimerais revenir en arrière un instant pour parler des raisons de ma décision, qui remonte à plus de deux ans, de me présenter comme candidate aux élections fédérales.
Le premier ministre s'est rendu à Kelowna pour parler lors d'une assemblée publique à l'Université de la Colombie-Britannique—Okanagan. J'ai participé à cette assemblée à titre de conseillère municipale de Kelowna. Je voulais entendre le premier ministre parler. La distance entre ma banquette et celle du premier ministre est à peu près la même que celle qui me séparait de lui cette journée-là.
Après avoir entendu le premier ministre répondre à de nombreuses questions sur les modifications fiscales qu'il proposait à l'époque, modifications qui auraient nui aux familles et aux petites entreprises, en tant que mère et propriétaire de petite entreprise, j'étais bien placée pour savoir à quel point le premier ministre était déconnecté de la réalité. Voilà ce qui m'a poussée à me porter candidate.
N'oublions pas que lorsque ces modifications fiscales visant les petites entreprises ont été proposées il y a deux ans, 35 organisations canadiennes se sont mobilisées comme jamais auparavant et ont formé la Coalition pour l'équité fiscale envers les PME, faisant ainsi front commun contre les propositions fiscales du gouvernement fédéral.
D'ailleurs, Perrin Beatty, le PDG de la Chambre de commerce du Canada, a dit: « [j]e n'ai jamais vu de réforme qui suscite autant d'inquiétudes chez nos membres. […] Et pour aggraver les choses, les entrepreneurs n’ont que 75 jours, en pleine période estivale, pour soumettre leurs commentaires. On ne peut pas appeler ça une consultation. C’est en fait une façon de s’attaquer en douce aux agriculteurs et aux entreprises familiales. »
Certaines des modifications fiscales proposées à l'origine n'ont pas été apportées. Toutefois, beaucoup l'ont été, y compris des changements aux investissements passifs et au fractionnement du revenu.
Je me suis entretenue avec des milliers d'électeurs de ma circonscription, Kelowna—Lake Country, qui ont subi les conséquences négatives des changements fiscaux visant les petites entreprises. Il y a des agriculteurs qui ne peuvent pas prendre leur retraite, des familles qui paient beaucoup plus d'impôt sur le revenu des particuliers et des conjoints qui ont dû retourner travailler et cesser de faire du bénévolat à l'école de leurs enfants.
L'histoire que m'a racontée une famille m'a vraiment interpellée. Elle a dû prendre une décision difficile l'année dernière, celle de ne pas souscrire à un régime enregistré d'épargne-études pour les enfants. Ce sont des situations vécues par des personnes bien réelles. J'ai pris la parole à la Chambre il y a quelques jours pour demander au gouvernement d'abroger ces changements fiscaux et, comme d'habitude, la réponse du ministre des Finances ne tenait pas compte des conséquences réelles de ces politiques pour les gens.
En plus d'avoir discuté avec des résidants tous les jours, j'ai fait du porte-à-porte pendant toute une année. Sous la neige ou la pluie ou en pleine canicule, j'ai personnellement frappé à plus de 30 000 portes et, en comptant les tournées de ma formidable équipe de bénévoles, je peux dire que c'est à 55 000 portes que nous avons frappé.
Pendant que nous faisions du porte-à-porte, je me suis rendu compte que je n'étais pas la seule personne à avoir certaines préoccupations à l'égard du gouvernement. Nombre de problèmes ont été constamment soulevés dans ma circonscription. Non seulement les gens étaient inquiets, mais ils avaient l'impression qu'on ne les écoutait pas.
Ils se souciaient notamment de la hausse du coût de la vie, de l'abordabilité en général, des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de toxicomanies dans nos rues, du désir de travailler fort et d'améliorer son sort, de leurs concitoyens qui perdent leur emploi dans le secteur des ressources, des modifications fiscales imposées aux sociétés, de la paperasserie gouvernementale, des atteintes aux droits et libertés de la personne, de la propreté de l'air et de l'eau ainsi que de la lourdeur des procédures d'embauche de travailleurs agricoles temporaires.
À Kelowna, la toxicomanie est un fléau qui ébranle toute la collectivité. La santé mentale et la toxicomanie sont des questions auxquelles j'ai moi-même consacré beaucoup de temps en consultant des résidants, des groupes communautaires, des fonctionnaires, des centres de traitement, des intervenants de première ligne et des professionnels de la santé. Il est évident que peu d'efforts sont déployés pour mettre sur pied un système de soins axé sur les traitements et la réadaptation. Les gens de notre collectivité et de nos quartiers ont l'impression que personne ne tient compte de leurs préoccupations.
Nous devons tenir les criminels responsables de l'approvisionnement en fentanyl illicite. Il nous faut des lois pour lutter contre les criminels et les chasser de nos rues, et il faut mieux outiller nos policiers. Nous devons aider les toxicomanes du pays en misant sur la réadaptation et la prévention. Il y a des lacunes à cet égard. Le discours du Trône ne propose rien pour y remédier.
Nous devons modifier la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances et appliquer pleinement des mesures concrètes pour aider les gens à vaincre leur dépendance. Cela comprend le financement direct des centres de désintoxication et de rétablissement. J'implore le gouvernement d'en faire une priorité fédérale.
Le fabricant Tolko Industries a annoncé la fermeture permanente de sa scierie à Kelowna, ce qui signifie que les 127 employés récemment mis à pied viendront grossir les rangs des 217 employés permanents licenciés. Cela porte à 4 000 le nombre total d'emplois perdus dans le secteur forestier en Colombie-Britannique seulement. Il s'agit d'emplois bien rémunérés qui faisaient vivre des familles au sein de notre collectivité.
Je me suis entretenue avec de nombreux intervenants de l'industrie forestière et leur message est semblable: il n'y a pas de pénurie de ressources renouvelables disponibles, ce sont plutôt les coûts et les règlements associés aux gouvernements provinciaux et fédéral qui rendent l'exploitation forestière plus difficile.
Le discours du Trône ne fait pas mention de l'accord sur le bois d'oeuvre. Par le passé, le Canada a déposé des plaintes en matière commerciale contre les États-Unis et a eu gain de cause. Toutefois, lorsque les entreprises locales doivent payer d'avance des droits de douane, les coûts immédiats augmentent considérablement. Le gouvernement fédéral doit négocier un accord sur le bois d'oeuvre pour mettre fin à ce conflit, redonner des certitudes à l'industrie et remettre les gens au travail.
Ma circonscription, Kelowna-Lake Country, est étroitement liée aux provinces des Prairies sur le plan économique. Je rencontre tous les jours des gens qui vivent en Colombie-Britannique et travaillent en Alberta, dans le secteur des hydrocarbures. Nous avions des vols directs de Kelowna à Fort McMurray, mais ils ont été annulés en raison du ralentissement économique. Le discours du Trône ne dit rien sur ce que le gouvernement va faire pour remettre les gens au travail. Nous devons nous assurer d'avoir une réglementation stable dans le secteur de l'énergie afin d'attirer et de conserver les investissements au Canada. Nous devons remettre les gens au travail.
Qu'il s'agisse d'étudiants, de familles ou de retraités, les gens me parlent tous les jours de la cherté de la vie. En faisant du porte-à-porte, j'ai vu des habitations où plusieurs générations se retrouvaient à vivre ensemble. Beaucoup de gens essaient de trouver des façons de se tirer d'affaire. Nous devons maintenir un faible taux d'imposition tout en évitant une augmentation de la dette publique de notre pays. Les gens craignent d'avoir un jour à payer des impôts plus élevés pour rembourser la dette contractée en raison des décisions que les libéraux prennent à l'heure actuelle. Le discours du Trône ne dit rien sur le moment où nous reviendrons à l'équilibre budgétaire.
Pour les habitants de ma circonscription, Kelowna—Lake Country, il est important de protéger notre bassin hydrographique de la moule zébrée et de la moule quagga, des espèces envahissantes. Il n'y a rien dans le discours du Trône à propos de la protection des sources d'eau. Lorsque ces espèces envahissantes se retrouvent dans un lac, elles modifient l'écosystème en prenant le dessus sur tout, rendent les plages infréquentables et s'attachent aux infrastructures dans l'eau. Beaucoup de gens puisent de l'eau potable dans nos lacs. Une étude a démontré que si ces espèces envahissantes se retrouvent dans nos lacs, cela va occasionner des pertes économiques et des coûts directs de l'ordre de 40 millions de dollars, et ce, dans l'Okanagan seulement.
J'ai eu l'honneur de présider la Commission des eaux du bassin de l'Okanagan, l'organisme à la tête de cette initiative en Colombie-Britannique. Nous avons rencontré la ministre des Pêches et des Océans à Ottawa pour attirer son attention sur le problème des espèces de moules envahissantes qui ont fait leur apparition au sud de la frontière avec les États-Unis et qui se sont par la suite déplacées vers l'Ouest, jusqu'au Manitoba. Le gouvernement s'est contenté d'une attribution minimale de ressources, ce qui n'a absolument pas permis de protéger le bassin de l'Okanagan ou l'Ouest du Canada contre ces espèces envahissantes qui progressent vers l'Ouest.
Enfin, je suis honorée d'avoir été choisie comme membre du cabinet fantôme responsable du commerce interprovincial. Voilà qui me permettra de mieux faire entendre les voix de Kelowna—Lake Country et de la Colombie-Britannique lorsque nous exigerons des comptes de la part du gouvernement. Il est impératif d'assurer la libre circulation des marchandises, des services et des personnes d'une province à l'autre. Les lourdeurs administratives étouffent les entreprises. Nous avons des accords de libre-échange avec d'autres pays, mais pas dans notre propre pays. En tant qu'entrepreneure ayant travaillé 27 ans dans l'industrie vinicole de la Colombie-Britannique, j'ai pu moi-même constater à quel point les barrières commerciales entre les provinces nuisent à l'expansion des marchés des établissements vinicoles locaux de la Colombie-Britannique.
Tout le monde sait que le pays est divisé. Les différends commerciaux intérieurs entre les provinces se sont envenimés, ce qui crée de l'incertitude. Le gouvernement doit prendre au sérieux la question de l'unité nationale, assouplir la réglementation et permettre la libre circulation des biens et services.
Je promets de continuer à être active et à m'engager au sein de ma collectivité tout en défendant avec vigueur les intérêts des habitants de Kelowna—Lake Country à la Chambre.