Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'être de nouveau ici, à la Chambre, pour la 43e législature, et d'avoir l'occasion de me prononcer sur le discours du Trône.
L'occasion de donner des discours à la Chambre m'a manqué entre les mois de juillet et de décembre, mais il faut dire que j'ai eu bien des occasions de le faire durant la campagne électorale.
Je suis extrêmement content de revenir à la Chambre pour la 43e législature. Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du discours du Trône. Il s'agit d'un discours très important qu'il faut communiquer aux Canadiens puisqu'il constitue une feuille de route, c'est-à-dire la vision du gouvernement. La Chambre m'a un peu manqué depuis juin, en raison des élections. J'aime informer les députés de ce qui se passe dans ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook, et continuer à défendre les intérêts de mes concitoyens.
Je dois remercier les gens de Sackville—Preston—Chezzetcook de m'avoir encore une fois fait confiance et de m'avoir permis de continuer à travailler avec eux et pour eux. C'est exactement ce que je compte faire. Je remercie aussi les nombreux bénévoles de ma circonscription et de l'extérieur de ma circonscription. Un grand nombre de bénévoles ont participé tout au long de la campagne électorale, c'est-à-dire de la première journée jusqu'au 21 octobre. À bien y penser, c'est vraiment l'essence même de la démocratie. Ces personnes veulent participer au processus électoral et elles veulent que leurs voix soient entendues. Je suis très reconnaissant de l'appui qu'elles m'ont donné et je les en remercie.
Je tiens aussi à remercier ma famille. Comme les députés le savent, la fonction de parlementaire ne nous permet pas d'être à la maison aussi souvent que nous le souhaiterions. Le vrai travail se fait auprès de nos concitoyens, mais il faut aussi être présent à la Chambre pour légiférer et travailler ensemble afin d'améliorer la vie des Canadiens en général et celle des gens dans nos circonscriptions respectives.
Du début à la fin, j'ai eu l'impression que deux campagnes électorales distinctes se déroulaient en même temps. J'aimerais dire quelques mots à ce sujet et sur la perception que mes concitoyens et moi-même avions de la situation à l'échelle nationale et à l'échelle locale. Pour être tout à fait honnête, au niveau national, il s'agissait d'une campagne inédite pour les Canadiens: les insultes et la désinformation fusaient de partout, et on est même allé jusqu'à tenter de faire peur aux gens. Bien des choses vues et entendues à la télévision ont mis les Canadiens mal à l'aise, peu habitués qu'ils sont à certains procédés. Nous travaillons ensemble. Nous avons confiance les uns dans les autres pour faire avancer les choses pour les Canadiens.
En fin de compte, je me suis retroussé les manches et je me suis concentré sur le travail à faire, en étroite collaboration avec mes électeurs, auxquels j'ai tendu l'oreille. J'ai pu ainsi faire valoir quelques-unes des grandes réalisations du gouvernement au cours des quatre dernières années. En discutant avec les aînés de l'aide que nous leur avions apportée, je leur ai rappelé que nous avions débloqué des fonds pour sortir un grand nombre d'entre eux de la pauvreté et que nous avions vite ramené l'âge de la retraite à 65 ans, peu de temps après que les conservateurs l'eurent haussé à 67 ans.
Bien entendu, la discussion sur les changements climatiques est importante. Il s'agit d'un dossier crucial et probablement le plus grand défi de notre époque. De nombreux habitants de ma circonscription ont beaucoup de propositions à cet égard. Ils accueillent favorablement les excellentes mesures que nous avons prises, comme l'augmentation de la proportion de plans d'eau et de terres protégés, que nous faisons passer de 1 % à 14 %. Ils comprennent que ce pourcentage augmentera à 25 % d'ici 2025 et à 30 % d'ici 2030.
J'ai eu l'occasion également de m'entretenir avec de nombreux anciens combattants. La population de la Nouvelle-Écosse affiche la plus grande proportion d'anciens combattants et de personnel militaire du Canada, et celle de la circonscription de Sackville—Preston—Chezzetcook affiche la plus grande proportion de la province. Il m'est donc extrêmement important de poursuivre le dialogue avec les anciens combattants et les militaires.
Les députés le savent peut-être déjà, mais j'ai eu l'honneur d'avoir été nommé secrétaire parlementaire du ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale par le premier ministre. C'est un honneur, car j'ai été appelé à travailler étroitement avec des militaires et des anciens combattants. J'ai aussi siégé au Comité permanent des anciens combattants au cours des deux dernières années.
Nous avons eu des conversations très intéressantes à l'échelle locale mais, si je ne m'abuse, pas à l'échelle nationale. Quoi qu'il en soit, les Canadiens ont pris la bonne décision en nous réélisant pour former le gouvernement. Cependant, nous devons nous acquitter de ce nouveau mandat dans un contexte de gouvernement minoritaire. Néanmoins, j'estime que l'actuel gouvernement est le mieux placé pour diriger le Canada et en assurer l'avenir.
Nous sommes conscients qu'il faut faire davantage dans le dossier de l'assurance-médicaments. Il s'agit d'une mesure extrêmement importante. Il faut également faire davantage dans le secteur social, notamment en matière de logement.
Nous savons aussi qu'il est nécessaire d'être actifs en ce qui concerne les accords commerciaux. C'est d'ailleurs ce que nous avons fait dans le passé. Nous avons conclu 14 ententes commerciales au cours d'un seul mandat. Sans entrer dans les détails, je mentionne trois accords particulièrement importants, notamment l'Accord de libre-échange nord-américain, qui nous a extrêmement bien servis, et bien sûr, le Partenariat Asie-Pacifique et l'accord de libre-échange avec l'Union européenne. Je précise que chacun des deux derniers accords nous ont ouvert un marché de 500 millions de personnes avec lesquelles commercer. Au total, cela représente un milliard de personnes.
Le défi consiste à savoir comment nous allons collaborer. J'ai été ravi d'entendre certains chefs de partis de l'opposition, pas tous, affirmer clairement à la Chambre la semaine dernière qu'ils prennent toute la mesure du défi. Les Canadiens souhaitent que nous collaborions. En fait, c'est ce qu'ils veulent. Ils savent que notre parti est ouvert à la collaboration parce qu'il est extrêmement important d'adopter cette approche. Il faut cesser de chercher des coupables et de blâmer les autres. Une bonne idée est toujours valable, peu importe de quel parti à la Chambre elle vient. Il est essentiel de s'en rappeler.
Je parlerai maintenant des gouvernements minoritaires. Certains de ces gouvernements ont été remarquables dans la mesure où ils ont réussi à apporter des changements substantiels dans l'intérêt des Canadiens. Je songe en premier lieu au gouvernement minoritaire dirigé par Lester B. Pearson. On a qualifié cette période de belle époque parce qu'elle a été marquée par des réalisations très importantes. Voici quelques-unes des grandes réussites de ces années.
Une réussite extrêmement importante est la Loi sur les langues officielles. C'est drôle parce que, 50 ans plus tard, nous la modernisons. Cette loi reconnaissait tant les pères fondateurs que les peuples fondateurs. Aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus riches non seulement parce que nous nous comprenons mutuellement, mais aussi parce que le fait d'avoir deux langues officielles au Canada nous permet de commercer avec de nombreux pays.
Une autre réussite est le Régime de pensions du Canada. L'année dernière, le gouvernement a réussi, en collaboration avec les provinces et les territoires, à opérer une modernisation nécessaire du Régime de pensions du Canada dont les Canadiens peuvent être fiers. Les Canadiens en tireront de plus en plus d'avantages à mesure que nous progresserons.
L'assurance-maladie est une autre réussite découlant d'un gouvernement minoritaire. Elle est extrêmement importante. Je dois raconter. L'un des principaux acteurs du gouvernement libéral minoritaire à l'époque était Allan J. MacEachen, de l'île du Cap-Breton. Il est devenu vice-premier ministre du Canada et a siégé aux côtés de Pierre Elliott Trudeau.
Nous avons instauré le nouveau programme de prêts d'études. On a posé une question à ce sujet aujourd'hui. Au cours des deux ou trois dernières années, le gouvernement y a apporté des changements importants qui faciliteront la vie des jeunes qui tentent d'améliorer leur sort.
C'est aussi pendant cette période que nous avons mis fin à la peine de mort.
Parlons maintenant du gouvernement minoritaire de Paul Martin. Deux améliorations majeures ont eu lieu pendant son mandat. Il y a d'abord le mariage entre personnes de même sexe, ce qui est extrêmement important. Le gouvernement a mené la charge dans ce dossier. Il y a aussi eu la taxe sur l'essence, un nouveau programme destiné à aider les municipalités à investir dans de nouvelles infrastructures. Ce programme est si important que l'an dernier nous avons doublé les fonds provenant de la taxe sur l'essence.
Voilà quelques-uns des grands changements que des gouvernements minoritaires ont accomplis.
Est-ce que je suis heureux de la situation? Je préférerais un gouvernement majoritaire, mais je sais qu'en situation minoritaire, les ministériels et l'ensemble des députés parviennent à accomplir bien des choses. C'est ce que les Canadiens veulent que nous fassions, et je sais que nous pouvons le faire et que nous le ferons.
Je m'en voudrais de ne pas parler d'unité nationale. C'est un sujet très important. L'unité nationale est une notion qui ne date pas d'hier, de la semaine dernière ou même de l'an dernier. Nous formons une grande nation parce que nous avons des défis à relever. Lorsque ces défis surviennent, ils deviennent des possibilités dont nous tirons parti pour améliorer notre situation.
J'aimerais partager une anecdote avec mes collègues. Mon père, George A. Samson, était plombier et électricien à l'île du Cap-Breton, plus précisément à l'île Madame. Il avait été à l'école jusqu'en sixième année. Il était conseiller municipal, car il adorait parler et représenter les gens. En 1980, le gouvernement Davis de l'Ontario l'a invité à faire partie d'une assemblée composée de nombreux Canadiens afin de discuter de la Constitution et d'unité nationale. Il était vraiment emballé à l'idée de faire partie de ce projet. Il a participé aux discussions. Je sais qu'elles ont mené à de grandes choses pendant cette décennie.
Il faut mettre fin à cette division et nous concentrer sur nos forces plutôt que sur nos différences. Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est quelque chose que les Canadiens ont toujours su bien faire dans le passé.
Quand j'entends parler d'éminents politiciens qui mettent l'accent sur nos différences, attisant de ce fait des insécurités ici et là, cela me blesse sincèrement, car je sais que nous pouvons faire mieux.
Qu'on me permette de citer le premier premier ministre du Canada, John A. Macdonald:
Si je pouvais exercer une quelconque influence ou un certain pouvoir sur l'esprit et l'intelligence des habitants du Canada, je leur laisserais cette recommandation en héritage: « Quoi que vous fassiez, adhérez à l'Union. Nous avons un grand pays et nous en ferons l'un des plus grands de l'univers si nous le préservons. Nous sombrerons dans la médiocrité et dans l'adversité si nous acceptons que l'union soit brisée. »
Je ne saurais mieux dire moi-même.
Il s'agit de travailler ensemble: voilà l'essentiel. Notre pays est formidable, mais à quel point? Eh bien, nous vivons dans l'un des meilleurs pays au monde. Pendant quatre années consécutives, notre pays a été classé au premier rang mondial pour ce qui est de la qualité de vie. Ce n'est pas si mal. Nous occupons également le troisième rang mondial pour l'éducation, le quatrième rang pour la liberté, le sixième rang parmi les meilleurs pays avec lesquels faire des affaires, et le neuvième rang pour l'indice de bonheur. Quel grand pays. Continuons de travailler ensemble à améliorer la vie de tous les Canadiens.
Pour ce faire, nous avons besoin de l'appui des députés de tous les partis. Nous devons aider le milieu des affaires et collaborer avec lui afin de garantir qu'il dispose des outils pour établir des liens et tirer profit des accords commerciaux internationaux que nous signons. Nous devons collaborer pour lutter contre les changements climatiques parce qu'il s'agit du plus grand défi de notre époque. Nous devons travailler ensemble afin de respecter la promesse que nous avons faite à tous les Canadiens relativement à l'assurance-médicaments. C'est extrêmement important. Nous devons continuer à travailler ensemble pour le logement en construisant des logements pour les aînés. C'est le prochain défi.
Nous nous concentrons sur ces enjeux, c'est essentiel. Nous devons mettre l'accent sur les familles, les jeunes, les anciens combattants et les aînés. Ce sont là des aspects essentiels, et nous devons collaborer pour obtenir des résultats. Je crois que nous le ferons. Nous devons y arriver.
Je vais parler du Wexit. Les gens de l'Ouest sont impatients. Nous travaillerons avec eux parce que, quand les temps sont durs dans une région du pays, nous unissons nos forces et trouvons des façons de créer des liens et d'aider les gens. Voilà ce que nous ferons.
J'ai déjà constaté une avancée en Alberta en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. Le premier ministre provincial s'est dit maintenant ouvert à l'idée. C'est ce que j'appelle un véritable effort de collaboration en vue de continuer à améliorer ce grand pays.
Qu'en est-il du pipeline? Il y a déjà 2 200 personnes qui travaillent sur ce chantier et, à l'été, elles seront 4 200. Nous allons maintenant de l'avant avec le pipeline, comme nous l'avions promis.
J'entends aussi parler du projet de loi C-69 par rapport au Wexit. Je crois que le premier ministre a dit l'autre jour que nous sommes ouverts aux discussions si certains ajustements doivent être apportés. Il a même demandé aux premiers ministres provinciaux de travailler ensemble dans le but de présenter des suggestions communes. C'était mon troisième point.
Le quatrième enjeu dont j'entends beaucoup parler est celui des paiements de péréquation ou du programme de stabilité financière. C'est justement à cela que ces mesures servent. Nous essayons de soutenir les gens de l'Ouest et nous continuerons à le faire. Une façon d'y parvenir est de faire des ajustements. En apportant des modifications parce que les temps sont durs pour certaines provinces, nous leur venons en aide. En période de prospérité, nous nous attendons à ce qu'elles soutiennent le reste du Canada.
C'est un plaisir d'être de retour à la Chambre des communes pour prendre la parole au nom des habitants de ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook.