Monsieur le Président, comme c'est la première fois que j'interviens à la Chambre des communes, je me dois tout d'abord d'exprimer mes sincères remerciements aux électeurs de Calgary-Centre qui m'ont donné le privilège et la responsabilité de faire entendre leur voix dans cette enceinte.
Calgary-Centre est une région diversifiée qui reflète bien l'excellence dont le Canada fait sa marque de commerce. Elle est un miroir du Canada actuel, mais aussi de son passé glorieux et de son avenir prometteur.
Nous célébrons le passé chaque été, à l'occasion du Stampede, le plus fantastique spectacle en plein air au monde, dont les origines remontent à l'époque où les éleveurs et les cowboys devaient faire preuve de grandes habiletés pour conduire le bétail jusqu'au marché.
L'atmosphère trépidante qui règne dans la métropole qu'est devenue Calgary, notamment dans ses plus vieux quartiers, et la présence des nombreux nouveaux arrivants qui s'y sont établis illustrent bien la réalité actuelle. Malheureusement, au cours des quatre dernières années, les mauvaises politiques gouvernementales ont entraîné un exode des cerveaux et des occasions d'affaires au centre-ville, normalement très animé. Néanmoins, chez nous, tous sont convaincus qu'il est possible de surmonter les difficultés qu'on nous impose de subir.
L'avenir semble plus prometteur depuis que le nouveau gouvernement provincial a mis en œuvre des politiques axées sur la croissance et sur une approche équilibrée qui mettront un terme à des années de stagnation économique pour nous permettre d'aller de l'avant.
J'ai choisi de représenter cette circonscription en raison de tout ce qui lui est associé: vitalité et possibilités, diversité et histoire. Je suis honoré que, lors des dernières élections, les habitants de Calgary-Centre aient si bien entendu mon message qu'ils ont sans hésiter voté massivement pour un député conservateur plutôt que pour le député libéral sortant. Le message que nous envoyons est on ne peut plus clair: les politiques du gouvernement vont dans la mauvaise direction.
Je me permets de revenir en arrière et d'expliquer comment nous en sommes arrivés là. Il y a presque deux ans, en vacances avec ma femme, je lui ai annoncé qu'il était absolument nécessaire d'avoir un meilleur gouvernement au Canada. Je suis fermement convaincu qu'étant donné la politique financière inefficace, les fausses alternatives en matière d'énergie et la fiscalité excessive, nous appauvrissons la prochaine génération de Canadiens. Je lui ai demandé de m'aider à faire changer les choses pour les Canadiens. Elle a accepté. J'avoue que sans son amour et son soutien constants, je ne serais pas ici. J'offre mes remerciements à Ruth, que j'aime de tout mon cœur.
Ce n'est pas une mince affaire que de briguer une charge publique, mais beaucoup d'amis et de partisans nous ont rejoints dans la course. Notre message sur la nécessité de changer la façon dont le Canada est gouverné a trouvé un écho dans toute la ville. Je suis tellement reconnaissant à tous les gens qui ont contribué à nos efforts que je ferai de mon mieux pour mériter leur confiance.
Le message envoyé par les Calgariens était tellement clair que le premier ministre y a fait allusion à plusieurs reprises depuis les élections. La vice-première ministre s'est engagée à écouter sincèrement ce que les Canadiens ont à dire afin d'atténuer le sentiment de désunion créé par le programme du gouvernement.
C'est donc dans ce contexte que j'ai écouté attentivement le discours du Trône. Je n'y ai hélas rien entendu qui ressemble à un retour en arrière ou à de la conciliation. Je l'ai relu en entier, et certains passages m'ont bien donné un peu d'espoir, par exemple quand le gouvernement parle d'alléger le fardeau fiscal de la classe moyenne, d'adopter un plan budgétaire responsable, de miser sur la croissance économique pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, d'offrir des soins de santé de meilleure qualité aux Canadiens, d'utiliser l'intelligence artificielle de manière éthique, d'acheminer les ressources du pays jusqu'aux marchés et de soutenir inconditionnellement les travailleurs et les travailleuses du secteur canadien des ressources naturelles. Ces idées sont tout à fait d'actualité.
Le passage où il est question des pierres d'assise du régime parlementaire canadien m'a aussi réconforté. Après des années de dérive où les pouvoirs fédéraux obéissaient aux caprices du premier groupe d'intérêt venu, peut-être en effet que le temps est venu de changer d'approche.
Les gestes sont toutefois plus éloquents que les paroles, alors je crains malgré tout, vu le bilan du gouvernement, que ses beaux discours ne donnent pas vraiment de résultats objectifs et tangibles pour les Canadiens. S'agit-il encore une fois de paroles en l'air, ou aurons-nous droit à des résultats concrets? Les Canadiens se retrouveront-ils encore une fois comme Charlie Brown à essayer de frapper le ballon que Lucy lui retire toujours à la dernière minute?
Cela dit, il est évident qu'il y a des choses qui ne sont pas mentionnées dans le discours. Il y a donc absence d'orientation à leur égard. Pour les jeunes Canadiens qui sont déjà sur le marché du travail ou qui sont sur le point d'y entrer, il n'y a pas de promesse que le fardeau fiscal qu'ils devront assumer ne va pas s'alourdir du jour au lendemain pour compenser le gaspillage financier du gouvernement. Il n'y a pas d'engagement à mettre fin au transfert de richesses des travailleurs canadiens vers des institutions financières étrangères pendant que les Canadiens assument les risques associés aux garanties. Il n'y a pas d'engagement à corriger un régime de réglementation que le gouvernement a complètement déréglé, au point où les Canadiens se retrouvent avec un régime qui rend les projets nationaux trop risqués pour qu'on les mette en œuvre, ce qui contribue d'autant à appauvrir une génération de Canadiens et à lui mettre des bâtons dans les roues, surtout chez les Autochtones. Rien n'est fait pour essayer de remédier aux divisions créées, depuis quatre ans et durant les dernières élections, par un premier ministre qui fait ouvertement campagne contre une région du pays. C'est une attitude qui trahit des préjugés profondément enracinés et qui est indigne d'un chef de gouvernement.
Je remarque que le discours du Trône mentionne les « changements climatiques » huit fois. C'est beaucoup. C'est l'élément central de la vertu du gouvernement. Le climat est en train de changer. Nous devons lutter contre ces changements et en atténuer les effets. Nous devons reconnaître que le Canada n'est pas une île et accepter que tous nos efforts seront vains si les grands pollueurs du monde ne font rien.
Examinons clairement le coût de notre approche vertueuse par rapport à notre contribution négligeable aux émissions de gaz à effet de serre. Notre leadership mondial dans ce dossier doit unir le pays pour véritablement aider à résoudre le problème, et non nous diviser par une approche qui n'accomplit pratiquement rien. Nous avons un rôle à jouer pour lutter contre ce problème mondial. Guidons les Canadiens vers nos solutions, mais d'abord, libérons-nous des partis pris et des hyperboles qui ne font que jeter de l'huile sur le feu et alimenter la division.
Nos paroles et notre approche ont de l'importance. Nous avons un problème à résoudre et les décideurs d'aujourd'hui doivent trouver les solutions qui donneront les résultats souhaités. Toutefois, il faut comprendre que le langage que nous employons dans ce dossier a poussé une génération à l'hystérie, car elle croit que l'avenir est sombre.
Au contraire, je crois que les meilleurs jours du Canada nous attendent.
Je travaille avec des professionnels et des technologues du domaine de l'énergie. Ce sont tous des parents. Chacun s'efforce dans son domaine d'améliorer la vie de ses enfants et de faire de ce pays un meilleur endroit où vivre. Tous sont consternés par les demi-vérités et les choix illusoires que leur sert le gouvernement.
Si l'on examine le cycle complet des résultats proposés, on constate que cela va empirer la situation pour la planète, pour le Canada, pour notre environnement et pour nos familles. Nous savons qu'il n'existe aucune façon de produire de l'énergie qui n'ait aucune incidence sur l'environnement. Le charbon, le pétrole, le gaz naturel, l'hydroélectricité, l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie nucléaire ont tous une empreinte environnementale et une empreinte carbone.
La production pétrolière du Canada fait partie des 8 % de la production pétrolière mondiale les plus écologiques. J'ajouterai que cette production selon les normes canadiennes coûte cher. Est-ce là la ressource que nous ne voulons pas que le monde produise?
Tous les gouvernements doivent faire attention aux solutions qui engendreraient des problèmes plus importants. Oui, le Canada doit s'attaquer efficacement aux changements climatiques, et nous pouvons trouver des solutions.
Les fausses solutions ne mèneront qu'à des problèmes et à un bouleversement économique avec un accroissement de la pauvreté dans le monde et une diminution de l'espérance de vie, ainsi qu'une augmentation des émissions venant des sources d'énergie primitives, un déplacement accru des populations et une menace à la paix mondiale.
Permettez que je parle plus précisément du secteur énergétique de renommée mondiale du Canada. Parlons des 175 000 travailleurs qui n'ont plus d'emploi. Parlons des technologies de pointe d'envergure mondiale et des fournisseurs de services qui ont été contraints de travailler dans des pays concurrentiels, comme aux États-Unis — un pays qui a plus que doublé sa production pétrolière pour atteindre 12 millions de barils par jour au cours des 10 dernières années, tout en ramenant les émissions de gaz à effet de serre aux taux des années 1950.
Parlons du revers de fortune de nos sociétés pétrolières et gazières, dont le seul défaut est qu'elles se trouvent au Canada. Parlons du désavantage économique imposé aux Canadiens par un régime réglementaire non constructif, manipulé par des lobbyistes étrangers. Parlons du transfert de richesse du Canada, qui s'élève à des dizaines de millions de dollars par jour, vers les États-Unis, l'unique pays receveur de nos exportations de pétrole. Du point de vue du contribuable canadien, parlons des impôts qui ne sont pas perçus à cause de cet exode de richesse et d'emplois. Parlons des impôts qui serviraient aux écoles et aux hôpitaux, aux médecins et aux enseignants — oui, parlons des conséquences sociales pour les Canadiens.
Rassemblons nos idées et trouvons un moyen rationnel de nous attaquer aux causes et aux effets des changements climatiques. Examinons les solutions que proposent les champions canadiens que sont les sociétés du secteur de l'énergie. En guise d'analogie, je dirais que lorsqu'un match est serré, il faut envoyer les meilleurs joueurs sur la glace.
Pour contrer les effets des changements climatiques, les meilleurs joueurs du Canada sont ceux du secteur de l'énergie. Depuis 2000, les émissions de gaz à effet de serre liées à l'exploitation des sables bitumineux ont chuté de 20 à 30 % et, durant cette même période, les producteurs de pétrole et de gaz traditionnels ont réduit considérablement leur empreinte écologique. Il ne faut pas oublier que les solutions environnementales vont au-delà de la lutte contre les changements climatiques.
Le secteur canadien de l'énergie est le meilleur au monde pour réduire son empreinte écologique. Les changements climatiques touchent le monde entier, et nous avons un rôle à jouer dans le monde. Ce n'est pas avec une attitude chauvine que nous allons régler ce problème.
Nous avons élaboré des solutions ici en réponse à l'insistance des Canadiens, qui voulaient un secteur pétrolier et gazier non polluant. Nous sommes très redevables aux Canadiens d'aujourd'hui et davantage à ceux de demain. La trajectoire que le gouvernement prend actuellement va limiter les options des Canadiens de demain en leur laissant une dette qui va leur nuire lorsqu'ils devront composer avec leurs propres problèmes.
Nous devons faire mieux. J'exhorte le gouvernement à se concentrer sur les vraies solutions, celles qui ne dressent pas les régions les unes contre les autres et qui ne divisent pas les Canadiens selon leur statut ou leur région. J'exhorte le gouvernement à faire valoir les nombreuses solutions dont dispose le Canada et à faire preuve de leadership pour unir le pays. Il y a tellement de choses en jeu.