Monsieur le Président, sachez que je partagerai mon temps de parole avec le député de Calgary-Centre.
J'ai aujourd'hui l'honneur de m'adresser pour la toute première fois à la Chambre. J'aimerais donc commencer par remercier les électeurs de Saskatoon-Ouest de m'avoir fait assez confiance pour les représenter à la Chambre des communes tout au long de la 43e législature. C'est avec beaucoup d'humilité et de reconnaissance que j'accepte l'honneur et le privilège qu'ils me font. Je leur promets de les représenter de mon mieux et de bien faire valoir leur point de vue ici, à Ottawa.
Je remercie également mon équipe électorale, qui était composée de Sunny, de Braden, d'Alex, de Kaitlyn, de Donna-Lyn, de Josh et de Jared. J'envoie un salut bien spécial aux membres du club conservateur du campus de l'Université de la Saskatchewan, qui m'ont beaucoup aidé dans le porte-à-porte. Je tiens aussi à remercier chaleureusement mon amie et collègue de Sentier Carlton—Eagle Creek et son mari, Milton Block, pour tous leurs encouragements, ainsi que les nombreux bénévoles et donateurs, car c'est grâce à eux que je suis ici.
Je n'apprendrai rien à personne en disant que les députés ont absolument besoin du soutien de leur famille pour bien faire leur travail, alors j'aimerais remercier mes parents, Alvin et Irene Redekopp; ma soeur, Gaylene Molnar, et toute sa famille; ainsi que mes deux merveilleux fils, Kyle et Eric Redekopp. C'est évidemment sans oublier ma ravissante épouse, Cheryl Redekopp. Je n'aurais jamais réussi s'ils n'avaient pas été là.
C'est pour ces gens et pour les 75 000 autres personnes qui vivent dans Saskatoon-Ouest que je prends aujourd'hui la parole au sujet du discours du Trône.
Malheureusement, il m'est impossible de l'appuyer.
Le discours du Trône lance un appel « à l'unité dans la poursuite d'aspirations et d'objectifs communs ». Le premier ministre parle d'écoute et de collaboration entre les parlementaires, mais le discours du Trône ne contient pratiquement rien au sujet des aspirations des gens de Saskatoon. Pire encore, le premier ministre adopte de multiples politiques qui font mal aux habitants de Saskatoon et à l'économie canadienne.
Je vais décrire en quoi consiste l'économie de la Saskatchewan. Prenons l'exemple d'un tabouret à trois pieds. Le premier pied est l'agriculture: blé, canola, orge, avoine et autres cultures du genre. Le deuxième est l'exploitation minière: potasse, uranium, or et diamants. Le troisième pied est le secteur du pétrole et du gaz. L'année dernière, en 2018, ces trois secteurs réunis comptaient pour 36 % du PIB de la Saskatchewan. Le siège du tabouret représente le secteur manufacturier et le secteur de la construction. Le secteur manufacturier produit de la machinerie, de l'équipement industriel et des produits alimentaires, alors que celui de la construction produit les infrastructures pour soutenir toutes ces activités et toute la population. En 2018, ces deux secteurs représentaient 14 % du PIB de la province. Ensemble, les trois pieds et le siège du tabouret sont à l'origine de 50 % du PIB de la Saskatchewan.
L'autre moitié de notre PIB est générée par les services qui appuient les résidants: les magasins, les restaurants, les établissements d'enseignement, les établissements de soins de santé et tout le reste. Ces éléments s'assoient tous sur le tabouret, mais les pattes du tabouret, les piliers de notre PIB, ce sont l'exploitation minière, l'industrie pétrolière et gazière et l'agriculture.
Nous savons tous que ces trois secteurs souffrent en Saskatchewan.
Dans le cas de l'industrie pétrolière et gazière, le projet de loi anti-pipelines, le projet de loi C-69, restreint la capacité d'acheminer le pétrole vers les marchés. Le prix de vente a baissé, l'investissement a diminué et, par conséquent, il y a moins d'emplois.
L'exploitation minière est également touchée par le projet de loi C-69, qui politise le processus d'évaluation d'impact, prolonge les délais et rend le processus d'approbation encore plus incertain. Les entreprises ne perçoivent plus la Saskatchewan comme autrefois, c'est-à-dire comme un milieu sûr et stable où investir. Par conséquent, les investissements vont ailleurs et les emplois disparaissent.
En ce qui concerne l'agriculture, l'incapacité chronique du gouvernement libéral à rétablir ses relations avec la Chine cause du tort aux producteurs de canola.
Qu'est-ce que tout cela signifie pour la population de Saskatoon? Lorsque les pattes du tabouret sont instables, tout le monde en souffre. Le taux de chômage augmente et les gens ont du mal à payer leurs factures. En campagne électorale, j'ai parlé à bien des ménages et des familles qui peinent à arriver d'un mois à l'autre. Je me suis entretenu avec beaucoup de ces personnes dont nous parlons qui, chaque mois, sont à moins de 200 $ de la faillite.
Voici quelques exemples qui montrent que cette situation touche de vraies personnes.
Je repense à un jeune homme qui travaillait sur une plateforme de forage. Il faisait sept heures de route à partir de Saskatoon pour aller travailler à Drayton Valley, en Alberta. Il travaillait pendant un bloc de deux semaines à la fois, 12 heures par jour. Il faisait un bon salaire qu'il dépensait à Saskatoon: il achetait des véhicules et de l'équipement stéréo, allait au restaurant, et ainsi de suite. Je le sais, parce que ce jeune homme est mon fils. En 2015, les libéraux sont arrivés au pouvoir. Ils ont présenté leurs projets de loi anti-pipelines et anti-pétroliers, qui ont fait chuter le prix du pétrole canadien et les investissements. Résultat: mon fils a perdu son emploi, et il a cessé de dépenser à Saskatoon.
Je peux aussi vous parler d'un fabricant qui fournissait des pièces à l'industrie minière et à l'industrie pétrolière et gazière. Il avait 140 employés à Saskatoon. On parle ici d'emplois bien rémunérés, qui procuraient un revenu à 140 familles de Saskatoon. Je le sais parce que mon beau-frère travaille pour cette entreprise. Comme le projet de loi C-69 a entraîné une baisse des investissements dans les projets de ressources, l'entreprise a vu ses activités chuter et a mis des gens à pied.
Les Saskatooniens savent heureusement résoudre les problèmes avec créativité et résilience. Ils ont donc fait des recherches et trouvé des contrats qui ont permis à l'entreprise de continuer ses activités, mais elle est maintenant plus petite qu'elle ne l'aurait été si l'industrie pétrolière et gazière avait continué de lui offrir un marché solide.
Pensons maintenant à un entrepreneur qui construisait de nouvelles maisons pour des familles, qui employait directement quatre personnes et indirectement 40 entrepreneurs pour faire le travail nécessaire, et qui a créé des retombées économiques de plusieurs millions de dollars à Saskatoon. Je le sais parce que c'était mon entreprise. À cause du test de résistance hypothécaire des libéraux, les nouveaux acheteurs sont exclus du marché. De plus, les changements apportés aux codes du bâtiment ont beaucoup augmenté le coût de construction des maisons. Résultat: la construction a nettement ralenti à Saskatoon. Les mises en chantier sont à leur niveau le plus bas en 14 ans. Dans le secteur de la construction, beaucoup de braves gens sont dans une situation difficile ou ont perdu leur emploi.
Qu'est-ce que je m'attendais à trouver dans le discours du Trône pour favoriser la collaboration? Je m'attendais certainement à y trouver des mesures destinées à soutenir l'emploi dans l'Ouest. Après tout, deux jours après que les libéraux se sont retrouvés à former un gouvernement minoritaire en octobre dernier, le premier ministre a déclaré qu'il devait manifestement en faire plus pour gagner la confiance des habitants de la Saskatchewan. Je m'attendais donc à ce que le gouvernement cherche à soutenir les travailleurs des secteurs pétrolier, gazier et minier, ainsi que les agriculteurs.
Qu'est-ce que j'ai entendu à la lecture du discours du Trône?
J'ai entendu une vague référence aux ressources naturelles et aux agriculteurs. Toutefois, il n'a pas été question du pipeline Trans Mountain, de la création d'un corridor énergétique national ou de la possibilité d'abroger les projets de loi C-69 et C-48, ni même d'y apporter des changements. Le gouvernement n'a pas dit non plus qu'il était préoccupé par la dette, qui ne cesse de croître et qui atteint un niveau dangereux. Je pense que Rex Murphy a très bien résumé la situation lorsqu'il a dit que le discours du Trône est un cimetière sémantique où la monotonie se conjugue à la suffisance pour réduire à néant la vitalité et le dynamisme de nos deux merveilleuses langues officielles.
Il a été question du logement dans le discours du Trône, et j'espère que le gouvernement passera de la parole aux actes. Dans ma circonscription, de nombreuses personnes n'ont pas les moyens de se payer un logement adéquat et stable. En tant qu'ancien constructeur d'habitations, je demande au gouvernement d'assouplir les critères de simulation de crise applicables aux prêts hypothécaires, car ceux-ci ont une incidence négative considérable sur le secteur de la construction à Saskatoon.
Ce que l'on a à peine mentionné dans le discours du Trône, c'est le mot « emploi ». Les libéraux sont prompts à offrir de l'argent aux Canadiens pour ceci ou pour cela et à accorder des subventions afin de compenser leur inaction sur le plan économique, mais je vais dire quelque chose aux députés au sujet des habitants de Saskatoon: ce sont des gens fiers qui travaillent fort et qui ne demandent pas la charité. Ils veulent des emplois bien rémunérés.
Saskatoon compte aussi beaucoup d'entrepreneurs, des gens prêts à prendre de grands risques pour en employer d'autres et bâtir l'économie. Les entrepreneurs ne veulent pas la charité: ils veulent un environnement stable, des règlements raisonnables et la liberté de travailler fort, de prospérer et de récolter les fruits de leur réussite.
Deux autres mots brillent par leur absence dans le discours du Trône: « équilibre budgétaire ». Je suis très inquiet que le gouvernement libéral ait décidé de dépenser des sommes apparemment illimitées sur toutes sortes de programmes, sans égard à l'économie sous-jacente qui devra payer la note. Nous alourdissons le fardeau fiscal des prochaines générations avec une dette qui devra être remboursée à un moment donné. J'exhorte le gouvernement à prévoir au moins un retour à l'équilibre budgétaire.
Enfin, les Saskatchewanais se soucient profondément de l'environnement. Les trois pieds du tabouret dont j'ai parlé tout à l'heure sont ancrés dans nos terres. Personne ne sait mieux gérer nos terres que les habitants de la Saskatchewan. Nous comprenons tous qu'une terre, une eau et un air sains sont essentiels à notre prospérité à long terme, mais nous ne pouvons pas adopter une approche fanatique et présumer que la seule façon d'assurer la santé de la planète consiste à mettre un terme au développement humain et à freiner l'innovation et la croissance économique. Nous ne pouvons pas sacrifier les industries agricole, minière, pétrolière et gazière de la Saskatchewan et de l'Alberta en échange d'une séance de photos avec Greta. Nous ne pouvons pas étouffer la croissance économique et continuer d'augmenter les impôts de la population.
Le discours du Trône a clairement indiqué que le gouvernement prévoit continuer d'augmenter la taxe sur le carbone. Les taxes augmenteront et il n'y aura aucune véritable incidence sur les émissions de carbone, ce qui causera du tort aux Canadiens ordinaires et aux propriétaires d'entreprise.
En conclusion, les conservateurs du Canada se concentrent sur les aspirations des Canadiens ordinaires, comme les gens de Saskatoon-Ouest. Nous sommes le parti de la classe moyenne et nous continuerons de présenter des idées concrètes et tangibles qui permettront aux Canadiens d'améliorer leur sort et qui feront en sorte que le gouvernement les laisse tranquilles.
En terminant, je tiens à féliciter et à remercier le chef de mon parti pour son travail et ses efforts incessants au cours des 15 dernières années. Je veux aussi souhaiter un très joyeux Noël et une bonne année à tous les députés.