Madame la Présidente, je parlerai beaucoup de cela pendant mon discours. Je serai heureux de répondre aux questions des députés qui prendront des notes pendant ce temps.
Je voudrais d'abord dire que je partagerai mon temps de parole avec la députée de Mississauga—Erin Mills.
Je me joins à mes collègues pour présenter mes plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Marylène Levesque, après cet acte haineux et répréhensible.
Quand de tels événements se produisent, une enquête doit être impérativement lancée pour que le public sache que ces erreurs seront rectifiées. Nous pouvons ainsi nous assurer que des changements seront apportés afin d'en faire plus pour prévenir de telles tragédies. Comme le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile l'a dit à la Chambre, un comité d'examen administratif et d'enquête sera mis sur pied par la Commission des libérations conditionnelles et le Service correctionnel du Canada.
Dans le but d'assurer la reddition de comptes, deux coprésidents agiront à titre d'enquêteurs externes et seront chargés de superviser l'examen. De plus, le Service de police de la Ville de Québec mène actuellement une enquête criminelle. Des deux côtés de la Chambre, je suis persuadé que nous souhaitons tous connaître les résultats de cette enquête. Le ministre s'est engagé officiellement à rendre ces conclusions publiques une fois le processus administratif terminé. Grâce à ces conclusions, les membres du comité seront en mesure de vérifier ce qui a mal fonctionné et de formuler des recommandations.
Pour ce qui est de la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui, il est important de signaler que la Commission des libérations conditionnelles du Canada a rendu une ordonnance interdisant à M. Gallese de fréquenter des salons de massage. La présente enquête nous permettra de savoir si ces ordonnances ont été suivies et, dans le cas contraire, de connaître les raisons pour lesquelles elles n'ont pas été respectées. Une erreur grave et tragique a été commise.
Cependant, je tiens à mettre en garde les députés conservateurs contre toute tentative d'affirmer qu'il s'agit d'un vaste problème systémique. Les infractions violentes de ce genre ne sont pas courantes au Canada, surtout ces dernières années. En 2013-2014, on a répertorié 17 condamnations pour une infraction violente commise par un individu en semi-liberté. En 2017-2018, il y en a eu cinq. Toutefois, ce sont cinq de trop.
Je voudrais également informer les députés d'en face que les commissaires sont hautement qualifiés, et que bon nombre d'entre eux sont des experts dans les domaines juridique, correctionnel et de la criminologie. Après leur nomination, les nouveaux commissaires reçoivent une formation rigoureuse sur l'évaluation des risques, la gestion des audiences, la prise de décisions et l'analyse de facteurs précis qui s'appliquent à certains types de délinquants. Après cette formation initiale, les nouveaux commissaires sont jumelés à des commissaires plus expérimentés. Si c'est nécessaire, ils reçoivent une formation complémentaire. Ce n'est que lorsque le vice-président régional juge qu'ils sont prêts qu'ils sont autorisés à siéger et à prendre des décisions. Tous les commissaires reçoivent une formation annuelle sur l'évaluation des risques afin de pouvoir perfectionner leurs compétences et toujours être en mode apprentissage continu.
Lorsque les conservateurs remettent en question la compétence des commissaires de la Commission des libérations conditionnelles, n'oublions pas que 43 des commissaires nommés par l'ancien gouvernement Harper avaient des liens avec le Parti conservateur. Parmi ces commissaires, on retrouvait un certain nombre d'anciens candidats conservateurs, de donateurs du Parti conservateur et d'assistants d'anciens ministres conservateurs et sous-ministres conservateurs.
Mon intention n'est pas de remettre en question les qualifications de ces membres, mais lorsque les conservateurs mettent ouvertement en doute le processus de nomination, je trouve intéressant de rappeler aux Canadiens que les conservateurs ont souvent proposé des candidatures à des postes importants. On a davantage observé cette tendance au Québec, comme je l'ai dit tout à l'heure, où, à la fin du mandat de l'ancien gouvernement conservateur, six des neuf commissaires à temps plein étaient des partisans du Parti conservateur.
Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons accordé de l'importance à l'expertise, à l'expérience et à la diversité. Tous les commissaires doivent posséder les qualifications nécessaires pour occuper une fonction aussi exigeante. L'objectif principal du système correctionnel et de mise en liberté sous condition est d'assurer la sécurité publique. C'est la responsabilité première de tout gouvernement, et je suis certain que tous les députés en conviendront.
Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons également travaillé sans relâche pour contrer la violence fondée sur le sexe, ce qui est particulièrement important en l'occurrence, compte tenu de la mort tragique d'une jeune femme.
J’invite donc les députés des partis de l’opposition à appuyer notre stratégie pour prévenir et pour contrer la violence fondée sur le sexe. La stratégie met en place des mesures préventives, soutient les survivantes et facilite le développement de la recherche et la diffusion des connaissances. J’invite mes collègues à appuyer l’augmentation d’aide juridique pour aider les victimes de harcèlement sexuel au travail. Je les invite à appuyer l’augmentation du financement pour la formation, l’éthique et la conduite des juges dans le domaine de la violence fondée sur le sexe, des agressions sexuelles et de la violence familiale. Je les invite à appuyer le financement pour prévenir la violence dans les fréquentations amoureuses à l’adolescence, pour lutter contre l’intimidation et pour combattre la violence sexuelle dans les établissements postsecondaires.
Nous voulons toutes et tous que nos collectivités soient plus sécuritaires. Nous voulons que des femmes comme Marylène Levesque ne se retrouvent plus jamais dans des situations vulnérables et qu’elles aient les ressources et le soutien dont elles ont besoin. Pour y arriver, nous devons faire la lumière sur ce qu'il s’est passé dans ce cas tragique et afin que cela ne se reproduise pas, en nous assurant de baser notre analyse et nos mesures correctives sur des faits.