Je vais commencer par remercier tous les témoins d'avoir pris le temps de venir ici aujourd'hui et, en particulier, ceux qui ont été forcés de parcourir de longues distances.
Monsieur Kucheran, nous parlons de dispositions relatives à la mobilité de la main-d’œuvre qui sont une source de frustration pour moi. Si vous examinez l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, par exemple, vous constaterez que le chapitre 12 comporte un grand nombre de dispositions relatives à la mobilité de la main-d’œuvre qui ne semblent peut-être pas très dangereuses sur papier, mais qui se prêtent parfaitement aux abus. Je sais que quelques discussions de suivi se déroulent en ce moment afin de tenter d'obtenir que des registres adéquats soient tenus pour les personnes qui viennent au Canada en vertu du chapitre 12 de cet accord et pour les raisons de leur venue. Le chapitre 16 de l'ACEUM permet à une personne du milieu des affaires de venir temporairement au Canada. Je me demande si le chapitre 16 de l'ACEUM cause des préoccupations du même ordre que celles que nous avons observées au sujet du chapitre 12 du PTP. Au-delà de cela, ces dispositions sont une source de frustration pour moi, et elles le sont peut-être bien pour vous aussi. Nous voyons des dispositions relatives à la mobilité de la main-d’œuvre qui sont liées au fait d'amener des gens au Canada pour créer une concurrence des salaires. Toutefois, lorsque les certifications sont comparables et qu'on pourrait faciliter le passage de la main-d’œuvre d'un pays à l'autre sans que cela consiste à engendrer une concurrence des salaires, à faire entrer des travailleurs qui n'ont pas le même niveau de certification et qui exigent donc une rémunération inférieure, ou à faciliter l'entrée d'un grand nombre de travailleurs en abaissant le niveau de certification... Lorsqu'il pourrait, en fait, y avoir un échange équitable de main-d’œuvre, nous semblons ne pas pouvoir obtenir des dispositions qui facilitent cet échange, ce qui rend les choses difficiles.
Je suis électricien en construction et membre de la section 2085 de la Fraternité internationale des ouvriers. Je sais que le travail manque parfois ici, alors qu'il y en a aux États-Unis. Les travailleurs canadiens ne peuvent pas s'inscrire à un syndicat américain affilié et travailler aux États-Unis, et il en va de même pour les travailleurs américains lorsque, de temps en temps, le travail abonde au Canada. Les employeurs se plaignent de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, alors que certains de nos collègues américains sont sans emploi et seraient ravis de venir travailler au Canada, une fois que les Canadiens auront eu la chance de postuler pour ces emplois. Avez-vous une idée de la raison pour laquelle nous sommes incapables d'obtenir des dispositions relatives à la mobilité de la main-d’œuvre non concurrentielle, mais nous pouvons obtenir de telles dispositions lorsqu'il s'agit de couper les salaires des travailleurs canadiens?