Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre au sujet de cette motion.
Comme les députés l'ont entendu, le Nouveau Parti démocratique appuie la motion, qui demande au gouvernement de veiller à ce que la Chambre reçoive les documents concernant des avertissements de ralentissements économiques, leurs effets potentiels sur le cadre financier ou des avis ou recommandations sur la façon d'y faire face.
La motion à l'étude ne pourrait pas arriver à un meilleur moment puisque, aujourd'hui même, le TSX est tombé à son niveau le plus bas depuis 1987 et les prix du pétrole ont chuté d'environ 30 %. Les craintes et l'incertitude associées à la COVID-19, cette maladie à coronavirus qui se répand à l'échelle mondiale, ont des conséquences. Quand on voit le prix du pétrole subir une telle dégringolade, on sait que le secteur de l'énergie perdra des milliers d'emplois. Cette situation aura des répercussions sur les familles et les collectivités de l'Alberta et de partout au pays, puisque des gens de partout viennent en Alberta pour travailler dans les exploitations de sables bitumineux. La situation touchera les personnes vulnérables qui ont du mal à joindre les deux bouts. On sait que l'endettement des ménages grimpe en flèche et que 50 % des Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité. Ces gens ressentiront rapidement les effets de la situation actuelle.
Dans ma circonscription, 10 000 emplois dépendent du tourisme. Comme on peut l'imaginer, les gens craignent fortement que la crise mondiale nuise aux voyages et au tourisme.
Je m'inquiète beaucoup pour les plus vulnérables, notamment ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir un logement. Le gouvernement s'est engagé à loger 50 % des sans-abri au cours des 10 prochaines années. De toute évidence, c'est insuffisant. Il y a des gens qui n'ont pas assez d'argent pour payer leurs médicaments et doivent choisir entre payer le loyer, se nourrir ou faire exécuter leur ordonnance. Il y a des gens qui n'arrivent pas à se trouver un emploi parce qu'il leur manque des dents ou qui souffrent en permanence parce qu'ils n'ont pas accès aux soins dentaires dont ils ont besoin. Le gouvernement n'a toujours pas présenté un plan pour aider ces gens très vulnérables et les Canadiens ordinaires qui s'efforcent de joindre les deux bouts.
Le coût du logement monte en flèche. Cela touche les personnes de même que le milieu des affaires dans nos collectivités. Le logement abordable est la principale préoccupation de chacune des six chambres de commerce de ma circonscription. Ce problème limite la croissance. Même les propriétaires de petites entreprises ont de la difficulté à trouver un endroit où vivre. Le gouvernement n'a pas répondu à ces grandes préoccupations que les gens nous ont communiquées et que nous avons soulevées à Ottawa.
Nous sommes en situation de crise climatique. Le GIEC a exhorté tous les gouvernements de cette planète extraordinaire que nous partageons à réduire les émissions mondiales de 40 % d'ici 2030, et le gouvernement du Canada n'a toujours pas de plan pour atteindre cette cible déterminante. Nous avons 12 ans pour le faire, mais rien n'a été fait en ce sens.
Nous n'avons pas accru notre résilience en diversifiant notre économie de manière à nous protéger lorsque les cours des matières premières s'effondrent, comme on le constate aujourd'hui. Nous voyons plutôt des riches, des PDG et de grandes entreprises qui reçoivent des cadeaux. Loblaws et Mastercard ont reçu respectivement 12 millions de dollars et 50 millions de dollars en cadeau. Pendant ce temps, Mastercard continue d'imposer aux petits entrepreneurs des frais de transaction parmi les plus élevés du monde. Le gouvernement a proposé un taux volontaire de 1,4 % pour les frais d'interchange, alors que le pourcentage est de 0,5 % en Europe et de 0,3 % en Australie. Le gouvernement continue sans cesse de protéger les grandes entreprises, de maintenir l'échappatoire fiscale des options d'achat d'actions pour les PDG et de soutenir les paradis fiscaux, qui nous font perdre annuellement 26 milliards de dollars qui pourraient servir à financer un régime de soins dentaires abordables pour les Canadiens.
Nous savons que le gouvernement a maintenu les mêmes transferts en santé que ceux proposés sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, ce qui contribue au sous-financement chronique du système de santé. Les hôpitaux sont débordés. Les régions rurales peinent à attirer des médecins ou à investir dans les réseaux de soins de santé primaires, qui sont absolument essentiels pour que le système de santé puisse servir les Canadiens plus efficacement.
Le gouvernement verse des transferts en santé insuffisants, ce qui a des effets bien réels pour les personnes les plus vulnérables, surtout les aînés et les personnes qui ont des problèmes de santé. Nous devrons bientôt faire face à une crise. Le coronavirus est sur le point de frapper le pays, et le système de santé canadien n'est pas prêt à le gérer comme il le devrait. C'est une situation qui aurait pu être atténuée si seulement nous avions cessé de faire des cadeaux aux entreprises et d'aider les riches à transférer leur argent à l'étranger.
Nous savons que les conservateurs réduisent sans cesse les services. Nous sommes donc inquiets. Y a-t-il un plan économique pour maintenir les services et aider les gens qui peinent à joindre les deux bouts? Les néo-démocrates cherchent un plan qui opérera véritablement une transition. Nous parlons du système de santé, et le gouvernement devrait saisir l'occasion pour bonifier les transferts aux provinces. Le pays serait ainsi mieux préparé à gérer une crise comme celle du coronavirus.
Nous avons besoin d'une assurance-médicaments. Les néo-démocrates ont présenté les coûts du régime qu'ils proposent. Ils ont montré que, au bout du compte, il permettrait d'économiser en plus d'éviter que les gens soient obligés de faire des choix difficiles.
Nous avons présenté à la Chambre une proposition visant l'instauration d'un régime national de soins dentaires, proposition qui a été rejetée par les libéraux. Elle aurait plafonné la réduction d'impôt destinée à la classe moyenne pour les gens qui gagnent plus de 90 000 $ par année afin que toutes les personnes ayant un revenu annuel inférieur reçoivent les soins dentaires dont elles ont besoin. Les libéraux ont raté là toute une occasion. Une telle initiative aurait été bonne pour le PIB. Elle aurait allégé le fardeau des petites entreprises qui veulent offrir des assurances privées à leurs employés, mais qui n'ont pas les moyens de le faire. Elle aurait réduit le nombre de jours de travail perdus et elle aurait permis aux employeurs de prendre soin de leur atout principal: leurs employés. Nous savons qu'il s'agit là de possibilités d'investissement cruciales.
Nous entendons beaucoup parler de la crise du logement. Hier, en route pour Ottawa, je suis tombé sur mon bon ami Thomas au poste d'essence. Thomas est sans abri depuis près d'un an. Il m'a dit qu'il n'y a tout simplement nulle part où vivre et qu'il est incapable de trouver un bon emploi. Thomas est Autochtone, et le gouvernement ne dispose toujours pas d'une stratégie sur le logement en milieu urbain ou rural pour les Autochtones.
Dans ma circonscription, il y a des Canadiens ordinaires qui ont deux ou trois emplois et qui n'arrivent pas à se trouver un logement. Les parents seuls sont les plus vulnérables à cette réalité. Le gouvernement parle de son plan de logement, mais ce dernier traîne encore. Le plan de logement devrait être financé dès le départ, pas ultérieurement. Les néo-démocrates exhortent le gouvernement à accélérer ses investissements pour aider les personnes les plus vulnérables.
En ce qui concerne l'énergie propre, c'est maintenant que le gouvernement doit présenter un plan d'urgence pour que les Canadiens soient en mesure de composer avec la baisse des cours des matières premières, et investir dans l'avenir des Canadiens en misant sur l'énergie propre et une banque climatique, comme nous l'avons proposé dans notre campagne. Le gouvernement pourrait financer une banque climatique et l'énergie propre dans l'ensemble du pays, notamment dans les régions qui seront les plus durement touchées par la chute du prix du pétrole.
Les électeurs de ma circonscription attendent désespérément des fonds pour le rétablissement des stocks de saumon. Le gouvernement doit investir dans l'avenir et faire le nécessaire pour que le saumon redevienne aussi abondant qu'auparavant. C'est nécessaire pour notre économie et notre sécurité alimentaire, sans oublier notre écosystème et notre culture. Port Alberni, qui est le seul port en eau profonde de la côte ouest de l'île de Vancouver, veut un dock flottant. Un investissement de la sorte contribuerait à atténuer l'achalandage des docks flottants, un problème manifeste de l'Oregon jusqu'en Alaska. Il s'agit d'une occasion de créer des emplois.
Mon collègue de New Westminster—Burnaby a parlé de communautés autochtones qui se font livrer du diesel. Il y a une communauté appelée Hesquiat qui collabore avec le gouvernement, mais le processus traîne en longueur. C'est le moment d'investir dans des communautés comme celle-là, pour qu'elles puissent laisser tomber le diesel au profit d'énergies propres. Ces communautés sont en attente de ces investissements stratégiques importants.
Concernant la lutte contre les incendies, nous savons que la saison des incendies approche. Nous devons investir dans les moyens de lutte contre les incendies afin d'être prêts à intervenir partout au pays lorsque la situation l'exige. Nous avons besoin d'un plan stratégique. Dans ma circonscription, il y a une entreprise dynamique appelée Coulson Aviation, avec laquelle le gouvernement a déjà fait de l'excellent travail. C'est l'occasion pour nous de continuer sur cette lancée.
Nous avons besoin d'un plan dès maintenant pour faire face à la crise actuelle. Les néo-démocrates demandent au gouvernement de faire ce qu'il faut et de présenter un plan d'aide d'urgence qui profitera aux Canadiens.