Monsieur le président, merci beaucoup de me donner cette possibilité de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je suis Gerry Salembier, sous-ministre adjoint de la région de la Colombie-Britannique au ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest canadien.
En français, cela s'appelle Diversification de l'économie de l'Ouest Canada, ou DEO.
Nous employons l'abréviation DEO, en français.
Je vais vous parler des effets qu'a la situation actuelle dans le secteur forestier sur les collectivités, principalement, de ce que fait DEO pour appuyer ces collectivités, et des autres mesures qui, selon nous, pourraient être prises.
Je sais que mes collègues de Ressources naturelles Canada vous ont déjà parlé des défis que doivent affronter l'industrie et les travailleurs, et du fait que la situation est particulièrement difficile en Colombie-Britannique. Je ne vais pas répéter les raisons puisque vous les avez entendues plusieurs fois. Je me contenterai de dire que nous ne considérons pas cette situation comme une étape normale du cycle industriel.
Vous connaissez déjà les répercussions de cette situation sur l'industrie et les travailleurs.
Je centrerai donc mon intervention sur les défis plus larges que cette situation impose aux collectivités qui dépendent du secteur forestier, un domaine où nous considérons que DEO a un rôle à jouer.
Le secteur forestier occupe une place beaucoup moins importante qu'avant dans l'activité économique globale en Colombie-Britannique, mais il continue à être un important moteur économique pour plusieurs collectivités rurales et autochtones. Il y a 98 collectivités de la province qui sont considérées, sur le plan économique, comme dépendantes du secteur forestier.
Il est difficile de surestimer les difficultés que doivent aujourd'hui affronter ces collectivités. J'ai pu entendre directement les préoccupations d'un grand nombre d'entre elles grâce au groupe de travail sur les fermetures d'usines. Ce groupe est le fruit d'une collaboration avec un groupe d'organisations communautaires de développement économique, qui est formé de sociétés d'aide au développement des collectivités dont DEO finance les fonds de fonctionnement de base.
Ce que ces gens disent, c'est que les conséquences de la situation actuelle ne touchent pas uniquement les exploitants d'usine et leurs employés, mais aussi les exploitants de la chaîne d'approvisionnement, d'autres entreprises locales et les fournisseurs de services communautaires. C'est dans la réponse à ces effets généraux que les collectivités constatent un manque de soutien.
J'aimerais aussi souligner que 10 % des employés du secteur forestier de la Colombie-Britannique s'identifient comme étant des Autochtones, alors que les Autochtones ne représentent que 6 % de la population provinciale. Cela signifie que les peuples et les collectivités autochtones sont touchés de façon disproportionnée par la situation.
Alors, que fait DEO?
La majeure partie du soutien que DEO apporte aux collectivités rurales et dépendantes du secteur forestier en Colombie-Britannique est administrée par le réseau des Sociétés d'aide au développement des collectivités, ou SADC, comme je l'ai mentionné.
Il y a 34 SADC qui servent les collectivités rurales dans l'ensemble de la Colombie-Britannique, dont quatre sont spécifiquement autochtones.
DEO leur accorde plus de 10 millions de dollars par année pour offrir une variété de services aux propriétaires de petites entreprises et aux entrepreneurs dans les collectivités rurales.
Nous travaillons avec ce groupe sur une initiative ciblée de résilience communautaire, qui s'inspire d'une initiative couronnée de succès que nous avons financée et qui a été mise en œuvre par les Sociétés d'aide au développement des collectivités, ou SADC, en réponse aux saisons record de feux de forêt dans la province en 2017 et en 2018. Cette initiative de résilience communautaire sera axée sur les priorités locales et le soutien aux collectivités, et je peux fournir de plus amples détails si le Comité le souhaite.
En ce moment, nous participons activement à l'élaboration du projet avec les SADC, et nous cherchons d'autres partenaires qui y contribueront également, puisque le propre financement de DEO n'est pas à l'échelle requise ici pour régler le problème.
J'aimerais aussi souligner brièvement l'Initiative sur l'énergie propre pour les Autochtones de la Colombie-Britannique, qui vise à accorder du soutien aux collectivités autochtones qui travaillent sur des projets d'énergie propre pour leur peuple, dont des projets de bioénergie dans lesquels la biomasse forestière est utilisée. L'initiative est financée conjointement par nous et par la province de la Colombie-Britannique, et a été décrite par les dirigeants des Premières Nations touchées comme un exemple de ce à quoi peut ressembler une relation de nation à nation.
Par ailleurs, DEO a également soutenu des projets axés sur le secteur forestier, souvent pour favoriser la participation des Autochtones dans le secteur.
Nous coordonnons également nos actions avec celles d'autres ministères fédéraux et provinciaux au sein du Comité intergouvernemental de soutien aux travailleurs et aux collectivités du secteur forestier que ma collègue Beth MacNeil a mentionnés récemment devant votre comité.
Le travail de ce groupe interministériel fédéral et provincial correspond à ce que j'entends du groupe de travail sur les fermetures d'usine en Colombie-Britannique.
Que pouvons-nous faire de plus?
Nous espérons contribuer à combler certaines des lacunes relevées grâce à l'initiative de résilience communautaire, mais, comme je l'ai dit, l'ampleur et la portée des défis méritent une action qui dépasse nos ressources.
En dehors de nos programmes de base, DEO a déjà accordé de temps à autre des fonds fédéraux à des initiatives d'adaptation communautaire visant le secteur de la foresterie. Si le Comité le souhaite, je serai heureux de lui fournir des détails à ce sujet.
Pour terminer, j'aimerais remercier le Comité de m'avoir donné l'occasion de présenter mon point de vue aujourd'hui.
C'est avec plaisir que je vais répondre à vos questions.
Merci.