Madame la Présidente, je suis très heureux de me retrouver aujourd'hui à la Chambre des communes dans un Parlement restreint, considérant le fait que nous vivons une période de crise où nous faisons face à la COVID-19. Nous sommes en train de définir les procédures. Nous sommes conscients que c'est la première fois que le gouvernement canadien est confronté à ce genre de situation. Nous, les conservateurs, comprenons la situation et collaborons avec le gouvernement afin que les Canadiens et les Canadiennes, ainsi que les entreprises, puissent avoir les outils nécessaires pour traverser cette situation.
Ce matin j'ai assisté au dépôt de la motion du leader du gouvernement à la Chambre des communes, qui voulait tout simplement museler les parlementaires. Cette motion demande que nous soyons ici une fois par semaine. Poser la question, c'est y répondre.
Le premier ministre décide de limiter les périodes de questions. Tous les jours, ce premier ministre est devant les journalistes pour répondre à des questions. Le travail des journalistes est de rapporter les nouvelles. Le travail des parlementaires est de poser des questions afin d'améliorer les choses. Je ne dis pas que le gouvernement n'a fait que de mauvaises choses dans cette situation exceptionnelle. Je suis capable de reconnaître qu'il n'avait pas de référence. Le gouvernement a dû intervenir, réajuster le tir et je dirais même improviser. Ce que je dis n'est pas négatif.
Il faut comprendre que la Prestation canadienne d'urgence amalgame deux programmes: le programme de soutien aux personnes victimes de la COVID-19 et le programme d'aide. Il y a le soutien et l'aide. En résumé, ils ont mis les deux programmes ensemble et ils ont créé la Prestation canadienne d'urgence. C'est correct, car il y a eu des modifications. Nous avons fait des suggestions dans ce cas et dans bien d'autres cas.
J'ai une liste, qui n'est pas exhaustive, de certaines choses que notre parti a suggérées. Le Parti conservateur, l'opposition officielle à la Chambre des communes, a fait progresser les mesures et les programmes que le gouvernement a mis en place. On nous accuse d'être méchants, et on nous accuse de ne pas collaborer.
Voyons les faits. Nos suggestions ont permis aux pompiers volontaires de répondre aux besoins de leur municipalité dans ce contexte de crise sans que ne soit réduite leur PCU. C'est une question de sécurité publique. Le gouvernement nous a entendus et il a ajusté le tir. C'est notre travail d'opposition.
Ce matin, le leader du gouvernement à la Chambre, appuyé par ses amis du Bloc, a dit que ce n'était pas responsable d'être ici à la Chambre des communes pour faire notre travail et trouver ensemble les outils qui permettront aux Canadiens et aux Canadiennes ainsi qu'aux entreprises d'être soutenus dans cette situation exceptionnelle.
Regardons du côté de notre parti et de celui de l'autre côté également. Nous respectons la distanciation sociale. Si nous n'avions pas voulu collaborer, les banquettes de l'opposition seraient remplies. Ce n'est pas ce que nous avons fait. Nous avons collaboré. Notre chef est en négociation. Au début, il proposait quatre séances par semaine. Les deux autres partis de l'opposition, les indépendants et le gouvernement n'ont pas accepté cette proposition. Nous avons donc proposé trois jours et on nous accuse encore d'être méchants.
Le Parti conservateur est responsable et les parlementaires sont importants. Défendre la démocratie est une notion de base pour les parlementaires. Bien sûr, le Bloc québécois décrit les procédures parlementaires du Canada par un seul mot: le « tataouinage ». C'est ce que le chef du Bloc a dit ce matin en faisant son spectacle. L'on connaît ses antécédents et on sait d'où il vient. Cela a probablement transpiré ce matin lorsqu'il a parlé de « tataouinage ». Cela dit, le Bloc, c’est un autre problème.
Pour notre part, nous sommes là pour construire ensemble. Nous voulons aider, mais nous voulons poser des questions. Quel intérêt ce gouvernement minoritaire — j'insiste sur « gouvernement minoritaire » — a-t-il de ne pas venir à la Chambre afin de limiter le plus possible les occasions durant lesquelles l'opposition va le contester? Serait-ce qu'il ne se sent pas à l'aise?
C'est un gouvernement minoritaire qui a été élu. Comme parlementaire, comme député élu, ma lecture du mot « minoritaire » est que l'efficacité du gouvernement et la confiance que l'on a envers lui suscitent des interrogations. On a accepté qu'il prenne le pouvoir, mais en l'assortissant d'une opposition forte qui veillera à protéger les deniers publics et à rappeler de la façon la plus exacte possible ce à quoi nos citoyens s'attendent. Dans mon cas, il s'agit des citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier, mais je parle pour tous les députés, ceux de ce côté-ci comme ceux d'en face, c'est-à-dire du gouvernement.
Notre travail est de rapporter les préoccupations de nos citoyens et nous devons pouvoir le faire ici, au Parlement canadien, où se décide l'avenir et où nous mettons en place des programmes qui vont améliorer le sort des Canadiens.
Cela m'agace lorsqu'une nouvelle est rapportée et que l'on fait porter l'odieux aux conservateurs en les accusant d'être les méchants. C'est totalement faux, et j'aimerais que cela soit corrigé. Ce sont des faits. Personne ne peut contredire ce que je viens de dire. Nous faisons preuve d'un esprit de collaboration, mais cela ne veut pas dire que nous marchons main dans la main avec le Parti libéral. Nous ne sommes pas le Bloc québécois; nous sommes le Parti conservateur du Canada. Nous souhaitons, nous, protéger la fédération canadienne. Je suis heureux, comme Québécois, de faire partie du Canada, puisque le Canada aide aujourd'hui le Québec. Je remercie le gouvernement de sa collaboration.
C'est à cela que sert la fédération canadienne. Son principe est que, parfois, on a besoin de quelque chose et que, parfois, on donne quelque chose. Je suis fier de me lever aujourd'hui à la Chambre des communes à titre de député québécois pour dire « merci » à notre Canada d'être là pour nous aider. Maintenant, cependant, nous voulons qu'il nous aide encore mieux et ce que nous voulons faire, c'est de permettre au gouvernement de nous entendre. Par contre, il est sûr que de ne nous entendre qu'une fois par semaine a moins de portée.
Nous sommes fiers, car les bureaux de circonscription des 338 députés sont comme des bureaux de Service Canada. Les gens sont inquiets, les gens sont mêlés. Comme je le disais tout à l'heure, c'est parce que la situation est nouvelle. Nous faisons la guerre contre un microbe, un virus. Les gens sont donc un peu perdus et même le gouvernement est perdu.
Je souligne le fait que si le gouvernement réagit, c'est parce que l'opposition l'amène à réfléchir. Cependant, tout le crédit ne nous en revient pas, car le gouvernement travaille probablement, lui aussi, pour améliorer les choses. J'ai d'ailleurs une pensée pour les fonctionnaires, dont nous avons conscience qu'ils sont bousculés, et je les remercie de faire ce qu'ils font dans ces circonstances particulières.
Ce matin, j'entendais le Parti vert, le NPD et le Bloc québécois dire qu'il est dramatique que les Québécois viennent ici, à la Chambre des communes, siéger en nombre restreint au Parlement. Je voudrais cependant rappeler que les chantiers de construction reprennent aujourd'hui, que les garagistes sont retournés dans leurs ateliers depuis mercredi dernier pour changer les pneus d'hiver et, mieux encore, que les centres de jardin ont rouvert. La population adapte ses pratiques et fait de la distanciation sociale, elle se conforme et elle est résiliente.
Je suis très fier de représenter les citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier. Ce sont des gens résilients, fiers, solidaires et respectueux des instructions de la santé publique.
Je suis allé voir des organisations qui viennent en aide à des gens qui ne peuvent pas aller chercher leur épicerie. En tant que député, je suis personnellement allé livrer des paniers. Je suis allé chercher des commandes à l'épicerie et je suis allé les livrer à la porte de citoyens de Portneuf—Jacques-Cartier. Nous sommes solidaires et nous pouvons en être fiers. Maintenant, j'invite le gouvernement à nous permettre de travailler avec lui pour renforcer ses programmes afin qu'ils répondent aux besoins des Canadiens et des Canadiennes et des entrepreneurs.
Par ailleurs, on parle d'un Parlement virtuel. Nous sommes dans un nouvel édifice. J'ai eu la chance de voyager à l'étranger, et dans plusieurs parlements, il y a des écrans intégrés aux pupitres et les députés votent de façon électronique. Or nous n'en sommes pas là.
Monsieur le Président, notre chef vous a demandé clairement si nous avions la technologie nécessaire pour tenir un Parlement virtuel tout en respectant les droits de tous les parlementaires. Quelle a été votre réponse? À ma connaissance, c'est que nous ne sommes pas prêts.
Comme notre chef l'a dit, quand nous aurons la confirmation que c'est possible de le faire de façon efficace tout en respectant les droits des parlementaires, nous rouvrirons la discussion. Aujourd'hui, jusqu'à nouvel ordre, nous demandons au gouvernement de nous permettre de tenir une séance tous les jours. Il était d'abord question de quatre séances, puis de trois séances. Peut-être pourrions-nous nous entendre sur deux séances et demie.
Nous sommes de bonne foi et nous travaillons dans l'intérêt des Canadiens et des Canadiennes. Nous voulons aussi redémarrer nos entreprises et leur donner les moyens, lorsque ce sera possible, de relancer l'économie et de recréer de la prospérité au Canada.