Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la vice-première ministre.
Je suis heureuse de participer au présent débat sur le projet de loi C-15, Loi concernant la prestation canadienne d'urgence pour étudiants. Nous sommes réunis ici pour discuter des meilleurs moyens d'aider les étudiants, au Canada.
Depuis plus de six semaines, les Canadiens s'adaptent aux circonstances engendrées par la pandémie de la COVID-19 qui a affecté notre pays et le monde.
Afin d'appuyer les Canadiens pendant cette crise, notre gouvernement a déployé des efforts importants et mis en place le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Ce plan consiste en des mesures de soutien d'une valeur de 146 milliards de dollars.
Une des mesures clés de ce plan est la Prestation canadienne d'urgence, qui a été créée pour aider les travailleurs canadiens qui se retrouvent au chômage à cause de la COVID-19. Grâce à cette prestation, les travailleurs admissibles sont maintenant en mesure de recevoir un revenu temporaire de 500 $ par semaine jusqu'à un maximum de 16 semaines.
Quand nous avons lancé la prestation le 6 avril, certains travailleurs canadiens ont dit s'inquiéter de leur admissibilité. Nous avons écouté ce qu'on nous disait et, le 15 avril, nous avons rendu la mesure plus inclusive. Maintenant, les travailleurs, notamment les travailleurs autonomes, peuvent gagner jusqu'à 1 000 $ par mois et continuer à recevoir cette prestation. Par ailleurs, les travailleurs qui viennent d'épuiser toutes leurs prestations régulières d'assurance-emploi et qui ne sont pas en mesure de reprendre le travail en raison de la COVID-19 y ont droit aussi.
Pour donner à la Chambre une idée de l'ampleur du phénomène, je dirai que plus de 10,15 millions de demandes ont été traitées au titre de la Prestation canadienne d'urgence par des fonctionnaires. Ce chiffre reflète les besoins réels des Canadiens pendant cette période et le dévouement de notre fonction publique envers notre pays.
Nous savons qu'il faut apporter encore plus d'aide aux Canadiens. Les jeunes se heurtent à toute une série de problèmes graves en ces temps difficiles, qu'il s'agisse d'une interruption de leurs études, de perspectives d'emplois réduites ou de changements à leurs programmes d'enseignement coopératif ou de stages prévus pendant l'été.
Beaucoup d'étudiants canadiens du niveau postsecondaire se demandent comment ils vont pouvoir payer leurs frais de scolarité, leur épicerie et leur loyer s'ils ne peuvent pas trouver un emploi d'été.
On estime que plus d'un million d'étudiants du niveau postsecondaire pourraient ne pas être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence.
Les étudiants jouent un rôle important dans nos collectivités et ils peuvent offrir des solutions novatrices et un coup de main face à la COVID-19.
La semaine dernière, le premier ministre a parlé de Felix, qui a récemment obtenu un diplôme en ingénierie de l'Université Carleton. Felix a travaillé sur des satellites de communication. Il y a quelques semaines, il a parlé avec un fabricant local de ce qu'ils pouvaient faire pour contribuer à la lutte contre la COVID-19. Aujourd'hui, ils travaillent à concevoir et à créer des écrans faciaux réutilisables pour les travailleurs de première ligne.
Felix n'est pas le seul à avoir répondu à l'appel. Partout au Canada, les jeunes contribuent à l'effort.
La mesure législative proposée est notre façon de les appuyer à notre tour. S'il est approuvé, ce cadre offrirait un soutien financier aux étudiants pendant les mois d'été, qui sont importants, sous la forme d'une allocation de soutien du revenu temporaire. La valeur de cette mesure s'élève à environ 5,2 milliards de dollars. Je vais m'attarder surtout à l'élément principal de ce cadre, soit la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé une prestation canadienne d'urgence pour étudiants s'étalant sur quatre mois. Les étudiants qui ne touchent pas la Prestation canadienne d'urgence et respectent les critères d'admissibilité à cette nouvelle prestation pourront en faire la demande et recevoir un montant de 1 250 $ par mois de mai à août. Les étudiants ayant une incapacité permanente et ceux ayant des personnes à charge toucheraient 750 $ de plus par mois, pour un total de 2 000 $ par mois.
Les étudiants pourraient travailler à temps partiel et recevoir tout de même la prestation, ce qui s'inscrit dans nos efforts pour maintenir les Canadiens en contact avec le marché du travail.
Tout comme la Prestation canadienne d'urgence, la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants n'aura pas à être remboursée.
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants serait offerte aux étudiants inscrits à un programme d'études postsecondaires menant à un grade, à un diplôme ou à un certificat, ou qui ont terminé leurs études en décembre 2019. Cela signifie que les étudiants qui sont inscrits à un programme d'enseignement postsecondaire ou qui viennent de terminer leurs études postsecondaires seraient admissibles. Elle serait également offerte aux diplômés du niveau secondaire qui s'inscriront à des programmes d'enseignement postsecondaire dans les prochains mois.
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants serait également accessible aux étudiants actuels du cégep et à ceux qui ont récemment terminé leur programme d'études au cégep et qui ont l'intention de retourner aux études à l'automne.
Notre gouvernement a aussi prévu plus de 75 millions de dollars pour accroître l'aide offerte aux étudiants des Premières Nations, aux étudiants inuits ainsi qu'à ceux de la nation Métis.
Les étudiants pourront demander la prestation à partir du mois de mai en remplissant un simple formulaire en ligne sur le site de l'Agence du revenu du Canada, sous la rubrique « Mon dossier ».
Enfin, je voudrais souligner ce que notre gouvernement fait pour répondre aux préoccupations des étudiants handicapés pendant cette pandémie. Nous reconnaissons que certains groupes sont touchés de manière importante et disproportionnée par cette crise. En raison de leur état de santé sous-jacent, certains Canadiens handicapés sont davantage exposés à de graves complications liées à la COVID-19. D'autres doivent faire face à la discrimination et à des obstacles dans l'accès à l'information, aux services sociaux et aux soins de santé.
Nous savons que les étudiants handicapés ainsi que les étudiants ayant des personnes à charge pourraient avoir des dépenses supplémentaires pendant cette crise de santé publique. Ainsi, ces étudiants pourraient recevoir 750 $ par mois en plus de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
L'incertitude peut sembler insupportable pour de nombreux étudiants, mais au Canada, nous veillons les uns sur les autres. Nous valorisons l'éducation, le service et le travail acharné. Ces mesures aideront les étudiants canadiens à traverser cette période difficile afin qu'ils puissent construire leur carrière et leur avenir pour lesquels ils ont travaillé si fort.
La présentation de ce projet de loi est une étape clé du soutien que nous apportons aux étudiants. Je remercie tous les députés qui nous font part de leurs commentaires ainsi que des réflexions et des préoccupations de leurs concitoyens.
L'adoption du projet de loi est une étape clé dans l'offre gouvernementale d'aide aux étudiants. Je remercie tous les députés qui ont fait part de leurs commentaires et qui ont soumis les idées et les préoccupations de leurs électeurs.
Le mois de mai approche à grands pas, et les étudiants comptent sur nous pour les aider à traverser cette période difficile.
Ensemble, à titre de députés, nous avons l'occasion de venir en aide aux étudiants canadiens d'une manière dont les effets se feront sentir pendant des années à venir. Par ailleurs, au moment de relancer l'économie, ce sont eux qui sauront tracer un chemin vers une société plus juste et plus égalitaire.