Madame la présidente, je me dois de faire écho aux points soulevés par mes collègues de l'opposition et d'ajouter ma voix aux protestations concernant le processus que nous suivons présentement.
En temps normal, les comités permanents de la Chambre des communes se réuniraient pour discuter de la partie du budget des dépenses qui concerne leur portefeuille. Les membres des comités devraient alors approuver les dispositions du budget des dépenses, les refuser ou en réduire le montant. C'est même l'une des raisons d'être du Parlement.
Nous sommes maintenant réunis en comité plénier, pendant au plus quatre heures, et aucun amendement n'est possible. Nous sommes contraints d'appuyer ou de rejeter en bloc l'ensemble des dépenses que nous présente le gouvernement libéral. Je trouve absolument inacceptable que le président du Conseil du Trésor ait parlé dans son discours aujourd'hui d'assurer le maximum de transparence.
Nous avons devant nous certaines des plus importantes décisions de l'histoire du pays. D'ailleurs, pensons à ce qui s'est produit à l'ONU aujourd'hui. Ce n'est pas de cette façon que la démocratie parlementaire canadienne devrait fonctionner. Dire que, aujourd'hui, le gouvernement nous a manqué d'égard et que, par extension, il a manqué d'égard à tous les Canadiens serait un euphémisme.
Réunissons-nous pendant tout l'été. Rétablissons la confiance des Canadiens envers la législature fédérale. Accomplissons le travail pour lequel les gens nous ont élus. Voilà ce que je voulais dire avant de passer à mes questions.
Ma première question porte sur les postes relatifs à la sécurité publique du budget supplémentaire des dépenses.
J'ai remarqué que le Fonds renouvelable de CORCAN puise dans le Trésor public. Il est passé de 5 à 20 millions de dollars. Ce fonds vise à offrir des possibilités d'emploi et de formation aux délinquants pour favoriser leur réinsertion dans la société canadienne.
Depuis la création du Fonds en 1992, la population carcérale totale du Canada n'a pas augmenté de plus de 10 000 détenus. Heureusement, au prorata de la population, le nombre de détenus diminue constamment au Canada. Pourquoi faut-il alors quadrupler l'enveloppe budgétaire destinée à ce fonds?
Le ministre de la Sécurité publique pourrait-il répondre directement à cette question, qui touche les établissements fédéraux situés dans ma circonscription? Je ne dis pas que je m'oppose à cette décision. J'aimerais simplement que le ministre précise les raisons pour lesquelles le financement a été quadruplé.